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vendredi 4 octobre 2019

Le Harpon de Zemmour

Sur ce blog (celui de Philippe Bilger), j'ai cédé à un réflexe pavlovien, sauter sur une phrase de Zemmour sur "l'extermination de l'homme blanc, catholique, hétérosexuel", phrase très maladroite car on ne peut pas mettre sur le même plan un massacre physique et une extermination mentale, pour condamner en bloc tout son discours à la "convention de la droite",sans l'avoir écouté, lu, analysé. C'est aujourd'hui chose faite et force m'est de reconnaître, sans faire entièrement amende honorable, car sa troisième partie, où il prêche les "jeunes Français" de "combattre" pour "ne pas [mériter leur] colonisation" est purement haineuse, que ce discours est intéressant.

L'exorde est plein d'ironie et procède par une sorte d'antiphrase filée, où Zemmour adopte le point de vue contraire à celui qu'il va exprimer dans la suite de son propos. Je n'ai pas complètement intégré l'analyse que Zemmour fait du progressisme, je ne peux donc pas la discuter. Mais je salue l'effort qu'il fait pour tenter d'en donner une définition. Quand je l'aurai mieux pénétrée, je la commenterai au besoin.

Le cœur du discours, sa deuxième partie, analyse lerapport de trois forces en présence: les progressistes (au rang desquels sont inclu.se.s les féministes, premières amazones de bataille de Zemmour), les islamistes et l'homme occidental au profil traditionnel. L'islam est la diabolique surprise du progressiste laïque. Mais l'ennemi héréditaire de son anticléricalisme reste l'homme occidental traditionnel. Les féministes voient en lui le continuateur du patriarcat auquel elles veulent mettre fin. Le traditionaliste étant identitaire se déclare l'ennemi des islamistes, qui veulent le détruire. Progressistes et islamistes commenceront donc par s'allier contre lui, car ce croisé identitaire et conservateur est leur ennemi héréditaire à tous les deux, avant de s'entredéchirer.

La perspective n'est guère réjouissante, mais le tableau vaut d'être pesé et étudié. Et cette étude prend un relief particulier au lendemain de l'attentat islamiste à la préfecture de police de Paris.

Les progressistes nous ont rejoué leur partition habituelle. Ils ont commencé par dire que ce geste était le fait d'un déséquilibré qui s'était fraîchement converti à l'islam, mais dont l'islam n'était pas un élément moteur et n'était qu'un élément accidentel de sa démence. Ils devront bientôt faire machine arrière en apprenant que le terroriste avait légitimé l'attentat de "Charlie". L'apologie du terrorisme a donc précédé chez lui la conversion à l'islam, à un islam radical et des banlieues radicalisées, conversion qui procédait de la même démarche intellectuelle que l'approbation de l'attentat contre "Charlie". C'est très cohérent pour un dément.

Si les progressistes tenaient à se montrer rassurants en expliquant que l'islam n'était qu'un élément marginal dans le déséquilibre de Mickael Harpon, ils occultaient soigneusement que cette religion est le point commun de presque tous, sinon de tous les attentats commis en France depuis celui de la rue Copernic, soit depuis plus de 40 ans. Et à cela il y a une raison: c'est que l'islam est intrinsèquement guerrier, je veux dire qu'il repose sur la Révélation et sur la geste prophétique d'un héros fauteur de guerre, guerrier sage peut-être, mais guerrier. L'islam est intrinsèquement guerrier, contrairement au christianisme. La chrétienté a atrocement guerroyé, mais en cela, elle se montrait déviante par rapport au Christ, qui n'a jamais perpétré aucun acte de guerre. Le Christ a seulement prononcé cette parole énigmatique: "Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais l'épée", sachant qu'il ajoutait dans la tourmente de Sa Passion, après avoir enjoint Ses disciples que quiconque n'avait pas d'épée devait aller s'en acheter une. Puis le calme étant revenu: "Rengainez vos épées", dit le Christ tiré d'angoisse et désormais plein d'assurance. (Il guérit l'oreille du serviteur du grand prêtre.) Car quiconque combattrapar l'épée périra par l'épée." L'épée qu'Il est venu aporter est une épée métaphorique, c'est l'épée de sa Parole, "tranchante jusqu'aux jointures de l'âme et de l'esprit."

Je suis résiduellement islamophobe, mais absolument pas anti-musulman. Je suis favorable au dialogue avec les musulmans, y compris à"coexister", "vivre ensemble" et "être ensemble pour prier". Mais pas de dialogue sans vérité. Et au nom de la vérité, un chrétien doit notifier aux musulmans que l'islam est intrinsèquement guerrier, contrairement au christianisme, dont la guerre est un dévoiement.

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