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lundi 30 mai 2022

Nos femmes de président

Le sujet n'est pas  frivole . 


On regrette rétrospectivement l'air emprunté d'une Annémone Giscard d'Estaing nous souhaitant "bonne année" après et avant de s'illustrer dans des galas de charité, en robe de grand couturier comme toutes celles qui l'ont suivi et avec des manières de grande dame, non pas nécessairement sur le plan personnel encore que, mais elle avait la prestance de son mari qui n'avait pas le coeur Louis XV bien qu'il aimât chasser les princesses et les éléphants, et peut-être plus d'éloignement que lui pour le populaire. 


Annémone était tout de même plus proche du peuple  que Bernadette Chirac, croyait-on en 1986, jusqu'à ce que l'élection de son époux ne desserrât les lèvres  très pincées de cette conseillère générale de Corrèze, châtelaine classée de Bitty et habitant un appartement de 1000 mètres carrés à la mairie de Paris qui nous expliqua, dans un livre d'entretiens avec Patrick de Carolis, "Conversation", ce qu'avait de malheureux son mariage balzacien avec un homme non amoureux qui promettait de limiter ses ambitions à la préfecture de Corrèse et de ne pas faire de la proximité de Geoffroy de Courcel avec le général De Gaulle un marchepied pour sa carrière ministérielle.


Les épanchements de Bernadette Chirac rompirent de manière inattendue avec l'hypocrisie bourgeoise dont on croyait que cette première dame était l'incarnation et contrastèrent avec l'étrange alliage qu'au nom du militantisme de l'une et du machiavélisme de l'autre cherchant dans son couple une garantie de respectabilité, forma le ménage Mitterrand, elle à la tête de "France liberté", soutien de Fidel Castro et du PKK kurde, mais aussi actionnaire de la G7 qui exploitait les taxis parisiens, et lui florentin, plus volage que magnifique, et ayant poussé la goujaterie jusqu'à promettre à Anne PIngeot la maison de Latche avant de la réserver à sa famille, ce dont elle conçut une des plus grandes blessures de son histoire d'amour, comme elle le relata dans les entretiens "A voix nue" sur "France culture" avec Jean-Noël Jeanneney.


Madame Pompidou s'est confinée dans deux strates apparemment peu conciliables:  celle de la promotion de l'art contemporain et de l'action caritative, avec la création d'une fondation s'investissant dans les hôpitaux dont j'ai toujours pensé que celle qui la dirigeait eût fait oeuvre plus utile en influençant directement et activement son époux sur la politique de santé publique, dont je ne sache pas, pour en avoir bénéficié, qu'à l'époque elle  ait été en rien désastreuse; mais le mal qui devait ronger l'hôpital couvait certainement sous la cendre et Claude Pompidou aurait dû le prévenir, comme il n'aurait pas dû incomber à Bernadette Chirac de présider dans le même esprit où la femme colle les rustines de la politique que son président de mari ne veut pas assumer, la Fondation hôpitaux de Paris, pour laquelle il était indécent de la voir collecter des pièces jaunes comme une mendigote qui n'a jamais payé son loyer où qu'elle habite, Brigitte Macron lui ayant succédé à la tête de cette association caritative, pendant que son époux, en plein Covid, nommait Jean Castex premier ministre, un des fossoyeurs de l'hôpital public comme directeur de cabinet de Xavier Bertrand, afin qu'il pût continuer sa tâche de démamntellement en supprimant des lits ou en suspendant le personnel soignant non vacciné sous couvert de Ségur de la santé. Les femmes de président sont décidément bien inutiles quand elles ne jouent pas un rôle direct.


Est-ce pour le jouer que Brigitte Macron come Cécilia Sarkozy avant elle participent à des réunions de cabinet où ne devrait être présent que le ministre ou le président en exercice? On sait de moins en moins cacher sa vie privée tout en revendiquant l'étanchéité des frontières entre icelle et la vie publique, comme si la petite histoire ne s'était jamais intéressée qu'aux favorites, qu'elles soient épouses ou maîtresses, et nos présidents de la République sont des monarques républicains.


Brigitte Macron, j'en ai toujours eu l'image d'une groupie calmant son exalté d'époux éternellement élève, démesurément impressionnée par une intelligence jupitérienne dont ne nous parviennent que des éclairs assez rares, en dehors desquels il n'est pas particulièrement bon orateur ou bon comédien. 


Je me l'imaginais penché sur Emmanuel Macron et non pas corrigeant ses discours ni ne le tançant sur ses longueurs, mais s'assurant qu'il avait formé un beau plan détaillé pour préparer son propos et y trouvant toujours à redire.


Qu'elle ne soit pas une conseillère de l'ombre serait plutôt de nature à me rassurer, mais les livres qui ont paru sur le couple présidentiel nous la montrent s'agitant beaucoup, et parfois auprès de personnes peu recommandables, pour assurer l'ascension de son aigle en n'oubliant pas de faire briller sa propre légende.


Nos femmes de président chantent et font chanter les anciens dans les Ehpad. Leur chanson préférée est celle de Barbara: "Si la photo est bonne." A quoi elles ajoutent parfois, derrière Carla Bruni: "Tu es ma came, mon Raymond." 

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