http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Heure-la-plus-sombre-du-21-mars-2016-Invite-le-professeur-Robert-Faurisson-38457.html
C’est un goût un peu lâche ou
potache de la transgression vaguement honteuse qui m’a fait mettre en présence
du professeur Forisson à travers cette
vidéo pour savoir enfin ce que quelqu’un comme moi, rebelle de façade et modéré
au fond, peut penser d’un tel homme, dont je dois reconnaître au préalable
qu’il a plus grand courage de ses opinions que n’en a son critique dilettante
d’un soir oisif.
Robert forisson nous livre dans cette vidéo le récit du face à
face d’un homme qui ne croit pas au contexte, mais croit en la neutralité
axiologique et des synchronicités, avec des adversaires, Fabius, Badinter,
Gaysot, bien d’autres , qui ne craindront pas de créer sur son nom, au risque
d’en faire un martyre ou un héros à ses propres yeux, un tabou en plein siècle
de la libération des tabous.
Robert Forisson partage avec
Alain finkielkraut (en quelle compagnie les voici tous les deux affublés !),
non pas la prétention de poursuivre la vérité, mais la passion de «[la seule] « exactitude »,
passion souvent approximative chez Finkielkraut et résultant chez Forisson d’une
tournure d’esprit classique, d’une éducation trop rigoriste, et d’une tendance
trop accusée au rationalisme.
A la vérité ou à l’exactitude, je
préfère la justesse.
Une exactitude qui abolit le contexte
ne saurait ni être juste, ni être humaine. Ce n’est pas non plus par hasard que
celui qui supposait d’entrée de guerre que le peuple allemand pouvait être
persuadé par ses prêtres d’avoir ses dieux pour lui, s’en fait le défenseur
quand il cesse d’être l’ennemi de sa patrie. Ce n’est pas par hasard que son
goût admire à juste titre l’élasticité des Français de Céline et tombe sur un
sujet qui contient la même obsession antijuive qui anime idéologiquement cet
auteur de prédilection. Est-ce encore au nom de l’exactitude qu’il s’autorise à
étirer presque indéfiniment ce sujet de l’existence ou non des chambres à gaz
jugée par un comparatiste, à l’existence ou non de « la solution
finale » comme extermination dans l’esprit du Führer ? Ce n’est enfin
pas hasard de synchronicité, de quelque façon notariale qu’il s’en tire pour
trancher la question sous le prétexte administratif d’une mutation d’après-guerre,
qu’il finisse ses jours à vichy.
Mais ceux qui ont promulgué
contre lui une loi ad hominem lui ont rendu un fier service. C’est une loi
d’exception tendant à laïciser l’hypothèse religieuse d’une élection divine du
peuple juif. Une telle loi fabrique l’antisémitisme de l’avenir. Sa scélératesse
consiste à laisser penser à ceux qui doivent s’y soumettre sans devoir ni
pouvoir y soumettre jusqu’à leurs arrière-pensées, qu’au sommet du mondialisme,
appelé à réaliser la mondialisation qui est un fait, une seule nation est
exceptée de la confusion des peuples, et c’est la nation juive, en raison de sa
nature diasporique, territoriale en principe et par promesse éventuellement
allégorique, mais répartie depuis l’Empire romain dans « la moitié du
monde connu », pour ne pas dire du monde entier… C’est cette souplesse
voyageuse du peuple juif » qui rend ce nationalisme compatible avec le
mondialisme. Mais qu’à la tête du mondialisme, il y ait de façon réelle ou
supposée, une nation et un nationalisme et, qui pis est, au nom d’une croyance
religieuse instillée dans ce melting pot laïc, fait de ce mondialisme un hybride qui le rend
d’autant plus inassimilable à ceux à qui il voudrait s’imposer en faisant du
composte de leurs identités. Et que le peuple juif soit le tronc commun des
trois religions du Livre professée par près de la moitié du monde confus et
confondu n’est pas une raison suffisante pour laïciser son élection comme chef
naturel et fantasmé du mondialisme.
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