Ma réponse à cette question de
Balbula intitulée « Miracle et santé mentale » et disponible ici :
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=827770
1. La question de balbula est profonde et mérite qu'on y apporte des
réponses circonstanciées et nuancées.
a) Je discutais cet après-midi avec un
animateur pastoral qui éprouve des difficultés à travailler avec des animateurs
pastoraux appartenant au chemin néo-catéchuménal.
Voici en quelques mots la teneur
de cette discussion, dans la mesure où elle a rapport au sujet qui nous occupe.
Lui: "Ce qui me gêne avec le
chemin néo-cath, c'est qu'il détourne des gens de la mission du plein Evangile
pour faire la même chosequ’eux."
Moi: "Mais je suis admiratif
de ce que fait la mission du plein Evangile. L'Église doit croire au
miracle."
Lui: "Sans doute. Moi-même,
à titre professionnel, j'ai observé une femme guérie d'un cancer généralisé à
qui cette Eglise avait imposé les mains, et je ne suis pas suspect de les
approuver. Mais je n’ai pu que constater cette guérison. Ce qui me dérange,
c'est qu'aussi bien le néo-cath que le plein Évangile leur font payer
l'addition, non pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais en se les
inféodant. Ils doivent répandre la Parole avec eux, être brandis comme des
trophées de ce que le Seigneur a fait pour eux."
Moi: "Ces groupes demandent
seulement à leurs miraculés d'être conséquents, et d'être reconnaissants pour
le miracle dont ils ont bénéficié. Ils leur demandent de ne pas être comme les
neuf lépreux qui ont profité de leur santé retrouvée pour reprendre leur
vie."
Lui: "Seulement c'est à
chacun d'être conséquent pour soi-même. Nulle communauté spirituelle ne doit faire
à son adepte un chantage à la conséquence."
b) Pour l'instant, Balbula, j'ai tourné
autour de votre question.
Elle démontre que la guérison
spectaculaire met en jeu la force spirituelle d'agir sur son propre corps ou de
somatiser, chez celui qui reçoit la Grâce d'un miracle. D'où les objections que
certains font aux pentecôtistes, aux charismatiques et à ceux qui, plus généralement,
disent que les charismes par lesquels le Seigneur nous montre Sa Puissance ne
sont pas éteints: ils agissent sur des personnes fragiles, susceptibles
d'autosuggestion ou d'effet placebo. Un autiste ou un trisomique sont
inaccessibles à l’effet placebo, donc aucun miracle ne leur arrive jamais.
Différent es tle cas de la
schizophrénie:
-La schizophrénie est très
souvent réactionnelle. Or ceux qui la soignent condamnent leurs malades à
l'être à vie, au lieu de reconnaître qu'ils ont des phases de schizophrénie et souvent
des phases de rémission. Certains pourraient même arrêter de prendre leur
traitement comme ils le souhaitent, dès lors qu'ils ne traversent pas une phase
aiguë de schizophrénie, la rémission pouvant durer des années quelquefois, et
la maladie n'étant réveillée que par un nouveau traumatisme.
-Il en va de même de la
schizophrénie qui résulte de la prise de drogue. Les toxicomanes qui ont la
grâce de "décrocher" vivent constamment au bord d'un gouffre
métaphysique et, après le saut dans l'inconnu qu'a été la désintoxication,
vivent au-dessus du vide. Le miracle consiste, nous dit-on, à ce que la liberté
retrouvée en dieu vienne combler le vide spirituel.
Je ne sais pas pour les
psychopathes ou les pervers narcissiques, ces derniers entrant dans une catégorie
pathologique récemment mis au jour et sur laquelle on fait peser une opprobre sociale,
proportionnelle à la souffrance qu'ils infligent. Je suppose que dieu leur
oppose des critères de conversion qui ne sont pas les mêmes que les critères visibles
de guérison normalement requis pour en attester.
2. Plus généralement, votre question demande
d'évaluer à nouveaux frais le sens de la conversion et celui de la guérison.
a) Pour la conversion, l'évaluation me
paraît très simple: l'homme ne peut pas la mesurer, et les critères n'en
appartiennent qu'à dieu.
Il convient de se mettre d'accord
sur ce point: la conversion est un changement de vie ou un changement de cœur,
elle 'nest pas un changement de caractère. Personnellement, je crois avoir vu
(très peu ) [de] gens se convertir, je n'en ai jamais vu changer.
b) Souvent, je me suis demandé pourquoi
on accordait une telle importance à la guérison, aussi bien dans l'Evangile que
dans l'Eglise. Il m'arrivait même d'ironiser: "C'est comme si l'on
prétendait mourir guéri."
Eh bien je ne croyais pas si bien
dire. Je m'en rendis compte en lisant cet échange Facebook sur la page de
l'abbé de Tanoüarn. L'abbé y répondait à quelqu'un qui soulevait sensiblement
la même objection que moi: "La vie, c'est de toute façon un calvaire, et
c'est la résurrection si je veux."
Autrement dit, il ne m'appartient
pas tant de vouloir guérir, que la guérison n'est un signe de la résurrection.
Nous ne mourrons pas guéris, la
plupart d'entre nous mourront à l'agonie, mais la Résurrection sera notre
guérison définitive.
Et comme il s'agit, dès ici-bas, de
vivre en ressuscité, il faut rechercher la guérison comme un indice de résurrection.
3. Enfin, cette remarque pour dame Glycéra:
les anges ne sont pas pervers, ce sont des agents de perversion. S'ils étaient
pervers, ils n'auraient pas le choix, car on ne choisit pas d'être pervers. La
perversion, dans ce qu'elle a de plus détraqué dans l'obstination, est une
maladie de l'âme. Mais les anges ne souffrent d'aucune maladie nie d'aucune
altérration du choix. Donc les anges déchus rendent pervers, ils ne sont pas
pervers.
Ma réponse à cette question de
Balbula intitulée « Miracle et santé mentale » et disponible ici :
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=827770
1. La question de balbula est profonde et mérite qu'on y apporte des
réponses circonstanciées et nuancées.
a) Je discutais cet après-midi avec un
animateur pastoral qui éprouve des difficultés à travailler avec des animateurs
pastoraux appartenant au chemin néo-catéchuménal.
Voici en quelques mots la teneur
de cette discussion, dans la mesure où elle a rapport au sujet qui nous occupe.
Lui: "Ce qui me gêne avec le
chemin néo-cath, c'est qu'il détourne des gens de la mission du plein Evangile
pour faire la même chosequ’eux."
Moi: "Mais je suis admiratif
de ce que fait la mission du plein Evangile. L'Église doit croire au
miracle."
Lui: "Sans doute. Moi-même,
à titre professionnel, j'ai observé une femme guérie d'un cancer généralisé à
qui cette Eglise avait imposé les mains, et je ne suis pas suspect de les
approuver. Mais je n’ai pu que constater cette guérison. Ce qui me dérange,
c'est qu'aussi bien le néo-cath que le plein Évangile leur font payer
l'addition, non pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais en se les
inféodant. Ils doivent répandre la Parole avec eux, être brandis comme des
trophées de ce que le Seigneur a fait pour eux."
Moi: "Ces groupes demandent
seulement à leurs miraculés d'être conséquents, et d'être reconnaissants pour
le miracle dont ils ont bénéficié. Ils leur demandent de ne pas être comme les
neuf lépreux qui ont profité de leur santé retrouvée pour reprendre leur
vie."
Lui: "Seulement c'est à
chacun d'être conséquent pour soi-même. Nulle communauté spirituelle ne doit faire
à son adepte un chantage à la conséquence."
b) Pour l'instant, Balbula, j'ai tourné
autour de votre question.
Elle démontre que la guérison
spectaculaire met en jeu la force spirituelle d'agir sur son propre corps ou de
somatiser, chez celui qui reçoit la Grâce d'un miracle. D'où les objections que
certains font aux pentecôtistes, aux charismatiques et à ceux qui, plus généralement,
disent que les charismes par lesquels le Seigneur nous montre Sa Puissance ne
sont pas éteints: ils agissent sur des personnes fragiles, susceptibles
d'autosuggestion ou d'effet placebo. Un autiste ou un trisomique sont
inaccessibles à l’effet placebo, donc aucun miracle ne leur arrive jamais.
Différent es tle cas de la
schizophrénie:
-La schizophrénie est très
souvent réactionnelle. Or ceux qui la soignent condamnent leurs malades à
l'être à vie, au lieu de reconnaître qu'ils ont des phases de schizophrénie et souvent
des phases de rémission. Certains pourraient même arrêter de prendre leur
traitement comme ils le souhaitent, dès lors qu'ils ne traversent pas une phase
aiguë de schizophrénie, la rémission pouvant durer des années quelquefois, et
la maladie n'étant réveillée que par un nouveau traumatisme.
-Il en va de même de la
schizophrénie qui résulte de la prise de drogue. Les toxicomanes qui ont la
grâce de "décrocher" vivent constamment au bord d'un gouffre
métaphysique et, après le saut dans l'inconnu qu'a été la désintoxication,
vivent au-dessus du vide. Le miracle consiste, nous dit-on, à ce que la liberté
retrouvée en dieu vienne combler le vide spirituel.
Je ne sais pas pour les
psychopathes ou les pervers narcissiques, ces derniers entrant dans une catégorie
pathologique récemment mis au jour et sur laquelle on fait peser une opprobre sociale,
proportionnelle à la souffrance qu'ils infligent. Je suppose que dieu leur
oppose des critères de conversion qui ne sont pas les mêmes que les critères visibles
de guérison normalement requis pour en attester.
2. Plus généralement, votre question demande
d'évaluer à nouveaux frais le sens de la conversion et celui de la guérison.
a) Pour la conversion, l'évaluation me
paraît très simple: l'homme ne peut pas la mesurer, et les critères n'en
appartiennent qu'à dieu.
Il convient de se mettre d'accord
sur ce point: la conversion est un changement de vie ou un changement de cœur,
elle 'nest pas un changement de caractère. Personnellement, je crois avoir vu
(très peu ) [de] gens se convertir, je n'en ai jamais vu changer.
b) Souvent, je me suis demandé pourquoi
on accordait une telle importance à la guérison, aussi bien dans l'Evangile que
dans l'Eglise. Il m'arrivait même d'ironiser: "C'est comme si l'on
prétendait mourir guéri."
Eh bien je ne croyais pas si bien
dire. Je m'en rendis compte en lisant cet échange Facebook sur la page de
l'abbé de Tanoüarn. L'abbé y répondait à quelqu'un qui soulevait sensiblement
la même objection que moi: "La vie, c'est de toute façon un calvaire, et
c'est la résurrection si je veux."
Autrement dit, il ne m'appartient
pas tant de vouloir guérir, que la guérison n'est un signe de la résurrection.
Nous ne mourrons pas guéris, la
plupart d'entre nous mourront à l'agonie, mais la Résurrection sera notre
guérison définitive.
Et comme il s'agit, dès ici-bas, de
vivre en ressuscité, il faut rechercher la guérison comme un indice de résurrection.
3. Enfin, cette remarque pour dame Glycéra:
les anges ne sont pas pervers, ce sont des agents de perversion. S'ils étaient
pervers, ils n'auraient pas le choix, car on ne choisit pas d'être pervers. La
perversion, dans ce qu'elle a de plus détraqué dans l'obstination, est une
maladie de l'âme. Mais les anges ne souffrent d'aucune maladie nie d'aucune
altérration du choix. Donc les anges déchus rendent pervers, ils ne sont pas
pervers.
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