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mardi 22 mars 2016

D'Alger à Bruxelles ou du FLN à Daesh


Depuis cet après-midi, je me fais ces quelques réflexions:

Ces attentats sont la réplique de l'arrestation d'Abdeslam. On ne va pas pleurer sur son sort. D'autant que la cruauté de ses actes n'a d'égal que sa lâcheté: Abdeslam refuse d'être extradé en France, ce qui n'empêche pas son avocat de le présenter comme un homme respectueux et donc supposément respectable...

Il y a plus intéressant. La guerre d'Algérie a consacré la victoire du terrorisme sur l'armée française qui  avait remporté la bataille militaire. De Gaulle est l'auteur de ce précédent. Mais les dirigeants qui l'ont précédé comme Mitterrand ou Guy Mollet faisaient comme nos dirigeants européens actuels : ils faisaient des moulinets et entretenaient le terrorisme en lui faisant la guerre, ou plutôt en déclarant qu'ils lui faisaient la guerre. Or une guerre contre le terrorisme est littéralement ingagnable. Le terrorisme se combat par l'action discrète des services de renseignement. De François Mitterrand et de Guy Mollet à george Bush ou à françois Hollande, qui aura pris de Mitterrand ce qu'il avait de plus mauvais, nos dirigeants perpétuent le terrorisme en lui faisant une guerre indiscrète. Et ils lui donnent l'espoir de gagner après leurs moulinets comme dans le précédent algérien ouvert par de Gaulle et par les accords d'Evian négociant un armistice après une victoire militaire.

On accroît l'impact du terrorisme en lui faisant de la publicité. Or le terrorisme n'est qu'une action de guérilla spectaculaire. Guy  Debord aurait dit mieux que moi que "le vrai" de ces attentats n'est qu'"un moment du faux" dans la réalité de la guerre mondiale.

Pour intéresser les Français aux attentats de Belgique, François Hollande leur a dit qu'ils ne visaient pas la Belgique, mais l'Europe. Pour une fois, il ne disait qu'une demi contre-vérité. En effet, nous sommes avec Daech en face d'une sorte de FLN qui combat "le quartier européen" de Bruxelles en opposant un front islamique mondial à l'ancien monde libre.

Enfin, notre époque a le culte des victimes. Il est normal de les pleurer, une victime civile est toujours innocente. Mais on préfère aujourd'hui les victimes à ceux qui donnent leur vie pour une cause.


Lorsqu'à Noël dernier, nous avons un peu ridiculement été retenus devant l'église par une inspection de Vigie pirate avant la messe de minuit, je me suis dit que ça ne me déplairait pas de mourir dans une église. Ca n'est pas vraiment désirer le martyre, mais c'est un bon début quand même...

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