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mercredi 17 juillet 2013

La vérité n'oblige pas

- La vérité n'étant pas qualifiante et quantitative, mais qualitative et appréciative, c'est une funeste erreur du soi-disant très libératoire second concile du vatican, que d'affirmer en maints articles et comme émanant du bon sens (m'a répondu le P. Jean-Louis souleti) que la vérité oblige (L'homme est libre, mais a le devoir d'embrasser la vérité quand il l'a trouvée). Or l'amour n'est pas obligé, et l'homme peut très bien ne pas embrasser une vérité qu'il n'aime pas. La prophétie biblique elle-même espère en un JOUR où "amour et vérité se rencontrent (et où) justice et paix s'embrassent". L'embrassement porte donc sur la rencontre de la justice et de la paix et, s'il devait y avoir une obligation, celle-ci devrait porter elle aussi sur le moment de cet embrassement, non sur celui de la rencontre de l'amour et de la vérité, que cet embrassement contribuera à rapprocher. Hors de cet embrassement, qui remettra la vie d'écaire avec l'homme et tous les frères dans une telle équité que l'instinct de guerre aura perdu sa raison d'être, on peut très légitimement ne pas aimer la vérité que l'on rencontre. Mais le concile Vatican II et le magistère post-conciliaire on perdu de vue la notion que la vérité est une rencontre amoureuse. Ils ont délié amour et vérité et constitué un couple dialectique et de subordination entre la vérité magistrale et la liberté souveraine, soumise afin de pouvoir absolutiser la vérité, comme si la vérité était dieu (alors que c'est dieu qui Est vérité). L'incohérence est ici majorée de ce que le catholicisme confesse un Dieu de relation, qui, à tout le moins, devrait rendre la vérité relative ; or c'est par peur du relativisme que les Pères du concile ont absolutisé la vérité. Plus exactement, c'est de peur qu'en laissant prospérer le relativisme, les hommes ne deviennent indifférents à dieu, ce qui est méconnaître par manque de confiance et de foi que l'homme est naturellement religieux. On aboutit par conséquent au même genre de paradoxe que celui qui fait que les tenants d'une religion de l'incarnation ont un problème avec la chair. Ici, ceux qui croient en un dieu de relation (certains diraient d'association), en un Dieu trinitaire qui relativise SonAbsolu pour Se faire Communion, ont un problème avec la relation, donc avec l'amour, et avec le relativisme.

2 commentaires:

  1. N'est-ce pas ce qu'on nomme la schizophrénie ? La relation et le relativisme sert à se mettre entre soi et Dieu pour voir ce qu'il s'y passe : la saine. Cette déformation, un point de vue d'angle mort cherche à introduire un objet d'occultation. Le mensonge. Le mensonge sert la cause de la subrogation et de la substitution. Ces deux notion servent au commerce. Encore le commerce.... et ça passe par les valeurs et le système de valeurs, les échelles, les classes, les castes, les catégories.... la possession.... de l'âme. Soit, le viol de conscience.

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  2. Deux heures après avoir rédigé cet aphorisme, je tombai sur l'extraordinaire inflexion qu'apporte l'encyclique "LUMEN FIDEI" à ces énoncés magistériels mésalliant liberté et vérité, "LUMEN fidei" que je n'hésite pas à tenir, si peu de temps après sa parution, pour un des plus grands textes magistériels de ces vingt-cinq dernières années, à la fois testament de Benoît XVI, émaillé d'heureuses annotations de françois, telles que je crois deviner que cette inflexion en est une. Voici cette citation, qui devrait me faire "abroger" l'aphorisme ici annoté, si je ne voulais précisément souligner l'importance majeure de cette toute récente encyclique, courronnement du tryptique pontifical sur les vertus théologales :

    "Une vérité commune nous fait peur, parce que nous l’iden tifions avec l’imposition intransigeante des totalitarismes. Mais si la vérité est la vérité de l’amour, si c’est la vérité qui s’entrouvre dans la rencontre personnelle avec l’Autre et avec les autres, elle reste alors libérée de la fermeture dans l’individu et peut faire partie du bien commun. Étant la vérité d’un amour, ce n’est pas une vérité qui s’impose avec violence, ce n’est pas une vérité qui écrase l’individu. Naissant de l’amour, elle peut arriver au coeur, au centre de chaque personne. Il résulte alors clairement que la foi n’est pas intransigeante, mais elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Le croyant n’est pas arrogant ; au contraire, la vérité le rend humble, sachant que ce n’est pas lui qui la possède, mais c’est elle qui l’embrasse et le possède. Loin de le raidir, la sécurité de la foi le met en route, et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous."

    Ce n'est donc plus le croyant ou l'homme de bonne volonté qui embrasse la vérité qu'il découvre, c'est cette vérité qui l'embrasse. Et voici, en outre, qui confirme et prolonge Michel Henri :

    "D’autre part, la lumière de la foi, dans la mesure où elle est unie à la vérité de l’amour, n’est pas étrangère au monde matériel, car l’amour se vit toujours corps et âme ; la lumière de la foi est une lumière incarnée, qui procède de la vie lumineuse de Jésus. Elle éclaire aussi la matière, se fie à son ordre, reconnaît qu’en elle s’ouvre un chemin d’harmonie et de compréhension toujours plus large..."

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