https://www.google.fr/search?q=Claire+Meynial&sca_esv=2082a285961d999d&source=hp&ei=jCgzZ6uFKriKkdUPkYi8oQY&iflsig=AL9hbdgAAAAAZzM2nLapLW3uMKbyWWFXZKDBLn7uD1fq&ved=0ahUKEwir-_LrxdaJAxU4RaQEHREEL2QQ4dUDCBw&oq=Claire+Meynial&gs_lp=Egdnd3Mtd2l6Ig5DbGFpcmUgTWV5bmlhbDIIEC4YgAQYsQMyBRAAGIAEMgUQABiABDIFEC4YgAQyCBAAGIAEGKIEMggQABiABBiiBDIIEAAYgAQYogQyCBAAGIAEGKIESLg5UABY3hBwAHgAkAEBmAGzBaAB4CaqAQkyLTIuMi4zLjS4AQzIAQD4AQGYAgqgAvoiwgIREC4YgAQYsQMY0QMYgwEYxwHCAhAQABiABBixAxiDARiKBRgKwgIREC4YgAQYsQMYgwEY1AIYigXCAgsQABiABBixAxiDAcICCBAAGIAEGLEDwgIOEC4YgAQYsQMYgwEYigXCAgsQLhiABBixAxiDAcICCxAuGIAEGMcBGK8BwgIREC4YgAQYsQMY0QMYxwEYigXCAg4QABiABBixAxiDARiKBcICBBAAGAPCAhEQLhiABBixAxiDARjHARivAcICBhAAGBYYHpgDAJIHCTItMi4xLjUuMqAHjZEB&sclient=gws-wiz
analyse la victoire de Trump vue par une journaliste française, #ClaireMeynial, plus près du parti démocrate que du parti républicain bien qu'elle travaille pour "le Point" si je puis dire, encore qu'il n'existe pas à proprement parler de journalistes de sensibilité républicaine à l'américaine dans la grande presse française. Claire Meynial est interviewée par #WilliamReymond qui, après s'être intéressé à pas mal de sujets sulfureux liés aux Etats-Unis, comme l'assassinat de John Kennedy, y a fait souche, y vit à Las Vegas, doit y jouer un peu au poker tout en restant un "junky de la politique" dévasté par la victoire de Trump qu'il n'avait pas vu venir, n'ayant pas eu, me semble-t-il, assez de distance avec "la campagne de Kamala Harris", contrairement à sa collègue, que ses affinités n'ont jamais empêché d'être objective. Leur conversation est très riche d'enseignements.
D'abord sur l'apparente inconstance des électeurs: tel électeur démocrate vote pour Kamala Harris tout en approuvant que son État expulse manu militari des immigrants clandestins. Telle autre estime que "l'avortement fait partie de ses valeurs", mais vote quand même pour Trump à cause de l'économie. Si l'on devait comparer cette inconséquence des électeurs américains à celle des électeurs français, on pourrait se demander comment des marcheurs de "la Manif pour tous" ont pu constituer la base électorale la plus solide d'Emmanuel Macron plébiscité par la bourgeoisie catholique bien qu'il inverse toutes leurs valeurs. Ou encore on peut se demander comment des électeurs de l'ancien Front national pouvaient à ce point se dire nostalgériques et cultiver la nostalgie de l'Algérie qu'ils n'auraient jamais dû quitter tout en professant le plus grand mépris pour les immigrés qui en provenaient, eux-mêmes faisant bien peu de cas de l'indépendance qu'ils avaient chèrement payée.
L'avortement peut-il être considéré comme une valeur? Claire Meynial avoue que c'était le thème dominant et quasiment unique de la campagne de Kamala Harris. Elle a donc élaboré un programme au moins offrant, car à supposer que l'avortement soit une valeur, idée qui me choque, c'est a minima une valeur par défaut. Kamala Harris ajoutait bien qu'elle voulait être la candidate des classes moyennes, mais en cela elle faisait du Joe Biden en 2020, c'est-à-dire qu'elle collait au train de Trump qui les avait comprises et ses chalengers ne pouvaient que l'imiter dans leur empathie affichée, qui se heurtait à l'incapacité de Kamala Harris de détailler précisément les plans qu'elle assurait avoir pour redresser l'économie américaine, excipant des "bidenomics" qui étaient censés avoir limité l'impact de l'inflation sur les Américains, ce que contredisaient les électeurs que Claire Meynial interrogeait, un peu comme on a vu, à l'arrivée de l'euro, qu'on nous affichait une inflation à 2 ou 3 %, quand l'"inflation ressentie" pour employer une métaphore appartenant à la température et au climat, était d'au moins 20 %. Ce qui était sûr était que les salaires n'avaient pas augmenté au niveau de l'inflation. Un peu comme ici, où le refus d'encadrer les loyers a fait que le logement est le premier poste budgétaire des ménages, largement au-dessus des 35 % qui doivent lui être consacrés pour qu'une banque accorde un crédit dans le cadre de l'accession à la propriété, et où les tarifs de l'énergie ont augmenté depuis que les USA ont fait un Pealharbour sur Nordstreame et ont obligé les Européens à acheter du gaz américain en se privant du gaz russe, tout en ne renouvelant pas leur parc nucléaire.
Le pouvoir personel est par essence charismatique. Si l'homme ou la femme de pouvoir ajoute la compétence à son charisme, c'est très bien. Sinon, c'est dangereux, mais c'est la loi du pouvoir personnel appliqué à la démocratie. Sous ce rapport, Kamala Harris n'a jamais "imprimé", car elle n'arrivait pas à sortir de son speech, y compris sur CNN face aux électeurs, accuse Claire Meynial, au contraire de Donald Trump, dont ses électeurs se moquent bien des détails de ses prises de parole, car ils viennent l'écouter et le voir comme les fans desRooling Stones allaient voir et écouter Mick Jagger. La comparaison est d'autant plus appropriée que, dans ses discours, Trump parle "un peu de tout et de rien", au gré de ce qui lui passe par la tête.
On a accusé les électeurs de Trump de quitter ses rallyesune heure avant la fin, dénonce encore la journaliste qui s'est immergée au coeur du Trumpland. Mais ils attendaient quinze ou seize heures avant le début du meeting et dès qu'ils avaient vu leur idole aparaître, ils avaient leur compte et étaient murs pour refaire la queue encore deux heures sur le parking.
William Reymond note que l'Altright a su s'emparer comme chez nous les acteurs de la "réinfosphère" des médias alternatifs, souvent au long de longs formats vidéos, des médias alternatifs qui font vraiment de la télé "l'ancêtre d'Internet", comme auraient dit les Guignoles. La complicité qu'ils instalent avec leuraudience ou leur public se fonde sur une communauté de valeurs. Et Reymond de noter que Trump ne s'est jamais posé en adversaire acharné de la communauté LGBTQ+, mais s'est mis à dire en fin de campagne, non plus que les immigrants mangeaient des chiens et des chats, mais que des parents confiaient à l'école un petit garçon qui s'appelait Jimmy le matin et quileur revenait le soir en s'appelant Janny, non pas qu'il ait subi une transition de genre en une journée, précise Claire Meynial, mais il est vrai que des professeurs peuvent leur avoir mis dans le crâne qu'"ils sont nés dans le mauvais corps, surtout aux petites filles. J'ai 48 ans, ajoute-t-elle. À mon époque, presque toutes les jeunes filles étaient anorexiques. Aujourd'hui, la plupart des jeunes filles voudraient devenir des jeunes hommes" et intériorisent le "défaut de pennis" par lequel se définitla femme selon Freud, "la femme qui n'existe pas" selon Lacan..."Qu'il y ait eu de tout temps un certain pourcentage de gens qui ne se sentent pas bien dans leur identité biologique et doivent en changer est un invariant anthropologique, mais pas à cette échel, alertent les médecins dans des études alarmées", ajout-t-elle. "Et rien ne dit que la transition de genre faite sans enquête ni thérapie préalable apporte du mieux-être au trop grand nombre d'adolescents qui la demandent, c'est plutôt le contraire qui paraît être vrai".
En un mot, ces démocrates de bonne foi ne donnent pas raison sur tout aux analyses de Trump et encore moins à soncomportement transgressif, mais malgré eux, ils en viennent à déplorer que le bon sens non dégénératif ait manqué aux démocrates pour emporter cette élection, de l'inflation à la théorie du genre qui était censée ne pas exister, nous assurait-on en France en 2013. La politique du moment semble vouloir mettre nos perceptions à l'envers et le faire à tout bersingue, et non avec la lenteur des "habitus" que l'on change avec parcimonie, expliquait en son temps Pierre Bourdieu, à supposer qu'il n'existe pas de nature humaine.