Rien de ce qui est français ne devrait être étranger au président de la République. Mais commençons par dénoncer le cynisme qu'il y eut de sa part, au lendemain de l'attentat de la préfecture de police de Paris, alors que le terroriste était passé sous tous les voyants rouges qui auraient légitimé une inquiétude à son sujet, à prôner une "société de vigilance" et à demander aux citoyens ce que l'État et ses services de renseignement venaient de se révéler incapables de faire. Mais on s'est habitué à ce président dont le discours est l'envers de l'action et dont les mauvaises actions se font sans discours, bref à ce président qui parle pour ne rien dire, pour nous noyer sous ses tartines de paroles, pour faire le contraire de parler, pour ne pas agir, pour gouverner dans la perpétuelle injonction paradoxale, aussi bien entre deux propos qu'entre le dire et le faire, entre le non dit et le non fait, entre le dit et le non fait.
Évidemment, chaque fois que survient un événement traumatique dans le pays, s'agitent ceux que Soral appelle à raison les "nationaux-sionistes", se déchaîne la bande de "Causeur" avec sa "reine Élisabeth" tout entichée de son Finkie, son Zemmour qui s'aveugle dans sa haine au point de se discréditer de l'avis général, son Georges Bensoussan flanqué de sa Barbara Lefèvre qui ne représente qu'elle-même, tous ces gens sans profondeur politique, qui ne parlent de "territoires perdus de la République" qu'en cas de climat ou d'agression antisémite, et qui entretiennent non pas l'islamophobie dont en effet, on devrait pouvoir discuter, car c'est la peur d'une religion, mais la musulmanophobie, cette haine des hommes, contre laquelle essaya de nous prévenir Lionel Jospin en dégainant le premier et en temps opportun, au lendemain du 11 septembre, le fameux "pas d'amalgame", pour ne pas nous exciter les uns contre les autres, et les Français autochtones contre les musulmans à cause de l'attaque islamique du 11 septembre, qui renversa les deux temples du Capital d'un pays qui se croyait invincible.
Qu'Est-ce en effet que l'islamophobie? C'est la peur de la religion islamique, à cause de la violence inscrite dans la geste du prophète de l'islam, et qui se retrouve dans toute l'aire islamique, l'aire la plus conflictuelle au monde.
Mais l'islamophobie n'est pas la musulmanophobie, la peur d'une religion n'est pas la haine des hommes qui la pratiquent, haine qu'attise la bande de "Causeur". L'État impuissant, non content d'assurer l'impunité à la petite délinquance à la faveur de prisons surpeuplées, détourne l'attention de la population de la délinquance des cités qui pourrit son quotidien quand elle vit dans sa promiscuité, ces cités confiées, de guerre lasse, par la police(?) à la régulation des caïds et des imams, donc de cette petite délinquance agressive, sur ce signe vestimentaire inoffensif quoique régressif du point de vue féministe qu'est le voile islamique.
Or celui-ci est bien souvent le signe d'un abandon républicain et d'une "République à l'abandon". Je me souviens d'une remplaçante auxiliaire de vie, voilée des pieds à la tête, musulmane intégriste sous son voile intégral, mais qui fumait du shit, et qui pour rien au monde n'aurait dérogé à sa prière et aux ablutions rituelles par lesquelles elle devait s'y préparer, que j'essayais de convaincre que, si elle faisait passer ses prières avant le travail, elle ne trouverait jamais d'employeur. J'essayais de parler comme un père à cette enfant de la malchance, dont il était visible que ce qu'elle étaitdevenue était le fruit d'un abandon républicain face à sa précarité sociale, et particulièrement d'un abandon de l'école qui ne s'était jamais aperçue des conditions épouvantables de sa vie familiale, et qui lui enseignait la laïcité pour lui laver la tête, et remplir le vide de sa vie par cette coquille vide au contenu négatif, une vie à laquelle cette élève de l'"école de la République" ne trouvait de sens que par la religion.
Tant que la République ne reviendra pas vers tous ses citoyens qu'elle a délaissés, y compris pour les sanctionner si nécessaire, et surtout pour leur parler vrai, elle ne tiendra qu'un discours creux et cynique, destiné à antagoniser la nation, et tout ce qu'elle ne fera pas pour remédier aux maux dont elle chérit les causes ne pourra être pris au sérieux par les gens sérieux. Il faut beaucoup prendre sur soi pour réunir une société multiculturelle. Mais cette République qui flatte le multiculturalisme s'en sert afin de diviser pour régner. Elle devrait se l'interdire dautant plus qu'elle se déclare indivisible.