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jeudi 4 mars 2010

Le christ a-t-il connu la tentation du suicide ?

En réponse à l'article audio du site http://lumiere101.com/2010/02/21/lexperience-du-desert/.

Vous semblez faire l’apologie de la tentation, pour avoir l’avantage, dites-vous, de nous faire échapper au “calme plat” d’une vie tranquille, car “rien n’est pire que le calme plat”. N’est-ce pas un préjugé? Pourquoi la vie sur terre ne serait-elle pas un lac? “ce qui me lève le coeur, me disait récemment un ami très éprouvé, c’est que la vie sur terre ne peut jamais se passer sans connaître la douleur ou la contradiction.” mais, à supposer que vous ayez raison, à supposer que la tentation, sinon ne soit pas un bien, ne soit pas le mal que nous redoutions, d’autant qu’en effet, “la tentation n’est pas le péché”, pourquoi cependant supplions-nous le Père de ne pas “nous induire en tentation”? Pis, pourquoi tenons-nous tellement à ce que ce ne soit pas lui qui puisse nous y induire” et pourquoi notre piété est-elle rebutée par la formule: “Ne nous soumets pas à la tentation”?

Pour m’arrêter un instant sur les trois tentations de Jésus, beaucoup de lectures peuvent évidemment en être faites. Je voudrais proposer celle-ci: ayant faim, Jésus est tenté de ne pas devenir eucharistie; sommé de se prosterner devant le tentateur, Il est tenté de se couper de Dieu, celui-là même qui L’a envoyé: Il est sommé de se détourner de celui qui l’envoie pour un avoir hypotétique, “tous les royaumes de ce monde” dont son interlocuteur est “le prince”. Lui qui est en communion avec l’être qui est Dieu, d’auprès de qui Il vient, se voit rejeté dans "l'avoir". Enfin, transporté, non pas “à gauche, à droite”, mais “sur le sommet du temple”, il connaît peut-être la tentation du suicide: du suicide pour échapper à la croix, à la passion. Finalement, les tentations sont un moyen trouvé par "l'ennemi du genre humain” de nous faire échapper à notre destin. Est-il “furieux de nos bonnes résolutions”? comme vous le soulignez, il lui importe bien plus de nous faire entrer dans “la tristesse”, de connaître la déréliction, la détresse de ne pas être soi, l’impossibilité "d’aller vers (soi)”, comme Dieu y invite Abraham.

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