Extrait de mon journal politique.
Suis-je contre-révolutionnaire ?
Cette question vaut bien un sous-titre comme j’en ai émargé mon premier livre pour peser mes impensés.
Je suis séduit par ces expérimentations d’écriture collective où, comme les péripéties sont autant de routes entre lesquelles les héros d’un roman doivent choisir, on explore chacuned’elles, qui se ramifient en autant d’embranchements.
Je me sentis frustré quand, regardant Dalas sur Jimmy, je m’aperçus qu’il y avait plusieurs fins et que je devais choisir la mienne.
Saint Augustin était un ancien manichéen. Son maître-livre LA CITE DE DIEU détaillait ces ramifications pourle roman biblique. La route de la cité de Dieu devenait plus étroite à mesure que sedivisaient les routes de la cité de Satan, le diviseur.
Ce n’est qu’ultimement que qui espère trouver le salut se met en peine de faire une fin dernière. Le péché originel a toujours d’abord entravé sa route. Celui de la République est d’avoir coupé la tête du roi pour préfigurer la mort de Dieu. La horde révolutionnaire, qui pourtantétait loin d’être primitive, réalise l’absurde hypothèse freudienne du repas totémique, où les frères consomment le père pour lui voler sa femme. La horde civilisée des révolutionnaires pleins de Lumières et de raison détourne donc le fratricide de la première chute pour consommer leur réconciliation fraternelle sur la tête du père.
Le péché originel de la République est dans une moindre mesure la Terreur à laquelle la fondation du royaume des Francs par les troupes barbares de clovis n’a rien à envier. La République reçoit les répliques tardives de son populicide (vendéen) et de son terrorisme. ON dit même que, puisque la France a répandu ses erreurs dans toute l’Europe, la seconde Guerre mondiale serait de sa faute.
Or il y a peu de chances que la monarchie soit rétablie un jour en France. Et ce que je crois impossible ne me paraît pas davantage souhaitable. Provocateur incorrigible, me promenant dans la crypte de la basilique de Saint-Denis où nos rois reposent en paix dans leurs cénotaphes, visités par les versaillais, tandis que la ville de leur pèlerinage dominical est la Babylone du village d’Astérix, trouvant que celui de François Ier était aussi solide qu’un comptoir, je commandai au roi : « Dis donc, François Ier, tu peux nous servir deux demis ? », au frémissement furibard des Versaillais scandalisés.
Je plaide coupable de ne point souhaiter ce dont je ne puis croire que ce soit un bien. Je ne me range pas derrière la bannière des royalistes qui nous promettent un prince arbitral tout en échafaudant le programme du roiqui ne doit pas gouverner, mais qu’il entendent gouverner. Et si la France est empêchée tant qu’elle vivra dans ce péché de République, qui a montré sa nocivité par le meurtre du père, existe-t-il une seule réalité humaine capable de se sanctifier ou de se convertir, qui n’ait pas commencé par une perversion ? Grand Dieu ! Pourquoi saint Augustin était-il si manichéen ? Si tout ce qui s’accuse par un péché originel est jeté loin de la cité sainte, dont la voie est étroite comme la Porte du Christ, quelle organisation humaine, quel corps politique pourra-t-il subsister ? Le Christ ne serait Il venu sauver que nos âmes et, en dehors de l’Église, aucun de nos corps politiques, aucune de nos réalités humaines, et nulle de nos tentatives en-dessous de la charité, de cimenter la communauté humaine ? « Domine, fac salvam rem publicam », cette prière est-elle possible ?
samedi 27 janvier 2018
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