(Ceci marque le début de la cinquième partie du "dialogue du torrentiel et d'un croissant de lune. A cet échange provoqué par l'article précédent sur un forum amical, prendront part d'autres témoins.
Ah, Julien le Torrentiel, mon frère d'arme!
Ta vois est un aimant qui m'attire sans cesse,
employons la rigueur, recherchons la sagesse,
des plus sûrs arguments, éprouvons la justesse,
servons la vérité, notre unique maîtresse.
Alors, Torrentiel, antisémite, le crime de ceux qu'on a nommé "gang des Barbares"? Possible. Il semble pourtant évident que son motif principal n'est autre que le vol. S'ils s'en fussent pris au fils d'un émir ou d'un marchand pétrolier, de passage ou résident à Paris, eussent-ils été moins cruels? Pas sûr du tout.
Hélas, il me faut relater un crime tout récent, qui s'est produit la semaine passée, à Juvini sous Andaines, encore sous enquête, à quelques kilomètres de chez nous, présentant quelques ressemblances avec celui du fameux gang. Une jeune retraitée de 62 ans, qui, pour compléter son revenu chétif, fait des heures d'aide-ménagère, et son voisin, homme âgé et dépendant, dont elle prenait soin, ont été tués, à coup de battes de base-ball, semblerait-il, par des camarades du petit-fils de cette femme, qu'elle héberge et élève chez elle. Le motif semble financier, selon les rumeurs, sur fond de drogue. Les meurtriers, ils ont avoué, mais leurs versions divergeraient encore, sont des Français de souche, et sans religion particulière. N'empêche que la cruauté est bien semblable à celle du gang susnommé. Fait divers, qui, pour l'instant, ne semble pas retenir l'intérêt des grands médias! Il ne fut relaté que dans Ouest-France et le Publicateur, peut-être aux Régionales de FR3, rien de plus pour le moment, c'est pourtant un double-meurtre! Alors, une question se pose, d'elle-même: pourquoi tel ou tel acte ou crime, est-il envisagé différemment, selon l'origine des personnes responsables? Parce qu'enfin, les deux meurtriers d'ici, après ce qu'ils ont fait, dira-t-on que le Français de souche a quelque-chose de particulier? Que trouvera-t-on? Rien, ça tombe sous le sens. Le fait que les gang des barbares soient musulmans de nom, que leur victime fut Juive, ça changerait quoi à leur meurtre?
Je suis assez d'accord, sans avoir écouté cette émission de "réplique", mais me fondant seulement sur ce que tu en relates, je suis assez d'accord, pour considérer, que la haute finance et le lumpenprolétariat se rejoignent dans l'individualisme, la cupidité irresponsable. François villon dit bien, quand il écrit,
"Sachez qu'en grande pauvreté,
ne gît pas grande loyauté,
Nécessité fais gens méprendre,
et faim saillir le loup du bois!"
Grande pauvreté matérielle? Peut-être, mais à coup sûr, une misère spirituelle sans nom! Dans ce gang, étaient-ils musulmans d'apellation? Tous? Je l'ignore. Mais, si l'un d'entr'eux croyait faillir s'il n'achevait pas ses prières oubliées au cours de la journée, ce ne doit être que comme un devoir mécanique et répétitif, presque des exercices de gymnastique, puisque ces dites prières, ne l'empêchaient pas de commettre crimes et cruautés. Possible qu'ils s'acquittent mécaniquement d'une habitude, qui le sépare au fond, si peu, de l'incroyant, de celui qui n'a pas de rite particulier. Ces jeunes devaient être en errance ou déserrance, des paumés, sous l'action insidieuse du non-sens, qui s'accomode très bien des apparences de la foi. Tout juste gardaient-ils un petit reste de fierté identitaire, mais si peu, puisqu'ils ont fait agir l'une de leurs compagnes qui servit d'appât. Leur action à but lucratif, avait, certes, une tinte identitaire, possible qu'en plus de l'argent escompté, ils aient pris un plaisir suplémentaire dans le forfait, s'attaquant à une personne qu'ils voulaient prendre pour adverse. Les méandres de l'âme sont impénétrables.
Tout aussi impénétrable et tout aussi inavouable, fut le traitement médiatique, plus ou moins délibérément orienté. Il y a, certes, le mouvement Sioniste, très bien incarné par l'animateur de "Réplique", qui souligne l'antisémitisme tant qu'il peut, cela se conçoit. Mais, Torrentiel, tu ne saurais nier qu'une certaine France, une part assez massive, au demeurant, ressent, consciemment ou non, envers tout ce qui s'aproche de l'Islam, une inimitié ancestrale, qu'on a bien le droit de désigner et de stigmatiser comme un sentiment croisériste. Ce sentiment est assez général, plus fort, je penses, chez les incroyants, les agnaustiques, peut-être plus fort encore, à gauche qu'à droite, contrairement à ce qu'on croit. Voilà ce qui explique qu'on se régale, pourrait-on dire, quand survient ce genre de faits divers. L'Islamité, ne serait-ce que nominale, des coupables, flatte ce qui relève moins d'une franche diabolisation que d'une honteuse et indécrottable ambiguïté. En gros, pour faire clair, on a tendance à penser, généralement, qu'il suffit de n'être pas Musulman, pour avoir une propention moindre à la violence. Cette pensée légèrement suprématiste, n'est pas toujours saisissable, peut très bien échapper à la vigilance de la plupart des gens. Cette pensée silencieuse est entendue très haut, par le migrant, qui en souffre vraiment. Or, Torrentiel, dans la mesure où des migrants, des descendants de migrants, se trouvent en nombre sur le sol de France, il est légitime de revendiquer l'éradication authentique de pareille arrière-pensée, au nom de leur bien-être et confort psychologique. Au moins, si cette éradication n'est pas possible, ou ne se produit que lentement, du moins la désignation et la dénonciation de ce sentiment, sur lequel il faut bien mettre une étiquette et un nom, voilà ce qui relève de la santé mentale!
Sur un tout autre plan, sans lien nécessaire avec le premier sujet, le fait divers, pourquoi compares-tu les progrès de l'Islam, en France et dans le monde, avec les prétendus succès évangélistes? D'abord, sur leur percée dans les banlieues Françaises, je suis sceptique, ne l'ayant jamais observé nulle part. Tu m'as déjà servi cette affaire autrefois, mais j'ignore sur quoi tu te fondes. Quand bien même tu me montrerais les chiffres d'un quelconque observatoire des religions, j'en douterais encore. Il n'y a certainement pas de parallélisme dans le nombre des nouveaux convertis, pas plus que dans l'intensité, la profondeur, la qualité des convertions. Pour nêtre pas dans le politiquement correct, j'oses dire que cette comparaison est valorisante pour le point de vue évangéliste, insultante pour l'Islam. L'expérience évangéliste est éphémère et faible, elle sonne creux, pleine de vacuité et de vent. On achète les convertions à prix d'argent et d'espèces charnelles, comme chacun sait! On vient à l'Islam, souvent, contre l'hostilité ou la réserve de son entourage, contre l'adversité ou l'ambiguïté générale, on y vient résolu, et on y reste. L'expérience du gang des Barbares ne doit pas faire illusion, l'Islamisation ou, pour les musulmans d'héritage, la réislamisation, ne déconstruit pas, elle donne une substance solide, produit de la force, génère probablement l'énergie nécessaire pour échapper aux écueils et aux échecs. Cherches donc des jeunes gens de banlieue que la convertion évangéliste ait sauvé et fait réussir! Quel est le chômeur, qui, devenu évangéliste a retrouvé du travail, si ce n'est par le pysthon de ses co-religionaires? Je ne crois pas du tout à ce parallèle, ni dans le nombre ni dans la qualité, ni en France ni dans le monde. Naguère, je t'ai cité le cas merveilleux de l'état du Kérala, au sud de l'Inde, où l'Islamisation de la population agricole s'accompagne de croissance. Tu sais où j'ai pioché ça? Sur le forum de l'ignoble parti de l'In-nocence. C'est que le correspondant croyait, lui, pouvoir démontrer que l'Islamisation de cette partie de l'Inde est favorable, parce que la bourgeoisie est Chrétienne, oubliant hypocritement de mentionner que cette bourgeoisie Chrétienne l'était depuis le passé Britannique, en gros, et que la seule nouveauté, responsable de l'émergeance, c'est l'Islamisation seule. Mieux, j'ai une autre nouvelle: c'est que la Turquie est le pays qui, actuellement, a la croissance la plus élevée au monde, restée à 10%, tandis que même la Chine connaît une relative décélération. Quand j'ai connu ce chiffre, j'eus du mal à le croire, puisque la Turquie, pensais-je, devait subir un ralentissement marqué, du fait des troubles dans son voisinage, la Syrie étant un partenaire important, la Libye un grand client. Non, rien à faire, la Turquie travaille et bâtit, inébranlable, quelles que soient les crises. Or, cites-moi donc le nom d'un pays ou d'une région du monde où tes évangélistes font merveille et font mieux labourer les champs et fumer les usines? On reconnaît l'arbre à ses fruits, a dit Jésus fils de Marie. Bref, je ne crois pas du tout à une croissance égale de ces deux phénomènes. En France, eût-on autant d'évangélistes que tu as l'air de dire, ça se remarquerait, et dans le monde, s'ils ne payaient pas d'argent et de femmes leurs recruts, leur succès éphémère serait moindre, assurément.
Un autre point, sur lequel je me permets d'attirer l'attention, c'est qu'on a trop tendance à citer les banlieues Françaises, comme étant vraiment toutes de même catégorie. C'est évidemment faux. Il y a banlieue et banlieue, quartier populaire et quartier populaire. Où donc progresse le plus l'Islamisation, les mariages mixtes, la fraternisation etc. Très important à savoir, en notant bien que ces phénomènes sont concomitants. Eh bien, il y a une diversité de ces quartiers, qui va des villes populaires où les gens travaillent, échangent, commercent et prient, jusqu'aux sinistres lieux où l'impécuniosité ou le vol a chassé les commerces, et où le fait religieux est faible ou inexistant. Curieux qu'on les confonde tous, comme une catégorie hommogène! Je cites l'exemple de l'expérience de mon petit frère, qui a logé, pendant deux ans, 2002-2004, à Mantes-la-Jolie. Du moins pendant ce temps, il m'assurait que cette ville était à tort accusée de délinquance et de violence, ce qui, pour ses habitants, pouvait présenter, paradoxalement, quelques avantages, par un moindre coût des loyers et des commerces. C'est une ville où on trouve de tout, tous les commerces, alimentaires et autres, de tous types et origines, ce qui, moyennant un peu d'ouverture, permet de vivre, non pas sans agréments! Mon frère me disait alors que la délinquance et violence étaient contenues par la force du phénomène religieux. Pour lui, ces violences si extrêmes, sont à reléguer plus loin, dans des cités où, hélas, on échange peu, où on ne prie pas davantage. Donc, quand un intellectuel pontifiant, prononce que l'Islam se répand dans les banlieux, faudrait tout de même qu'il les cite. L'Islam vit et se propage là où il y a de la vie et du sens, non pas dans les pires banlieux, mais là où on n'a pas renoncé aux réussites et aux accomplissements. Dire comme tu le laisses entendre que le phénomène Musulman concernerait particulièrement le lumpenprolétariat n'a probablement pas de fondement statistique. Non pas qu'on ne doive pas tenter d'aprocher ces misérables, si on pouvait par là les porter à trouver des issus à leur déchéance. Quand on dit que l'Islam se répand dans les banlieux, sur le ton méprisant que l'on sait, à la fois pour les banlieues et pour l'Islam, c'est comme si on en inférait par là, que l'Islam est tout juste bon à ramasser dans la poussière ou les égouts de la société! En fait, il n'en est rien. Tout au contraire, il vit parmi ceux qui ne veulent pas déchoir, ceux qui élèvent encore leurs enfants, ceux qui forment des familles, ceux qui ne renoncent pas! La religion du lumpen, à ton avis, Torrentiel. La religion du lumpenprolétariat, c'est le non-sens, compagnon des déchus. C'est probablement celle de la haute finance, et d'une bourgeoisie ou semi-bourgeoisie Française un peu errante. Plaise à Dieu que ces gens du lumpen se fassent Musulmans, alors, ils guériraient! J'ignore si tes chers évangélistes se risquent dans ces milieux, mais je crains que, le faisant, ils n'augmentent la maladie au lieu de la guérir, qu'ils n'ajoutent à la déchéance par le paiement et le raccollage corrupteurs. L'Islam vit et fait vivre ceux qui aspirent à une vie heureuse, il vit là où on lutte contre les fléaux du temps, là où on fraternise, là où les races se mêlent dans des mariages merveilleux. Voilà le vrai terrain d'expansion de la religion, en effet, la plus croissante, la plus persécutée, la plus triomphante.
Ces paroles te déplaisent, puisque tu déplores qu'au lieu de se rechristianiser, beaucoup s'islamisent. C'est sans doute pour cette raison, que tu as pris pour argent comptant, cette affirmation méprisante selon laquelle l'Islam se répand, un peu comme une maladie, dans les banlieues indistinctes. Torrentiel, l'homme libre et juste que tu veux être ne doit jamais croire sur parole les lieux communs, sans les interroger d'abord. Les banlieues ne sont pas hommogènes d'une part, d'autre part, l'Islam n'est pas une maladie, il atteint les parties les plus saines du peuple, ou s'il atteint les membres malades, c'est pour les guérir. Quand à l'évangélisme, en revanche, mal passager, il sévit là où des êtres faibles le tolèrent. Aprends, Torrentiel, à ne plus citer des lieux communs comme des évidences, sans quoi, tu trouveras toujours Rodomont chevauchant, sabre en main!
Rodomont, prompt à rendre les coups!
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