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lundi 14 juin 2010

LE QUADRILATERE DE LA PENSEE

Sommaire :

1. La figure de la pensée.

2. Les lieux de l'esprit.

3. La kénose théâtrale.

4. Le sac de bulles.





29 avril 2008


1. La figure de la pensée.


De même qu'il y aurait un quadrilatère de l'âme qui serait formé de ses quatre qualités fondamentales que seraient la "volonté", l'"intelligence", la "mémoire" et l'"imagination" ; de même que se réduiraient à quatre aussi (et à quatre seulement) les niveaux de lecture de la sainte Écriture (littéral, allégorique ou spirituel, analogique et anagogique), de même peut-on émettre l'hypothèse d'un quadrilatère de la pensée composée de Logique, Volonté, Sensation et Représentation, la diagonale AC, "Logique de la Sensation" et la diagonale BD, "volonté de Représentation" se réponddant tel que Dieu étant la pensée de la pensée, "Dieu Perçu", "Dieu Vécu", puisse être appréhendé comme "Logique de la Sensation" et que "Dieu Voulant être perçu" puisse Se Manifester sinon Se Définir comme "Volonté de Représentation". ([1])


Au centre du quadrilatère est l'intuition et bien sûr, on serait tenté de vouloir que l'Intuition soit davantage du côté de "la Logique de la Sensation" que de celui de la "Volonté de Représentation" divine, parce qu'on ne croit pas à la chimère du "libre arbitre" humain à laquelle, de toute façon, le concept de "représentation" battant froid la croyance spontanée dans le "bon sens perceptif", a mis du plomb dans l'aile. dans l'aile de la Volonté. La Volonté et la Représentation fonctionnent certes en relation de conditionnement corrélative d'une soumission d'acceptation ou d'une rébellion provocatrice une fois délibérées face au monde tel qu'il est. Mais, si peu que la Volonté soit libre en effet et bien qu'elle réponde, en fait, à une Impulsion, l'Impulsion en question est du même ordre que l'Intuition, au moins autant qu'elle est le centre présumé d'une étude phénoménologique du phénomène chosal qu'on appelle le Monde et dans l'appréhension duquel, si neutre qu'on se veuille, on n'est pas moins conditionné, parrainé par l'Intuition aplanie que par son redoublement impulsif, manière de suggérer en passant que l'Impulsion est le redoublement de l'Intuition, son double prophétique ou diabolique, selon la nature de l'ordre donné.


La question reste de savoir si l'Intuition occupe aussi le centre postulé de la mémoire de l'âme, qui n'est autre, la Mémoire, que l'Intention corrélative de l'âme. Que veut-elle révéler d'elle-même ? Autant, en effet, notre "moi" pris comme "être dans son entier", dans l'union de l'âme et du corps, n'a pas de volonté, autant, au rebours, notre âme a une intention. ([2])


L'Intuition est-elle au centre de la Mémoire et est-ce le souvenir qui se soulève ou est-ce l'Intuition qui soutient le Souvenir pour autant que le souvenir soutienne, au-delà de son survenir, ce qui se pose sur la Pensée ? ([3])


2. Les lieu de l'esprit.


Il y a loin d'émettre l'hypothèse d'un quadrilatère de la pensée comme je viens de le faire, à soutenir, comme je l'avais formulé il y a douze ans, que "La pensée est la rencontre électriquement combinée entre plusieurs infinitésimaux universels atomiquement contenus dans le cerveau."


Je me suis toutefois toujours véhémentement insurgé contre l'"inconscience de l'univers" et la délocalisation de l'esprit dont l'ordre serait séparé de celui du cerveau et de ses localisations cérébrales. Ces manières de voir me semblent émaner d'un spiritualisme de mauvaise foi. Je soutiens qu'on peut soutenir (et pas seulement pour le plaisir de soutenir des paradoxes) la localisation cérébrale des Idées sans obérer leur caractère céleste. Leur si véritable éthérisme ne les affranchit pas d'être soumises aux lois naturelles qui veulent, pour toutes choses, qu'il y ait lieu ; les célestielles idées ne voudraient se passer d'être localisées, non comme un simple état dans l'arrière-temps, mais dans l'impasse intensive ou dans l'espace extensif de la Pensée qui tourne à la manière des planètes au sommet des systèmes crâniens. Mais je crains de manquer à l'héliocentrisme et dirai donc, pour sauvegarder ma crédibilité, que la Pensée tourne sur elle-même comme la terre de la tête dont le corps est le tronc. quel est le "moteur" qui fait tourner la terre ? On connaît le principe qui fait tourner la tête : la Pensée ne tournerait pas rond si elle n'était alimentée par le sang parce que, comme il est écrit au livre du lévitique, "l'âme de la chair, c'est le sang". On connaît le moteur qui fait tourner la tête, on sait aussi que pour Aristote, Dieu est "le premier moteur du premier mouvement" et que, pour le christianisme, il ne fait aucun doute que Dieu ait Donné Son sang !


La "pensée", cette qui se croit "sans Dieu", bien autonomisée de la prière, serait-elle du "Sang de Dieu" ? Quelle que soit l'importance du sang, le sang ne fait pas l'âme, il se tient dans l'ordre charnel comme la pensée est inférieur à l'âme. Et la pensée n'est que le battement physiologique de l'âme, dans lequel sont contenues à titre allégorique "la mémoire" ou "l'imagination", qui faisaient partie des "quatre qualités de l'âme", la "Volonté" et l'"Intelligence", sous son aspect de "Logique", entrant dans le Quadrilatère de la Pensée. L'Intuition occupe le centre de la Pensée, mais celle-ci est en danger permanent d'un ordre fatalisant le destin que peut à tout moment lui donner le redoublement impulsif de l'Intuition. Cet Ordre impulsif et fatal n'est pas à proprement parler un contrOrdre puisque, comme l'Intuition, dont ce ressortissement à ce domaine des ordres est plus caché, l'Intuition étant un Ordonancement, une Ordination du monde dont l'Impulsion n'est que le double obsessionnel ou répulsif, L'IMPULSION EST DE L'ORDRE DE L'ORDRE comme le contrepouvoir est encore un pouvoir. Aussi, est-il sain que, sous l'Intuition et comme la retournant pour aplanir l'âme de tout renflement d'ordonnance, soit la prière qui renverse le domaine des Ordres, de manière que ce ne soit plus l'Intuition qui ordonne à la Pensée par la voix intérieure qui commande de commettre l'acte, mais la Prière qui ordonne à l'Intuition de se retourner, voire de se retirer pour que soit l'âme aplanie, pacifiée de sérénité, séparée du plan de la pensée, pour que la Pensée et l'Intuition qui est au centre soient au plan intérieur de l'âme ; la Volonté devenant, dans cette configuration, comme le Redoublement Impulsif de la Mémoire et n'ayant plus à se chercher elle-même. L'âme peut dès lors entrer dans "la Logique" de sa propre "sensation". Pourra-t-elle jamais cependant se délivrer du "monde" de la "Représentation" ?


Voici une expérience tirée du temps où j'enregistrais pour m'écouter, bien plus que pour donner mes cassettes à quiconque - comment aurais-je pu être un téléévangéliste à huit ans, d'autant que, deux ans plus tard, j'allais perdre la Foi -, des "JE PARLE DE JESUS" éloquents comme des prêches de mauvaise chaire. Je parle un langage que je ne crois pas parlé pour ne rien dire, je répands le meilleur de moi-même sur des cassettes faites pour moi, que je réécoute des années plus tard, ayant parlé et parlé de Dieu, du Sujet Essentiel. Et là stupeur ! Je m'aperçois combien mon éloquence était apprêtée, paradait, combien je n'ai fait que théâtraliser ce que je voulais dire de plus Intérieur à moi-même. Cela est-il le fait de mon traitement singulier et du langage, qui est excessivement verbaliste, ou bien est-ce le fait de tout langage excédant mon cas particulier ? Au centre de ma mémoire, l'Intuition qui, depuis le premier "souffle du jour" qui m'a enseveli dans le premier sommeil de parenthèses que connût ma vie qui est peut-être elle-même une réalité onirique, est miroir de mon âme, mais mon langage n'est point miroir du Verbe-Dieu, pour autant qu'il y a bien coïncidence entre la Représentation du Dieu Communiqué et la pensée qu'a eu Dieu en se Faisant Percevoir. en tout cas, mon langage humain a si peu de vertus performatives qu'il ne parvient pas même à être l'expression non détournée de ma simple pensée.



6 mai 2008


3. La kénose théâtrale.


Cette "explosion du langage", qui est à "la Pensée" ce que le principe d'"explosion" est au "moteur" de nos automobiles, attendu que l'être humain est, par le suprême incontrôle où est laissée la Pensée, un mobile et une automobile qui, parce qu'ils ne savent où ils vont et pour quoi ils y vont, pèsent des tonnes entre les mains d'un conducteur qui n'a pas l'empire sur ce bolide, cette "explosion" du "principe explosif" du "moteur pensif" dans la "théâtralité du langage" pouvait-elle être évitée ?


Cette question me rappelle ce premier sujet de dissertation historique qui nous fut soumis en classe de seconde :


"La révolution pouvait-elle être évitée ?"


Chacun de nous de s'escrimer à peser le pour et le contre et de dire que, si Louis XVI avait écouté la voix des réformateurs comme Necker ou Turgot ou s'il avait été moins ferme quand les représentants du tiers avaient demandé de "voter par tête" en remplacement du traditionel "vote par Ordre", peut-être le tragique d'une Révolution qui a emporté l'Ancien régime et a exporté sa propre idéologie jusqu'à être le germe des totalitarismes en enflammant des guerres idéologiques et mondiales qui allaient être facilitées par la révolution des transports, peut-être tout ce tragique pouvait-il être conjuré. Nous autres, escholiers, qui n'étions pas des conjurés, nous nous escrimâmes donc (nous étions à la veille de la "Révolution de décembre 1986") jusqu'à ce que le professeur, M. Alain Monteagle, qui était un dialecticien fieffé à l'humour british dévastateur, nous déclarât que tous nos efforts avaient été vains puisque le sujet était absurde : la Révolution ayant eu lieu n'avait pu être évitée.



Et de même, pour le sujet qui nous occupe, il y a "une révolution permanente" qui a lieu dans nos crânes et qui fait que l'on entend le "bruit du sang" en pensant, ça saccage ; une "révolution claustrale" qui s'est produite parce que la Pensée, enfermée entre les barreaux de la cage où se fomentaient ses combinatzione, ne pouvait que vagabonder, tel un ours plus ou moins résigné qui aurait été capturé dans un jardin zoologique et qui, tout bien pesé, la contrainte de la cage une fois acceptée, y aurait trouvé l'avantage du gîte, du couvert et d'une longévité qui n'aurait pas eu son pareil dans la nature où les braconniers, sinon les bergers, se seraient défendus de ses razzias en lui faisant la peau, "il ne faut pas vendre la peau de l'ours..." La pensée est un ours en cage dans l'ermitage monastique où, parce que la réclusion lui est imposé, elle préfère butiner dans ses réserves que se poser dans ce qui ne lui appartient pas. La pensée a de plus contre elle de ne pouvoir être rendue invincible dans sa lutte contre le préjugé invincible de manque de profondeur, qu'étant de la nature circulatoire du sang qui embrouille les os de la tête et y grouille, brouillon, elle est de sa nature sanguine et circulaire, portée vers l'agitation du théâtre qui tourne en rond sans tourner rond. Spéculative, elle ne peut s'empêcher de mettre en scène, et c'est là ce qu'elle peut encore faire de supérieur, dans un genre, le théâtre, qui avait ses lois positives d'unité, lesquelles ont sauté tout d'un coup dans l'"explosion du langage", lequel ne peut mieux faire à son tour, après avoir étouffé dans la cage, que de se reconstituer signe à signe sur un mode réflexif qui se prend pour objet. Par là se trouve expliquée la différence qui réside entre le "théâtre à histoires", ce genre vaudevillesque directement hérité de la commedia de larte, et le "métathéâtre" contemporain qui n'est plus qu'un interminable dénouement du carnaval en désespoir de devoir se déguiser, qui n'en finit pas de méditer sur "LE PARADOXE DU COMEDIEN", ce dernier lyrique de son temps, qui invite le spectateur à s'émouvoir de ses malheurs orphiques et privés et qui, plus il médite sur ces malheurs en invitant le public à s'en affliger avec lui, plus il se place dans la nécessité de se distancier vis-à-vis du rôle qu'il joue, distanciation parce que le théâtre est une désillusion du comique qui ne remplit pas l'âme et distanciation qui, de ce "mal de l'âme" dont le théâtre se ressent, se pervertit en un nouveau paradoxe où le spectateur est invité à "un colloque singulier des acteurs" qui le met au second plan et l'efface tout à fait au profit du théâtre lui-même qui est mis sur le devant de la scène, à la place de la Pensée, dans une configuration où les acteurs se faisant l'écho du "spleen du langage", voudrait que cet ancien "art bourgeois" qu'était le théâtre devînt de plus en plus populaire à mesure qu'il est moins farcesque. Et, si Ennui et Poésie n'ont pas froid aux yeux de se confondre, notre "Théâtre Ouvert" contemporain est bien la dernière des Poésies qui s'expose. Mais il ne faut pas confondre "le spleen du langage" tel que les acteurs l'endossent et la résistance de la Pensée qui ne veut pas s'avouer vaincue et qui veut continuer à jouer la comédie, soit en perpétuant les fallacieuses "unités du théâtre" pour autant qu'elle se fait raisonneuse dans une philosophie qui jargonne suivant les lois de théâtralité de l'articulation de ses concepts en un langage aussi hermétiquement compris d'elle seule que celui du "théâtre ouvert" n'est compris que de ses comédiens ; soit que, pour déjouer le sens de l'humour qui vient à manquer, elle agisse, la Pensée, tantôt en en rajoutant sur la frénésie qui, de tout temps, avait présidé à la succession virevoltante des "coups de sang" en des scènes culminant dans ses "coups de théâtre" qui faisaient une fin plus qu'ils ne donnaient le véritable mot de la fin d'une pièce, tantôt en transposant les relations de la comédie dans les embrassades inconsidérées des acteurs qui, quand ils ont quitté la scène, oublient qu'ils sont à la ville. De même, la Pensée se donne-t-elle, non pas en spectacle dans je ne sais quelle extraversion qui ne lui conviendrait pas, mais quelquefois à elle-même la sérénade et la pantomyme clownesques de croire si bien à ses sentiments artificieux que l'"Ordre spéculatif" auquel elle croit toujours appartenir n'est plus qu'un divertissement superficiel, et cela est une tragédie, car j'ai vu un mien cousin n'être pas loin de mourir, de voir le monde s'accréditer à l'artifice superficiel de ses feux comédiens de l'amour.


Pouvait-on éviter cet "explosion du langage" dans cette frustration se redoublant dans un théâtre qui n'a plus pour masques que ses mots, et cette infinie flânerie à vide d'une Pensée prisonnière en malaise croissant, parce qu'elle vit dans une cellule où elle ne s'est pas retirée de son fait et qui ne lui donne même pas en compensation "une mémoire cellulaire" ? La question est mal posée tant qu'on en reste à se demander si l'on pouvait éviter les affres de la théâtralité, dès lors que la Pensée emprisonnée devait échouer dans le Langage infidèle. La question qui a peut-être plus de chances de recevoir une élucidation acceptable serait mieux inspirée de porter sur la manière dont "la nature humaine" (en refusant pour le moment la distinction byzantine entre "la nature" et "la Grâce" dont Jansénius a essayé de déterminer la frontière) ; à la considérer simplement sous son aspect créateur qui n'est pas le plus évident et paraît bien plutôt se référer à "l'antinature des habitus" qu'à "la nature des données immédiates", a inventé de conjurer cette "misère de la Représentation" promise à toute Pensée qui reste observatrice des mouvements du monde et de soi-même auxquels elle identifie par réflection les premiers, et à tout Langage qui voudrait raconter cette "philosophie de la science du redoublement" ou cette poésie du vagabondage :


"Un soir où, assis seul à une table de brasserie restauratrice, j'étais à observer les masques autour de moi, qui ne me faisais pas mystère d'en être un à leur semblance, bien que je sentisse en moi une dignité plus grande que celle d'être une "figure de l'univers"... "


Mais assez pleurniché sur le malheur du théâtre et assez fait espérer une réponse dont craignons qu'à trop tarder, elle ne déçoive ! Il y a bien une solution à la carrence du langage, à la faillite du théâtre et à l'involontaire exaspération claustrale de la Pensée mise en boîte et contrainte de regarder, tel un singe, "à travers les barreaux de la cage" : cette solution, c'est la Kénose, c'est la Vidange du sang divin ; c'est que Dieu, après avoir "donné Son Sang", S'en vide pour que, le bruit du sang disparaissant, dans le silence qui s'élève en ayant transformé le Verbe qui A Vidé Son Sang après l'avoir donné, de Parole en Silence, l'âme naisse, non de la Pensée qui n'est plus, mais de la Pensée qui s'est tue parce que la vidange du sang de Dieu ayant provoqué une hémorragie cérébrale, la chair est toute entière à enrayer cette hémorragie, tandis que l'âme peut, pour un instant, échapper à sa condition charnelle, le temps que les canaux veineux d'eux-mêmes, assèchent la chair. Du silence qui s'est élevé et a transformé la Parole Verbale faillible à se révéler, en Silence Révélateur sans risque de défaillance, l'âme a émergé, et les barreaux de la cage se sont transformés, de lucarnes qu'ils étaient, à travers lesquelles observer le microcosme atomiquement contenu dans le cerveau, en "échelle de Jacob" par où le Verbe emmène l'âme visiter ou contempler le macrocosme, l'âme qu'on voit par conséquent ne pas être ennemie de la circulation, pourvu que ce ne soit que pour "un temps" qui ne soit pas une simple didascalie, mais le temps que "la chair" enraye l'hémorragie, "le Sang de la Pensée" n'étant que "l'âme de la chair" et non l'âme en elle-même, et en n'omettant pas non plus cette différence essentielle entre "la circulation de l'âme" d'avec "la circulation de la Pensée" que celle-ci avait lieu "à l'intérieur" tandis que l'âme, pour savoir d'où elle vient, non seulement est douée de la faculté de monter via l'échelle vers le macrocosme qu'elle n'est pas en mesure de contenir, car l'âme n'est pas un contenant ; mais elle doit aller vers l'extérieur, mode de circulation qui peut paraître antinomique avec l'intériorité symbolisée par l'âme, la faculté qui est la plus intérieure à l'HOmme. C'est pourquoi il est nécessaire que cette circulation, que ces voyages de l'âme soient rares, autre démarcation du mouvement circulatoire de la pensée qui est constant. Pour l'âme, qui n'a pu apparaître que comme une "vue de l'esprit" aussi longtemps qu'on se cantonnait dans le domaine de la Pensée, le Verbe en se vidant de Son Sang, en se faisant silence, n'a pas seulement transformé les barreaux de la cage en "échelle de Jacob" par où l'âme pût monter et descendre à son gré et selon ses temps tous les degrés qui la séparaient du ciel : mais le Verbe a révélé pour elle rien de moins que "l'âme de la divinité".


Que la Pensée n'en prenne pas ombrage : l'âme lui reviendra, l'irradiant de cette lumière pourpre et douce à la fois. Mais surtout, de ce moment de ce qu'avec trop de goût du mystère, on nomme "le oyage astral de l'âme", où il convient que, l'âme s'étant décorporée, la Pensée enraye l'hémorragie cérébrale pour pouvoir se faire entendre de nouveau de tout l'être réintégré, afin que l'Ame, la Pensée, le Langage et le Corps puissent travailler de concert à constituer le Paysage harmonieux d'un Message ; que la Pensée, frustrée d'avoir été délaissée de l'âme et vidée de son sang, de ce moment, ne se laisse pas séparer de "l'ORDRE DE L'ESPRIT" par cette mauvaise habitude qui s'est prise depuis quelque temps par un certain Langage de "spiritualité à deux balles" d'employer "le Mental" pour "l'Esprit", pour diminuer celui-ci, au titre du "développement personnel", en assimilant l'Esprit à une "Maladie de l'intelligence", et la Pensée à une "maladie mentale" : ce n'est pas parce qu'elle est "la chose de l'esprit" et qu'elle peut, par conséquent, être soumise à "des esprits" dès lors que l'âme s'en dissocie et l'abandonne, que la Pensée fait le lit des maladies. de même, ce n'est par l'effet d'aucun exercice méditatif, mais par la Kénose du verbe, que l'âme peut s'échapper et parvenir momentanément à faire taire "le Mental", Silence qui n'est nullement destiné à durer au-delà de son temps parce que, si, au centre commun de la Pensée, de l'Ame et du Langage, il y a une intuition qui relie les diagonales du quadrilatère de la Pensée ; qui inspire le langage en faisant venir les mots sans qu'on sache de quelle source ils sont tirés ; et qui soulève ([4]) la "mémoire de l'âme" et sa nostalgie de venir de quelque part, c'est bien en vue que s'élabore un message paysagé.



4. le sac de bulles.


aussi vrai que la Pensée est de l'ordre de l'esprit, le Langage fait la jonction entre la traduction de la Pensée et "le mal de l'âme" dont il donne version dans le malaise du théâtre qui ne veut continuer à se jouer qu'en cessant de se déguiser ou à condition de se distancier subséquemment à la nécessité de la continuation du déguisement, si celle-ci ne peut être évitée. (Le "théâtre" a le sens de "l'absurde", il sait donc faire la part de l'inévitable.) C'est dire que, si c'est du langage que se tire l'échec d'une Pensée qui ne peut mieux faire que de se théâtraliser ; si d'autre part, le langage est tiré d'une source qu'on ne sait pas localiser ; si enfin, c'est encore lui qui, par l'intermédiaire de la Kénose du verbe, réveille l'âme, sur le mode apophatique de la renonciation du silence, il faut croire que, plus qu'il n'est un pont, de même que la Sensation de l'Intuition s'étire plus volontiers du côté de la "Logique de la Sensation" que de celui de la "Volonté de Représentation", le Langage ressortit plutôt du domaine de l'âme que de celui de l'esprit. Ou plutôt, tandis qu'on pourrait le croire destiné à l'"Expression de la Pensée" au sein de "l'Ordre de l'Esprit", à travers un certain dévoiement de la Parole dans cet Etalement Expressif, voici que le Langage semble disposé afin de l'âme et de sa manifestation, comme on va le voir en faisant sommairement la généalogie de son apparition et de son rôle dans nos vies singulières.


Tout homme naît dans l'impensé, peut-être dans "la pensée simultanée", en tout cas dans l'inconscience qu'il pense, dans l'absence de dédoublement réflexif de la pensée Pensante en la Pensée se sentant penser et , ce qui revient à dire que l'Homme ne pense pas en naissant. Tout homme naît aussi de plusieurs enfantements qui ont un certain caractère successif : l'enfantement biologique de sa mère tout d'abord, l'enfantement adoptif de celle-ci qui, dans le meilleur des cas, se déroule simultanément à l'enfantement biologique ; l'enfantement adoptif de la communauté qui l'accueille et qui, dans le meilleur des cas, n'en fera pas un enfant laissé à l'abandon, sur la paille, tenu à distance des droits communs qu'il n'a qu'en principe, l'enfantement enfin de sa propre adoption des conditionnements internes à la communauté qui l'accueille, conditionnements sociaux, moraux, philosophiques et religieux de l'"Inconscient collectif" ; adoption du "poids de sa mère" et de "LA GLOIRE DE (son) PERE" ; adoption enfin de lui-même par lui-même à travers le choix, non de ses options, mais de ses goûts et de ses propres obsessions. C'est dans ce dernier enfantement de sa propre adoption de lui-même et des autres que le Langage va lui servir d'auxiliaire en l'aidant à choisir ses abcès de fixation.


Prenons une image qui me paraît plus qu'une image : de même que sa mère l'avait fait naître à l'enfantement biologique, lorsqu'enfin il paraît, sort de Mère, émergeant des voies matricielles/maritimes où il avait acquis "la Mémoire du Poisson" (les homophonies ne sont pas des coïncidences innocentes), son accouchement n'est pas encore terminé : le Langage va le réimplanter en lui tandis qu'il vit dans l'impensé, et cette implantation de l'Enfant dans le Langage va durer jusqu'au temps de sa seconde naissance qui sera celui où il dira ses premiers mots. Que se produit-il pendant cette nouvelle implantation où l'enfant paraît vivre, mais protégé par le Langage comme il fut couvé en Mère ? Que se joue-t-il dans cette nouvelle matrice (du genre masculin en français, donc observateur et inactif comme le Principe Primordial de l'esprit chez les Hindoues ?), matrice où Pensée et Langage sont présents, mais comme si le Langage précédait la pensée d'un iota, ayant mémorisé depuis quelque source originelle, depuis quelque "langue", non "maternelle", mais "source", la "trace" d'un passé non simultané que la Pensée imprimera sur une bande sténographique dès qu'elle pourra, dès que le service des mots se sera rendu plus articulaire... La Pensée ne sait s'acheminer sans empreintes à relier, ni support sur lequel matérialiser sa reliance. Le Langage est lié d'avance à "je ne sais quoi" d'impossible à renier...


Telle une bande magnétique vierge placée dans une enveloppe à bulles, ainsi l'HOmme dans le Langage. Ces bulles seraient elles-mêmes des enregistrements et pourraient bien former à elles toutes un enregistrement de tous les mots, les bulles au-dessus desquelles l'enfant sera couché ayant reçu l'empreinte de tous les mots antérieurement gardés par la mémoire de la langue que l'enfant va parler tandis que la couche des bulles supérieures se formera à mesure que l'enfant va croître, des mots qu'à peine commence-t-il d'être étendu, il va commencer d'entendre prononcés autour de lui, spécialement à son sujet. Comme cela a lieu lors du premier enfantement biologique, parfois,l'enfant marque de signes d'impatience sa volonté de sortir par des coups de pieds qu'il donne dans le ventre de sa mer. Ces signes d'impatience sont-ils le fait de l'engourdissement d'un corps qui a besoin de s'étirer pour s'aguerrir, ou bien ces coups de pied veulent-ils signifier quelque désagrément de ce que l'Enfant sent que les autres pensent de lui, trament contre lui, lui assimilant une fin destinale sans qu'il ait voix au chapitre ? Tout doit dépendre des moments. Dans cette seconde implantation de l'Enfant dans l'enveloppe à bulles enregistreuses du Langage pour moitié préenregistré, implantation dont le but est la situation du nouveau-né vis-à-vis de son destin et son adoption des conditions qui l'environnent et de sa propre condition, laquelle adoption, se construisant dans l'impensé, précède les adoptions extérieures dont il fera l'objet et qu'il devra entériner par la suite, ses signes d'impatience sont de deux types : il lui arrive de donner des coups de pied dans telle bulle de mot, soit que le mot entendu n'agrée pas à ses oreilles, ou que le coup de pied marque tout simplement son impatience de communiquer, un peu comme quand, en rêve, parce qu'on n'a pas éteint son poste de radio sans lequel on ne peut s'endormir, la peur du silence aidant, on entend des propos qui nous déplaisent ; on brûle d'intervenir pour les démentir, les contredire, donner son opinion ; on mugit de n'être pas dans le studio pour rectifier ; or personne ne nous a invités :

"Dans tes rêves, peut-être, tu te crois invité", mais le principe de réalité fait irruption dans le sommeil pour nous rappeler que nous vivons sous le régime de "la démocratie représentative" où personne ne nous donne la parole, ni voix au chapitre dans le récepteur, sauf à être réceptifs : cela nous vexe, cela nous réveille !


Lorsque l'enfant donne ainsi des coups de pieds dans ces bulles, les unes gonflent, les autres crèvent. Réciproquement, lorsque l'enfant, loin de donner des coups de pied, se place dans le sac à l'endroit qui lui paraît le plus moelleux à la détente de son corps, il peut aussi, en appuyant avec son dos, crever des bulles. Les bulles crevées dans son dos, vont être l'assise profonde de son âme, l'atmosphère mentale et spirituelle dans laquelle il se sentira le plus à l'aise. Les bulles qui vont gonfler sous ses coups de pied vengeurs vont être les abcès de fixation et les obsessions qui vont déterminer ses Impulsions ; les bulles qui auront crevé exprimeront les obsessions dont il se sera délivré et qui vont former les Intuitions de l'oeuvre de sa vie, oeuvre qui devra manifester cette libération de l'Ordre des Impulsions à la Liberté Intuitive. Ces bulles, soit qu'il s'y vautre à plaisir, soit qu'il les gonfle ou les perce, seront toujours des mots. Ce seront les mots de son paysage intérieur, les mots de son Message.


Parmi les mots d'en-dessous, figureront, bien sûr, ces mots d'entrée que seront "papa" et "maman", mais ce ne seront que des mots d'entrée. La psychogénéalogie fera même que ces mots d'en-dessous auront mis en-dessous un peu de la part d'au-dessus des obsessions parentales que l'Enfant, dans la gestation du Langage, mettra dans son héritage, violence bien plus grande que celle qui lui est faite quand il ne lui est pas soumis s'il veut bien "se donner la peine de naître", d'accepter son héritage et de signer la "reconnaissance de dettes" par laqelle il contracte un "surmoi" pareil à celui du "contrat social", qui est réputé signé par lui sans qu'il ait eu à apposer le moindre assentiment. Ces noms parentaux seront les mots d'entrée qui appartiendront à l'En-dessous pour autant que ce seront les premiers, mais ils ne seront pas les seuls, et peut-être même ne seront-ils pas essentiels. Et, si d'aventure, l'Enfant devait sentir, depuis sa bulle, que sa confiance a déjà été trahie avant qu'il en sorte, en sorte qu'il n'arrive pas à prononcer ces premiers mots aussi rapidement qu'à leur tour, ces mots d'entrée deviendront des MOTS D'AU-DESSUS : avant terme, je veux dire avant le terme de la sortie du Langage, ces deux noms parentaux seront le problème de sa vie . Mais, précisément, s'ils le sont avant terme, le Langage pourra lui fournir, non pas une solution à ce problème, mais une consolation, un refuge par où en sortir. Il est sûr en tout cas que les noms parentaux ne seront que les mots d'entrée des mots d'En-dessous, et il y en aura beaucoup, outre ces deux-là, qui le détendront et lui feront du bien. Ici se formeront ses goûts par différenciation avec tout ce qui pourrait lui avoir été occasion de dégoût. et il y aura mille et une bulles spirituelles qui lui ouvriront la voie vers cette autre saveur qu'est la Sagesse.


Enfin, l'enfant prononcera ses premiers mots et sortira de la bulle. Il en sortira beaucoup plus lentement que sa mère n'en aura accouché. Il en sortira à mesure que sa conscience naîtra du langage à une Pensée qui fera reposer la distinction de la Personne de l'Enfant sur la perception des diverses phases du temps. Il sortira de sa bulle, marqué, l'Enfant-Coquille, autant que par sa vie intra-utérine, des bulles percées d'en-dessous qui seront son fonds d'assurance et des bulles d'au-dessus qui seront le Paysage des embûches qu'il devra surmonter pour dispenser et distribuer son message. Il en sortira avec un "capital de mots", un arc, un carquois et des indications de cibles vers où lancer son grand "pourquoi". Il en sortira avec des croyances. Le Langage l'aura couvé pour faire de sa conscience un Message et pour former, pour dessiner le Paysage de son âme. Que sera sa Conscience entre sa Pensée, son Langage et son Ame, sa Pensée qui se déploiera dans le temps, son Langage qu'il produira désormais et son Ame qu'il aura cessé d'avoir tout à fait oubliée, mais qui ne rappellera son existence que durant ses rares échappées ? Sa Conscience sera la terre du travail commun de ces trois instances à laquelle la Pensée fournira les conditions du sol relatives à sa tectonique particulières ; que l'âme viendra influencer des variations telluriques issues du ciel, aussi bien atmosphériques qu'hygrométrique, dans une non séparation des eaux d'en haut et des eaux d'en bas ; tandis que le Langage sera la fleur et le fruit qui pousseront des influences conjuguées de l'Ame et de la Pensée, influences de nature fort éloignée. Le Langage sera identifié au Message produit par la Conscience, la Pensée aux conditions psychomentales de son élaboration, l'Ame au Paysage de ce message préparé par le Langage et que le Langage sera devenu. Par suite, la Conscience et l'Ame seront confondues comme la terre et le ciel dans le noyau du Message que portera son Langage. La Pensée étant de caractère essentiellement intuitif, disparaîtra comme une opération technique et un "moyen de production". La Conscience, née du Langage, sera tout entière attachée au Langage et survivra comme la trace du Message laissée après la mort de celui qui l'aura produit. Le "moi" aura servi de véhicule à ce Message que le Langage aura véhiculé en traçant des sillons dans la Conscience dont la forme d'immortalité sera la trace laissée par le Message au dehors, l'espèce d'épitaphe qui peut résumer un HOmme complétée des phrases de lui qui le condensent ; tandis que, le "Moi" se dissipant, l'Ame, d'un Paysage qu'elle aura été, qui aura offert un Pays au Message, comme il arrive qu'une terre devienne son Nom, que l'Ame acquérera l'immortalité en devenant un Message substantivé.


Au commencement, l'Ame aura occupé tout l'espace paysagé, comme s'il était possible que tout le Paysage fût occupé par le ciel. L'ame, comme un ciel au plus haut d'un dessin encore vierge, aura occupé la totalité du Paysage, pour autant que le Paysage est le pays rêvé, mais aussi que c'est l'horizon qui est la plus fine pointe du dessin, et puis parce que, si le ciel n'éclairait le Paysage... Mais ensuite, l'Ame va être descendue de son piédestal céleste et paysager, de cette liquéfaction pastel qui n'en fait qu'une peinture de l'homme en déni de sa biographie. Sans doute, l'âme gardera-t-elle toujours cette indifférence à la biographie ; mais l'Ame, après avoir occupé tout l'espace du Paysage, sera envahie par le Message tenu par le Langage, par un juste retour des choses après que le Langage aura senti "le mal de l'âme" et que, pour soulager ce mal, il se sera ressourcé de mots où l'âme ne pouvait même pas savoir qu'il y avait des mots pour elle : le Langage se sera, pour soulager ce "mal de l'âme", assujetti à son domaine, quitte à passer pour une lune et sans avoir égard à ce qu'ayant part à la Grammaire, il pouvait revendiquer les droits de l'intelligence : se trouvant quant à lui tout dépourvu, tout déconstruit, il a laissé la Pensée jouir seule des fruits de l'Ordre de l'Esprit.


Il ne faut pas que l'Ame se Dépayse du Message. Car, si l'Ame ne veut prendre une part du Message que porte la Conscience, si elle ne consent pas à être exprimée en un Langage, à quoi sera-t-il bon qu'elle soit tenue pour unique et préservée de la dissolution universelle en tant de combinatoires ou manières de Pensées ? Si l'Ame trouve indigne d'elle de participer du Langage, à quoi aura-t-il servi qu'une Intuition soulève sa Mémoire, contenue dans un Langage qui est allé la ressourcer où nul ne sait ? Et, si le Langage a pu trouver le lieu de ce ressourcement, à quoi bon le déconstruire, comme s'il ne venait pas de plus loin que la Pensée qui, sans lui, serait sans véhicule où la conduire du plus loin d'où elle vient à celui où elle va ? La conscience, l'Ame, la Pensée, "C'est Vénus tout entière à sa proie attachée", au Langage, qui ne devient prédateur que s'il est détaché de l'inspiration qui le porte. Si le Langage est relié à l'Inspiration qui fait battre la mesure de sa scansion, il peut délivrer la Pensée de n'être qu'une technique et empêcher que "la science" ne s'en empare et qu'une fois qu'elle aurait découvert comment l'activité cérébrale combine la rencontre des infinitésimaux universels électriquement contenus et se convenant dans le cerveau pour répondre opportunément, elle pût en inférer, allant de la technique étudiée à la technique appliquée ("LA PENSEE, C'EST DE LA DYNAMITE" ! Et ce n'est pas la peine, après, Alfred NObel, que tu ailles décerner des "récompenses pour la paix" en "apprenti sorcier repenti" tirant le montant de tes "prix" de ta cagnote de "marchand d'arme" devenu une autorité morale, hypocrite !) une bombe atomique spirituelle. Le monde vivra ou périra par l'esprit. Mais la pire injure à lui faire et la plus dangereuse pour la "mort de l 'Homme", c'est de traiter le Langage comme s'il était autonome du Mystère qu'il signifie, pour faire comme s'il n'enfantait pas l'homme, après qu'on a déjà traité le corps des mères comme un temple autonome de la vie. Faut pas renouveler l'exploit, faut se ballader dans le langage et glaner, grapiller, à l'insu de "BOZ ENDORMI", les enseignements de ses homophonies. et le pire service que, par orgueil, pourrait rendre l'Ame à l'Homme - et se rendre à elle-même -, ce serait de ne pas reconnaître qu'elle est liée au langage. Si elle le nie, le détruit, le déstructure, elle avoue en même temps qu'elle n'a pas de réalité. Beaucoup de "grands esprits" le croient, ne serait-ce pas qu'ils sont "sans âme" ? Notre époque n'est guère animiste, mais ne s'est-elle pas déclarée la guerre à elle-même et souhaiterions-nous d'aggraver le conflit ? Car, si rien n'a de réalité qu'à part soi, pourquoi ne pas tout détruire à la fin ? Pourquoi ne pas se servir de l'arme du langage pour découvrir "LA BOMBE ATOMIQUE SPIRITUELLE" ? Au contraire, si tout n'a de réalité qu'en harmonie, et la nostalgie géométrique y compris, il y a une infinie joie pour l'esprit à sonder cette harmonie, c'est la plus belle merveille spirituelle du monde !



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[1](Je dois l'idée selon laquelle Dieu est "Logique de la Sensation" à mon filleul Simon. Quant au fait que Dieu Créant et, dirais-je, S'humiliant jusqu'à être projeté dans "le monde", nous apparaisse comme "Volonté de Représentation", ceci ne doit pas être interprété comme un contresens Schopenauerien. Je ne dis pas comme les jansénistes que "tout ce qu'il y a dans l'Augustinus est dans Saint-augustin". Au rebours, j'assume que la proposition que je fais ne soit pas dans Schoppenauer.


Je pose que "je n'intentionnalise pas le monde" comme ma "volonté de le représenter", mais que le monde est posé devant moi comme "la volonté de Représentation" de Dieu.


Et, si jamais je ne voulais résolument pas croire que le monde fût une projection significative de Dieu, je n'ai qu'à me conditionner à ne pas croire non plus qu'il y a quatre marches à la sortie de la salle de cours où une demoiselle empruntée m'apprend à croire que "le monde est fonction de mon intentionnalisation". Si jamais je tombe des quatre marches que je me serai exercées à croire qu'il n'y avait pas, au sortir de la salle où la demoiselle empruntée me professait sa leçon, je me retournerai contre son assurance et la tiendrais pour personnellement responsable de ma chute.)



[2] (14 mai 2008


Je crois utile de tempérer ce propos en le resituant comme ayant été émis par un "spirituel" qui a refusé le combat. Ainsi, croirai-je être plus près de la vérité en disant qu'en effet, tant que "le moi" n'a pas touché "la volonté d'être heureux" ou de "guérir" qui descend jusqu'à "l'intention de son âme", il n'a certes pas de "volonté" puisqu'il n'a pas rencontré sa volonté propre. La vraie question du guérisseur, du médecin, du thaumaturge, du psychanalyste devrait être celle que le Christ pose en filigranne à l'aveugle bartimée :

"veux-tu guérir ?"



(Restituons l'échange à trois interlocuteurs qui aboutit à cette question. Le Christ demande à un premier candidat au miracle :

"Que veux-tu que Je Fasse pour toi ?"

Un autre pénitent répond :

"Seigneur, si Tu le veux, Tu peux me guérir."

L'union de ces deux questions peut se faire dans :

"Veux-tu guérir ?")


Beaucoup de "thérapeutes" reprochent à leurs patients de ne pas "vouloir guérir". Or, s'ils le voulaient, ils n'iraient pas les voir. Ce à quoi se doit tout "travailleur de la psyché" qui n'est jamais, pour qui se prenne-t-il, qu'un "facilitateur du moi", qu'un contributeur à son expression, c'est de faire toucher au "moi", sinon sa "volonté de guérir", car peut-être la vie est-elle une maladie incurable, du moins son "désir de bonheur" ou de rencontrer l'absolu, qui est juste au-dessus des racines de "l'intention de son âme".)



[3](Pour détailler un peu "le quadrilatère de la pensée", il faudrait en faire le tour : les deux longueurs en sont la "Logique de la Volonté" (AB) et la "Représentation d'une Sensation" (DC) ; ses deux largeurs sont "la Volonté d'une Sensation (AD) et "la Logique d'une Représentation" (BC).


Ce qui frappe à l'énoncé de ces segments, c'est comment les longueurs voudraient être chacune parcourue de droite à gauche, puis en sens inverse de leur énoncé : "la "Logique d'une Volonté" (aB) voudrait être une "Volonté de Logique" (BA) qui serait symétrique à (parce qu'allant à l'inverse métaphysique de) "la Sensation d'une Représentation" (CD), laquelle, pour coïncider avec la "Volonté d'une Logique" (BA), voudrait être la "Représentation d'une Sensation" (dC), comme cela semble en effet mieux embrasser l'approche conceptuelle de la Pensée : la "Volonté d'une Logique" qui irait s'incarnant en "représentation d'une Sensation". Il semble en aller ainsi, que la "Volonté de Logique" exprimée dans la longueur de base parcourue en sens inverse (BA), ne soit pas exaucée par la "sensation d'une Représentation" qui va dans le même sens qu'elle en DC. La "Volonté d'une Logique" (BA) n'est pas davantage exaucée dans la "Volonté de Représentation" (BD) qui est le plus loin que puisse atteindre "Dieu Voulant Etre Perçu". Enfin, la Pensée avoue son caractère hallucinatoire en s'affirmant "volonté de Sensation" (BC) et "Logique de Représentation" (AD). Rien ne pourrait mieux la définir que ce dernier segment (AD). En largeur, la Pensée est plus hallucinatoire qu'en longueur et ce n'est pas un hasard : largesse poétique de l'hallucination. Elle reçoit pourtant une définition complémentaire en BC et en CD : "Volonté d'une Sensation" rendue dérisoire en n'étant que la "Sensation d'une Représentation".


Si maintenant on assignait à la surface du centre du quadrilatère, l'Intuition, son périmètre spirituel et qu'on fît dériver chaque sommet vers le centre, ce qu'on y trouverait d'intéressant ne serait pas "la Volonté Spirituelle" coïncidant au choix avec "l'Intention de l'âme" ou la "Recherche de Spiritualité" ; ni la "Sensation Spirituelle" : il n'est que trop évident que la spiritualité est de l'ordre de la Sensation. Ce ne serait pas non plus la "Représentation Spirituelle", par quoi l'Intuition fait le pont avec la philosophie en ouvrant la voie à toute phénoménologie. Mais ce serait la "Logique Spirituelle", qui irait à l'encontre de ce titre si prometteur d'un ouvrage de Bergson qui tient si peu ses promesses : "L'ENERGIE SPIRITUELLE". C'est que "la Spiritualité" est tout entière Energie, que "l'Energie Spirituelle" est donc un pléonasme alors qu'il y a une "Logique Energétique", une "Logique Spirituelle".




[4](Le souvenir ne soutient pas seulement, il soulève aussi !)

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