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samedi 5 juillet 2025

Sentiment océanique ou sentiment de fin du monde?

J’aurais beau faire tous les efforts du monde ou possibles - ou du monde possible -), je me sens aussi étranger que possible au sentiment de fin du monde.

J’ai toujours eu des amis qui y étaient sensibles, je les écoutais patiemment sans les comprendre. Je croyais y déceler un invariant psychiatrique individuel avant de me rendre compte que ce sentiment se répandait à échelle planétaire à travers la panique de la catastrophe écologique, qui faisait se substituer l’idée qu’il fallait sauver la planète à l’angoisse qu’il faut sauver nos âmes. Métonymie qui fait prendre la partie planétaire pour le tout existentiel.

Donc cette angoisse planétaire de la « fin du monde » écologique s’apparente à une psychose collective qui oublie de défricher l’invariant psychiatrique qui étend l’angoisse de la mort individuelle en puissance de mort collective.

Mais l’immaturité de cette psychose collective de fin du monde écologique explose du fait qu’elle ne veut pas voir que, s’il faut transférer à l’homme la puissance de se détruire, la menace nucléaire est beaucoup plus immédiate et beaucoup plus efficace que la lente destruction écologique.

Seulement la menace de destruction écologique est beaucoup plus structurelle et structurante et peut donc permettre à la neutralité de la mort de l’espèce de suppléer à l’angoisse de la mort individuelle.

La mort de l’espèce est trop grande pour que nous nous en sentions intimement responsables, de quelquh’ystérie que se pare lécoanxiété. La menace planétaire est macrocosmiquement plus dangereuse, mais elle est microscopiquement nulle à l’échelle de l’angoisse existentielle de la survie de l’âme qui est le tout métaphysique de l’être, si toutefois l’être a conservé assez de prise sur lui-même pour se saisir comme être.