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vendredi 3 novembre 2017

Le procès Merah ou la nouvelle affaire Dreyfus


Chaque siècle aurait-il (depuis l’affaire Callas….) son affaire Dreyfus ? Si on ne devait comparer que ce qui est comparable, on ne comparerait jamais rien.

 

Le procès Merah est un procès par procuration. On juge le frère, qui probablement partage la même idéologie que son terroriste decadet, parce que celui-ci n’a pas été pris vivant. De ce qu’oncroit savoir, le prévenu pourrait être coupable d’avoir donné rendez-vous à la première victime de son puyné, pour une transaction piégée, négociée sur Le bon coin à propos d’un scooter. Mohamed Merah avait-il informé son grand frère qu’il méditait une embuscade tendue à un militaire afin de le tuer ? Le doute doit toujours profiter à l’accusé. Or ici, il faut condamner le prévenu, à n’importe quel prix.

 

Éric Dupont-Moretti est loin de pratiquer la défense de rupture comme Jacques Vergès. Il demande l’acquittement de son client parce que le dossier est vide. Il sort sous les huées des parties civiles. Les juges condamnent à une moins forte peine l’ami d’enfance de Mohamed Merah, Fettah Malki, qui lui a pourtant fourni l’arme et le gilet pare-balles.

 

Le jury est exclusivement composé de juges, soi-disant pour éviter les menaces qui pourraient peser sur un jury populaire. Le Parquet n’est pas content du verdict, et ordonne un nouveau procès. Comme c’est lui qui fait appel, il indique aux juges qui seront désignés pour rendre justice quelle devra être l’inflexion de leur intime conviction.

 

La France est le pays de dreyfus et personne n’y trouve rien à redire. À commencer par les intellectuels qui ont acquis leurs lettres de noblesse dans la défense du capitaine. Aurais-je loupé un épisode ?

 

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