En écoutant Morgan Sportès

Dans "réplique" de ce samedi 1er octobre, Morgan sportès analysait le meurtre d'Ilan halimi, comme il le fait dans son livre "Tout, tout de suite", compte de faits.

Contre alain Finkielkraut qui ne veut voir dans ce crime qu'un crime antisémite, secondé par un certain adrien barrou, auteur d'un ouvrage intitulé "si c'est un juif" et qui joue les pleureuses en allant jusqu'à imiter la voix et l'intonation d'alain finkielkraut, Morgan sportès essaie d'identifier les causes sociales et le terrain sur lequel se commet ce crime.

Les causes que Morgan sportès identifie sont intéressantes à décliner parce que Sportès est un ancien mao. Il connaît donc bien le sous-prolétariat. Il en énumère trois qui s'ajoutent aux crimes décrits dans un film comme"l'appât", sorti en 1973 :

1. La première est sans doute la plus intéressante. Sportès montre la congruence des mentalités entre les financiers qui font pourrir le poisson mondial par la tête et le Lumpenprolétariat qui aspire au "tout, tout de suite". Les premiers ont fait venir les parents des seconds pour servir d'immigration de travail et de main d'oeuvre à bon marché.

2. Aux méfaits de la mondialisation, s'ajoutent ceux de la quart-mondisation, qui fait que ces jeunes criminels, que les médias et la police ont appelé "gang des barbares" (ce ne sont pas eux qui se sont désignés ainsi), ont un bric-à-brac dans la tête, la drogue n'y étant pas pour peu de choses.

Ce bric-à-brac, qui leur fait faire des trafics en guise de métier, parce qu'on n'a plus besoin d'eux, rend pour eux la pensée d'un exercice difficile, les met dans une incapacité à verbaliser, affirment les experts psychiatres, réduisant leur pensée à quelques clichés dont l'antisémitisme n'est pas absent, mais n'interviendra dans les enlèvements pour lesquels ils s'associent, qu'en troisième ou quatrième position, les deux premières personnes auxquels cette association de malfaiteurs se sera attaquée ayant été, la première un catholique antillais et la deuxième musulmane, et une quatrième personne étant attaquée après Hilan alimi, qui sera aussi un homme d'affaire juif.

Quant à l'appât de ce crime, "ayant quitté la terreur des mollah pour celle des caille-ras", dit Sportès, c'est la fille d'une réfugiée iranienne.

Cette volonté de trafiquer, cette incapacité à penser, ne fera pas de ces "barbares" des personnes simplement cruelles. Lorsque Youcef foufana, depuis la côte d'Ivoire où il surveille la suite de la séquestration, ordonnera à son lieutenant resté en france d'ensanglanter leur otage pour impressionner ses parents, des complices de l'enlèvement penseront à chercher du faux sang dans un magasin de farces et attrape. Manque de pot, comme on n'est pas à l'époque d'"halloween", le magasin n'en vendra pas.

Seul Youcef foufana sortira de ce bric-à-brac et retournera ce que sportès appellera sa psychopathie pour aspirer à ce que sa mère "cesse de torcher les chiotes" et, pour la venger, à devenir, soit baveux (avocat), soit bandit. Malheureusement, il le mauvais choix.

3. Ce crime se perpètre enfin dans des cités en état de régression religieuse : perte d'influence des confessions historiques au profit de conversions, soit à l'évangélisme au cours d'assemblées hystériques, soit à l'islam, dans un contexte également complètement trouble, où un Youcef foufana remerciera Allah compatissant de l'avoir fait échapper à l'emprise des "poulets" qui voulaient lui mettre la main dessus, et où le geôlier affecter à surveiller Ilan dans une cave où il fait un froid de canard, croira s'être bien acquitté de sa journée en rattrapant ses prières, emmitouflé dans sa doudoune pendant que son otage se pèle.

A méditer pour avoir une vision un peu plus complète de ce qui se cache derrière la délinquance des banlieues, ces lieux de la mise au ban, loin du peuple, à plusieurs lieues, des catégories ostracisées qui finissent par vivre en vase clos, loin du droit des autres.

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