Commentaire au billet de Philippe Bilger pour défendre cette radio à laquelle il appartient.
Justice au Singulier: Libé s'égare sur Sud Radio... (philippebilger.com)
"Cher hôte, cher Philippe Bilger,
Pardonnez-moi ce commentaire désobligeant sur votre espace public et personnel qu'est ce blog, mais il faut croire que "Sud Radio" (qui ne me passionne pas) est un sujet passionnel.
Je ne sais pas si "Libération" a raison d'éreinter "Sud Radio" ou si elle en rajoute, mais vous ne pouvez pas parler vrai quand vous la défendez, vous êtes de parti pris, car vous avez un conflit d'intérêts, vous en êtes. Vous n'avez jamais pu parler vrai à propos de ce média du jour où vous en êtes devenu un invité permanent, et donc un collaborateur salarié (et à ma connaissance, vous n'en aviez jamais parlé auparavant. Vous aviez raison, il n'y avait rien à en dire.)
Vous n'en parlez pas vrai dès lors que vous ne prononcez plus le nom de Didier Maïsto depuis qu'il a été évincé de la direction de la station. Vous ne tarissiez pas d'éloges à son sujet et lui aviez entre autres consacré un entretien sur votre chaîne YouTube. Il quitte la station et il n'en est plus question, mais vous invitez le nouveau patron, Patrick Roger, et vous lui passez de la pommade en ne faisant pas preuve de vos talents de maïeuticien habituel.
Vous plaidez au pluralisme de "Sud Radio" sous prétexte qu'elle aurait sa bonne "socialiste professionnelle" en la personne de Françoise Degois, intervenant deux fois par semaine (elle n'est plus rien depuis qu'il fut avéré qu'elle couvrait à la fois la campagne de Ségolène Royal pour le service public et qu'elle conseillait l'éternelle candidate à tout - elle a certes un peu attendu pour officialiser ses conseils).
"Sud Radio" a même son "bon communiste" (Olivier Dartigolles) qui a échappé à la terrible sentence des Camelots du roi: "Un bon communiste est un communiste mort." Dans "Poulaillers' Song", Alain Souchon disait déjà en parodiant son bourgeois de jadis symbolisant l'opinion de l'ancienne droite: "Je ne suis pas raciste pour un sou. [...]Je compte parmi les gens que j'aime bien un jeune avocat africain..." (Quelle audace !)
Le pluralisme selon "CNews" ou selon "Sud Radio" a quelque chose à envier au pluralisme imposé à "France Inter" par le mouvement dextrogyre: c'est qu'il est né avec son antenne pour ne pas la marginaliser, quand l'autre est devenu inévitable à la radio de service public qui méconnaissait tout un pan de l'opinion publique en ne permettant pas aux éditorialistes "mal-pensants" de faire partie du débat public. Mais on n'a pas poussé le courage jusqu'à provoquer des débats deux contre deux chez ces parangons autoproclamés de la liberté d'expression que sont "CNews" ou "Sud Radio". Ce sont toujours des débats à trois (ou plus) contre un (et rarement plus).
André Bercoff n'a guère de puissance intellectuelle ou inquisitive et encore moins de culture. C'est surtout un agitateur et un agité du bocal qui, même bien avant "le Temps de se parler" sur "France 3" la "vétérante", a toujours su garder un pied dans la fange et un pied dans la soupière: ce trumpiste de nouvelle souche et vieux client de "Chez Denise", c'est lui qui s'est étalé là-dessus et n'aime pas qu'on le lui rappelle, j'en ai fait les frais sur Twitter, raconte encore aujourd'hui comment il a été et est resté (un peu comme Patrick Sébastien, donc comme Cyril Hanouna avec Emmanuel Macron) l'ami de François Mitterrand et de François Hollande. "Mon fils, garde-toi à ta droite et à ta gauche" pour être toujours sûr qu'on te serve un repas chaud."
"Sud Radio" et la bande à "Causeur" ont dénaturé l'extrême droite en beaufisme contre le wokisme. Dommage que vous tombiez dans ce panneau en étant rarement allé chez les "affreux" de "Radio Courtoisie" !
Quant à cette dernière station, l'esprit de la droite du XVIe n'est plus au boulevard Murat depuis que Pierre-Alexandre Bouclay, avant même d'en prendre la direction laissée vacante par la mort de Dominique Paoli, s'est cru obligé de créer une Matinale qui imite l'esprit de "Sud Radio".
L'extrême droite n'est plus ce qu'elle était. Dommage, elle m'aidait à penser.
Observant la vie municipale de Mulhouse, mon père me disait que tous les maires, d'Emile Muller à Jean-Marie Bockel, avaient évolué de la gauche à la droite. Pour ma part, je n'ai jamais jugé utile de rallier le panache blanc de l'extrême droite qui m'a toujours indiqué les bornes d'une pensée à éviter ou à développer pour la faire mienne. Je ne l'ai jamais rallié comme l'a fait Élisabeth Lévy qui est passée de la revendication de pouvoir parler à tout le monde y compris Le Pen (évoquée dans "les Maîtres censeurs"), ou "les Français qui ont pété à table" (son commentaire élégant - à défaut d'être rabelaisien - de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002) à la création, à travers "Causeur", d'un organe "nationo-sioniste" (selon l'heureuse expression d'Alain Soral) d'une vulgarité et d'une islamophobie sans pareilles. '"Causeur", c'est le magazine beauf anti-woke.
Je ne goûte pas davantage le parcours de Michel Onfray qui est passé d'un respect tout à son honneur d'Alain de Benoist et de la philosophie de droite à une espèce de ralliement pratique à ladite philosophie. Car entre le directeur de la rédaction de "Front populaire" et le directeur d'"Eléments" ou celui du "Nouveau conservateur" (Paul-Marie Coûteaux), il n'y a que l'encyclopédisme du premier auquel le second n'arrivera jamais à la cheville et, chez le même, le reliquat d'incises devenant toujours plus rares destinées à rappeler que notre contre-historien de la philosophie athéiste et athéologiste devenu le phare des chrétiens identitaires a toujours appartenu à la gauche communaliste, laquelle n'ayant plus de réalité politique, mieux vaut faire front avec les ennemis de l'inévitable "décadence", et Patrick Buisson peut lui emprunter le titre du deuxième tome de sa fresque de civilisation sans qu'entre gens de bonne compagnie, on ne crie au plagiat.
"Sud Radio" est un organe de dénaturation de l'extrême droite, je préfère les originaux à la copie et qu'on reste soi-même. Assumez d'appartenir à cette mouvance peu respectée, cher Philippe Bilger. Votre réputation en pâtira, mais vous n'en vaudrez que davantage."
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