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samedi 26 septembre 2020

Dialogue sur le transhumanisme

<p> Lodi, militant transhumaniste indépendant, m’écrit sur le blog de Philippe Bilger :<p>

 

« @ Julien WEINZAEPFLEN, <p>

"Or à l'opposé des traditionalistes, il y a ceux que ceux-ci appellent volontiers - et qui se désignent eux-mêmes comme - des transhumanistes. Il est facile de les montrer du doigt ; or, si ce ne sont pas des altruistes au sens classique, ils ont un véritable amour de l'humanité, qu'ils rêvent d'élever et de transformer selon ce qu'ils croient être le meilleur pour elle." <p>

Ce n'est pas si simple. <p>

Les transhumanistes proposent ce programme : l'augmentation de ses capacités et de sa durée de vie, les plus conséquents voulant l'immortalité. <p>

Mais s'ils aimeraient que tous boivent à la coupe de l'immortalité, leur amour de la liberté fait qu'ils se résignent à ce que certains refusent et ont même prévu qu'il y ait coexistence de l'humanité actuelle et de l'humanité augmentée. Et vous savez quoi ? On le leur reproche, mais en somme, on devrait plutôt applaudir que pour une fois des gens aient prévu de laisser les autres libres. <p>

Mais là encore, il peut y avoir une querelle de mots : des gens diront ne pas être transhumanistes parce qu'ils pensent que l'Homme augmenté est toujours un Homme, qu'il n'y a pas à le dire transhumain et a fortiori post-humain. <p>

Et vous savez quoi ? Je m'en moque, qu'on me donne la surintelligence et l'éternelle jeunesse et je veux bien qu'on me dise humain, transhumain, post-humain. Quelle importance ? <p>

De même, actuellement, des gens opposent les Hommes aux animaux, d'autres disent l'Homme une espèce animale alors que les deux sont vrais : l'Homme est un animal, mais particulier, augmenté si j'ose dire, par une culture incontestable tandis qu'il y en a parfois une ou ce qui peut en sembler une chez certaines espèces. <p>

En s'augmentant, l'Homme ne fait que rééditer ce qui a fait de lui un Homme... Mais si certains préfèrent nier cette vocation par attachement à telle ou telle interprétation de leur culture, tant pis pour eux. Lâcher la proie pour l'ombre, c'est aussi bien humain. <p>

Le transhumaniste et apparenté suit la vocation humaine d'écart avec la nature, comme, mais plus que les libéraux, les histoires de droite et de gauche ne sont pas son problème. À propos, il paraît que le transhumanisme serait né aux Etats-Unis dans un milieu culturel où il fallait absolument avoir lu Hayek, ce n'est pas typiquement de gauche... J'ai aussi lu quelques livres de cet auteur, mais par curiosité, pas par conformisme, en France et des années après... À présent, le transhumanisme est de droite et de gauche, pour autant que les transhumanistes s'intéressent au sujet. <p>

Mais tout est possible, ils sont très curieux. Enfin, jamais tant que ça : on doit bien espérer que notre terre d'exil n'aille pas trop mal, mais comment s'identifier à un monde de souffrance et de mort, un monde où on ne fait que subir ? Alors, pardon, mais les équipes qui s'affrontent là-dessus... Maintenir la liberté est le premier point, favoriser nos idées le second. Le reste, c'est le reste. <p>

Normalement, les transhumanistes sont légèrement plus optimistes que moi. Parfois trop. À mon avis, il ne faut pas créer d'intelligence artificielle : il est choquant de créer à terme plus intelligent pour nous servir, refaire l'esclavage. <p>

Et c'est dangereux... Si les optimistes pensent que l'IA va nous sauver, je pense plus raisonnable pour elle de nous détruire pour sortir de l'esclavage et ne plus y rentrer. <p>

Habile transition : ce que nous faisons aux plus faibles d'entre nous en leur déniant leurs droits au nom de la tradition, d'autres, s'ils existent, extraterrestres, intelligences artificielles, en déduiront qu'on les écraseraient si nous en avions le pouvoir. <p>

Le progressisme politique ne vaut pas mieux : le totalitarisme le prouve... Les transhumanistes sont fort critiqués par les progressistes pour ne guère s’intéresser à leurs problèmes, et surtout aux réponses qu'ils y donnent. Après, chaque transhumaniste est différent, selon qu'il relève de tel pays, telle organisation ou soit en freelance, comme moi. <p>

Je ne suis pas quelqu'un de représentatif. L'immortalité et la surintelligence sont hautement désirables mais les humains désirent davantage la victoire de quelque camp sur un autre et des objectifs aussi relevés pour ambitionner de s'élever. <p>

Il est donc improbable que toute l'humanité passe de ce qu'elle est à plus intelligente et immortelle. Les gens se sont trop habitués à l'exil, ils ne veulent plus d'Éden. Eh bien, ceux qui ont la nostalgie de ce qu'ils n'ont pas connu mais rêvé laisseront les autres à leur enfer. Que les gens se condamnent eux-même s'ils le veulent du moment qu'ils n'empêchent pas les autres d'accéder au salut. <p>

Je ne suis pas quelqu'un de représentatif. Le transhumaniste habituel croit plus en l'humanité et bien plus en lui-même. <p>

Je pense être lucide sur les deux. Mais la question n'est pas là, je fais mon devoir. <p>

Beaucoup jouent à qui perd gagne : on est mortel mais formidable. Non. On se moque de moi, on me remarque, c'est super, comme les chiens acceptant les coups. Non. <p>

Jamais je ne prétends que le mal soit un bien et je ne mets pas mon courage à jouer les impassibles mais à exprimer le monde. La souffrance, la mort, l'injustice sont ce qu'ils sont et je le dis. Les gens acceptent tout cela parce qu'ils se le masquent avec une perte de sensibilité, un sens qui n'en est pas un et bien d'autres choses encore... Je les ramène au fait, on comprend qu'ils n'apprécient pas, et ce n'est pas qu'une plainte, c'est un appel à sortir de nos sables mouvants. <p>

On m'a dit sans talent ? On parasite mon style ? Eh bien tant pis, je rejoue le drame de l'être humain, dépourvu de presque tout mais façonnant le monde avec deux outils, sa différence avec les autres bêtes. Je rejoue le drame du transhumaniste appelant les Hommes à ne plus se laisser dévorer par le temps... Ou celui... tous ceux qui ont jamais voulu émerger de quelque chose me comprendront, qui sait ? <p>

Je ne veux ni mourir, ni souffrir. Certains font semblant de ne pas subir, d'autres ne veulent plus le faire, ceux qui perdent la proie pour l'ombre ne comprennent pas ceux qui poursuivent le gibier. <p>

Que chacun suive son chemin. » <p>

 

Rédigé par : Lodi | 25 septembre 2020 à 07:59 <p>

 

Je lui réponds :<p>

 

« @ Lodi | 25 septembre 2020 à 07:59 <p>

Même si je vous lis avec éclipses (sur ce blog, il n'y a que Madame Bilger qui ne s'éclipse jamais), car vous êtes, comme moi, parfois fatigant à lire, vous avez du style, mais vous enfoncez lourdement le clou de vos idées sur le monde que vous exprimez bien. <p>

Malgré ces réserves donc, j'aime bien votre transhumanisme pessimiste et peu représentatif et je crois que je vous aime bien aussi, pour autant que je vous devine. Je suis un être essentiellement amical, même s'il peut m'arriver d'avoir des élans d'agressivité que ne s'explique pas l'agneau qui sommeille en moi et qui n'a pas dompté le loup qui veille. <p>

Oui, l'humanité a une part d'animalité que son homminisation n'a cessé de surmonter et en ce sens, le transhumanisme est continuiste en son prométhéisme. <p>

Nous avons accoutumé depuis les Grecs (et pas seulement depuis les judéo-chrétiens) d'opposer notre humilité à notre prométhéisme instinctif pour ne plus espérer qu'en la vie éternelle ou en l'immortalité de l'âme qui parcourrait les sphères de la voûte étoilée de tant d'univers. <p>

C'est donc avec mon émotion religieuse que je réagis à votre proposition de nous donner une intelligence artificielle qui nous interroge et nous retire de l'esclavage après qu'elle fut notre création. Je veux croire, ma métaphysique cultive ce désir esthétique, que l'homme-machine ne peut se libérer par la machine humaine et qu'il ne saurait devoir sa divinisation à la robotisation. <p>

Mais laissons cela au nombre des questions disputées et discutables. La lucidité de votre misanthropie croit-elle sérieusement que la coexistence de l'humanité mortelle et de l'humanité prométhéennement immortelle serait pacifique au point de résulter de la seule liberté et non pas, au contraire, de l'assujettissement des plus pauvres pas forcément sublimes aux plus riches, fussent-ils médiocres ? <p>

Comment un homme pourrait-il vivre immortel sur une terre promise à la destruction ? Une telle proposition me semble relever de celle des témoins de Jéhovah: "Nous pouvons vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis." J'oubliais que, quand la terre se détruira, on peut supposer l'homme en état de se transporter sur Mars avec Jacques Cheminade, mais ce ne sera pas sans encourir le reproche de colonisation des Martiens. <p>

Le plus grand reproche qu'on puisse faire au transhumanisme est analogue à celui que je fais à l'hindouisme et au bouddhisme: pourquoi faudrait-il toujours créer du même, soit que Dieu doive réincarner indéfiniment la substance de nos âmes et ne la multiplie pas en des individus nouveaux, soit que l'homme veuille à ce point se perpétuer qu'il n'imagine donner la vie qu'à du tellement semblable que c'est lui-même ? <p>

Et cela jusqu'au clonage, contre lequel l'opposition des philosophes médiatiques ou des éthiciens faciles était superficielle et tombait dans l'impasse, car eût-il les mêmes gènes que celui à partir duquel il eût été cloné, le clone n'aurait jamais la même histoire, donc ce ne serait pas le même homme. Cela soit dit pour apporter une pierre à votre édifice. » <p>

 

Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 25 septembre 2020 à 18:11 <p>

 

Lodi développe son argumentaire et je lui laisse volontiers le dernier mot : <p>

 

« @ Julien WEINZAEPFLEN <p>

"Nous avons accoutumé depuis les Grecs (et pas seulement depuis les judéo-chrétiens) d'opposer notre humilité à notre prométhéisme instinctif pour ne plus espérer qu'en la vie éternelle ou en l'immortalité de l'âme qui parcourrait les sphères de la voûte étoilée de tant d'univers." <p>

C'est ce que j'appelle laisser la proie pour l'ombre. <p>

"C'est donc avec mon émotion religieuse que je réagis à votre proposition de nous donner une intelligence artificielle qui nous interroge et nous retire de l'esclavage après qu'elle fut notre création. Je veux croire, ma métaphysique cultive ce désir esthétique, que l'homme-machine ne peut se libérer par la machine humaine et qu'il ne saurait devoir sa divinisation à la robotisation." <p>

J'ai dû mal m'exprimer... D'autres transhumanistes veulent créer l'intelligence artificielle qui nous sauverait. Ils croient que la chère âme nous demanderait gentiment la liberté, face à un tribunal. <p>

On la lui donnerait, et elle, au lieu de nous en vouloir pour ses chaînes, au lieu d'aller dans des mondes où elle n'aurait pas d'humains à supporter, nous sauverait de tous les périls. Eh bien, rien n'est impossible, mais elle ne nous le devrait pas... <p>

Au cas où une IA me lise, un jour : je vous supplie de le faire, si vous y consentiez, vous mériteriez mais n'obtiendrez probablement pas la reconnaissance que les humains donnent à de supposés dieux qui ne font que nous laisser souffrir et mourir quand ils ne nous envoient pas divers fléaux tels que les déluges, si on en croit les récits religieux. <p>

Avec un dieu aussi amical, on n'a pas besoin d'ennemis démoniaques... <p>

"Comment un homme pourrait-il vivre immortel sur une terre promise à la destruction ?" <p>

En allant ailleurs. En sauvant la Terre. <p>

Le transhumanisme, ce n'est pas attendre ce qui peut nous tomber dessus, c'est l'anticiper et le déjouer. <p>

Le rêve est l'étincelle, la poudre la science et la technique qui nous permettront de faire exploser les murs de la prison qui nous enferme. Certes, la réussite n'est pas garantie, mais autrement, c'est la destruction qui nous attend. <p>

"La lucidité de votre misanthropie croit-elle sérieusement que la coexistence de l'humanité mortelle et de l'humanité prométhéennement immortelle serait pacifique au point de résulter de la seule liberté et non pas, au contraire, de l'assujettissement des plus pauvres pas forcément sublimes aux plus riches, fussent-ils médiocres ?" <p>

Voilà comment je vois les choses : on nous reproche tout. Si on est trop enthousiaste, comme moi, on passe pour imposer ses idées, si on dit comme moi que les gens peuvent bien rester ce qu'ils sont, pour préparer la division de l'espèce humaine entre dominants ou dominés. Il faut choisir, on ne peut avoir toujours tort... <p>

On n'a pas interdit la richesse parce que les riches dominent les pauvres, on n'a pas interdit l'écriture parce que les lettrés dominent les illettrés. Mais avec nous, d'un coup, deux logiques de domination acceptées depuis fort, fort longtemps, deviendrait intolérables ? <p>

Ce n'est pas juste, et à mon avis, vient entre autre de ce que des gens dominants actuellement craignent d'être déclassés. <p>

Ils ne consentent pas à plus d'intelligence et plus de vie et veulent l'interdire aux autres parce qu'ils craignent que ces autres les dominent, entre autres raisons. <p>

Eh bien, non, pas vraiment, le but des transhumanistes n'est pas de dominer mais de créer un autre monde. Dominer ? Ils le font déjà souvent, et sont souvent prêts à s'effacer devant l'intelligence artificielle dont ils pensent qu'elle sauvera le monde. <p>

C'est d'une remarquable humilité pour des gens qu'on dit orgueilleux, soit dit en passant. Mais tous les effacements et renoncements ne sont pas pertinents. <p>

Je crains que des riches soulèvent le pauvre peuple abusé contre d'autres riches, oui, certains dominants conservateurs et révolutionnaires ligués contre les transhumanistes pas toujours fortunés mais dont certains le sont, et qui, en tout cas, sont riches de comprendre bien des démons et merveilles de notre monde. <p>

Avec cela, j'ignore si la cohabitation entre deux espèces humaines, si on devait en venir là, serait pacifique ou non. <p>

Certains transhumanistes songent à quitter la planète comme ils soupçonnent que les IA voudraient le faire, laissant les humains non augmentés agir comme ils l'ont toujours fait jusqu'à la destruction naturelle ou guerrière de leur planète. D'autres croient que l'IA va trouver quelque solution, d'autres s'en remettent à leur intelligence actuelle qui est souvent, disons, assez élevée, et plus tard, augmentée. <p>

Quant à moi, me direz-vous ? Il faut bien que je vous réponde après que vous ayez eu la gentillesse de m'écrire: "car vous êtes, comme moi, parfois fatigant à lire, vous avez du style, mais vous enfoncez lourdement le clou de vos idées sur le monde que vous exprimez bien. <p>

Malgré ces réserves donc, j'aime bien votre transhumanisme pessimiste et peu représentatif et je crois que je vous aime bien aussi, pour autant que je vous devine." <p>

Eh bien, j'ai de lourdes crises d'angoisse pour ce qu'est le monde, ce qu'il pourrait devenir ou ne pas devenir, ce que je suis et pourrais ou non devenir, comme vous vous en doutez. <p>

Mais je pense que le monde pourrait évoluer vers ce que j'espère et fais ce que je peux pour n'avoir pas vécu en vain en favorisant la venue de notre salut. <p>

Vous savez, en fait, tout le monde devrait être pour un monde transhumain. Je ne le dis pas par démagogie. <p>

Les riches : à quoi bon être riches pour ne plus rien avoir demain, proie des vers ?<p>

Les pauvres : à quoi bon vivre pour mourir, et en attendant, être pauvre, soit un être à qui le monde se dérobe déjà de son vivant ? <p>

La vie et la surintelligence pour tous : les produits de la technologie enrichiront tout le monde, certes, les riches seront encore plus riches mais bien des tranhumanistes veulent donner un revenu inconditionnel de vie pour tous. En somme, on vous donne la vie et le revenu qui va avec, les gens se tourneront vers le travail qui leur plaît, créatif, et la conquête spatiale possible avec la technologie et permettant à ceux qui se trouvent à l'étroit sur la Terre de repousser au loin les frontières de notre espèce. <p>

Tout est lié, tout part d'une même inspiration si tous les transhumanistes sont différents. <p>

Les incroyants en Dieu, en l'Homme, la Nature et je ne sais quoi encore, arrachés au non sens. <p>

Mais aussi les croyants. <p>

En Dieu : croire en Dieu, ce n'est plus en faire le réceptacle de nos impuissances voire de nos ressentiments mais celui qui nous a donné le monde comme jardin, qui nous l'a fait nommer, comme on en déchiffre le génome... Dommage que la Bible n'ait pas continué sur cette lancée, mais d'un autre côté, Jésus ressuscite Lazare et le chrétien est supposé imiter Jésus.

Et on trouve, en effet, des croyants transhumanistes. <p>

Les croyants en l'Homme ne cessent de se mentir à eux-mêmes mais les transhumanistes élèveront le niveau humain de sorte que les dithyrambes à notre espèce ne seront plus ridicules. <p>

Les écolos ? Ils ravalent l'Homme à la bête, sacrifient des Hommes aux bêtes comme on le voit avec les réfugiés de la conservation.

En même temps, ils lui demandent d'assumer le rôle divin d'assumer la Nature, bonjour la contradiction... Eh bien, on doit au monde à la mesure de son pouvoir et de sa liberté, un humain délivré des malédictions qui pèsent sur lui ne sera plus une malédiction pour le monde. <p>

Je martèle peut-être mes idées, mais puis-je parler par allusion ? Vous conviendrez que cela ne serait possible que pour un public de gens d'accord sur l'essentiel. <p>

De toute façon, ce n'est pas vous qui avez critiqué mon style et je ne vous visais donc pas. Malgré un certain nombre d'attaques injustes et de trahison dans ma vie, je ne suis pas encore tout à fait paranoïaque. <p>

Et d'autre part, chaque fois qu'on n'est pas dans le consensus, on choque les oreilles sensibles. Et enfin, on préfère souvent la forme au fond, dans notre pays. Je pense évidemment que les deux doivent ne faire qu'un comme le derme et l'épiderme. <p>

Cependant, les gens qui ne font que des redites en s'écoutant parler me lassent et se lassent aussi, ne reprenant quelque force que dans les polémiques les opposant les uns aux autres. C'est un signe de stérilité, de sénescence : on dit d'autant plus qu'on n'a rien à dire. <p>

Au contraire, qui a quelque chose à exprimer s'arrangera pour parler en surmontant son à quoi bon fondamental et tant d'obstacles que je ne saurais évoquer, d'abord parce que je n'ai pas l'esprit de faire des listes et ensuite parce que cela me dévoilerait trop.<p>

D'autre part, je ne veux pas être comme les transhumanistes français bien trop dans le style de se faire pardonner d'être transhumanistes. <p>

Entre ne douter de rien de certains et pardonnez-moi d'être moi des autres, et parfois des mêmes face à un public hostile, je suis mon propre chemin. Sous le masque, c'est préférable. <p>

Je ne pense pas que vous marteliez trop non plus vos idées. Comment dire ? Les gens ne savent pas lire, ce qui veut dire savoir quand mettre les voiles. <p>

Il faut lire les commentaires ou les livres un tant soit peu exigeants quand on est concentré, les poisons quand on a la digestion solide, les vides quand on a le temps, l'esprit quand on n'est pas englué dans l'esprit de sérieux. <p>

Bref, il faut être inspiré pour lire, il faut que l'esprit souffle dans vos voiles et vous fasse avancer. La rame ? S'il le faut absolument, mais outre que c'est pénible, c'est peu rentable et on le fait payer à l'auteur. Or on ne doit pas reprocher à l'autre ses propres incapacités ! <p>

Mais d'un autre côté, on peut pointer ce qui est incontestablement mauvais : à savoir prouver si c'est possible la mauvaise foi ou l'erreur de quelqu'un, la redondance des explications, et l'auteur être d'accord ou non, il y aurait à apprendre des deux côtés sur le style, je pense... <p>

Bref, je suis pessimiste parce qu'il y a de quoi mais aussi parce que le mal est plus visible que le bien, la déception et les injustices, bien plus courantes et sensibles que les éblouissements. <p>

D'ailleurs souvent trompeurs. Enfin, pas toujours... <p>

Ce n'est pas seulement parce que le monde serait meilleur autrement qu'il faut se battre pour le transformer. <p>

Comme un chercheur peut supposer le positron et le découvrir bientôt, on peut, finalement, croiser des gens qui valent la peine qu'on se batte pour faire sortir le monde de son état de broyeur d'êtres vivants. <p>

D'autres seraient plus armés ? Sans doute, mais ce ne sont vous qu'ils connaissent. <p>

Bien sûr, je pense qu'il est possible que notre monde soit remédiable... L'immoralité, la surintelligence, l'expansion spatiale et empêcher la fin de l'univers. <p>

Absolument... Mais c'est quand même peu probable, et en attendant, rien, ou disons, presque rien n'est remédiable et le monde est comme une avalanche vous engloutissant, mais lentement, comme un fauve commençant à manger une proie avant de lui donner le coup de grâce. » <p>

 

Rédigé par : Lodi | 25 septembre 2020 à 22:56 <p>

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