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lundi 22 mars 2010

le Verbe et le monde, la chair et l'Esprit

l'inconscient sémantique préside au choix du signifiant et les liens sur l'article de l'abbé de Tanoüarn correspondant ?

(En réponse à l'article "Vatican II sous le feu de la critique" de l'abbé Guillaume de Tanoüarn, http://ab2t.blogspot.com/2010/03/vatican-ii-sous-le-feu-de-la-critique.html)

Cher Monsieur l'abbé,

A bien vous lire (dans ce qui n'est pas un pensum, pardon antoine :

- puisque "nul ne connaît le Fils, sinon le Père" (déduction symétrique, mais presque trop logique de l'affirmation que : "Dieu, personne ne l'a jamais vu, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler") ;

- puisque, par conséquent, nul ne peut se donner "son Christ intérieur", sauf à échanger son idole contre "l'Icône du Dieu invisible", car Dieu doit rester notre "hôte intérieur" et un hôte est toujours un étranger (mais cette impossibilité n'est pas sans frustrer notre désir d'"enfanter le Christ", à l'Ecole de la Vierge Marie, dans la matrice de nos cœurs : mais Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte FAce n'a jamais cultivé un tel désir : elle n'a jamais aspiré qu'à être "la petite balle de l'enfant Jésus". Elle n'a jamais voulu qu'être le jouet de son dieu. Mais ne s'est-elle pas fait mal à ce jeu-là ? Peut-on s'abdiquer à ce point-là ? l'usu eclesiae ne contient-il pas l'usu animae nostrae ? Ne pouvons-nous pas prolonger la galerie des figures de l'Evangile au présent ?) ;

- puisque "la Révélation divine" ne saurait être "le Christ" entendu comme l'idée que nous nous en faisons, notre "idea Christi", et le kérygme "humain, trop humain" qui résulterait de nos arrangements du Christ ; mais puisqu'au contraire, le Christ Est le Révélateur du Père (en photographie, le révélateur est le bain transformant l'image latente en image visible) :

1. comment (et jusqu'où) entendre ce mot de Révélateur ? Que le Christ soit le Révélateur du Père à notre condition charnelle, qu'Il nous montre Qui Est dieu, nous le percevonssans trop de peine ; mais est-Il aussi Révélateur en tant que Verbe ? Autrement dit, transforme-t-Il les volitions divines enphénomènes de Création ? Ce développement éventuelle de l'Image latente dans la pensée divine en manifestations phénoménales a-t-il lieu par la magie du langage ? L'emploi du mot Verbe pour désigner Jésus nous justifie-t-il d'attribuer une vertu performative au langage ou de supposer (un peu absurdement pour la raison humaine) que les mots précèdent la pensée ? Quelle philosophie du langage convient-elle à son essence ? quel enseignement tirer du choix de ce signifiant "Verbe" pour désigner ce qui se passe dans le processus de Création ? Le Verbe est-Il identifiable au langage, à l'action, au contraire à l'état (chaque substantif renfermant le verbe "être" de façon sous-jacente, professait "LA LOGIQUE DE PORTROYAL" d'après Michel foucault) ; est-Il identifiable au phénomène, à l'Ordre des choses, au mode d'emploi de la nature, à la raison d'être ou à la finalité de la Création ? Quels sens enfin recouvre le Logos ? Cette voie d'accès au Mystère du christ ne nous laisse-t-elle pas sur notre faim par l'énigme qu'elle ouvre ? faut-il nous contenter de cette nébuleuse où le Verbe recouvre tous ces sens à la fois ?

2. Et à l'autre bout de la chaîne : comment expliquer le choix du signifiant "monde" pour désigner ce dont on doit avoir le désamour alors que "dieu a tant aimé le monde… qu'Il y a envoyé son Fils" ? Que renferme l'opposition systématique entre dieu et le monde alors que Dieu est aussi le Créateur de celui-ci ? Pourquoi ne devons-nous pas "avoir l'amour du monde" que Dieu a tant aimé ? Pourquoi avoir choisi ce que dieu a tant aimé et et qui renferme objectivement la totalité des créatures parvenues à l'existence après avoir été issues du désir de Dieu avant d'être les fruits de celui de la chair des hommes pour en faire le synonyme et l'homonyme de ce qui est le plus opposé à dieu ?

3. Pourquoi "l'âme de la chair est-elle le sang" selon le lévitique ? cela ne révèle-t-il pas que la chair est de l'amour blessé ? Or y a-t-il amour qui puisse, non à la suite de la chute, mais par la nature même de l'amour, s'affranchir de la blessure ? ("god bless you : dieu nous bénisse et nous blesse à la fois ! est-ce seulement ce que les" new-agistes" appelleraient "de la langue des oiseaux" ?) Pourquoi la chair est-elle antagonique de l'Esprit ? comment pouvons-nous savoir que nous avons l'Esprit en nous ? l'Esprit est-Il ce qui nous ramène du monde à dieu ? enfin, quel rôle joua l'Esprit dans la Création du monde ? quel rôle joue-t-Il encore à présent dans la révélation de ses énigmes aux scientifiques ? Pourquoi l'énigme du monde s'éloigne-t-elle comme l'horizon à mesure que l'homme en découvre quelque pan ? Pourquoi, à peine les antibiotiques commencent-elles à faire de l'effet que cet effet s'amenuise et que les bactéries résistent de mieux en mieux ? L'esprit n'est-Il pas, en plus de l'Anamnèse du christ en nous, le prémisse de notre élargissement ? Ne devons-nous pas faire accroître notre "largeur" ou notre "largesse d'esprit" ? La délivrance et l'élargissement ne sont-ils pas les pus beaux mots de notres langue et les plus grandes espérances de notre cœur ?


Cordialement

J. WEINZAEPFLEN

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