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vendredi 4 mai 2012

Les dernières rumeurs de la campagne pour intimider les indécis

(Du croissant de lune, le 4 mai à 20h30)



Cette campagne est douteuse, les déclarations aproximatives, les contre-vérités, semble venir de tous les bords.





Tout récemment, une rumeur semble bien se propager dans les classes populaires naïves. J'en ai eu quelques échos, depuis des semaines, mais il semble qu'on la propage en hâte, dans la dernière ligne droite, alors que les résultats de sondages se resserrent, frôlant la marge d'erreur. La rumeur s'appuie sur l'hypothèse d'un économiste Frontiste nommé Sapir, je crois, lequel prophétise, pas sans fondement, une situation de cahot économique, politique, voire des troubles civils, dans un délai de deux ans. Je crois savoir que les thèses de cet auteur, ne concerneraient pas en particulier, l'un ou l'autre des candidats finalistes, il semble qu'on extrapole légèrement, sur le fait, que la catastrophe serait plus assurée et proche, dans la situation de victoire du candidat de gauche.





Cette rumeur est propagée dans les forums internautiques, mais aussi, au moyen du simple téléphone Arabe, ce média inter-personel, qui fonctionne encore en France, quoi qu'on en ait. La rumeur est relayée dans les cafés, les commerces, les marchés. Elle fait semble-t-il, vaciller des convictions. Pour l'exemple, je connais une femme, mariée à un Marocain, anti-raciste jusqu'au bout des ongles, de tradition électorale de gauche imperturbable, qui, effrayée par ces alarmes, s'apprête, la mort dans l'âme, à se faire la violence Sarkozienne.





L'électorat informé, comme toi et moi, savons qu'il n'en est rien, ou que les choses ne sont pas si simples. Le petit peuple de France, risque hélas, de croire en effet, que la création d'un certain nombre de millers de postes, va finir de vider les caisses. Peut-on l'en blâmer? Les gens se disent, semble-t-il, que dans deux ans, on ne pourra plus se soigner, ce sera la banqueroute. Cette fille est invalide, a des soins permanents, son mari est salarié dans l'usine volaillaire. Eh bien, elle craint de ne plus pouvoir se soigner. J'imagine qu'on allègue aussi, que les pensions de vieillesse et d'invalidité ne seraient plus servies, ou qu'elles seraient fortement réduites, sous l'effet de la faillite.





Il ne faut pas sousestimer l'efficacité de semblables phénomènes, ces rumeurs soigneusement lancées peuvent en peu de temps renverser les tendances. En toute rigueur, ça ne ressemble à rien. Vas donc faire comprendre que la gauche forcera l'Union Européenne dans ses retranchements, plan de relance, dévaluation compétitive de la monnaie, mesures protectionnistes de régulation commerciale internationales, régulations financiaires Européennes puis mondiales. Tu peux plaider, les gens simples voient que les caisses sont vides, ils sont dialectiquement trop démunis pour entendre ces raisons. Tu m'as demandé une fois, quel est le votte de notre cher Ludo. Eh bien figures-toi, contrairement à tout ce qui semble, il a le coeur à gauche, mais la carte d'électeur à droite. Pourquoi? Il s'alarme à juste titre des déficits des régimes sociaux. Inutile de lui en faire reproche, puisque je ne doute pas, que dans la commission où il siège, on les harcèle sans cesse, au sujet des finances. Paradoxalement, ceux qui ont la fibre sociale, qui craignent plus que d'autres, la défaillance des systèmes de redistribution, peuvent très bien s'aviser, en toute générosité, que Sarkozi et sa droite, sont meilleurs gardiens et protecteurs du système.





La botte secrète de la gauche consiste en ces multiples porte-à-portes dans les grands ensembles urbains, auxquels servent d'innombrables bénévoles. La botte secrète de la droite, elle en a une, ce sont ces rumeurs de dernière minute. Le parallèle ne signifie pas qu'il y ait équivalence. Les uns déploient d'énormes efforts, pour faire connaître le baptême du votte, notamment en milieu migrant, démarche civique et citoyenne, qui peut dégénérer en harcèlement, les autres, moins nantis en bénévoles, utilisent la vieille recette des rumeurs déloyales. La gauche est plus droite que la droite. Qu'en est-il de ceux du Front? La version officielle connue est le votte blanc, mais quels sont les comportements officieux, les manoeuvres obscures? Pourquoi s'imaginer, que le Front soit immaculé et sans appétits de carrières? Je présume que les tractations locales pré-législatives, déterminent les mots d'ordre de leurs militants.





Si on admet que les résultats ont des chances d'être serrés, n'a-t-on pas à craindre les fraudes? Les choses étant ce qu'elles sont, un fond d'affaires, de mensonges, voire d'assassinats, permet-il encore de faire d'avance crédit à la France de la propreté de ses scrutins, au motif qu'elle se décerne à elle-même, le titre de démocratie? Parce qu'elle est France et en Occident, serait-elle pour ça au-dessus du soupçon? Aucune raison de le croire, si on en est encore, dans ce pays très avancé, à faire l'usage des rumeurs.





Croissant de lune.





Du Torrentiel, le 4 mai à 21h31



Bonsoir, mon Croissant,



Quelques remarques :



1. Jacques Sapir n'est pas un économiste du front, c'est un économiste de gauche, dont les analyses sont reprises par le front, mais pas seulement par lui.



2. Les rumeurs dont tu parles ont effectivement été propagées par sarkozy, mais ressemblent davantage aux chars russes de la fin des années giscard, sauf que la psychose des chars russes était de longue politique, tandis que ces rumeurs sont propagées comme des boules puantes de dernière minute.



3. Il faut reconnaître que Hollande propose nombre de dépenses sans alléguer la moindre économie et qu'on est loin, pour l'heure, à l'écouter, des propositions qu'il pourrait faire d'un protectionnisme européen ; il parle de faire des grands emprunts pour financer de nouveaux plans de relance, faire de grands travaux, c'est-à-dire naviguer à vue, en parlant certes de puiser dans les fonds structurels, ce qui n'est pas idiot, mais en ne parlant pas de pratiquer la politique de "la chaise vide" (or, sans menacer, à 27, comment peser de la moindre façon ? Surtout, Hollande, en "socialiste libéral", ne parle pas, même en profitant de la tribune qui lui est donnée à l'occasion de l'élection présidentielle française, de faire sauter la loi de 1973, qui oblige la France à n'emprunter qu'aux marchés, c'est-à-dire à accroître les intérêts de la dette et à en payer toujours de supérieurs, attendu qu'on ne voit pas quelle économie il fera.



4. Hollande a même une mesure plus dangereuse : il parle de mobiliser l'épargne des Français dans ces grands travaux. Il faut reconnaître que dans la crise (dite) des "sub primes, au plus fort de cette crise, c'est-à-dire à son commencement, Sarkozy a réussi à sauver cette éparrgne dans la limite de 70000 euros par épargnant, et finalement, le compte épargne d'aucun français ne s'est volatilisé. Si maintenant, l'épargne devient baladeuse ! Alors qu'il suffirait, sans faire de grands travaux, de mettre en place une véritable protection européenne, de ne pas imposer les PME en fonction de leur capacité d'investir, mais à proportion de leur chiffre d'affaire et, au minimum, à égalité avec les grands groupes entreprenoriaux.



5. Bien sûr, on peut dire que les salaires ou autres pensions ne soient plus versées relève du fantasme, mais on n'en est pas plus sûr que l'affirmation, sur laquelle tu m'as contredit avec une certaine ardeur au téléphone, que la crise actuelle ne couvait pas la famine. En un mot, on n'en est pas sûr du tout, quel que soit le candidat qui gagne, si l'accent n'est pas mis sur le protectionnisme européen, Hollande et sarkozy s'en faisant les champions, car sarkozy n'a pas parlé uniquement de "la chaise vide" à propos du schengen de l'immigration, il en a aussi parlé à propos des marchés non "réciproquement" ouverts.



6. Il faudra un jour qu'on nous explique comment l'ensemble de ces candidats socio-libéraux ou libéro-sociaux arrivent à harmoniser le fait de vouloir démanteler la fonction publique (à quelques départements près pour Hollande) et leur appel à la baisse du chômage. Sarkozy veut investir des crédits dans la formation, comme si le problème ne résidait pas en amont et, dans l'orientation des élèves vers des métiers à débouchés potentiels. On a absorbé des milliards dans la formation professionelle et on compte continuer. en ne prenant pas le problème en amont, on ne fait rien qui vaille, parce qu'on n'apprend pas aux élèves à avoir le réflexe citoyen, à se déterminer, non seulement en fonction de leur seul intérêt, mais aussi en fonction de l'intérêt national. Je trouve que, si Hollande a raison de parler de créer un certain nombre de postes dans l'education Nationale, d'abord il les disperse trop en ne les concentrant plus sur les métiers de l'enseignement comme il en avait pris initialement l'engagement, et puis son dispositif est complémentaire avec celui de sarkozy, qui préconise que les jeunes profs ne soient plus affectés dans les zones les plus difficiles, mais surtout qu'ils fassent 26 heures de présence effective dans les établissements scolaires, pour faire du suivi individuel, ce qui serait la moindre des choses.



7. Tu pourrais relever que bayrou fait paradoxalement le jeu des fantasmes que tu dénonces, dans la mesure où, tout en votant pour Hollande, il prend bien soin de dire qu'il ne corit pas du tout en sa politique économique.



8. Je ne crois pas du tout qu'il y ait de tractations entre le FN et la droite

classsique. Je crois plutôt que l'aventurisme politique de Marine le Pen va en prendre un sérieux coup de sa préconisation d'abstention. Le FN a une aile gauche, l'aile de la majorité de ses dirigeants actuels, qui aurait dû appeler à voter à gauche, et une aile droite, l'aile de ses dirigeants "canal historique" (comme bruno Gollnisch), qui aurait dû appeler à voter à droite. Sans parler de tractations, cette aile droite, qui est historiquement la plus militante, s'active pour faire élire sarkozy. En cela, elle se montre plus politique que l'aile gauche dU Front, car le rêve puérile de la "fille à papa" qui le dirige est de récupérer les confétis de l'UMP, si celle-ci se désagrège, Sarkozy n'étant pas élu. Or il arrivera à l'UMP, dans ce cas plus que probable, exactement la même chose que ce qui est arrivé au PS, à savoir qu'il mettra un ou deux ans avant de se reconstituer, et qu'il remontera la pente. Quant à Marine le Pen, comme bayrou après 2007 pour ne s'être pas prononcé, elle partira dans les oubliettes du parlementarisme, et ce d'autant plus qu'elle ne pourra plus dire qu'elle sera extérieure au "système", à partir du moment où elle est loin d'être désormais la personne la moins médiatisée du Paysage Politique français, mais surtout où ce "système" promet de lui offrir quelques députés sur le plateau de la proportionnelle, système beaucoup plus justes en vérité que le scrutin majoritaire, puisque les députés sont députés de lanation et non représentants de leur circonscription.



9. A l'inverse, si bayrou fait le choix de se prononcer cette fois-ci contrairement à 2007, c'est qu'il fait le pari tout à fait jouable, beaucoup moins de "l'union nationale", que du fait qu'HOllande lui saura gré de s'être prononcé pour lui, surtout que cela l'assure sur sa droite et lui permet de n'être pas totalement l'otage gouvernemental de Mélanchon, comme j'aurais préféré qu'il le soit, dans les circonstances actuelles.

10. Pour ne rien te cacher enfin, je crois bien que je suis en train de changer d'avis et que je ne vais pas voter pour Hollande, pour la raison qu'il ne lui suffit pas de se montrer un personnage falot : il apparaît également comme quelqu'un de faux, qui s'est gargarisé honteusement de sa victoire dans son débat contre sarkozy, avec des accents de Mitterrand à la voix rauque daubant, dans son meeting de toulouse, au lendemain de ce débat, d'avoir croqué celui qui pensait ne faire de lui qu'une bouchée, avant de reprendre une voix mielleuuse pour saluer la prise de position de bayrou qui serait celle d'un "homme libre". Il a également raconté sur "France inter" qu'il n'avait pas préparé sa magnifique tirade de fin de débat :



"Moi, Président de la république...""



Je prétends qu'il faut voter au civil, non au confessionnel, je l'ai écrit à des catholiques qui pensaient le contraire ; mais je crois qu'il faut aussi voter au personnel, et Hollande me paraît un homme mou et faux, une "langouste", comme on en surnommait chevènement de manière injuste et infaâmante, alors que sarkozy est ce qu'il est, mais au moins on sait qui il est. Dans un régime de "pouvoir personnel", cela joue son rôle.



Le torrentiel, qui croit être sûr de ce qu'il fera dans l'isoloir, en dépit des protestations de Hollande, dont certes, la politique serait meilleure au national, mais qui n'aurait pas les épaules à l'international.






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