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lundi 16 mai 2022

J'adore Elisabeth Borne

Vous avez aimé Macron I? Bienvenue dans Macron II, un mandat annoncé come différent par le président transformiste et qui commence sous les auspices de la continuité.

     Vous aviez aimé l'hôpital malade de ses réformes technocratiques? Macron avait nommé #JeanCastex en plein Coronavirus pour vous récompenser de cet amour, autant dire un des fossoyeurs de l'hôpital public. C'était une carotte donnée aux soignants, car l'homme était aimable. Ils l'ont croqués et se sont sentis récompensés d'avoir été "en première ligne" au pic de  l'"épidémie",  sous les applaudissements de la foule en délire tous les soirs à 20h, car la foule est moutonnière. Un peu plus tard, Castex foutait les soignants non vaccinés dehors pour aggraver le mal de l'hôpital. Mais il avait un accent chantant, l'accent de #JeanLassalle qui faisait tout passer et tout passa. Mais les deux hommes avaient beau être des bergers des Pyrénées, pas des "bergers à l'Elysée" (Macron ne l'aurait pas permis) et #JeanCastex n'était pas #JeanLassalle: quand sa vallée était en danger, #JeanLassalle faisait une grève de la faim;  #JeanCastex préférait aggraver la situation de l'hôpital public, des urgences et des soignants pour éviter les grèves. Il inventa cet adage: "Pour être admis à l'hôpital, soyez malades et vaccinés."


      Vous avez aimé la suppression des petites lignes à la SNCF? Vous adorerez #ElisabethBorne, comme les cheminots qui se réjouissent déjà de négocier avec elle sur la recréation de ces petites lignes à supposer qu'elle ait jamais lieu, car tout de même, le train est plus écologique que la voiture.


      L'écologie, elle l'a découverte en devant sauver le soldat Rugy qui faisait une gastro quand il mangeait du homard en célébrant mai 68 à l'Assemblée nationale (cherchez l'erreur!), puis fut envoyé en renfort du macronisme dans le ministère d'où il sera bientôt évincé par Mme Borne, pour faire oublier la démission de M. Hulot, soupçonné d'être un peu trop entreprenant avec ces dames, surtout quand elles étaient les petites-filles de #FrançoisMitterrand. 


     Autant il pouvait y avoir une continuité entre le management de la RATP et la réforme de la #SNCF, autant on n'a pas senti la fibre écologique d'#ElisabethBorne, aujourd'hui chargée de chapeauter la "transition écologique" de façon "productiviste", pour mêler les deux critères qui ont présidé au choix de cette "première ministre" (sic:  il faut ainsi parler pour que le masculin ne l'emporte jamais, même pas dans la grammaire, préférer la langue inclusive).


      Vous avez aimé la révolution bourgeoise qui permit, à droite comme à gauche, de parler de "faux chômeurs" pendant les déjeuners dominicaux sans se boucher le nez et sans le faire sur le ton transgressif de la confidence un peu honteuse et gênée? Vous avez aimé #LaurentWauquiez fondant la #DroiteSociale en parlant de "cancer de l'assistanat", puis promu au ministère du travail pour y punir les chômeurs refusant plus de "deux offres d'emploi raisonnables", la raison pouvant passer de l'acceptation d'un poste d'ingénieur à celui d'horticulteur, puis sous Macron d'horticulteur à serveur de restaurant à Montparnasse en traversant la rue ou en acceptant un boulot à 150km de chez soi au nom de la flexi-mobilité? Quel mal y avait-il puisque les chômeurs ne sont rien et sont tout juste bons à encombrer les gares? Vous avez aimé les pauvres qu'il fallait "responsabiliser" en cessant de dépenser pour eux un "pognon de dingue"? Vous avez aimé la réforme de l'assurance chômage portée par #ElisabethBorne et basée sur la baisse des indemnisations en même temps que sur la radiation des "faux" chômeurs? Vous adorerez la réforme des retraites et tout ce que fera #ElisabethBorne à qui les syndicats ne font même pas semblant d'accorder un état de grâce.


Mais j'y pense: #ElisabethBorne ne peut pas ne pas être adorée puisque c'est une femme et une femme adorable, gentille, affable, chaleureuse, issue d'une de ces minorités visibles (plus de la moitié de l'humanité) et opprimées qui n'ont accédé au sommet de l'exécutif que deux fois en près de 65 ans de Vème République. Je fais amende honorable et entonne à son intention l'hymne féministe de Franck Michael, "Toutes les femmes sont belles", qui fait un tabac dans tous les EHPAD, où je ne doute pas qu'on souhaite la bienvenue à #ElisabethBorne en s'applaudissant de sa nomination. Je m'en applaudis également, car j'essaie de garder un reste et un vernis d'éducation, mais j'assure mes arrières en me promettant de voter pour la gauche plurielle aux législatives qui viennent, quelles que soient mes réserves sur Jean-Luc Mélenchon qui passera la main et ne sera jamais nommé premier ministre, puisqu'il ne concourt pas à la députation. 

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