Je suis de loin #MikeBorowsky
depuis qu'il a créé "la Gauche m'a tuer" et je trouvais cette lettre
quotidienne aux multiples articles assez souvent ridicule. Je ne m'exprimerai
pas sur l'évolution de cette personnalité ni sur les différents avatars de ses
aventures médiatiques. Il m'arrive de suivre deci delà ses entretiens de
"Géopolitique profonde". Ce soir, je voulais le faire en raison de
son invité, #Paul-MarieCouteaux (PMC), dont j'ai parlé dans un post récent et
qui, lui en revanche, m'intéresse beaucoup, car même s'il a beaucoup erré dans
les arcanes des partis politiques, c’est un analyste sérieux et conséquent, qui
est à l'origine de l’importation du mot de "souverainistes" pour
qualifier les personnes attachées à l'indépendance nationale.
J'ai regretté récemment (sur ma page
Facebook et sur le blog de Philippe Bilger) son "déclinisme" qui le
rend enclin (sic) à parler de "disparition de la France", notamment
dans un livre intitulé "Traité de savoir-disparaître". Mais ce
déclinisme est contrebalancé par beaucoup de lucidité. Il fut le premier à
mesurer en profondeur ce que le soutien de l'Union européenne à l'OTAN dans la
crise yougoslave disait du changement en cours à travers le titre d'un autre de
ses livres : "l'Europe vers la guerre". Depuis l'invasion de
l'Ukraine par la Russie sous la poussée otanienne, l’Union européenne ne se
cache plus de se développer en vue d’une guerre et non pour la paix continentale.
Mais Paul-Marie Couteaux qui rappelle que Poutine n'est ni Hitler ni Staline a
raison de ne pas maximiser le risque de troisième guerre mondiale causé par
l'escalades et les coups de menton des otaniens contre la Russie et qu'un
observateur de géopolitique n'ayant pas son expérience comme j'en adopte la
posture a tendance à dramatiser.
A ce stade, Paul-Marie Couteaux pense comme
moi, bien que pour des raisons différentes (il est royaliste, dit en citant
Jean Bodin qu’ »il n’y a pas de république possible sans un roi pour la
couronner » et ne croit pas beaucoup aux élections en général) que le
mieux à faire le 9 juin est sans doute de s'abstenir.
Mais ce n'est pas le point de vue le plus
intéressant de son propos. L'introducteur de la notion de
"souverainisme" définit la souveraineté comme un trépied comprenant
l'indépendance nationale, la supériorité de l'Etat au sein de la nation et la
souveraineté culturelle, avec l'affirmation d'un substrat déterminé comme socle
de la nation : la France est un pays de culture chrétienne. S'ils
acceptent ce postulat, on peut accueillir beaucoup d'immigrés pourvu qu'on les
intègre et pourvu aussi que ce soit encore possible dans l'état de notre Etat
et de notre société.
Mais Paul-Marie Couteaux a encore
raison de dire que ce troisième élément du trépied a pour synonyme l'identité
qui est culturelle et n'est pas essentiellement ethnique et qu'en ce sens, il
n'y a pas d’opposition entre "souveraineté" et "identité".
Faut-il sortir de l’Union européenne ?
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ce n’est pas une bonne question. Bientôt
« l’Europe tombera comme un fruit mûr » et il ne faudra pas s’imaginer
qu’on aura préparé une riposte à la dérive qui nous emporte, mais il faudra
être là pour ramasser la société en deuil et en miettes et trouver avec elle
des solutions nouvelles qui ne sont pas écrites. C’est ce qu’ont fait
Soljenitsine en Russie ou Lech Walesa en Pologne », affine #FrançoisMartin
(vers la 36ème mn). »Quand le pays n’a plus confiance et ne
voit plus le sens, les gens ne travaillent plus, intriguent, bidouillent et le
pays ne peut faire que tomber. Mais est-ce que, quand il va tomber, nous serons
là pour nous porter à son secours ? »
Comme #PhilippeHerlin, je crois
qu’on ne doit pas « compter sur la violence en politique ». Faut-il néanmoins
« penser les termes de la violence » ? « La prise du
pouvoir est toujours le résultat d’un duel. » (François Martin) Je ne
crois pas en la violence révolutionnaire ou terroriste qui ne donne que de
mauvais fruits. Mais il faut reconnaître que cet État nous fait violence, cet État
et les dirigeants ambigus du monde, qui pullulent depuis une dizaine d’années
dans tous les pays et jusqu’au Vatican.
« Les gens en général
préfèrent être en paix avec leurs voisins qu’en paix avec leur conscience. »
(Timour Kouran) Ils préfèrent mettre des masques blancs que montrer que sous le
masque, ils ont une peau noire. Ils préfèrent voter dans l’isoloir comme leurs
voisins que comme leur conscience. Mais que quelqu’un leur montre que la peau
est noire ou que le roi est nu et cela peut changer.
En marge de ces considérations
importantes, PMC tient de Marie-France Garaud qu’au soir de la victoire du « oui »
du traité de Maastricht (qui n’est pas une victoire à la majorité des
inscrits), Pasqua et Séguin sablaient le Champagne : « Ouf ! On
a perdu. » Ça ne m’étonne pas. Je réécoutais récemment le débat
Mitterrand-Séguin à la Sorbonne à la veille du traité de Maastricht et ce qui m’a
frappé comme la première fois (où je l’écoutais avec mon ami Franck qui me
disait : « Tu ne crois pas que Philippe Séguin a l’étoffe pour
devenir un jour président de la République ? » ? Question qui m’étonna,
car il la tirait de son propre fonds), c’est l’absence de conviction de Séguin
qui m’a à nouveau frapé. Il ne s’oppose que sur des vétilles et sur des « il
est à craindre que », adosséés à un très grand respect de la fonction
présidentielle occupée alors par François Mitterrand, qui, s’il n’a jamais rien
compris à ce qui secouait la politique étrangère en profondeur (cf. sa bourde monumentale
après le coup d’Etat qui manqua de renverser Gorbatchev ou son opposition à la
réunification allemande), s’est longtemps opposé aux institutions de la Vème
République jusqu’au jour où il endossa le costume présidentiel, et les a
qualifiées de Coup d’État permanent, ce que le gaulliste PMC confirme :
« De Gaulle n’est pas devenu président de la République à la suite d’élections,
mais à la suite d’un coup d’État. » Il est rare de l’entendre proféré par
un gaulliste, il est vrai assez loufoque pour proférer hors contexte que « le
massacre de la saint-Barthélémy avait sauvé le royaume de France », comme
mon père avait dit un soir de cuite à Ibiza pour fâcher ma mère protestante qu’ »à
la Saint-Barthélémy, on n’en avait pas tué assez. ».
« Coup d’État salvateur »,
précise-t-il. Je n’en suis pas sûr. Beaucoup de ceux qui font parler De Gaulle
oublient qu’il ne s’est jamais opposé par exemple au traité de Rome et
peut-être ne le fallait-il pas en effet à l’époque. Mais la Vème République est
un régime présidentiel et il fallait instaurer un exécutif fort et transférer
le parlementarisme au référendum qui, si le régime n’avait pas été
présidentiel, n’aurait pas été plébiscitaire. De plus, mon idéalisme politique
qu’on peut accuser d’immaturité comme mon pacifisme qui ne transige pas souvent
se refuse à croire qu’aucun coup d’Etat puisse être salvateur. Le précédent
égyptien faisant renverser Mohamed Morsi par le maréchal Al-Sissi à la grande
joie de toutes les chancelleries occidentales n’est pas de nature à me faire
changer d’avis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire