Pages

lundi 11 février 2013

La renonciation de benoît XVI

C'est sous le choc d'un coeur orphelin et et comme endeuillé que j'ai appris cette décision du pape il y a deux heures. Décision d'un homme "libre", décision prise dans "la certitude" de "la conscience", qui est certes "éminemment respectable", comme l'a dit le Président de la république française avant moi, qui ne doit pas en être vraiment fâché. Le pape a annoncé cette décision en la fête de Notre-dame de Lourdes, lui qui a toujours tenu à marquer le rôle de Sainte bernadette dans sa vie, comme il l'a fait observer dans l'avion qui l'amenait en france en 2008. En deux pontificats successifs, nous aurons eu deux attitudes radicalement différentes face au déclin des forces et à l'avancement de l'âge: celle de Jean-Paul II, qui s'est accroché jusqu'au bout, même si on dit que la question de la démission l'a également effleuré, et celle de benoît XVI, qui en a parlé ouvertement comme d'une probabilité, avant de se décider à l'annoncer deux ans après la parution du livre où il l'évoquait comme possible. Jean-Paul II aura montré le visage du christ en agonie, Benoît XVI n'aura pas voulu donner son corps en spectacle, parce qu'il ne voyait pas que le renouvellement de ce témoignage pût en sa personne reproduire un effet bénéfique pour l'eglise. Nous avons, dans un cas, un pape qui a iconographié le christ et, dans l'autre, un catéchète, un prédicateur, pour qui l'essentiel de la mission était de L'annoncer. Pour autant, je ne puis me défendre de trouver ce signe étrange en un moment où l'édifice chrétien branle sur ses fondations, où les institutions ne sont plus stables, où certains parlent de "mourir dans la dignité", où les unions conjugales sont consommables et jetables. On s'est souvent plaint d'une dérive crémelinophile des cardinaux recrus d'années, qui ne savaient pas partir au bon moment. Benoît XVI rompt avec la coutume séculaire de laisser les catholiques voir en Pierre un roc qui tient jusqu'à la mort. Ce "père dans la foi" leur enlève ce repère. Le moment est-il bien choisi? Cette décision ne conforte-t-elle pas la société dans sa tendance à l'instabilité chronique? Je m'interroge en priant l'Esprit-saint d'inspirer le prochain conclave de donner à l'eglise le pape que la Providence a suscité pour elle !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire