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vendredi 18 octobre 2024

Le 11 septembre, la petite Thérèse et moi

Où il me revient en écoutant "France inter" évoquer cette date que, le 11 septembre 2001, quand est tombée la nouvelle de la chute des tours jumelles où mon frère Gilles qui s'est toujours retrouvé aux premières loges des attentats, aurait dû se rendre le lendemain, je me préparais à visiter les Buissonnets, la maison où a grandila petite Thérèse, sur qui j'ai donné, sous la conduite de Véronique Rousseau, mon ancienne condisciple à l'école Jeanne d'Arc, un spectacle aux Apprentis d'Auteuil, sainte qui me parlait à l'époque à cause de son apologie de l'enfance et de la voie d'enfance, puis qui ne m'a plus du tout parlé quand j'ai cru, sans y parvenir, nécessaire de devenir adulte, comme, crois-je en redoutant de commettre un contresens, Bernanos déplorait dans "les Cimetières sous la lune" que l'essentiel de la morale mièvre et ordinaire fût contenu dans les Fables de La Fontaine et que les poilus aient pris la petite Thérèse comme maraine de guerre.

Je me souviens de la joie mauvaise qui m'a saisi à l'idée que le pays phare de l'empire occidental qui s'était longtemps cru invincible se voyait ramené à la condition générale où tout être humain est soumis à la loterie des victoires et des défaites.

Je logeais à l'hôtel Terrasse où je lisais sur mon balcon "le Partage de midi" avant de retrouver sept ans plus tard mon premier amour adolescent et sensuel qui mettait en concurrence Julie Charles et Julie de Wolmar, très inclusive dans ses amoures et avec qui j'ai failli "refaire ma vie" avant de me rendre compte à tort ou à raison que je ne pouvais pas aimer quelqu'un que je n'estimais pas, mais l'estime serait peut-être venue après l'amour et l'estime et l'amour ne sont pas nécessairement liées.

Avoir visité les Buissonnets en éprouvant une joie mauvaise après la chute des tours jumelles fait de moi une drôle de personne qui semble s'être donné un malin plaisir de vivre comme un poète maudit en ayant peur de la malédiction. 

J'écris cela, dans le regret de ne pouvoir assister au concert "les Anges de Thérèse" qui se donne à l'église Ste-Marie, juste à côté de chez moi, mais j'ai vécu aujourd'hui une de mes journées invisibles, comme si la malédiction continuait.

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