En écrivant entre autres :
« Ce n'est pas un Patriot Act à la française ».
« avec ses avancées pour un état de droit qui ne serait
pas que le bouclier des criminels, » Et encore :
« mais je ne verrais pour ma part aucun inconvénient à ce qu'une philosophie générale de rigueur et d'utilité sociale inspire l'univers de la criminalité et de la délinquance ordinaires. Un criminel ne se distingue du terroriste que par le mobile. Les ravages que l'un et l'autre engendrent sont d'une nuisance équivalente.
En tout cas, il est clair qu'il ne peut pas y avoir, au sein du gouvernement, une sévérité admise à l'encontre du terrorisme d'un côté et une mansuétude dogmatique de l'autre au bénéfice des transgresseurs de toutes sortes ».
Son article est consultable à cette adresse: http://www.philippebilger.com/blog/2015/03/quand-ils-veulent-ils-peuvent-.html :
Monsieurle magistrat honoraire,
On peut vous pardonner de raisonner en ancien procureur
général en trouvant bon que le Présiden de la République et le premier minisre
jouent les Bush à la française. Le premier le fait depuis le début de son
quinquenna avec le même air ahuri que l'ancien Président des Etats-Unis. IL le
fait en s'étant engagé dans deux guerres, le Mali et le Centrafrique, puis en
ayan devancé l'appel en proposant ses
services en Sirie, services qu'il est si dépité de s'être vu refusés qu'il punit
les djihadistes d'aller chasser le Bachar à sa place.
Hollande est un Bush un peu caniche. Quant à son premier
ministre, il ne construit son audience et son autorité que sur la désignation
des ennemis de la République. Avec une trouvaille inédite faite par ce
communiquant sur les charbons ardents: c'est que celui qui devrait assurer la
sécurité du pays se vante d'être un angoissé et revendique une prime à la peur.
Ce sécuritaire qui a peur sait qu'il va perdre les prochaines élections et fai
de cette défaite annoncée un matelas pour ne pas être sanctionné et démis de
ses fonctions, alors même qu'il ne doit
d'avoir été nommé premier ministre qu'à
une précédente défaite électorale, à l'issue de laquelle il avait intrigué pour
paraître un rempart contre la spirale de l'échec.
Vous raisonnez en procureur, donc on n'est pas forcé de vous
croire quand vous prétendez que les dispositions sans précéden qui se préparent
ne seront pas un patriot act à la française. ON peut excuser lancien défenseur
de la société de ne pas sentir l'inanité de la guerre contre le terrorisme et
de l'étendre à la guerre contre la criminalité en faisan sauter, dans votre
enthousiasme, la distinction entre criminel et terroriste. La facilité avec
laquelle vous réussissez à votre insu ce qui n'est pas un tour de force
juridique démontre au passage que le terroriste n'est jamais qu'un criminel de
droit comun qui a des mobiles politiques. Ce n'es pas un guerrier, donc il est
inepte de lui faire la guerre. Si l'on vous suivait, ce ne serait plus la
Justice qui punirait le crime de droit commun et le crime de terrorisme, mais
on serait en état de guerre perpétuelle
en luttant contre des ennemis invisibles
et conceptuels au lieu de lutter contre des Etats rivaux.
Le plus cocace est que les mesures de surveillance
universelle et sans précédent que vous soutenez sont prises après qu'on a
révélé dans l'indifférence générale et l'apathie de nos gouvernemens que les
Etats-Unis ont espionné le monde entier, à commencer par leurs alliés au plus
haut niveau de leurs Etats. Ce qui aurait dû être traité en water gate à la
puissance mille (on en a fait plus pour les écoutes amateuristes de Nixon que
contre cet acte de guerre mondiale) s'est 'abord transformé en une réanimation de l'épouvantail de la
méchante Russie et du climat de guerre
froide qui ne demandait qu'à être réchauffé. Il semble à présent que, puisque
nos gouvernants sont impuissants à ne pas être espionnés, ils se vengent en
mettant leurs administrés aux écoutes avec votre bénédiction.
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