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dimanche 28 août 2016

"Sur parole", une critique d'avant critique

"Le poisson est un animal d'une grande signification symbolique et spirituelle. Chez les peuples indo-européens, ils représentent la fécondité et la sagesse" (le poisson a donc un lien symbolique avec la moisson, les signifiants ne se choisissent jamais par hasard.), "en Chine, la chance et la richesse." (Je suis indo-européen, mais la Bible, qui n'est pas confucéenne, attribuait à l'huile de poisson le pouvoir de guérir les yeux du vieux Tobit). "Quant aux chrétiens, pour ne pas attirer l'attention des romains, ils utilisaient cet animal comme signe de reconnaissance." (Le poisson fut pour les premiers disciples un signe de ralliement parce que l'Evangile est une équipée sur un lac. Quand j'ai appris à Rome que l'Evangile a ouvert "l'ère du poisson" -non astrologiquement, mais spirituellement ou symboliquement-, je me suis toujours demandé s'il n'y avait pas un lien plus fort et plus caché entre le poisson et la Croix. Les chrétiens, le poisson et INRI -la traduction en latin de l'écriteau de Pilate inscrit en épitaphe sur la tombe de Jésus ressuscité: "ici gît Jésus -Iesus- de Nazareth, roi des juifs.") C'est donc une symbolique forte. Concernant les vertèbres, pas de sens caché, juste un rôle de protection de la moelle épinière." (Nous sommes des vertébrés, et nous n'y mettons pas de sens, sinon que les vertèbres protègent la moelle, qui transmet l'influx nerveux du centre à la périphérie, du cerveau aux organes, qui sont aussi des centres nerveux (le corps est un vaste organigramme). Nous sommes des vertébrés, des mammifères supérieurs, des cérébro-lésés, et nous ne trouvons pas de sens à nos vertèbres. #François Nourrissier disait que son mariage avec Cécile, sa seconde épouse, avait vertébré sa vie. Une vie sans colonne vertébrale n'a pas d'ossature, mais nous ne mettons pas de sens derrière nos vertèbres, sinon la moelle, la substantifique, celle dont on pourrait faire de l'huile de poisson qui nous dessillerait les yeux. Pour moi, comme chrétien, c'est le poisson qui vertèbre ma vie. Les quelques phrases commentées ci-dessus sont issues du livre de ma camarade Olivia Dupuy: http://livre.fnac.com/a9348946/Olivia-Dupuy-Sur-parole Ces quelques considérations délirantes en avant-goût d'une critique qui ne viendra jamais, pour te montrer, Olivia, que je suis plongé dans ton livre. J'ai eu du mal à y entrer, je n'en connais pas le dénouement (surtout, ne me raconte pas la fin), je saisis ces quelques idées au vol de la lecture, mais je te retrouve, énergique et poétique, méthodique et secrète, dans ta manière de mener cette intrigue policière. Au début je croyais que tu cousais ta narration de fils blancs: ce meurtre surune île, ces quatre suspects que l'on suit, confondus par leur passé judiciaire. Mais je n'y suis pas, tu me déroutes. "On the road again!" La déroute, the "road reading", cela fait un livre qui mérite de nous arrêter dans sa trame, de nous captiver dans ses filets. Quel jardin secret a-t-on, as-tu, pour écrire un (ou des) polar(s -ce "s" entre parenthèses est de la grammaire de nombre-)? Je suis trop cérébro-lésé, trop scholiaste, pour comprendre et m'imaginer. Je remonte des échelles, je ne fais pas le mur des jardins secrets des auteurs de romans policiers. Tu m'avais dit que tu aimais que j'aie réalisé ton rêve de jouer de l'orgue en n'ayant appris que sur le tard, avec mes deux maîtres successifs et concommitants et concommitamment mes amis. Mais tu m'avais caché tes liens avec l'Alsace, ton commissaire, est d'Hammerschwir. La vie noue les affinités et les coïncidences. Tu devrais passer quelques jours avec ton fils en Alsace auprès de nous comme Odile et Martine l'ont déjà fait. Tu as toujours pris de nos nouvelles, l'année de notre grande épreuve. Le poisson pourrit par la tête. Ainsi du monde occidental et des cérébro-lésés qui publient des critiques à clés, hermétiques et débiles. Mais les vertèbres protègent la moelle. Nous serons sauvés par la moelle. Les vertèbres protègent la sensibilité qui nous fait croire que nous avons du cœur, "et nous n'en faisons pas cas", comme disait la sainte Vierge à la Sallette.

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