Je viens d'entendre Olivier Latry parler depuis l'auditorium de
la maison de la radio dans la perspective de l'inauguration du nouvel orgue de
salon de cette grande maison du service public…
Je n'avais jamais entendu la voix de ce grand organiste réputé accessible et qui est l'ami de quelqu'un de mes maîtres
et amis. J'ai été surpris de le trouver d'autant plus disponible, dandy,
mondain et facile qu'athée.
En cela, il a bien pris la suite de Pierre cochereau avec qui
moins le talent, je partage, m'a dit son ami le facteur Philippe Hartmann aux
eaux de Néris les bains où je l'ai connu avec Nathalie, la maladie dont je
mourrai par excès de foi(e).
Ce qui me gêne chez Olivier Latry, c'est qu'il a l'air de
veiller sur les fonds baptismaux républicains de l'orgue de la maison de la
radio avec ingratitude.
Il feint en effet d'oublier que le premier qui a insisté pour
qu'il y ait des orgues de salon plus capables en réalité de donner les foudres
d'un orage quune intégrale de Bach, fut Jean Guilloux, qui présida à la
fabrication plus qu'à la restauration des orgues de Saint-Eustache à sept
claviers.
J'aimerais qu'Olivier Latry n'hésitât pas à se proclamer son
héritier. Au lieu de cela, il improvise avec force virtuosité de noyade à
l'introit sur "La marseillaise" au moment des attentats terroristes
du 13 novembre 2015, comme l'a fait son prédécesseur Claude-Bénigne Balbastre
durant la terreur pour sauver les orgues
de Notre-dame d'être détruites.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Olivier Latry est
un héritier de Jean Guilloux qui joue les Balbastre au lieu d'assumer, fût-il
athée, l'héritage religieux de l'orgue.
Tout juste a-t-il pour excuses que l'orgue, par la position de
la tribune près de l'entrée de l'église, est un "ministère du seuil",
un diaconat musical.
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