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samedi 21 janvier 2023

L'emprise

Justice au Singulier: L'emprise, une tarte à la crème ? (philippebilger.com)


L'emprise... est un phénomène sur lequel on a peu de prise. Il existe, mais on ne peut pas l'attraper. C'est sa ruse. Tel emprend qui n'est pas pris, et pourtant tel est pris qui croyait emprendre, car si dans un divorce ou dans une rupture amoureuse, il y en a toujours un qui souffre plus que l'autre, celui qui brise ses chaînes est vraiment libéré, alors que l'empreneur découvre que c'était lui qui avait besoin de l'autre, et non pas l'autre qu'il croyait si fragile qu'il ne pouvait survivre sans faire l'objet de son emprise. L'empreneur a du mal à lâcher l'emprise, mais l'empris la lâche et se libère. Il y a peut-être une libération pour l'empreneur qui arrive enfin à lâcher sa proie, mais cette libération se conquiert de haute lutte, quand il comprend que l'emprise est un phénomène de prédation et qu'il comprend pourquoi il s'est montré un prédateur. L'empris non plus ne se libère pas du jour au lendemain, mais sa libération est  un travail de rééducation: il réapprend à marcher et reprend les rennes de sa vie. 


L'emprise est à la base de toutes les dérives sectaires. On sent que le phénomène existe, on sait ce qu'il est, mais Aristote n'en aurait pas fait un "élément de preuve" en matière judiciaire. 

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