"Bien sûr LFI a approuvé cet acte présidentiel en craignant qu'il ne soit pas mis en oeuvre en septembre à cause des fluctuations et revirements" d'Emmanuel Macron. (Philippe Bilger))
La réaction de Jean-Luc Mélenchon est pour une fois exactement la même que celle qui m'a animé lorsque j'ai appris cette relativement bonne nouvelle censée marquer un retour du courage politique dans la diplomatie française, mais un courage différé: "C'est en septembre", à l'automne des massacres de Gaza, car il ne faudrait pas fâcher les Allemands qui ont viré leur cuti concernant Israël pour se racheter de leur passé génocidaire, ni les Britanniques avec qui "le président" et "Emmanuel Macron" sont à tu et à toi, ou même Donald Trump qui, en route pour l'Écosse où il passe des vacances (mais où sont les conséquences désastreuses du Brexit et qu'en est-il de l'isolement britannique?), en répétant que "les paroles de Macron ne comptent pas", a réagi par une variante de son: "Emmanuel ne comprend jamais rien" prononcé lorsqu'il a faussé compagnie à ses partenaires du G7 pour ordonner une frappe en Iran dont il se vanta (la vantardise étant son langage habituel!) qu'elle avait à elle seule détruit toutes les infrastructures nucléaires du pays.
"C'est en septembre." En attendant, notre président disruptif, qui ne redoute rien tant que d'être marginalisé une fois ses ballons d'essai lancés, pourra discuter avec ses partenaires européens et convenir avec eux que ce que commet Israël à Gaza est un "massacre humanitaire", mais pas un "génocide", car "c'est à l'histoire de juger s'il y a eu génocide", disait-il ensubstance dans sa longue "interview pour rien" sur "TF1" en avril dernier, censée relancer le président démonétisé par la dissolution sur la scène intérieure, entretien au cours duquel son entourage promettait qu'il prodiguerait des annonces tonitruantes de référendums en cascade.
"L'histoire jugera." Des raisonnements comme ça ont été les mêmes qui conduisirent l'Europe daprès-guerre à s'excuser pour la Shoah: "On ne savait pas", raisonnements que l'on condamne pour cette période, qui est devenue la référence paralysante d'une Europe qui voudrait bien se rattraper, mais se trompe à nouveau de front et d'époque. Les anciennes puissances de l'Axe sont devenues les soutiens les plus farouches d'Israël, tandis que l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, qui les premières en Europe, ont reconnu l'État palestinien, ne constituent pas des références pour Emmanuel Macron, qui voulait reconnaître cet État "au moment opportun".
Or quand bien même le président serait assez constant pour tenir sa promesse en septembre en demeurant fidèle à son élan de courage différé, "Libération" a bien raison de se demander tout en se félicitant de l'annonce présidentielle: "Reconnaître un Etat palestinien, mais dans quel état?" Il est presque trop tard même si mieux vaut tard que jamais, ça permet d'apaiser sa conscience parce qu'on a eu un sursaut de conscience avant de la perdre. Il est trop tard, c'est ce que disent en substance les interlocuteurs "très fin(s) et savant(s)" de "CNews" Élie Corchia et Michel Fayad dont Philippe Bilger rapporte les propos: comment reconnaître un État "aux frontières imprécises" et que la destruction "préemptives" des structures étatiques, condamne à l'impuissance? Mais pour les experts de la galaxie Bolloré, ce ne sera jamais le moment et les conditions ne seront jamais réunies pour reconnaître la Palestine, ils sont de parti pris.
La communauté internationale avait soutenu jusqu'à l'absurde l'"autorité palestinienne", qui avait pour ainsi dire failli depuis le remplacement de Yasser Arafat par Mahmoud Abas, qu'Israël promouvait sous prétexte de démocratie, qui s'est depuis lors maintenue sans organiser d'élection après celle qui avait provoqué la victoire attendue du Hamas sans que les mêmes qui dénonçaient un déficit démocratique dans le gouvernement palestinien trouvent rien à redire au maintien durant vingt-cinq ans de leur marionnette au pouvoir, cela ne valant pas approbation du Hamas comme organisation de "résistance palestinienne" encore qu'Israël l'ayant tellement instrumentalisé qu'un peu plus, un peu moins aujourd'hui relève de la discussion sur le sexe des anges à la catégorie desquels ces guerriers n'appartiennent pas, car en tout guerrier, sommeille un criminel de guerre et le Hamas s'est relancé par un coup d'éclat qui a fait 3000 morts en Israël et commandé la riposte onze-septembriste prévisible de l'État hébreu, qui a sacrifié plus de 40000 Palestiniens si mes informations sont à jour.
La communauté internationale a soutenu Mahmoud Abas comme la corde soutient le pendu et comme cette même grosse ficelle continue de soutenir Wolodymyr zelensky en Ukraine, lequel est en train de provoquer des émeutes pour sa duplicité en matière de lutte contre la corruption: ce sont Trump et Poutine qui se frottent les mains tandis que george-Ibrahim Abdallah vient d'atterrir à Beyrouth où ses partisans fêtent son retour comme celui du "dernier prisonnier politique d'Europe".
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