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jeudi 12 mai 2022

Mélenchon ou le coup d'Etat caractériel d'une union désespérée de la gauche

Personnellement, je n'ai jamais douté que Mélenchon était un caractériel, pas plus que je ne me suis imaginé que voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle comme je l'ai fait soit faire autre chose que choisir le choléra contre la peste, même si je trouve que, depuis qu'il a gagné l'élection présidentielle, #EmmanuelMacron, faute d'être devenu un nouveau président pour un nouveau peuple, fait preuve d'une certaine élégance, ce qui n'engage à rien, voire d'une certaine vision européenne présentée avec une autre allure . 


Je trouve Mélenchon génial d'avoir idolâtré Mitterrand pour lui avoir fait, vingt-cinq ans après la gauche plurielle injustement renvoyée à ses chères études, un coup de Jarnac ou un congrès d'Epinay à l'envers (ou un coup de Latché promis à Anne Pingeot et finalement rentré dans le trousseau patrimonial de sa famille légitime).


Je ne me fais aucune illusion sur le caractère d'autocrate de l'idolâtre Mélenchon ni sur sa personnalité de caractériel à probables crises de violence qui ne doivent (ou ne peuvent presque) pas être que des emportements verbaux, tant le type se déchaîne", se contrôle mal alors que "l'Avenir dure longtemps" comme aurait dit Louis Althusser, qui aurait pu être son vieux maître s'il avait été un peu plus jeune.  


Ou pour le dire plus politiquement, je me fais peu d'illusions sur sa capacité à être "élu premier ministre" au lendemain des prochaines élections législatives, même si sa formule est trop injustement moquée: c'est toujours le chef de la majorité législative qui a imposé sa personnalité ou son poulain au président de la République cohabitant qui nomme certes à la lettre le premier ministre, mais na jamais contrarié le choix du gagnant, n'eût-il pas concouru pour lui-même, comme Balladur; et le mérite serait d'autant plus grand si Mélenchon construisait une coalition cohabitante en deux temps, trois mouvements, plus vite que "la Gauche plurielle", qui eut tout le temps dessiné entre l'élection de Chirac et la nomination de Jospin pour se faire et se refaire, mais si "Chirac n'avait pas dissolu" comme disait Jacques Faisan, la "gauche plurielle" ne serait jamais revenue aux affaires. ..


Je ne me fais aucune illusion sur la liberté d'opinion au sein de "la France insoumise" dont le leader (sic) se fait pourtant le chantre de la liberté d'opinion et de l'hostilité envers le pouvoir personnel. Mitterrand son idole s'est aussi parfaitement adaptée au costume de la cinquième République contre laquelle il ne lutta pas seulement en écrivant "Le coup d'Etat permanent", mais en s'entourant d'une multitude de juristes qui ne couvrirent ensuite que les moeurs de cour de ce monarque républicain. 


Je ne me fais aucune illusion qu'en Mélenchon, ne sommeille une sorte de dictateur vénézuellien à la gouaille avinée.


Et pourtant je voterai tel une dupe pour son candidat des NUPES (nouvelle union populaire écologiste et sociale), d'abord par cohérence intellectuelle et j'y tiens beaucoup; ensuite parce que Mélenchon a beau nous promettre qu'il va raser gratis, il a le mérite de nous faire rêver, le blaireau, la barbe! Il a beau être le représentant imberbe d'un improbable humanisme caractériel, j'ai envie de parier sur son côté humain, d'où mon vote à contre-sens ou à contre-courant comme je l'ai toujours fait, mais je ne suis pas un homme du monde: j'ai mon petit côté mondain, mais je suis un piètre prévisionniste.


Enfin, je vois qui le défend et qui l'attaque au sein de son ancien camp politique. L'attaque #FrançoisHollande, dont il a mis à nu toutes les turpitudes par insuffisance et incompétence. S'indignent contre lui #ManuelValls et #BernardCazeneuve qui quitte le navire du PS en claquant la porte de la cale, tandis que son ami ex-premier ministre #ManuelValls  est trop nerveux pirate pour se faire recaser sans se faire recaler (j'ai dit pirate et non corsaire, VAlls n'a pas le sens du bien commun). 


Hollande, Cazeneuve et Valls ont prospéré sur le deuil national, qu'ils ont assimilé au terrorisme sans jamais remettre en cause leur stratégie en Syrie, ni le fait qu'ils interdisaient aux djihadistes français de combattre aux côtés des tombeurs de Bachar, comme eux-mêmes au nom de la France, et comme Fabius qui nous représentait, et disait que cet homme (Bachar) "ne méritait] pas d'être sur terre(. Car les néocons comme HOllande, FAbius, Cazeneuve ou Valls  avaient des idées très libres sur qui devait vivre et qui devait mourir), mais voulaient aussi faire refroidir le climat, nous dit-on, qu'il fallait rendre plus tempéré en assassinant tous ses ennemis.


Lionel Jospin en revanche, qui a été injustement démis par une vague lepéniste à laquelle je n'aurais pas dû participer en 2002 au nom de la démocratie directe (et je le regrette),a reconnu l'un des premiers (et sans arrière-pensée contrairement à Ségolène Royal), que Mélenchon avait su s'imposer, non pas nécessairement du fait de son score au premier tour, mais par sa tactique du "vote efficace" qui ne devait pas être confondu avec le vote utile, comme le leader naturel de la nouvelle "gauche plurielle" qui reste l'avenir de la gauche et, je crois, à ce stade, de la France.


https://www.lepoint.fr/politique/la-verite-sur-m-melenchon-11-05-2022-2475239_20.php


Est-ce que "Le Point" envoie une boule puante à Mélenchon à la veille des législatives en attendant que Gernelle, le condisciple de Macron à l'ENA, reprenne avec lui sa complicité comme il l'a fait le lundi qui suivit le premier tour de cette élection présidentielle, ou comme #Mediapart le fit à deux jours de l'élection présidentielle de 2017? Sans doute "le Point envoie-t-il une boule puante légèrement conservatrice avant de grincer en se pinçant tout au long du quinquennat futur.


Mélenchon aurait varié sur l'enseignement catholique, l'accuse le journal de l'ami du président, mais au fond, quelle importance? Sur l'Europe, il a soutenu les mêmes idées que #MarineLePen sans qu'on lui fasse jamais grief de vouloir quitter l'Europe ou renégocier les traités: "L'Europe, tu la changes ou tu la quittes", avait dit Mélenchon un peu comme Le Pen Bécassine, c'est sa cousine. Variante cinq ans plus tard: "Tu lui désobéis." Tout ça est du pareil au même.


Mélenchon a été ridicule d'avoir titré un de ses principaux articles: "Il a la classe, notre Tsipras" pour défendre le premier minstre grec qui s'est soumis comme personne aux velléités de la troÏka qui étouffa son pays. Quiconque l'avait entendu défendre sa candidature à la présidence de la Commission européenne sur toutes les chaînes de l'Union ne pouvait que s'attendre à ce que ce pâtre grec trahisse les ambitions de rendre à son pays la dignité endettée de sa gestion souveraine moyennant un référendum consultatif à la Chirac version 2005.


Je me souviens d'un Mélenchon tellement antireligieux qu'il osait attaquer le Dalaïlama au Tibet au nom de son mépris du monachisme et d'un maoïsme résiduel, se combinant en un fond de sauce assez rance avec le trotskisme entriste de sa jeunesse, si tant est que quiconque soit capable de dire ce que recouvrait le trotskisme chez les militants ayant quitté l'activisme pour entrer en activité politique. Seul Krivine a dû rester à peu près pur, paix à son âme!


Je n'aime pas le robespierrisme de Mélenchon, car le robespierrisme est un terrorisme, qui a un lien avec l'islamisme prophétique, qui s'est imposé par la force en un siècle à la moitié du monde connu, à l'exemple du monde romain qui y a mis plus de temps, mais exactement comme les guerres napoléoniennes ont essayé d'imposer avec moins de succès, pas tout à fait circonscrit à l'Europe, l'idéal révolutionnaire.


Je n'aime pas le castrisme ou le guévarisme mélenchoniste, mais je reconnais qu'il est dans la tradition sartrienne, beauvoiriste et danièle-mitterrandienne, ah ce charmant "vieux" atlantiste que Mélenchon a tant aimé pour le renier sans "droit d'inventaire", puis pour l'imiter avec plus de culot que n'en aura jamais Jospin, qui piqua une crise de thiroïde le jour où il se dit fier d'avoir des communistes dans son gouvernement. Mais Mélenchon n'a pas mangé son chapeau comme Cambadélis, analyste de la gauche devenu par inconséquence hollandienne premier secrétaire du parti socialiste. Et c'est à l'honneur d'#OlivierFAure d'avoir rompu avec les fossoyeurs du parti socialiste dont son mentor Hollande et Valls le menteur! 

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