Dans notre époque de sinistrose, nous avons des préoccupations plus hygiénistes. Toutes ne sont pas à jeter aux orties.
J'entends dire à l'instant que la Chambre des Communes du Royaume-Uni s'apprête à adopter une loi pour une "génération sans tabac" revenant à interdire à vie aux personnes nées après 2009 de pouvoir acheter du tabac.
Je n'imagine pas que les interdictions à vie soient très efficaces ni ne puissent entraîner une prohibition totale du tabac qui, sous sa forme cigarette, n'apporte rien de bon à l'organisme que du goudron et des compléments addictogènes.
Mais là où la démarche britannique me paraît plus intelligente que l'aveugle politique d'intimidation française, c'est qu'elle cible une génération pour l'empêcher de tomber dans l'addiction.
Une variante française pourrait être, au lieu d'augmenter le tabac pour toutes les générations sans distinction, de le rendre quasiment inaccessible à la génération de ceux qui ont quatorze ou quinze ans à travers des prix prohibitifs.
Mais on préfère pratiquer une augmentation indiscriminée pour les tabaco-dépendants comme pour ceux qui ne souffrent pas encore de dépendance tabagique.
Reste à savoir, comme le relevait tout à l'heure #OlivierTruchot sur #RMC, si l'injonction paradoxale ne consistera pas à interdire le tabac pour permettre l'usage du canabis.
Les addictologues prétendent qu'on ne doit jamais remplacer une dépendance par une autre. Sans doute est-ce vrai dans un monde idéal. Je crois que c'était #WilliamLovenstein qui aimait populariser l'adage selon lequel il n'y a pas de société sans drogue. J'ajouterais que s'il y a une poésie sans drogue, il n'y a en effet pas de société sans drogue. Il y a la pipe à eau et le narguillé dans les sociétés musulmanes dépourvues de tabac ou d'alcool. Et à supposer qu'une société sans drogue soit possible ou même désirable, je ne crois pas qu'il puisse y avoir de société sans échappatoire.
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