Chaque siècle aurait-il (depuis l’affaire
Callas….) son affaire Dreyfus ? Si on ne devait comparer que ce qui est
comparable, on ne comparerait jamais rien.
Le procès Merah
est un procès par procuration. On juge le frère, qui probablement partage la
même idéologie que son terroriste decadet, parce que celui-ci n’a pas été pris
vivant. De ce qu’oncroit savoir, le prévenu pourrait être coupable d’avoir
donné rendez-vous à la première victime de son puyné, pour une transaction piégée,
négociée sur Le bon coin à propos d’un scooter. Mohamed Merah avait-il informé
son grand frère qu’il méditait une embuscade tendue à un militaire afin de le
tuer ? Le doute doit toujours profiter à l’accusé. Or ici, il faut condamner
le prévenu, à n’importe quel prix.
Éric
Dupont-Moretti est loin de pratiquer la défense de rupture comme Jacques Vergès.
Il demande l’acquittement de son client parce que le dossier est vide. Il sort
sous les huées des parties civiles. Les juges condamnent à une moins forte
peine l’ami d’enfance de Mohamed Merah, Fettah Malki, qui lui a pourtant fourni
l’arme et le gilet pare-balles.
Le jury est
exclusivement composé de juges, soi-disant pour éviter les menaces qui
pourraient peser sur un jury populaire. Le Parquet n’est pas content du verdict,
et ordonne un nouveau procès. Comme c’est lui qui fait appel, il indique aux
juges qui seront désignés pour rendre justice quelle devra être l’inflexion de
leur intime conviction.
La France est le
pays de dreyfus et personne n’y trouve rien à redire. À commencer par les
intellectuels qui ont acquis leurs lettres de noblesse dans la défense du
capitaine. Aurais-je loupé un épisode ?
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