Lorsque, dans la lettre à Denys, évêque d'alexandrie, son interlocuteur des débuts de l'ère chrétienne veut défendre la génération du fils de Dieu par opposition à la Création de l'homme, il commence par évoquer "une génération adaptée et appropriée" pour expliquer le:
"Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père".
Ce terme "engendré" est ambiguë, du moins a toujours échappé à ma compréhension, car il tend à faire du christ, certes l'Unique Manifestation du seul souverain Principe, mais une Manifestation quand même de l''Un; ou si l'on aime mieux, un éon unique, mais quand même un éon.
Est-ce que l'esprit-saint, à l'oeuvre sur les eaux pendant qu'a lieu la création du monde et tour à tour "vivificantem" et principe d'animation insufflé de la bouche de dieu Lui-même à l'homme, permet de ne pas dissocier le principe de sa manifestation et de l'oeuvre qu'ils font ensemble au travers de la création des cieux et de la terre?
Certes oui. Mais demeure l'ambiguïté attachée à ce terme de "génération", ambiguïté accrue par l'usage de notre langue, qui, soit donne à la génération un sens temporel (nullement en cause ici), soit parle de génération spontanée, ce qu'on voudrait bien croire, s'agissant d'une sorte de Nécessité du fils en regard de la contingence de la création, l'homme compris, seul être créé pour lui-même, nous est-il affirmé.
Si l'on voulait traduire quelque chose de cette notion ineffable en utilisant la polysémie du terme de "génération" dans notre langue, peut-être pourrait-on dire que le fils, Nécessaire à dieu, est de génération à la fois simultanée et spontanée; tandis que le monde et, dans ce monde, l'homme, contingents, sont de création volontaire de dieu, voulue par le Père, ordonnée par le fils et tour à tour vivifiée ou animée par l'esprit.
Mais à supposer que cette formulation convienne un tant soit peu, comment comprendre la distinction entre génération et création, hors d'un contexte gnostique de manifestation-émanation ?
Préfère-t-on parler de Génération par amour? Cette manière de s'exprimer est tout aussi anthropomorphique que les deux précédentes.
Car enfin, c'est dans l'homme que la génération par amour est supposée réfléchir l'Image de dieu.
Mais l'amour, dont on voudrait qu'il conditionne la génération et que l'on associe par conséquent à celle-ci, n'en est qu'un complément humain purement accidentel, théoriquement indépendant du phénomène encore plus que la succession dans le temps de l'engendré à ce dont il procède.
D'autre part et surtout, si le propre de la Génération du Christ était l'amour, qu'en serait-il de la création? Le Christ seul aurait été engendré par amour; et nous, pour quel motif aurions-nous été créés?
On me répondra peut-être que Seul, le Christ a donné l'amour en retour ; nous, non. Cela fait certes une différence, mais l'amour se donne et ne se rend pas. Alors? Je crois qu'il nous faut encore avancer dans la méditation de ce Mystère,
lundi 8 août 2011
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Peb nous répond ainsi sur "le Forum catholique":
RépondreSupprimer"Nous sommes là dans la théorie de la périchorèse qui est l'étude des relations des hypostases dans la procession trinitaire.
L'Amour est un et il est échange. Il est unité et il est relation. Or une relation est défnie par deux termes: Père et Fils, dieu et Verbe. Cette relation est l'Amour lui-même. Elle est l'Esprit qui unit Père et Fils, Dieu et le Verbe de Dieu. La tradition picturale Lui donne la forme d'une mandorle ou amande d'or, figure éminemment maternelle si on y pense (inutile de vous faire un dessin).
Voilà le sens du genitum non factum.
De cela, la trinité a pu faire jaillir un monde du fait de sa puissance créatrice. Mais à la différence du Fils, la Création n'est pas en Dieu. L'acte créateur est un retrait de la divinité sur le cosmos, un peu comme le reflux révèlent des rochers et des coquillage à marrée basse. L'acte créateur est brisure de symétrie: ainsi la lumière est séparé des ténèbres, la droite de la gauche, le haut du bas, l'avant et l'après, l'espace et le temps.
C'est cette merveille qui fait dire que Dieu n'est pas seul en lui-même mais trine car il est le pivot de cette brisure. L'Etre pur est Action pure et l'Etre est uni à l'Action et l'action à l'Etre. Il ne peut y avoir de chose si la chose n'est pas et n'agit pas. Si rien n'agit dans la chose, elle est inaccessible et c'est comme si elle n'était pas. Et vice-versa.
Le grand mystère est que cette Trinité bienheureuse ait voulu y mettre quelqu'un, un sujet à aimer au milieu de toute cette profusion d'objets. C'est la seule partie réflexive et non spontanée du premier chapître de la Genèse. Dieu se parle à lui-même. De la même façon, la créature parlera a elle-même et sera et homme et femme sujet l'un de l'autre par la création (tu mangeras ton pain) et par la procréation (tu enfanteras).
Ainsi, l'homme est à la fois créé dans sa matérialité mais aussi engendré dans son animation primordiale. Sujet de la divinité, il est institué maître des objets qu'il ne cesse de nommer pour ce qui relève du monde sensible ou d'en créer à sa guise. (Ecrivain, il peut même subcréer des univers entiers dans son imagination.) C'est la seule créature qui ne soit pas un objet. L'homme est factus et genitus. C'est sa grâce originelle. C'est par là qu'il est aussi factor et genitor à l'image et ressemblance du Dieu Père, Fils et Esprit.
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