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jeudi 6 octobre 2016

Dans l'intimité d'#Ivan Jablonka

Ce soir, à dîner, j’ai écouté #France culture et d’abord #Ivan Jablonka. Il y a quelques années, #Ivan Jablonka avait sorti un bouquin avec mon frère. C’était un livre assorti d’un CD. Mon frère avait écrit une sorte de bande son illustrant let exte de #Jablonka. Je crois qu’il y parlait de sa sœur morte accidentellement, mais je n’ai pas lu ce livre, qui avait pourtant l’air intéressant. Mon frère est mondain et ne m’a jamais présenté aucune de ses relations. IL écrit de la musique pour #EmmanuellePIreyre, qui a obtenu le prix Médicis. Je comprends qu’il ne me l’ait jamais présentée, mais il ne lui a pas non plus soumis mon apologie d’une intériorité. Je sais que je n’aurais pas agi de même si j’avais été DANS SA situation. Je vis en transparence. Je fais profiter de mon carnet d’adresse qui je connais. Mon frère m’a reproché, non sans raisons, d’avoir écrit une lettre de critique de 25 pages sur l’émission #zone de libr échange à ses comparses #Xavier de la Porte et #Joseph Confavreux. Il considérait que je lui AVAIS NUI professionnellement. C’était bien possible. Ils ne m’ont jamais répondu. Ils n’ont pas été reconduits la saison suivante. Ils auraient dû tenir compte de mesRECOMMANDATIONS. Mon frère me reproche d’être désoeuvré. Je reproche aux tenants de l’art contemporain de se complaire dans l’idée qu’ils font un « travail ». Même quand je repose, mon œuvre mûrit en moi. #Joseph confavreux a dit que l’une des persones les plus intenses qu’il ait interviewées était #Samuel Peterschmitt, qui dirige la plus grande megachurch de France qui est née et vit à Mulhouse. J’ai toutes les peines du monde à convaincre mon curé, #Hervé Paradis-Murat, que l’œcuménisme de demain se nouera (le nœud est le Nous) dans le dialogue entre catholiques et évangélistes. Je compte organiser, après notre mariage, un raought entre dignitaires de l’Eglise catholique et évangélistes ? law and high church. L’abbé #Guillaume de TanoÜarn, qui devrait prêcher à notre mariage, s’est dit enchanté de cette initiative, tout traditionaliste qu’il est. Hervé fait tout pour ne pas être de ce raought. Son église se situe en face de l’auberge des franciscains, la cantine de ces pasteurs évangélistes. Hervé reçoit à Mulhouse la France qui pense, à travers le #CPH (#Centre porte haute) qu’il anime et qui a hérité de la tradition des jésuites. Il ne se rend pas compte que la nouvelle inculturation a llieu du côté des évangélistes. Il ne sait pas qu’ils font preuve de créativité exégétique, théologique et prédicative, car il ne consulte pas leur site. Quand je sors de Sainte-Marie à l’issue de mes répétitions d’orguevespérales et solitaires, je suis en face de cette cantine, et je suis désolé. Hervé manque un rendez-vous majeur. Tous les soirs, quand j’habitais le 18ème, Fadia, ma pizzaÏolo copte qui n’est plus en très bonne santé, m’asseyait à côté des tables qu’elle jugeait les plus intéressantes pour que je lui résume leur conversation avant la fermeture et après la grappa. Je me rappelle y avoir appris en 2001 que #Delanoë croyait perdre, mais ne voulait surtout pas que #Jack Lang puisse se présenter à la mairie de Paris. Il y avait aussi des chercheuses (une certaine Myriam) spécialistes des Sumériens et de la Mésopotamie. Je ne l’ai jamais entendue prononcer le nom de #danièle Prévost (qui n’était pas le sociétaire de l’académie des neuf), chez qui je prenais des cours d’histoire des religions. Je me souviens aussi d’un monologue enflammé du compétiteur de #dominique Païni à l’époque où la succession à la tête de la cinémathèque française battait son plein. C’était un certain François ou Jean-françois, mais son nom m’échappe. (Ca me revient, c’était #Jean-François Roger. Quand tout ce beau monde avaitbien déblatéré, j’exposais leurs dits à Fadia, qui se cultivait ainsi et moide lui repasser la leçon. Mon frère a eu raison de ne pas miser sur moi comme intellectuel. J’avais un horrible copain (AVEUGLE ET nazi) qui prétendait qu’un intellectuel était celui qui avait défendu une thèse, SOUTENU un canard, bien plus qu’un sucre dans le marc. Il me prédisait une destinée d’intellectuel. Je l’ai déçu bien que je ne l’aie pas revu depuis longtemps, et me demande s’il vit encore. En même temps, comme il aurait égorgé un homosexuel sans l’avoir Regretté, m’avait-il avoué sous le sceau de la prescription (l’affaire datait du début des années 60), est-ce que sa mort serait une grande perte ? Oui, toute âme qui passe par la mort est une perte irréparable. Du point de vue mondain, j’avais aussi mes classes à faire. A l’émission « Zone de libre échange » à laquelle j’étais venu assister en l’absence de mon frère que je n’avais pas prévue, #Louise Touret me raccompagne dans le métro. La conversation va bon train. Elle aime bien mon frère, moins ceux qui travaillent avec elle. Ce sont des normaliens, elle non. Je lui parle de #Nicolas demorand et lui dis que je regrette qu’il soit passé par ambition d’une émission qu’il dirigeait le matin sur « France culture » à un programme où il est beaucoup plus exposé sur « France inter », mais où il n’est plus qu’un passe-plats. Elle me dit que c’est son mari. Je lui réponds : « Ciel ! » et je suis rouge de honte. Gérard me voyait en intellectuelparce que FUTUR « docteur », comme on appellait tout le monde DANS SON Allemagne. Je n’aurais jamais eu la patience de me pencher sur les variantes et les virgules des grands morts. Mais du temps où je puisais ma définition de l’intellectuel chez Gérard, j’ignorais que l’intellectuel français était né avec l’affaire #Dreyfus. Je ne suis pas convaincu de l’innocence de Dreyfus, pas davantage de sa culpabilité. Quatre choses me gênent dans cette affaire : - QU’elle ait fait autant de morts, qui aient semblé des dommages colatéraux par rapport à l’innocence, puis à la réhabilitation du capitaine ; - Qu’elle ait fait d’un fait divers une affaire d’Etat ; - qu’elle ait donné naissance à l’Etat d’Israël, sur la base laïque d’un ressentiment ethnico-religieux ; - Enfin, je ne suis pas convaincu de l’innocence de dreyfus. Je ne suis pas davantage convaincu de sa culpabilité. Que je sache, Esterhazy a été presque confondu, mais pas entièrement convaincu. Il ne m’aurait pas paru scandaleux que quelqu’un comme le capitaine, qui avait trois identités ou appartenances (Juif, Alsacien et Français) hésite entre les trois. Mais ce qui me paraît beaucoup plus grave dans le refus du doute sur l’innocence de dreyfus, qui précède la condamnation explicite du révisionnisme historique, bien que celui qui doute de l’innocence de Dreyfus ne subisse qu’un blâme intellectuel ou moral, c’est que ce verdict républicain et essentiellement d’opinion sur l’affaire dreyfus, fait du juif la figure de l’homme innocent par principe. Or aucun homme ne peut être déclaré innocent sans examen ni condition. Si le juif est déclaré innocent par principe, cela n’est pas crédible et nourrit l’antisémite qui le déclare coupable en tout état de cause. Le dreyfusisme non critique a assis les bases de l’antisémitisme. Il a agi par perversion de la dette que nous avons envers les juifs pour nous avoir donné le Messie, et le monothéisme et pour imprégner de par le monde trois milliards d’êtres humains à travers le christianisme et l’islam, ces deux histoires juives qui ont réussi. Il a également perverti la naissance d’Israël en la baignant dans une laïcité qui ne pouvait être assortie à un etat sinon intrinsèquement, du moins essentiellement ou fondamentalement religieux. Ce qu’on appelle « la religion de la shoah » est une célébration permanente de l’innocence du juif persécuté, qui veut « réparer les vivants » comme s’il était le Messie. #Ivan Jablonka se place dans cette position quand il présente et fait la promotion de son livre : #LAETITIA OU LA FIN DES HOMMES. Je l’ai entendu ce soir interrogé par #Antoine Garapon. Ce qui frappait d’abord était la connivence des « chemises blanches ». L’écrivain ne cessait de s’adresser à l’ancien magistrat en l’invoquant au vocatif et en lui rappelant qu’il avait été juge des enfants. Celui-ci l’applaudissait d’être un historien de la réparation. #Jablonka voulait être dans une posture absolument lisse et humaine : il était par-delà le bien et le mal ; il n’était pas fasciné par le fait divers ; il assumait l’ambivalence ; il voulait faire l’éloge de Laetitia tout en exposant ses zones d’ombre ; il était absolument humain jusque dans sa masculinité. Il saluait en les confondant « la démocratie », « la République » et « l’Etat », qui avaient favorisé la résilience de Laetitia vivante et n’avaient pas ménagé les moyens du service public de l’enquête pour élucider son meurtre atroce et condamner son meurtrier sans en faire un monstre, un trésor d’équilibre Il fallait excepter de cette louange le président de la République de l’époque, #Nicolas Sarkozy, qui se posait en sauveur et qui, en profitant de l’émotion suscitée par ce fait divers pour attenter à l’indépendance de la justice, était comparable à « un délinquant volant une mobyllette ». L’auteur se félicitait aussi de vivre dans une époque où le meurtrier de Laetitia dont il faisait l’éloge ne pouvait plus être condamné à mort. Les « professionnels » avaient bien fait leur travail, et les magistrats avaient précisément qualifié le crime de l’assassin de son héroÏne, non pas en « féminicide », mais en « enlèvement suivi de mort ». #Ivan Jablonka n’hésita pas, pour faire plaisir à son interviewer, à dire que son travail ressemblait à celui du juge d’instruction. Ce faisant, l’historien n’était pas conscient de se poser en grand inquisiteur… Ivan Jablonka, Laetitia ou la fin des hommes. Paris, Seuil, 23 août 2016. Collection : La Librairie du XXIe siècle

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