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jeudi 15 mars 2012

Résistance arabe versus nostalgérie

Du Croissant de lune, le 14 mars à 7h49

(…) "Nous y reviendrons, mais qui parle de France prosternée? Je la veux libre, au contraire. Or, l'état de liberté et de justice, peut être un fait d'élévation pour certains, il coûte à d'autres, et il faut qu'il coûte quelque chose.


Si je dois des excuses, moi, ça pourrait, mais pas sans qu'en revanche, tu n'aies pleinement reconnu, la toxicité de ton histoire de hauts faits Algérien, servie devant moi!


Bien vrai que tu m'accompagnes, très loin, mais alors, comment se fait-il, que tu ne sois pas totalement débarrassé de certains automatismes et mécanismes suprématistes? Comme tu m'accompagnes, je suis d'autant plus exigeant, ne comprends-tu pas? Je ne veux plus du tout, raser les murs, c'est fini. Je soufres trop.


Croissant de lune."


Du torrentiel le 14-03-12 à 10h54

"Qui parle de France prosternée? Mais toi, de la manière dont tu m'enjoins de, dont tu exiges que je me rende, prosterné ou les mains liées, c'est tout un,, dont tu attentes à ma souveraineté morale.

Qui parle de te faire raser les murs ? Pas moi, au contraire, je crois que je l'ai prouvé.

Quant à ce fait algérien que j'ai allégué devant toi, je n'ai pas à le retirer, ni à en contester l'authenticité, puisqu'il m'a été narré, t'ai-je dit, pas du tout par le premier blanc-cassis venu, comme tu dis, mais par un héros militaire, un loyaliste, un homme dont, quand il est mort (et c'était l'impression qu'il donnait), quelqu'un a dit que, malgré les conflits qu'il avait traversés, "les ailes de son innocence n'avaient jamais été froissées", quelqu'un qui, au sortir de la guerre d'Indochine, embarqua les premiers "boat-people", quelqu'un qui ne laissa pas les Harkis aux mains de ceux qui en réclamaient vengeance parce qu'ils avaient combattu avec lui : le "crabe tambour", le lieutenant de vaisseau Pierre guillaume.

Tu veux m'obliger à renier mon histoire, il n'en est pas question, aussi longtemps que tu n'auras pas eu le courage de regarder la tienne dans les yeux et de reconnaître cette chose simple qu'au minimum, dans la guerre récente d'algérie, qui lui valut l'indépendance, ce qui n'était que justice, ni les Français, ni les algériens n'ont eu à s'enorgueillir de ce qu'ils ont fait. Je sais qu'en robespierriste, tu ne condamnes pas la vengeance politique, mais tout de même, ce ne sont pas les français qui sont responsables, après cinquante ans, du fait que les factions algériennes n'ont cessé de régler leurs comptes depuis l'accession à l'indépendance de l'Algérie, se sont enlisées dans des règlements de compte sanglants. Pas plus que les puissances ne sont responsables de ce que les Libyens, soi-disant libérés de Kadhafi, s'écharpent à présent entre tribus, comme on pouvait le craindre, sinon que leurs stratèges auraient dû le prévoir, avant de s'engager à corps perdu dans cette guerre, pas uniquement par mercantilisme, il serait trop simple de ne voir que cela.

Là où je veux bien faire un bout de chemin avec toi, c pour reconnaître que la france a fauté dans la conquête de l'algérie, d'abord parce qu'elle était illégitime en soi, et ensuite du fait de sa barbarie tout à fait unilatérale.

D'autre part, les idées nauséabondes quiont ferrmenté durant les siècles de la chrétienté finissante et déjà renversée, en un mot, durant les siècles qui ont suivi la révolution française et qui ont accéléré le processus des guerres totales et mondiales, dont le spectre couvait sous la passion de l'égalité que tu nous prêtes, font que nous récoltons ce que nous avons semé et que, nous qui voulions nous accaparer de terres , qui ne nous revenaient pas, avec une rapacité bourgeoise ; mais aussi et dans le même temps, par un besoin bourgeois de médire sans rien encourir , nous qui nous laissions aller à l'antisémitisme le plus facile et le plus bas, voici que nous sommes rattrapés par ce que nous avons laissé fermenter et que notre souveraineté morale et nationale est prise en otage entre le nationalisme tentaculaire israélien, dont nous n'osons nous désolidariser au Nom de ce que nous croyons être les droits de dieu, dans ce qui reste de notre inconscient chrétien, et le cri de l'humanité souffrante, poussé par les peuples arabes opprimés et sous-puissants, dont nous avons accepté que, par nous et par d'autres, ils aient failli être rayés d'un trait de plume en Algérie et en Palestine par l'invasion des nôtres ou consentie de notre fait, ce qu'ils dénoncent au nom des droits de l'homme, avec un arrière-plan religieux qui leur est propre.

Notre laïcisme n'a pas de leçons à donner, car c'est au nom de ce qui lui reste de fonds théocratique qu'il soutient le sionisme. En vain l'islam en appelle-t-il aux droits de l'homme, car les droits de dieu ont toujours été supérieurs, au fond de tous les subconscients, même occidental, à l'émancipation et l'expansion de l'individu. De plus - mais que veux-tu y faire ? -, dans toutes ces affaires-là, les lois ataviques demeurent les plus fortes. L'atavisme musulman, c'est d'être né d'un procès légitime en légitimité ; l'atavisme chrétien, c'est de n'avoir pu accorder la légitimation d'Ismael parce qu'elle était portée par un prophète postérieur à Jésus.

De sorte qu'on en est là, que les musulmans accusent, les juifs se victimisent et les chrétiens culpabilisent. On n'arrive pas à en sortir. Et on n'y arrivera pas tant que, ne t'en déplaise, un certain pragmatisme ne fera pas trouver à tout cela des solutions provisoirement viables, mais l'humanité ne peut bâtir que des solutions provisoires.

J'ai écouté l'émission "réplique" sur "les origines du conflit israélo-palestinien". Y était invité, à débattre avec un historien juif et belge assez léger dont j'ai oublié le nom, auteur d'un livre intitulé "Palestine, terre promie, trop promise", Henri Laurens, professeur au collège de france, dont on se demande, dans le climat ambiant, comment il arrive à y maintenir l'existence de sa chaire. Il est l'auteur d'une somme en cours de rédaction sur l'histoire contemporaine de la Palestine. Il est d'un soutien sans équivoque aux Palestiniens. Il est le premier à reconnaître qu'on ne peut pas demander à ce peuple de souscrire au droit inaliénable à l'existence d'un Etat qui implique son anéantissement, ou du moins le dol d'une part importante de la jouissance de son territoire géographique et existentiel au nom de prétendus droits historiques, reposant sur une promesse religieuse, par définition hypotétique. Mais il ajoute aussitôt que, ce qui importe dans l'immédiat, c'est de trouver un compromis, fût-il provisoire. Ce compromis, Alain finkielkraut et l'historien auquel il était confronté en sont tombés d'accord avec lui, passe:

- par une évacuation israélienne des territoires de Sisjordanie - le moindre des paradoxes d'Israël n'étant pas que le territoire où se développe son etat ne corresponde pas, pour l'essentiel, à celui de la Promesse de la terre - ;
-
- - par un partage de la souveraineté des lieux saints, qui se trouve, dans les faits, sous responsabilité palestinienne et qui doit le devenir de droit, à l'exception de la toute petite portion du mur des lamentations ;
-
- enfin par une reconnaissance du principe du droit au retour des réfugiés, dont Henri Lorans parie qu'ils ne reviendront pas en masse, mais qui pourront choisir entre ce retour et une indemnisation.

Que les contours de ce compromis ne soient pas de nature à te satisfaire, je le devine aisément ; que tes hommes d'arme combattent et, s'ils te donnent la victoire, je te promets ma neutralité. Mais tu ne peux m'affranchir des droits de Dieu qui sont, à mon subconscient, plus importants que les droits de l'homme. Ton holisme simplificateur (ce qualificatif n'est pas nécessairement péjoratif dans ma bouche) ne comprendra pas que s'opposent pour moi les droits de l'homme et les droits de dieu. Ce sont les reliques ataviques de ce que tu appelles l'ambiguïté chrétienne, au sens littéral où, tout ce qui est humain, le christianisme le pose en dualité : les deux natures du Verbe incarné, l'ivraie et le bon grain, la culpabilité et l'innocence positive comme une "force qui va". Au non endiguement total de la violence, s'oppose l'ambivalence de la proposition de ma "paix perpétuelle" d'un christianisme kantien, qui ne méconnaît pas qu'elle est parfaitement irréaliste. Nos deux approches de l'homme sont deux manières de répondre à son imperfection. Laquelle des deux est la plus droite ou la plus efficace ? Laquelle des deux répond le mieux à la nature humaine ? L'histoire tranchera, et ce "Dieu Infiniment Simple", qui a créé un homme au coeur complexe.




Du Croissant de lune, le 14-03-12 (à 14h11)

"Oh, ça suffit! D'où tu tires tes informations Libyennes? Non, les choses ne se produisent pas tout-à-fait, comme vos faussaires l'espéraient. Non seulement le point de vue tribal ne l'emporte pas, mais plus largement, une étude faite en 2011, tend à démontrer, qu'il y a bien une opinion publique Arabe unitaire, avec d'infimes discontinuités selon les précarrés considérés. Ces différences, semble-t-il, n'excèdent pas les différences à l'intérieur d'un même précaré, il y a un public Arabe, qui veut une défense commune, une monnaie unique, une direction politique, bien supérieur à ce qu'il en est dans l'artifice Européen! Ne rêvez pas trop, la Libye ne va pas comme ça, selon vos simples désirs, se synder en souverainetés tribales, perdez cet espoir lamentable, résignez-vous!


Ce que tu me dis des droits de Dieu, opposés aux Droits de l'Homme, voilà une chose qui est sur le tapis, depuis pas mal de temps, à l'O-N-U. Ce sont vos gouvernements et faussaires qui s'y sont opposés, puisqu'il y avait une déclaration Musulmane des droits de l'Homme, qui comportait les Droits de Dieu. On eut recours, ignoblement, au subterfuge des gays, naturellement. Or, je sais que vos gays, sont indifférents aux étrangers qu'ils consomment, fais excuses. Je m'en suis enquis auprès de représentants de leur lobby. J'ai même posé la question, de savoir, si tous ce qu'on demande en fait de droits, vaut bien pour tout le monde, et si même, tout simplement, on s'enquiert de savoir, ce qui se passe ou pas, à l'étranger. C'était dans une réunion d'une association Bordelaise, extrêmement libre, à tous égards. Eh bien, non, ils ne savaient pas ce qui en court, dans les pays où ils vont consommer, puisqu'ils consomment, pardis, n'ayant rien à faire des êtres consommés, sauf à leur filer leur sale fric. Il fallait, à les entendre, qu'il y eût juste assez de liberté, pour que les touristes ne soient pas gênés dans leurs batifolages. Les droits de Dieu, mais ce sont vos gouvernements, la France en particulier, qui y fait obstacle. Alors, ne me bassine pas avec ça.


Allez, sur un autre plan, toi, qui ne conçoit pas qu'on puisse tenir contre soi-même, tu trouves ordinaire qu'il y ait eu le phénomène Harki! Il semble certains que ceux-là, ont prolongé la guerre, au-delà d'une certaine phase. Sitôt qu'on en fit usage, du fait de leur capacité d'information, il y eut un relatif succès militaire de la France. Et pardonnes-moi, mais les tortures dans l'hexagone, furent de leur fait, en grande partie!


Quant à ton héros, à toi, je ne comprends pas ce que signifie que de rester innocent, au travers des guerres assymétriques et coloniales. S'il fut des commandos, parfaitement impossible, fais excuses. Je connais le Catho bourlingueur, précisément, qui fut réfractaire, et pour cette raison, fut d'office versé à vos commandos. Questionnes donc, si tu en as le courage. Demandes comment ces héros, faisaient pour savoir, quand donc, les combattants allaient revenir dans les villages? Il faut pas rire. Il y a un détail inavouable, qu'ils ont éludé dans leurs récits, qu'ils ont soigneusement sélectionnés. On examinait, les pubis des femmes, et si elles s'étaient récemment rasés, on supposait que leurs maris de maquisards, allaient bientôt rentrer! On les forçait donc, à se dénuder. Tu dis quoi de ça, Blairaud?
Oui, par la colère de Dieu, vous n'avez plus un seul héros, depuis 45, sauf ceux qui ont tenu contre les leurs, les bons harkis, en quelque sorte, puisque ceux-là, tenaient pour le droit contre le tort. L'héroïsme sied mal, aux puissances coloniales, fais excuses. L'héroïsme est l'attribut du faible contre le fort, sans contredit, il est loin de votre vécu, vous n'avez pas le droit d'y prétendre, sauf à tenir contre vous-mêmes et pour le droit.

Puis quant à juger ma propre nation, je suis bien capable, j'identifies bien ses torts, notamment la léthargie, le littéralisme-formalisme, une tendance maladive à la dispercion, un individualisme plus grand qu'on ne croit, et il y eut des choses comme l'absence de succession par primo-géniture, qui nous affaiblit beaucoup, dans les guerres des Croisés et Mongolles. Je connais très bien nos faiblesses, ne vas pas te la chanter, je sais les servir, au bon moment, entre nous. N'imagines pas que les autres, soient si sots, non plus, sans quoi, pour toi, la vie serait belle. Ils recherchent en effet, leur propres faiblesses, les identifient, en tiennent compte. Les Islamistes authentiques, je pense qu'ils sont comme moi, différents des sots que tu imagines, de ces stupides consommateurs religieux dits Salafistes, ce sont ceux, qui au contraire, de ces salafistes, ont les réponses déconcertantes à tes questions, qui ne veulent pas que ton point de vue l'emporte, ceux qui vraiment, te portent à bas! Que croyais-tu? T'attendais-tu à n'avoir à faire, qu'afvec une nation sotte? Perds espoir. Nous savons ce que vous êtes et que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas nous la raconter.


Croissant de lune."


Du torentiel, le 14-03-12 (à 18h)


Croissant de lune,

tu me méconnais à ton tour, toi qui manies l'insulte.

1. Je ne tiens pas pour les droits de l'homme. Je n'y crois pas. Je les ai dépréciés en parlant de l'inconscient théocratique de l'Occident, qui tient pour sa version des droits de Dieu, mais ne le sait pas.

2. Je ne suis pas ignorant , comme tu crois. Je sais fort bien qu'il y a eu des atrocités commises par les nôtres. Mais, y compris ce que tu me racontes, était moins atroce que ce à quoi la personne que je te dis s'était opposée et dont j'espère qu'il te souvient. L'innocence de cet homme, sa loyauté, consistent à avoir été véridique, à avoir même consacré le reste de sa vie à faire la vérité. Il a dit n'avoir jamais vu de ces choses, pour sa part, mais avoir su qu'elles existaient. Mes oncles maternels, pour la leur, qui ont eu leur vie bousillée parce qu'ils ont voulu jouer les héros pour quitter leur père un peu plus tôt que la loi ne les y autorisait, disaient préférer ne pas dire ce qu'ils avaient vu, et, pour l'un d'eux, ce qu'il avait fait. Ce qui laisse tout supposer, ce que tu m'écris là et bien pire. Bien pire, comme la manière dont les soldats du FLN traitaient les fellah.

3. Le phénomène harki, je ne dis pas qu'il est glorieux. Je pense que ceux qui se sont engagés dans cette voie, pour la plupart d'entre eux, ont suivi la route commune de ceux qui travaillent contre eux-mêmes. Il y en a dans toutes les guerres. D'autres ont peut-être réagi par crainte du système qu'ils voyaient mettre en place par le FLN et auquel ils préféraient le système existant. On leur avait surtout donné des gages que l'on n'a pas tenus envers eux, je parle de la france. Quelles que soient leurs motivations, nous, Français, leur devons notre loyauté. Or c'est pitié de voir comment ils ont été parqués et traités. Je conçois, car je te connais, que tu penses que les chiens ont été traités comme des chiens.

4. Il n'est pas dans mes habitudes de prendre mes interlocuteurs pour des imbéciles.

6. Je suis sûr qu'il t'arrive de penser contre toi-même. Mais, pas plus que moi, tu ne tolères qu'un autre le fasse à ta place.



Du Croissant de lune (le 14 mars (à 23h22)

POINT PAR POINT

Bien, tu ne tiens pas pour les droits de l'homme, c'est ton premier terme. Selon toi, l'Occident, inconsciemment théocratique, tient pour les droits de Dieu sans le savoir. Admires donc, puisque c'est ainsi, selon ton propre aveu, comment ma Nation, assume ouvertement et revendique ces droits divains, qu'elle a tenté d'insérer dans une déclaration, se heurtant à l'obstruction des tiens. Je me souviens même encore, que la pouf, Caroline Fourest, s'était réjouie de ce tour de passe-passe, qui consistait à mettre sur la table la question gay. Sur cette question, si on voulait, il y aurait bien des sollutions en normativité Musulmane, mais l'état présent de la Nation ne le permets pas, semble-t-il. Donc, l'un n'assume pas la totalité de ses aspirations profondes, tandis que l'autre revendique et écrit tout, en pleine lumière. Encore une fois, il y a confirmation de cette ambiguïté intrinsèque, laquelle doit remonter, il semble bien, à cette dénégation fondamentale, vous avez tu et nié, qu'Ahmed vous fut annoncé. Il s'en suit, que ta proposition se ramasse, puisque vous ne sauriez tenir pour les droits de Dieu, dès lors que vous démentez sa parole véridique.


2. : Décidément, l'usage d'arme blanche, est pour toi, ce qu'il y a de plus cruel, bien davantage que le phosphore blanc. Depuis quand, combien de temps, vous avez, vous, perdu la culture de l'arme blanche? Pas depuis des millénaires, il me semble, non? Alors comme ça, ça t'impressionne. Et l'idée de violences physiques à mains nues, te soulève de scandale. Objectivement, je ne vois pas pourquoi. De toute sorte, ton héros, n'avait pas le droit de se tenir en armes sur notre sol, lui, parce qu'il est conscient de sa supériorité Française, voire Judéo-Chrétienne, mais aussi, de sa supériorité matérielle, en quoi se pardonne-t-il de s'être institué juge sur nos terres, et pourquoi s'héroïse-t-il de la sorte en nous dépréciant? Aucun applomb ni fierté, ne sied au Français, sur ces thèmes, par la colère de Dieu, toute justification ou allègement vous enlaidit! Voilà pourquoi, je ne souffre pas du tout, qu'un autochtone se tienne debout devant moi, face à moi, sur ces questions, je ne le permets pas, je ne veux plus le tolérer!


3. : D'accord, le phénomène harki, existe dans toutes les guerres, en toute occupation. Vous avez eu les vôtres, il me semble. Qu'est-il arrivé en Algérie, à cet égard? Est-il vraiment concevable, que la France, en prenant le temps de négocier les accords, ne puisse pas évacuer ses serviteurs? Non, bien sûr, puisqu'elle a su évacuer les autres, fais excuses. Hélas, l'explication est tellement simple et triste, on ne pensait pas, que l'Arabe était l'égal du Français, il en coûtait peu d'en faire le traîtreux abandon. Les motivations de ce phénomènes sont hélas connaissables. D'abord, on ne cite jamais la persuasion. Il était risqué de refuser de servir la France, étant ce qu'était, le régime de terreur Française, non? Ah, jamais on ne te parle ainsi, et tu t'es plu à t'imaginer qu'il n'y avait, qu'un régime de terreur du maquis! Il est ordinaire de se plaire à ce qui ne nous fait pas offense. Il y avait une terreur Française, évidemment, et elle est antérieure à 54, elle est nécessaire au fait colonial, pas de colonialisme sans terreur, ou sans torture. Celle-là, bien sûr, existait depuis toujours, et l'idée d'une colonisation douce, ne vit que dans les esprits tortueux, pas dans le concret de l'histoire.

Il faut ajouter qu'en Algérie, les forces armées, comptaient beaucoup d'Arabes, conscription, service, et en passant, les Juifs en étaient exemptés, bien qu'ayant droit de votte au premier collège, pour ainsi dire le seul qui compte. Ces conscrits nombreux, ne pouvaient choisir, par définition. Puis la France a ramassé et soudoyé moyennant salaire dans les couches les moins nobles du peuple, les journaliers, les sans-travails, les oisifs sans métier... On trouvera, dans la Harka, peu de ces fils de petits fellahs propriétaires de leur maigres lopins, et propriétaires de leur dignité. Ceux dont les enfants tracent des lignes droites sur les cahiers d'écolier, ne sont pas des harkis, ils sont le tuf de la résistance.

Qu'est-il arrivé dans l'hexagone? La chose fut bien décrite, les caves d'immeubles où les harkis torturaient les suspects de résistance, voilà ce qui est prouvé. Ces gens, mangeaient la chair de leurs compatriotes, non? Tu devrais t'en scandaliser, toi qu'horrifie tant l'arme blanche et le coup de poing.

Qu'advint-il ensuite des Harkis? Il y eut diverses phases. Je crois savoir qu'ils ont bénéficié au cours du temps, d'aides et avantages particuliers. De toute sorte, dès le début, ils eurent le statut de citoyens et non pas celui de migrants. Ce qu'on se refuse à voire, c'est qu'en effet, la France les a disposés en certaines zones, presque pour les cacher, comme par honte, voilà ce qui advint. Il acvint aussi, ce qu'on se refuse à voire, c'est que les descendants de Harkis, n'ont pas eu de grands succès, du moins, comparativement à des populations semblables. On aurait pu s'attendre à plus de réussites, il n'en fut rien. Pourquoi? En raison hélas, de la tare initiale, c'est ainsi! En les payant d'un vil salaire, la France leur a soustrait leur fierté, cette belle fierté Arabe, ils l'ont perdue, avec les conséquences psychologiques imaginables. Voilà ce qui advint, hélas, et honte sur la France pour ce lamentable forfait!


J'en reviens à l'histoire. Face à cette terreur Française, exercée directement ou par l'intermédiaires de valets, existait-il une terreur de résistants? S'il en fût allé ainsi, la résistance eût tourné court. Ce qui existait, c'est un phénomène de discipline collective, certainement contraignant. Mais il n'y eut pas un phénomène de terreur artificielle, qui enrôle les gens malgré eux, comme vous vous plaisez à le croire, non! Il fallut une vraie discipline collective, généralement consentie, exigeante mais à laquelle on tenait avec ardeur, le patriotisme, ça existe, non? Sans cela, comme il eût été aisé de vendre la mèche, et de faire apréhender tous les combattants! Il y eut des sanctions, voire des règlements de compte, mais pas que ça. Les racontars Français sont vils et mensongers, à cet égard. Il y eut en France des phénomènes semblables, parmi les résistants sous l'occupation Allemande, sanctions et parfois règlements de compte, voire luttes entre factions. La Résistance Française n'en est pas enlaidie pour ça! S'il y a quelque chose qui me dépasse, c'est comment se fait-il, qu'il y ait des gens, qui plaident pour atténuer la culpabilité de celui qui était du bon côté de la force et du mauvais côté du droit, faut vraiment que tu m'expliques, je n'y vois qu'une fuite de la vérité, un refus de subir la honte méritée. Torrentiel, mais quand donc le droit se trouve du côté du plus fort? Et ce degré d'assymétrie! Tu tergiverses, parce que tu ne veux pas qu'on piétine ces pages honteuses de l'histoire de ton pays! Moi, je les foule aux pieds, sans façon. Si on tente de les glorifier, ça ne marche pas, votre corps social y répond mal, n'en étant pas convaincu. Le moyen de guérir vraiment, de laver cette tâche? Eh bien, il faut d'abord, l'assumer entièrement pour ce qu'elle est. Puis, il faut réparer les torts causés, en se faisant le scripturaire de celui qu'on ne voulait pas prendre pour égal. Ce que faisant, on se sauverait soi-même de l'anomie économique, voire politique, on reprendrait goût à la vie. La France peut faire ça, elle en a le désir profond, elle y est prête. Ce désir inconscient est d'une grande intensité, comme l'amour. Car enfin, Rodomont et la France, ça fait un couple structurel et remarquable, pas possible de le nier.

Il y a peu, un candidat m'a appris, que la France est le pays qui compte le plus de couples dits mixtes, ne veux-tu pas le voire? S'il en est ainsi, c'est forcément, que ça tient à une vocation Française profonde, tu dois en convenir. Car enfin, ce métissage ne vous est pas imposé, il est plutôt à l'initiative de l'autochtone, qui souvent encore, se heurte à quelques rétiscences des migrants. Ce métissage partout présent, est de plus en plus structurel, de plus en plus central, il semble porteur de sens, il aura, j'en forme le voeu, une traduction politique, tôt ou tard. Et ce n'est pas un arrachement, puisque la France a l'impression d'être elle-même quand elle aime le migrant. Pour elle, aimer Rodomont, c'est s'aimer elle-même, voire se magnifier en lui conférant l'égalité. Or, comme je l'exprimais ailleurs, seule la supériorité voire le suprématisme de celui qui confère l'égalité, est légitime et recevable, sans révolte, tant il est droit d'admirer la sainteté.

4. Merci Torrentiel de ne pas me prendre pour un sot, et aprends que l'Islamisme politique n'est pas réductible à un littéralisme stérile, non. Si les choses étaient comme ça, ce ne serait que des répliques de l'Arabie, rien de plus, ce qui n'inquièterait personne. Ce qu'on désigne sous le nom de "salafisme", est un ensemble de phénomènes plutôt récents, réactionels, voire hostiles, à l'Islamisme politique, la ressemblance n'est qu'apparente, il va falloir hélas, se les traîner et faire avec. Ils se sont dits apolitiques, et les voilà qui en peu de temps, forment des partis, obtiennent des succès. Il semble certain, qu'ils jouent un rôle dans l'endiguement, il est presque assuré, qu'il leur a fallu un financement rapide et irrégulier. Il semble certain, que le royaume d'Arabie joue un rôle toxique. Si Dieu veut, la Nation renaissante, procèdera à la reconquête et à la réouverture de la Mecque, ville fleurie, et si Dieu veut, elle sera purgée de toute réaction.


5. : Oui, en effet, je suis comme toi, selon la formule de Rostand, je me les sers moi-même avec assez de verve, mais je ne soufre pas qu'un autre me les serve. Il y a tout de même une différence. Tu es du côté de la force brutte, moi du côté du droit nu. Naturellement, le droit est une force, il a la force de la volonté, et parce qu'il est dans son rôle, quand il fait le procès de la force sans droit. Je perçois tes rétiscences, et en même temps, je crois volontiers que tu n'es pas loin d'épouser mes causes, que tu tiens pour justes. Selon notre Coran, toujours le droit l'emporte, les justes triomphent toujours. La dénégation a beau faire, la vérité est la plus forte. Cela se produit par des voies que l'homme n'anticipe pas, puisque Dieu vient en aide à qui il veut par là où on ne l'attend pas. La Nation fait un effort louable dans la voie de Dieu, qu'il soit permis au croyant de former le voeu de son aide, sans savoir comment elle se manifeste. Indéniablement, la Nation fait son devoir, elle va aux limites de ses forces. Elle n'est pas tenue à plus, le reste est l'affaire de Dieu.


Croissant de lune.


Du torrentiel, le 15 mars (à 4h57)

Moi aussi, point par point, au fil de la lecture et après réflexion, autant que faire se peut.

1. L'Occident tient pour les droit de Dieu, beaucoup moins sans le savoir que sans Le nommer. Le reste de ta réponse est une parole croyante, à partir de laquelle on ne peut pas discuter. Pourquoi ? Il y a une sentence de Saint Ignace qui dit à peu près ceci :

"Agir comme si tout dépendait de moi, et prier comme si tout dépendait de dieu."

Je crois que ce qui a fait la version occidentale de la civilisation, c'est la dissociation entre l'ordre de la foi, prescriptif, et et l'ordre de la certitude. De ton point de vue, ce sera le summum de l'ambiguïté, mais je te répète assumer cette ambiguïté comme plus conforme à la nature humaine, profondément ambiguë. Qu'est-ce qui reste sauf de l'ambiguïté ? Ce qu'on appelle le "vouloir foncier" ou le choix fondamental. En dehors de cela, la liberté et le positivisme de l'action innocente : en employant ce terme, je ne te dis pas qu'elle le soit, mais qu'elle essaie de s'affranchir de la culpabilité. Je comptais profiter des charades (NDLR : voir

Voir le blog des charades :

http://www.leblogdescharades.blogspot.com)

pour essayer de marquer la différence entre l'orthodoxie et l'orthopraxie. Tu dis souvent que l'islam est une doctrine, c'est d'abord une éthique, une orthopraxie. A l'inverse, le christianisme est d'abord une doctrine, une orthodoxie. Une doctrine relativement anéthique, si l'on pousse les choses, relativement amorale, mais, pour être plus juste, où la morale est davantage de conséquence que première prescriptive.


2. Quel qu'en soit le temps, je préfère que nous ayons perdu l'usage des armes blanche, ça me paraît, en effet, l'une des formes de combat les plus horribles, les plus cruelles et les plus barbares qui soit, Je ne suis pas opposé en principe au combat à mains nues, mais il faut être rompu à l'affaire, ce qui n'est pas mon cas, qui, de ma vie, n'ai jamais été bagarreur, sauf en de rares séquences.

Pour ce qui est de ta prétention que mon homme n'avait pas le droit de se tenir en armes sur votre sol, mais c'était son métier ! Il avait pour lui le droit positif de l'heure, il a vu un homme qui allait se faire égorger sous ses yeux par un de ceux qu'il était chargé de débusquer et desquels il ne devait pas se faire repérer, il a voulu épargner ce supplice à ce fellah rançonné, qui n'avait rien demandé et n'avait pas de quoi payer, n'importe qui aurait fait comme lui, par simple compassion humaine, ç'a été le ressort de l'ordre qu'il a donné à son tireur d'élite, embusqué seul avec lui, n'importe qui aurait fait pareil.

3. Harkis et collabos, le parallèle était dans mon esprit, je ne voulais pas le faire un Nième fois, d'autant que, comme tous les parallèles, il relève de l'analogie et excède la stricte symétrie des situations.

Bien sûr que les motivations de cet abandon sont simples et tristes. Mais tous les militaires n'étaient pas des bureaucrates à la de Gaulle, c'est pourquoi les meilleurs d'entre eux, dont celui que je mentionnais, n'ont pas voulu s'y résigner. Je t'écris cela juste après la mort de son ami schöndorfer, nouvelle force des coïncidences ! Tu as l'air d'ignorer que de gaulle, contrairement à d'autres, avait un vrai mépris ethnique des arabo-musulmans. Mais qui ne méprisait-il pas ? Puisque j'en sui à ce héros de notre mythologie nationale, un vrai performateur de la parole créatrice, quelquefois, mais pas toujours, pour le meilleur, je te dirai que, ce qui reste de sa politique étrangère, ce n'est jamais le choix d'un parti, d'un peuple contre l'autre, c'est la prise en compte des circonstances présentes et de la profondeur des implications archétypales, et ensuite, c'est le pragmatisme des circonstances. En un mot, ce qu'on en a retenu est l'équilibre.

Je ne méconnais pas le poids de la persuasion ni qu'il n'y a pas de "colonisation douce" qui ne s'appuie sur une certaine terreur, tu ne me l'apprends pas. Mais encore une fois, c'est "régime de terreur" contre régime de terreur. Certains, discernant la pente que prenait cette indépendance disputée aux citoyens eux-mêmes qui devaient en bénéficier, ont préféré le statu quo. Pragmatisme et choix d'une forme de tranquillité personnelle et sociale. Cinquante ans après, les événements leur ont-ils donné tort ? Y avait-il une fatalité à ce que les mêmes, qui furent forts pour conquérir leur indépendance, gouvernent dans la plus cynique corruption et ne sachent s'affranchir d'une culture de faction, au prix de terroriser leur peuple ? Et pas de façon douce, mais dans toute la vigueur d'un exercice du pouvoir auquel on n'était pas rompu.

Je n'ignore pas non plus la sociologie de la harka.

Les cas de harkis terrassant un immeuble pour y traquer un résistant travaillant depuis le sol de la France hexagonale me paraissent tout de même bien marginaux comparé au fait que, sur ce même sol, le FLN avait tissé un réseau, qu'il soit de sympathisants, c'était leur droit, mais beaucoup étaient des modérés, voire des apolitiques pauvres qu'il rackettait sans la moindre clémence. Perçue par le FLN, la Résistance était un acte obligatoire, nullement libre. Voilà qui augurait bien mal de la suite, de même que la France ne pouvait pas laisser se faire des actes de subversion sur le territoire naturel de sa souveraineté, elle ne le peut pas davantage aujourd'hui.

On connaît également le décret crémieux et les deux collèges, bien sûr que tout cela fait partie du "livre noir" de l'histoire coloniale qui, en soi, n'est pas une bonne chose.


Tu écris que l'adhésion à la Résistance algérienne relevait de la discipline collective et que, sans cela, il eût été aisé de vendre la mêche et de faire appréhender tous les combattants. Non, pour deux raisons :

1. La guerre d'Algérie n'a pas été gagnée par les armes, mais par la diplomatie


2. Il y a le patriotisme, bien sûr, et il y a aussi le fait que l'on n'aime pas dénoncer les siens, surtout si l'on trouve que leur combat est noble. Mais je te suis (et en cela, nous ne sommes pas originaux) : on peut faire le parallèle avec la situation française, entre des milices harkies et des résistants FLN. Sauf que l'action de la milice était essentiellement bornée à traquer les résistants, alors que la Résistance avait à s'implanter plus profondément dans le peuple. La Résistance française n'a fait que des actes relativement marginaux de sabotage sur le sol de la France occupé, et ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux ni de plus efficace. Car le prix en était toujours à payer par ceux qu'on appelle aujourd'hui "les civils", mais là encore, il en va plus ou moins toujours ainsi.

Le droit se trouve rarement du côté du plus fort, mais pas nécessairement non plus du côté du plus faible. Ou, pour le dire autrement, le faible n'a pas tous les droits, sous prétexte qu'il est faible. En particulier, il n'a jamais le droit de s'en prendre à plus faible que lui, comme ce fut massivement fait par les résistants du FLN à l'égard deleurs concitoyens.

Rodomont et la france, une identité remarquable, certes, mais absolument pas mûre pour convoler en justes noces.

J'ai comme toi appris cette statistique relative au nombre de couples mixtes deMéluche. Quand je te disais qu'il était le candidat selon ton coeur, en tout cas, le plus proche de toi. Et je le crois encore. Je n'apprécie pas le bonhomme ni son côté "éducateur populaire", mais reconnais que, malgré son côté "spectacle", il reprend tous tes thèmes, à commencer par (ou en incluant) le protectionnisme européen, idée défendue de longue date par la mouvance politique à laquelle il appartient.

D'accord, le métissage est consenti, mais pas au titre de la reprise des causes de celui avec lequel on convole, et d'abord parce que celui des tiens qui contracte une alliance mixte ou métissée n'a pas nécessairement la même conscience que toi des causes qui sont les siennes. Il n'en a pas la même conscience, et il peut en avoir une appréhension différente, parce que le métissage relève en premier lieu d'une imprégnation sociale. L'autochtone tient à faire partager au migrant avec lequel il contracte son bien-être social. Plus généralement, le Français souhaite au migrant, et de façon nullement égoïste, une élévation sociale. Tu me demandes pourquoi j'ai autant de sympathies parmi les migrants : parce que je leur souhaite cela et que je n'ai rien qui me porte à les trouver antipathiques a priori. Mais du social à la politique, il y a un pas qui est très long à faire franchir. Peut-être que, si des circonstances exceptionnelles occasionnaient, comme en sursaut, un réveil des consciences, la donne serait différente. Mais ce réveil n'est pas ce qu'il y a de plus probable. Pour t'en donner un exemple concret, mesure la probabilité du réveil de la conscience de ton propre neveu. Si une société de production cinématographique arabe lui donnait soudain sa chance, le réveil serait immédiat.

5. Je connais mal le salafisme.


6. Si ton droit est nu, ma force n'est pas brute.

Et le reste est l'affaire de Dieu.

Qu'Il décide entre nous et au besoin nous aplanisse pour que Sa volonté advienne, pour le plus grand bonheur de l'homme !
Du Croissant de lune, le 14 mars à 7h49

(…) "Nous y reviendrons, mais qui parle de France prosternée? Je la veux libre, au contraire. Or, l'état de liberté et de justice, peut être un fait d'élévation pour certains, il coûte à d'autres, et il faut qu'il coûte quelque chose.


Si je dois des excuses, moi, ça pourrait, mais pas sans qu'en revanche, tu n'aies pleinement reconnu, la toxicité de ton histoire de hauts faits Algérien, servie devant moi!


Bien vrai que tu m'accompagnes, très loin, mais alors, comment se fait-il, que tu ne sois pas totalement débarrassé de certains automatismes et mécanismes suprématistes? Comme tu m'accompagnes, je suis d'autant plus exigeant, ne comprends-tu pas? Je ne veux plus du tout, raser les murs, c'est fini. Je soufres trop.


Croissant de lune."


Du torrentiel le 14-03-12 à 10h54

"Qui parle de France prosternée? Mais toi, de la manière dont tu m'enjoins de, dont tu exiges que je me rende, prosterné ou les mains liées, c'est tout un,, dont tu attentes à ma souveraineté morale.

Qui parle de te faire raser les murs ? Pas moi, au contraire, je crois que je l'ai prouvé.

Quant à ce fait algérien que j'ai allégué devant toi, je n'ai pas à le retirer, ni à en contester l'authenticité, puisqu'il m'a été narré, t'ai-je dit, pas du tout par le premier blanc-cassis venu, comme tu dis, mais par un héros militaire, un loyaliste, un homme dont, quand il est mort (et c'était l'impression qu'il donnait), quelqu'un a dit que, malgré les conflits qu'il avait traversés, "les ailes de son innocence n'avaient jamais été froissées", quelqu'un qui, au sortir de la guerre d'Indochine, embarqua les premiers "boat-people", quelqu'un qui ne laissa pas les Harkis aux mains de ceux qui en réclamaient vengeance parce qu'ils avaient combattu avec lui : le "crabe tambour", le lieutenant de vaisseau Pierre guillaume.

Tu veux m'obliger à renier mon histoire, il n'en est pas question, aussi longtemps que tu n'auras pas eu le courage de regarder la tienne dans les yeux et de reconnaître cette chose simple qu'au minimum, dans la guerre récente d'algérie, qui lui valut l'indépendance, ce qui n'était que justice, ni les Français, ni les algériens n'ont eu à s'enorgueillir de ce qu'ils ont fait. Je sais qu'en robespierriste, tu ne condamnes pas la vengeance politique, mais tout de même, ce ne sont pas les français qui sont responsables, après cinquante ans, du fait que les factions algériennes n'ont cessé de régler leurs comptes depuis l'accession à l'indépendance de l'Algérie, se sont enlisées dans des règlements de compte sanglants. Pas plus que les puissances ne sont responsables de ce que les Libyens, soi-disant libérés de Kadhafi, s'écharpent à présent entre tribus, comme on pouvait le craindre, sinon que leurs stratèges auraient dû le prévoir, avant de s'engager à corps perdu dans cette guerre, pas uniquement par mercantilisme, il serait trop simple de ne voir que cela.

Là où je veux bien faire un bout de chemin avec toi, c pour reconnaître que la france a fauté dans la conquête de l'algérie, d'abord parce qu'elle était illégitime en soi, et ensuite du fait de sa barbarie tout à fait unilatérale.

D'autre part, les idées nauséabondes quiont ferrmenté durant les siècles de la chrétienté finissante et déjà renversée, en un mot, durant les siècles qui ont suivi la révolution française et qui ont accéléré le processus des guerres totales et mondiales, dont le spectre couvait sous la passion de l'égalité que tu nous prêtes, font que nous récoltons ce que nous avons semé et que, nous qui voulions nous accaparer de terres , qui ne nous revenaient pas, avec une rapacité bourgeoise ; mais aussi et dans le même temps, par un besoin bourgeois de médire sans rien encourir , nous qui nous laissions aller à l'antisémitisme le plus facile et le plus bas, voici que nous sommes rattrapés par ce que nous avons laissé fermenter et que notre souveraineté morale et nationale est prise en otage entre le nationalisme tentaculaire israélien, dont nous n'osons nous désolidariser au Nom de ce que nous croyons être les droits de dieu, dans ce qui reste de notre inconscient chrétien, et le cri de l'humanité souffrante, poussé par les peuples arabes opprimés et sous-puissants, dont nous avons accepté que, par nous et par d'autres, ils aient failli être rayés d'un trait de plume en Algérie et en Palestine par l'invasion des nôtres ou consentie de notre fait, ce qu'ils dénoncent au nom des droits de l'homme, avec un arrière-plan religieux qui leur est propre.

Notre laïcisme n'a pas de leçons à donner, car c'est au nom de ce qui lui reste de fonds théocratique qu'il soutient le sionisme. En vain l'islam en appelle-t-il aux droits de l'homme, car les droits de dieu ont toujours été supérieurs, au fond de tous les subconscients, même occidental, à l'émancipation et l'expansion de l'individu. De plus - mais que veux-tu y faire ? -, dans toutes ces affaires-là, les lois ataviques demeurent les plus fortes. L'atavisme musulman, c'est d'être né d'un procès légitime en légitimité ; l'atavisme chrétien, c'est de n'avoir pu accorder la légitimation d'Ismael parce qu'elle était portée par un prophète postérieur à Jésus.

De sorte qu'on en est là, que les musulmans accusent, les juifs se victimisent et les chrétiens culpabilisent. On n'arrive pas à en sortir. Et on n'y arrivera pas tant que, ne t'en déplaise, un certain pragmatisme ne fera pas trouver à tout cela des solutions provisoirement viables, mais l'humanité ne peut bâtir que des solutions provisoires.

J'ai écouté l'émission "réplique" sur "les origines du conflit israélo-palestinien". Y était invité, à débattre avec un historien juif et belge assez léger dont j'ai oublié le nom, auteur d'un livre intitulé "Palestine, terre promie, trop promise", Henri Laurens, professeur au collège de france, dont on se demande, dans le climat ambiant, comment il arrive à y maintenir l'existence de sa chaire. Il est l'auteur d'une somme en cours de rédaction sur l'histoire contemporaine de la Palestine. Il est d'un soutien sans équivoque aux Palestiniens. Il est le premier à reconnaître qu'on ne peut pas demander à ce peuple de souscrire au droit inaliénable à l'existence d'un Etat qui implique son anéantissement, ou du moins le dol d'une part importante de la jouissance de son territoire géographique et existentiel au nom de prétendus droits historiques, reposant sur une promesse religieuse, par définition hypotétique. Mais il ajoute aussitôt que, ce qui importe dans l'immédiat, c'est de trouver un compromis, fût-il provisoire. Ce compromis, Alain finkielkraut et l'historien auquel il était confronté en sont tombés d'accord avec lui, passe:

- par une évacuation israélienne des territoires de Sisjordanie - le moindre des paradoxes d'Israël n'étant pas que le territoire où se développe son etat ne corresponde pas, pour l'essentiel, à celui de la Promesse de la terre - ;
-
- - par un partage de la souveraineté des lieux saints, qui se trouve, dans les faits, sous responsabilité palestinienne et qui doit le devenir de droit, à l'exception de la toute petite portion du mur des lamentations ;
-
- enfin par une reconnaissance du principe du droit au retour des réfugiés, dont Henri Lorans parie qu'ils ne reviendront pas en masse, mais qui pourront choisir entre ce retour et une indemnisation.

Que les contours de ce compromis ne soient pas de nature à te satisfaire, je le devine aisément ; que tes hommes d'arme combattent et, s'ils te donnent la victoire, je te promets ma neutralité. Mais tu ne peux m'affranchir des droits de Dieu qui sont, à mon subconscient, plus importants que les droits de l'homme. Ton holisme simplificateur (ce qualificatif n'est pas nécessairement péjoratif dans ma bouche) ne comprendra pas que s'opposent pour moi les droits de l'homme et les droits de dieu. Ce sont les reliques ataviques de ce que tu appelles l'ambiguïté chrétienne, au sens littéral où, tout ce qui est humain, le christianisme le pose en dualité : les deux natures du Verbe incarné, l'ivraie et le bon grain, la culpabilité et l'innocence positive comme une "force qui va". Au non endiguement total de la violence, s'oppose l'ambivalence de la proposition de ma "paix perpétuelle" d'un christianisme kantien, qui ne méconnaît pas qu'elle est parfaitement irréaliste. Nos deux approches de l'homme sont deux manières de répondre à son imperfection. Laquelle des deux est la plus droite ou la plus efficace ? Laquelle des deux répond le mieux à la nature humaine ? L'histoire tranchera, et ce "Dieu Infiniment Simple", qui a créé un homme au coeur complexe.




Du Croissant de lune, le 14-03-12 (à 14h11)

"Oh, ça suffit! D'où tu tires tes informations Libyennes? Non, les choses ne se produisent pas tout-à-fait, comme vos faussaires l'espéraient. Non seulement le point de vue tribal ne l'emporte pas, mais plus largement, une étude faite en 2011, tend à démontrer, qu'il y a bien une opinion publique Arabe unitaire, avec d'infimes discontinuités selon les précarrés considérés. Ces différences, semble-t-il, n'excèdent pas les différences à l'intérieur d'un même précaré, il y a un public Arabe, qui veut une défense commune, une monnaie unique, une direction politique, bien supérieur à ce qu'il en est dans l'artifice Européen! Ne rêvez pas trop, la Libye ne va pas comme ça, selon vos simples désirs, se synder en souverainetés tribales, perdez cet espoir lamentable, résignez-vous!


Ce que tu me dis des droits de Dieu, opposés aux Droits de l'Homme, voilà une chose qui est sur le tapis, depuis pas mal de temps, à l'O-N-U. Ce sont vos gouvernements et faussaires qui s'y sont opposés, puisqu'il y avait une déclaration Musulmane des droits de l'Homme, qui comportait les Droits de Dieu. On eut recours, ignoblement, au subterfuge des gays, naturellement. Or, je sais que vos gays, sont indifférents aux étrangers qu'ils consomment, fais excuses. Je m'en suis enquis auprès de représentants de leur lobby. J'ai même posé la question, de savoir, si tous ce qu'on demande en fait de droits, vaut bien pour tout le monde, et si même, tout simplement, on s'enquiert de savoir, ce qui se passe ou pas, à l'étranger. C'était dans une réunion d'une association Bordelaise, extrêmement libre, à tous égards. Eh bien, non, ils ne savaient pas ce qui en court, dans les pays où ils vont consommer, puisqu'ils consomment, pardis, n'ayant rien à faire des êtres consommés, sauf à leur filer leur sale fric. Il fallait, à les entendre, qu'il y eût juste assez de liberté, pour que les touristes ne soient pas gênés dans leurs batifolages. Les droits de Dieu, mais ce sont vos gouvernements, la France en particulier, qui y fait obstacle. Alors, ne me bassine pas avec ça.


Allez, sur un autre plan, toi, qui ne conçoit pas qu'on puisse tenir contre soi-même, tu trouves ordinaire qu'il y ait eu le phénomène Harki! Il semble certains que ceux-là, ont prolongé la guerre, au-delà d'une certaine phase. Sitôt qu'on en fit usage, du fait de leur capacité d'information, il y eut un relatif succès militaire de la France. Et pardonnes-moi, mais les tortures dans l'hexagone, furent de leur fait, en grande partie!


Quant à ton héros, à toi, je ne comprends pas ce que signifie que de rester innocent, au travers des guerres assymétriques et coloniales. S'il fut des commandos, parfaitement impossible, fais excuses. Je connais le Catho bourlingueur, précisément, qui fut réfractaire, et pour cette raison, fut d'office versé à vos commandos. Questionnes donc, si tu en as le courage. Demandes comment ces héros, faisaient pour savoir, quand donc, les combattants allaient revenir dans les villages? Il faut pas rire. Il y a un détail inavouable, qu'ils ont éludé dans leurs récits, qu'ils ont soigneusement sélectionnés. On examinait, les pubis des femmes, et si elles s'étaient récemment rasés, on supposait que leurs maris de maquisards, allaient bientôt rentrer! On les forçait donc, à se dénuder. Tu dis quoi de ça, Blairaud?
Oui, par la colère de Dieu, vous n'avez plus un seul héros, depuis 45, sauf ceux qui ont tenu contre les leurs, les bons harkis, en quelque sorte, puisque ceux-là, tenaient pour le droit contre le tort. L'héroïsme sied mal, aux puissances coloniales, fais excuses. L'héroïsme est l'attribut du faible contre le fort, sans contredit, il est loin de votre vécu, vous n'avez pas le droit d'y prétendre, sauf à tenir contre vous-mêmes et pour le droit.

Puis quant à juger ma propre nation, je suis bien capable, j'identifies bien ses torts, notamment la léthargie, le littéralisme-formalisme, une tendance maladive à la dispercion, un individualisme plus grand qu'on ne croit, et il y eut des choses comme l'absence de succession par primo-géniture, qui nous affaiblit beaucoup, dans les guerres des Croisés et Mongolles. Je connais très bien nos faiblesses, ne vas pas te la chanter, je sais les servir, au bon moment, entre nous. N'imagines pas que les autres, soient si sots, non plus, sans quoi, pour toi, la vie serait belle. Ils recherchent en effet, leur propres faiblesses, les identifient, en tiennent compte. Les Islamistes authentiques, je pense qu'ils sont comme moi, différents des sots que tu imagines, de ces stupides consommateurs religieux dits Salafistes, ce sont ceux, qui au contraire, de ces salafistes, ont les réponses déconcertantes à tes questions, qui ne veulent pas que ton point de vue l'emporte, ceux qui vraiment, te portent à bas! Que croyais-tu? T'attendais-tu à n'avoir à faire, qu'afvec une nation sotte? Perds espoir. Nous savons ce que vous êtes et que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas nous la raconter.


Croissant de lune."


Du torentiel, le 14-03-12 (à 18h)


Croissant de lune,

tu me méconnais à ton tour, toi qui manies l'insulte.

1. Je ne tiens pas pour les droits de l'homme. Je n'y crois pas. Je les ai dépréciés en parlant de l'inconscient théocratique de l'Occident, qui tient pour sa version des droits de Dieu, mais ne le sait pas.

2. Je ne suis pas ignorant , comme tu crois. Je sais fort bien qu'il y a eu des atrocités commises par les nôtres. Mais, y compris ce que tu me racontes, était moins atroce que ce à quoi la personne que je te dis s'était opposée et dont j'espère qu'il te souvient. L'innocence de cet homme, sa loyauté, consistent à avoir été véridique, à avoir même consacré le reste de sa vie à faire la vérité. Il a dit n'avoir jamais vu de ces choses, pour sa part, mais avoir su qu'elles existaient. Mes oncles maternels, pour la leur, qui ont eu leur vie bousillée parce qu'ils ont voulu jouer les héros pour quitter leur père un peu plus tôt que la loi ne les y autorisait, disaient préférer ne pas dire ce qu'ils avaient vu, et, pour l'un d'eux, ce qu'il avait fait. Ce qui laisse tout supposer, ce que tu m'écris là et bien pire. Bien pire, comme la manière dont les soldats du FLN traitaient les fellah.

3. Le phénomène harki, je ne dis pas qu'il est glorieux. Je pense que ceux qui se sont engagés dans cette voie, pour la plupart d'entre eux, ont suivi la route commune de ceux qui travaillent contre eux-mêmes. Il y en a dans toutes les guerres. D'autres ont peut-être réagi par crainte du système qu'ils voyaient mettre en place par le FLN et auquel ils préféraient le système existant. On leur avait surtout donné des gages que l'on n'a pas tenus envers eux, je parle de la france. Quelles que soient leurs motivations, nous, Français, leur devons notre loyauté. Or c'est pitié de voir comment ils ont été parqués et traités. Je conçois, car je te connais, que tu penses que les chiens ont été traités comme des chiens.

4. Il n'est pas dans mes habitudes de prendre mes interlocuteurs pour des imbéciles.

6. Je suis sûr qu'il t'arrive de penser contre toi-même. Mais, pas plus que moi, tu ne tolères qu'un autre le fasse à ta place.



Du Croissant de lune (le 14 mars (à 23h22)

POINT PAR POINT

Bien, tu ne tiens pas pour les droits de l'homme, c'est ton premier terme. Selon toi, l'Occident, inconsciemment théocratique, tient pour les droits de Dieu sans le savoir. Admires donc, puisque c'est ainsi, selon ton propre aveu, comment ma Nation, assume ouvertement et revendique ces droits divains, qu'elle a tenté d'insérer dans une déclaration, se heurtant à l'obstruction des tiens. Je me souviens même encore, que la pouf, Caroline Fourest, s'était réjouie de ce tour de passe-passe, qui consistait à mettre sur la table la question gay. Sur cette question, si on voulait, il y aurait bien des sollutions en normativité Musulmane, mais l'état présent de la Nation ne le permets pas, semble-t-il. Donc, l'un n'assume pas la totalité de ses aspirations profondes, tandis que l'autre revendique et écrit tout, en pleine lumière. Encore une fois, il y a confirmation de cette ambiguïté intrinsèque, laquelle doit remonter, il semble bien, à cette dénégation fondamentale, vous avez tu et nié, qu'Ahmed vous fut annoncé. Il s'en suit, que ta proposition se ramasse, puisque vous ne sauriez tenir pour les droits de Dieu, dès lors que vous démentez sa parole véridique.


2. : Décidément, l'usage d'arme blanche, est pour toi, ce qu'il y a de plus cruel, bien davantage que le phosphore blanc. Depuis quand, combien de temps, vous avez, vous, perdu la culture de l'arme blanche? Pas depuis des millénaires, il me semble, non? Alors comme ça, ça t'impressionne. Et l'idée de violences physiques à mains nues, te soulève de scandale. Objectivement, je ne vois pas pourquoi. De toute sorte, ton héros, n'avait pas le droit de se tenir en armes sur notre sol, lui, parce qu'il est conscient de sa supériorité Française, voire Judéo-Chrétienne, mais aussi, de sa supériorité matérielle, en quoi se pardonne-t-il de s'être institué juge sur nos terres, et pourquoi s'héroïse-t-il de la sorte en nous dépréciant? Aucun applomb ni fierté, ne sied au Français, sur ces thèmes, par la colère de Dieu, toute justification ou allègement vous enlaidit! Voilà pourquoi, je ne souffre pas du tout, qu'un autochtone se tienne debout devant moi, face à moi, sur ces questions, je ne le permets pas, je ne veux plus le tolérer!


3. : D'accord, le phénomène harki, existe dans toutes les guerres, en toute occupation. Vous avez eu les vôtres, il me semble. Qu'est-il arrivé en Algérie, à cet égard? Est-il vraiment concevable, que la France, en prenant le temps de négocier les accords, ne puisse pas évacuer ses serviteurs? Non, bien sûr, puisqu'elle a su évacuer les autres, fais excuses. Hélas, l'explication est tellement simple et triste, on ne pensait pas, que l'Arabe était l'égal du Français, il en coûtait peu d'en faire le traîtreux abandon. Les motivations de ce phénomènes sont hélas connaissables. D'abord, on ne cite jamais la persuasion. Il était risqué de refuser de servir la France, étant ce qu'était, le régime de terreur Française, non? Ah, jamais on ne te parle ainsi, et tu t'es plu à t'imaginer qu'il n'y avait, qu'un régime de terreur du maquis! Il est ordinaire de se plaire à ce qui ne nous fait pas offense. Il y avait une terreur Française, évidemment, et elle est antérieure à 54, elle est nécessaire au fait colonial, pas de colonialisme sans terreur, ou sans torture. Celle-là, bien sûr, existait depuis toujours, et l'idée d'une colonisation douce, ne vit que dans les esprits tortueux, pas dans le concret de l'histoire.

Il faut ajouter qu'en Algérie, les forces armées, comptaient beaucoup d'Arabes, conscription, service, et en passant, les Juifs en étaient exemptés, bien qu'ayant droit de votte au premier collège, pour ainsi dire le seul qui compte. Ces conscrits nombreux, ne pouvaient choisir, par définition. Puis la France a ramassé et soudoyé moyennant salaire dans les couches les moins nobles du peuple, les journaliers, les sans-travails, les oisifs sans métier... On trouvera, dans la Harka, peu de ces fils de petits fellahs propriétaires de leur maigres lopins, et propriétaires de leur dignité. Ceux dont les enfants tracent des lignes droites sur les cahiers d'écolier, ne sont pas des harkis, ils sont le tuf de la résistance.

Qu'est-il arrivé dans l'hexagone? La chose fut bien décrite, les caves d'immeubles où les harkis torturaient les suspects de résistance, voilà ce qui est prouvé. Ces gens, mangeaient la chair de leurs compatriotes, non? Tu devrais t'en scandaliser, toi qu'horrifie tant l'arme blanche et le coup de poing.

Qu'advint-il ensuite des Harkis? Il y eut diverses phases. Je crois savoir qu'ils ont bénéficié au cours du temps, d'aides et avantages particuliers. De toute sorte, dès le début, ils eurent le statut de citoyens et non pas celui de migrants. Ce qu'on se refuse à voire, c'est qu'en effet, la France les a disposés en certaines zones, presque pour les cacher, comme par honte, voilà ce qui advint. Il acvint aussi, ce qu'on se refuse à voire, c'est que les descendants de Harkis, n'ont pas eu de grands succès, du moins, comparativement à des populations semblables. On aurait pu s'attendre à plus de réussites, il n'en fut rien. Pourquoi? En raison hélas, de la tare initiale, c'est ainsi! En les payant d'un vil salaire, la France leur a soustrait leur fierté, cette belle fierté Arabe, ils l'ont perdue, avec les conséquences psychologiques imaginables. Voilà ce qui advint, hélas, et honte sur la France pour ce lamentable forfait!


J'en reviens à l'histoire. Face à cette terreur Française, exercée directement ou par l'intermédiaires de valets, existait-il une terreur de résistants? S'il en fût allé ainsi, la résistance eût tourné court. Ce qui existait, c'est un phénomène de discipline collective, certainement contraignant. Mais il n'y eut pas un phénomène de terreur artificielle, qui enrôle les gens malgré eux, comme vous vous plaisez à le croire, non! Il fallut une vraie discipline collective, généralement consentie, exigeante mais à laquelle on tenait avec ardeur, le patriotisme, ça existe, non? Sans cela, comme il eût été aisé de vendre la mèche, et de faire apréhender tous les combattants! Il y eut des sanctions, voire des règlements de compte, mais pas que ça. Les racontars Français sont vils et mensongers, à cet égard. Il y eut en France des phénomènes semblables, parmi les résistants sous l'occupation Allemande, sanctions et parfois règlements de compte, voire luttes entre factions. La Résistance Française n'en est pas enlaidie pour ça! S'il y a quelque chose qui me dépasse, c'est comment se fait-il, qu'il y ait des gens, qui plaident pour atténuer la culpabilité de celui qui était du bon côté de la force et du mauvais côté du droit, faut vraiment que tu m'expliques, je n'y vois qu'une fuite de la vérité, un refus de subir la honte méritée. Torrentiel, mais quand donc le droit se trouve du côté du plus fort? Et ce degré d'assymétrie! Tu tergiverses, parce que tu ne veux pas qu'on piétine ces pages honteuses de l'histoire de ton pays! Moi, je les foule aux pieds, sans façon. Si on tente de les glorifier, ça ne marche pas, votre corps social y répond mal, n'en étant pas convaincu. Le moyen de guérir vraiment, de laver cette tâche? Eh bien, il faut d'abord, l'assumer entièrement pour ce qu'elle est. Puis, il faut réparer les torts causés, en se faisant le scripturaire de celui qu'on ne voulait pas prendre pour égal. Ce que faisant, on se sauverait soi-même de l'anomie économique, voire politique, on reprendrait goût à la vie. La France peut faire ça, elle en a le désir profond, elle y est prête. Ce désir inconscient est d'une grande intensité, comme l'amour. Car enfin, Rodomont et la France, ça fait un couple structurel et remarquable, pas possible de le nier.

Il y a peu, un candidat m'a appris, que la France est le pays qui compte le plus de couples dits mixtes, ne veux-tu pas le voire? S'il en est ainsi, c'est forcément, que ça tient à une vocation Française profonde, tu dois en convenir. Car enfin, ce métissage ne vous est pas imposé, il est plutôt à l'initiative de l'autochtone, qui souvent encore, se heurte à quelques rétiscences des migrants. Ce métissage partout présent, est de plus en plus structurel, de plus en plus central, il semble porteur de sens, il aura, j'en forme le voeu, une traduction politique, tôt ou tard. Et ce n'est pas un arrachement, puisque la France a l'impression d'être elle-même quand elle aime le migrant. Pour elle, aimer Rodomont, c'est s'aimer elle-même, voire se magnifier en lui conférant l'égalité. Or, comme je l'exprimais ailleurs, seule la supériorité voire le suprématisme de celui qui confère l'égalité, est légitime et recevable, sans révolte, tant il est droit d'admirer la sainteté.

4. Merci Torrentiel de ne pas me prendre pour un sot, et aprends que l'Islamisme politique n'est pas réductible à un littéralisme stérile, non. Si les choses étaient comme ça, ce ne serait que des répliques de l'Arabie, rien de plus, ce qui n'inquièterait personne. Ce qu'on désigne sous le nom de "salafisme", est un ensemble de phénomènes plutôt récents, réactionels, voire hostiles, à l'Islamisme politique, la ressemblance n'est qu'apparente, il va falloir hélas, se les traîner et faire avec. Ils se sont dits apolitiques, et les voilà qui en peu de temps, forment des partis, obtiennent des succès. Il semble certain, qu'ils jouent un rôle dans l'endiguement, il est presque assuré, qu'il leur a fallu un financement rapide et irrégulier. Il semble certain, que le royaume d'Arabie joue un rôle toxique. Si Dieu veut, la Nation renaissante, procèdera à la reconquête et à la réouverture de la Mecque, ville fleurie, et si Dieu veut, elle sera purgée de toute réaction.


5. : Oui, en effet, je suis comme toi, selon la formule de Rostand, je me les sers moi-même avec assez de verve, mais je ne soufre pas qu'un autre me les serve. Il y a tout de même une différence. Tu es du côté de la force brutte, moi du côté du droit nu. Naturellement, le droit est une force, il a la force de la volonté, et parce qu'il est dans son rôle, quand il fait le procès de la force sans droit. Je perçois tes rétiscences, et en même temps, je crois volontiers que tu n'es pas loin d'épouser mes causes, que tu tiens pour justes. Selon notre Coran, toujours le droit l'emporte, les justes triomphent toujours. La dénégation a beau faire, la vérité est la plus forte. Cela se produit par des voies que l'homme n'anticipe pas, puisque Dieu vient en aide à qui il veut par là où on ne l'attend pas. La Nation fait un effort louable dans la voie de Dieu, qu'il soit permis au croyant de former le voeu de son aide, sans savoir comment elle se manifeste. Indéniablement, la Nation fait son devoir, elle va aux limites de ses forces. Elle n'est pas tenue à plus, le reste est l'affaire de Dieu.


Croissant de lune.


Du torrentiel, le 15 mars (à 4h57)

Moi aussi, point par point, au fil de la lecture et après réflexion, autant que faire se peut.

1. L'Occident tient pour les droit de Dieu, beaucoup moins sans le savoir que sans Le nommer. Le reste de ta réponse est une parole croyante, à partir de laquelle on ne peut pas discuter. Pourquoi ? Il y a une sentence de Saint Ignace qui dit à peu près ceci :

"Agir comme si tout dépendait de moi, et prier comme si tout dépendait de dieu."

Je crois que ce qui a fait la version occidentale de la civilisation, c'est la dissociation entre l'ordre de la foi, prescriptif, et et l'ordre de la certitude. De ton point de vue, ce sera le summum de l'ambiguïté, mais je te répète assumer cette ambiguïté comme plus conforme à la nature humaine, profondément ambiguë. Qu'est-ce qui reste sauf de l'ambiguïté ? Ce qu'on appelle le "vouloir foncier" ou le choix fondamental. En dehors de cela, la liberté et le positivisme de l'action innocente : en employant ce terme, je ne te dis pas qu'elle le soit, mais qu'elle essaie de s'affranchir de la culpabilité. Je comptais profiter des charades (NDLR : voir

Voir le blog des charades :

http://www.leblogdescharades.blogspot.com)

pour essayer de marquer la différence entre l'orthodoxie et l'orthopraxie. Tu dis souvent que l'islam est une doctrine, c'est d'abord une éthique, une orthopraxie. A l'inverse, le christianisme est d'abord une doctrine, une orthodoxie. Une doctrine relativement anéthique, si l'on pousse les choses, relativement amorale, mais, pour être plus juste, où la morale est davantage de conséquence que première prescriptive.


2. Quel qu'en soit le temps, je préfère que nous ayons perdu l'usage des armes blanche, ça me paraît, en effet, l'une des formes de combat les plus horribles, les plus cruelles et les plus barbares qui soit, Je ne suis pas opposé en principe au combat à mains nues, mais il faut être rompu à l'affaire, ce qui n'est pas mon cas, qui, de ma vie, n'ai jamais été bagarreur, sauf en de rares séquences.

Pour ce qui est de ta prétention que mon homme n'avait pas le droit de se tenir en armes sur votre sol, mais c'était son métier ! Il avait pour lui le droit positif de l'heure, il a vu un homme qui allait se faire égorger sous ses yeux par un de ceux qu'il était chargé de débusquer et desquels il ne devait pas se faire repérer, il a voulu épargner ce supplice à ce fellah rançonné, qui n'avait rien demandé et n'avait pas de quoi payer, n'importe qui aurait fait comme lui, par simple compassion humaine, ç'a été le ressort de l'ordre qu'il a donné à son tireur d'élite, embusqué seul avec lui, n'importe qui aurait fait pareil.

3. Harkis et collabos, le parallèle était dans mon esprit, je ne voulais pas le faire un Nième fois, d'autant que, comme tous les parallèles, il relève de l'analogie et excède la stricte symétrie des situations.

Bien sûr que les motivations de cet abandon sont simples et tristes. Mais tous les militaires n'étaient pas des bureaucrates à la de Gaulle, c'est pourquoi les meilleurs d'entre eux, dont celui que je mentionnais, n'ont pas voulu s'y résigner. Je t'écris cela juste après la mort de son ami schöndorfer, nouvelle force des coïncidences ! Tu as l'air d'ignorer que de gaulle, contrairement à d'autres, avait un vrai mépris ethnique des arabo-musulmans. Mais qui ne méprisait-il pas ? Puisque j'en sui à ce héros de notre mythologie nationale, un vrai performateur de la parole créatrice, quelquefois, mais pas toujours, pour le meilleur, je te dirai que, ce qui reste de sa politique étrangère, ce n'est jamais le choix d'un parti, d'un peuple contre l'autre, c'est la prise en compte des circonstances présentes et de la profondeur des implications archétypales, et ensuite, c'est le pragmatisme des circonstances. En un mot, ce qu'on en a retenu est l'équilibre.

Je ne méconnais pas le poids de la persuasion ni qu'il n'y a pas de "colonisation douce" qui ne s'appuie sur une certaine terreur, tu ne me l'apprends pas. Mais encore une fois, c'est "régime de terreur" contre régime de terreur. Certains, discernant la pente que prenait cette indépendance disputée aux citoyens eux-mêmes qui devaient en bénéficier, ont préféré le statu quo. Pragmatisme et choix d'une forme de tranquillité personnelle et sociale. Cinquante ans après, les événements leur ont-ils donné tort ? Y avait-il une fatalité à ce que les mêmes, qui furent forts pour conquérir leur indépendance, gouvernent dans la plus cynique corruption et ne sachent s'affranchir d'une culture de faction, au prix de terroriser leur peuple ? Et pas de façon douce, mais dans toute la vigueur d'un exercice du pouvoir auquel on n'était pas rompu.

Je n'ignore pas non plus la sociologie de la harka.

Les cas de harkis terrassant un immeuble pour y traquer un résistant travaillant depuis le sol de la France hexagonale me paraissent tout de même bien marginaux comparé au fait que, sur ce même sol, le FLN avait tissé un réseau, qu'il soit de sympathisants, c'était leur droit, mais beaucoup étaient des modérés, voire des apolitiques pauvres qu'il rackettait sans la moindre clémence. Perçue par le FLN, la Résistance était un acte obligatoire, nullement libre. Voilà qui augurait bien mal de la suite, de même que la France ne pouvait pas laisser se faire des actes de subversion sur le territoire naturel de sa souveraineté, elle ne le peut pas davantage aujourd'hui.

On connaît également le décret crémieux et les deux collèges, bien sûr que tout cela fait partie du "livre noir" de l'histoire coloniale qui, en soi, n'est pas une bonne chose.


Tu écris que l'adhésion à la Résistance algérienne relevait de la discipline collective et que, sans cela, il eût été aisé de vendre la mêche et de faire appréhender tous les combattants. Non, pour deux raisons :

1. La guerre d'Algérie n'a pas été gagnée par les armes, mais par la diplomatie


2. Il y a le patriotisme, bien sûr, et il y a aussi le fait que l'on n'aime pas dénoncer les siens, surtout si l'on trouve que leur combat est noble. Mais je te suis (et en cela, nous ne sommes pas originaux) : on peut faire le parallèle avec la situation française, entre des milices harkies et des résistants FLN. Sauf que l'action de la milice était essentiellement bornée à traquer les résistants, alors que la Résistance avait à s'implanter plus profondément dans le peuple. La Résistance française n'a fait que des actes relativement marginaux de sabotage sur le sol de la France occupé, et ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux ni de plus efficace. Car le prix en était toujours à payer par ceux qu'on appelle aujourd'hui "les civils", mais là encore, il en va plus ou moins toujours ainsi.

Le droit se trouve rarement du côté du plus fort, mais pas nécessairement non plus du côté du plus faible. Ou, pour le dire autrement, le faible n'a pas tous les droits, sous prétexte qu'il est faible. En particulier, il n'a jamais le droit de s'en prendre à plus faible que lui, comme ce fut massivement fait par les résistants du FLN à l'égard deleurs concitoyens.

Rodomont et la france, une identité remarquable, certes, mais absolument pas mûre pour convoler en justes noces.

J'ai comme toi appris cette statistique relative au nombre de couples mixtes deMéluche. Quand je te disais qu'il était le candidat selon ton coeur, en tout cas, le plus proche de toi. Et je le crois encore. Je n'apprécie pas le bonhomme ni son côté "éducateur populaire", mais reconnais que, malgré son côté "spectacle", il reprend tous tes thèmes, à commencer par (ou en incluant) le protectionnisme européen, idée défendue de longue date par la mouvance politique à laquelle il appartient.

D'accord, le métissage est consenti, mais pas au titre de la reprise des causes de celui avec lequel on convole, et d'abord parce que celui des tiens qui contracte une alliance mixte ou métissée n'a pas nécessairement la même conscience que toi des causes qui sont les siennes. Il n'en a pas la même conscience, et il peut en avoir une appréhension différente, parce que le métissage relève en premier lieu d'une imprégnation sociale. L'autochtone tient à faire partager au migrant avec lequel il contracte son bien-être social. Plus généralement, le Français souhaite au migrant, et de façon nullement égoïste, une élévation sociale. Tu me demandes pourquoi j'ai autant de sympathies parmi les migrants : parce que je leur souhaite cela et que je n'ai rien qui me porte à les trouver antipathiques a priori. Mais du social à la politique, il y a un pas qui est très long à faire franchir. Peut-être que, si des circonstances exceptionnelles occasionnaient, comme en sursaut, un réveil des consciences, la donne serait différente. Mais ce réveil n'est pas ce qu'il y a de plus probable. Pour t'en donner un exemple concret, mesure la probabilité du réveil de la conscience de ton propre neveu. Si une société de production cinématographique arabe lui donnait soudain sa chance, le réveil serait immédiat.

5. Je connais mal le salafisme.


6. Si ton droit est nu, ma force n'est pas brute.

Et le reste est l'affaire de Dieu.

Qu'Il décide entre nous et au besoin nous aplanisse pour que Sa volonté advienne, pour le plus grand bonheur de l'homme !

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