1. Camus écrit :
"En conséquence, un journal indépendant donne l'origine de ses informations". Il écrit cela en 1939, en temps de guerre. aujourd'hui, les journalistes tiennent par-dessus tout à préserver "le secret" de leurs "sources". Nous ne sommes pas en guerre, et pourtant nous sommes loin d'une éthique de la transparence dans l'information. Nos journalistes se piquent de révérer fort ces conseils de camus, celui-ci semble leur avoir échappé.
2. Camus écrit encore :
"Car, s'il (le journaliste) ne peut dire tout ce qu'il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu'il ne pense pas ou qu'il croit faux.
aujourd'hui, les journalistes se battent, non pas pour dire tout ce qu'ils pensent, mais pour ne pas dire tout ce qu'ils savent. Ils aiment bien la phrase suivante :
"Et c'est ainsi qu'un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas."
Ils aiment bien cette phrase, et c'est pourquoi ils l'exhument et la publient, car ils lisent ces conseils en diagonale et croient y discerner une apologie de l'autocensure. Or c'est tout le contraire que camus écrit.
3. Même s'il faut reconnaître que camus n'écrit pas grand-chose. Camus n'écrit pas grand-chose, et il ne l'écrit pas très bien. Il écrit que caligula ne devrait pas exiger qu'on lui apporte la lune. Il écrit encore dans "Les justes" que les fauteurs d'attentats avaient des états d'âme. Il écrit qu'on ne peut pas rendre raison du mal, en conséquence de quoi le moindre mal est de lutter contre le mal. Bref, Camus n'écrit pas grand-chose et c'est pour ça qu'on l'aime.
4. Camus veut lutter contre le mal. Jusqu'à être inexorablement et en toute hypothèse du côté de "la justice" ? Certes non, au cas où les débordements d'une justice vindicative s'en prendraient physiquement à sa mère. Mais là encore, Camus nous présente une alternative trompeuse, dans la situation qu'il décrit. Car il lui suffisait de soustraire sa mère à cette justice et de combattre pour la cause qu'il croyait être la bonne, après avoir rapatrié sa mère en métropole.
5. Mais camus préfère se perdre dans ses propres sinuosités intérieures. C'est ainsi qu'on ne comprend pas comment, lui qui devait poser une telle alternative entre sa mère et la justice , il devait présenter en Meursault un héros indifférent à la mort de sa mère. Et pourtant Meursault n'était pas d'une indifférence réactive à tous égards, puisqu'iltua l'agresseur (arabe) de son même pas ammi, mais compagnon raymond syntès. Même cette étrangeté d'un individu à l'humanité, Camus ne nous la rend pas de manière si radicale. Camus, dont le héros ne fraternise pas avec les Arabes, mais se sent bien avec Raymond Syntès. Quel est le message subliminal de cette oeuvre ? Et sans aller jusqu'au subliminal, quel en est tout simplement le message ?
Pourquoi les journalistes aiment bien Camus ? Parce qu'il excelle à employer un ton moralisateur sans être un vrai moraliste.
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Du Croissant de lune:
RépondreSupprimerQu'on relève une autre image subliminale, concernant le fait de rééditer cet
article,, le jour anniversaire cinquantième, de la signatures des accords
d'Evian. A qui fera-t-on croire, que la citation d'Albert Camus est
innocente à cet égard? Certainement pas à moi, ni à aucun homme libre, dans
le sens vrai et rigoureux du mot!
Et cela survient quelques semaines après, que la journaliste du Figaro,
élevée indûment au rang d'héroïne, fut extraite du quartier de Baba El-Hamr,
juste un jour avant son investissement militaire, à la grande honte de la
France!