L’objet « portable » a connu une vogue qui pourrait
passer pour inexplicable. Il a transformé la conversation en rendant possible
le don d’ubiquité. On peut grâce à lui faire plusieurs choses à la fois et
continuer sa vie privée à côté de ses voisins. IL a tué la photo d’art en
formatant la photo et en faisantd’elle un objet calculable et prévisible. Il a
fait de tous ceux qui le possèdent des producteurs d’écrit et d’images. Il hâte à la fois l’oralisation et est
l’instrument par lequel l’écrit échappe à sa mort annoncée. On écrit presque
plus de mails qu’on ne téléphone pour se dire des choses importantes. Le
portable est un nouveau totem parce qu’il est un téléphone miniature, qui
symbolise la contraction de nos existences en ses figuries. En littérature, il contribue
à la réduction du livre au texte et du texte au message. En économie, il prouve
que le libéralisme est un délit d’initiés. L’entente, puis la mésentente des opérateurs
ont successivement conduit à une inflation et à une déflation sans équivalent
du prix de la téléphonie.
« Le nomade », « le mobile » « est
un enracinement comme un autre ». La
formule est équivoqlue et construite sur un oxymore inconséquent chez un
philosophe, mais excusable car inventé dans l’oralité et la précipitation de la
conversation. Ce philosophe de l’enracinement ne veut pas se fâcher tout à fait
avec son époque en inscrivant le nomade dans le champ desa passion identitaire.
Mais cette formule un peu maladroite dit une chose eintéressante : le
portable prouve que l’homme n’est plus enraciné dans la nature ni même dans la
culture, mais dans la technique, dans l’objet informel et dans l’information. L’homme
est devenu un être ondulatoire.
Alain Fiknkielkraut évoquait à l’instant le téléphone
portable en disant de cet objet que « les jeunes se sentent de plus en
plus mobiles, de plus en plus nomades, c’est un enracinement comme un
autre. »
L’objet « portable » a connu une vogue qui pourrait
passer pour inexplicable. Il a transformé la conversation en rendant possible
le don d’ubiquité. On peut grâce à lui faire plusieurs choses à la fois et
continuer sa vie privée à côté de ses voisins. IL a tué la photo d’art en
formatant la photo et en faisantd’elle un objet calculable et prévisible. Il a
fait de tous ceux qui le possèdent des producteurs d’écrit et d’images. Il hâte à la fois l’oralisation et est
l’instrument par lequel l’écrit échappe à sa mort annoncée. On écrit presque
plus de mails qu’on ne téléphone pour se dire des choses importantes. Le
portable est un nouveau totem parce qu’il est un téléphone miniature, qui
symbolise la contraction de nos existences en ses figuries. En littérature, il contribue
à la réduction du livre au texte et du texte au message. En économie, il prouve
que le libéralisme est un délit d’initiés. L’entente, puis la mésentente des opérateurs
ont successivement conduit à une inflation et à une déflation sans équivalent
du prix de la téléphonie.
« Le nomade », « le mobile » « est
un enracinement comme un autre ». La
formule est équivoqlue et construite sur un oxymore inconséquent chez un
philosophe, mais excusable car inventé dans l’oralité et la précipitation de la
conversation. Ce philosophe de l’enracinement ne veut pas se fâcher tout à fait
avec son époque en inscrivant le nomade dans le champ desa passion identitaire.
Mais cette formule un peu maladroite dit une chose eintéressante : le
portable prouve que l’homme n’est plus enraciné dans la nature ni même dans la
culture, mais dans la technique, dans l’objet informel et dans l’information. L’homme
est devenu un être ondulatoire.
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