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mercredi 19 juillet 2017

Annick de Souzenelle en question

Annick de Souzenelle fait trop de cas des lois ontologiques, et on ne voit pas bien quelle est la place de la foi dans son œuvre. Elle émet l’hypothèse qu’une seconde information nous est transmise à partir du septième mois, qui permet l’accouchement de l’âme et fait que la seconde naissance est une réalité que n’aperçoit pas Nicodème, quand il ironise sur l’impossibilité de sortir une seconde fois du ventre de sa mère. Comment, nous qui devons enfanter le fils, pouvons-nous devenir des fils de l’Homme en n’’étant plus des fils de la femme,c’est-à-dire en nous détachant, en nous désaffiliant ? Je l’approuve entièrement quand elle dit que l’anthropologie chrétienne, héritée des Pères de l’Église, est à l’état larvaire, et que les clercs feraient bien de s’en préoccuper, en scrutant les Écritures avec la subtilité rabbinique pour dégager des chemins de vie, chemins d’accomplissement personnels qui ne sont pas linéaires, et nous sortent de l’illusion de progrès permanent qui résulterait de la connaissance que nous aurions de nous-mêmes. Je ne crois pas davantage au processus de mort et de résurrection continue que l’homme accomplirait de mutation en mutation. Je préfère l’idée de Madeleine Delbrel selon laquelle « tu mourras de morts ». Tu ressusciteras une seule fois d’être tellement mort à toi-même que tu dois mourir aussi aux dons de dieu. La loi de la Création, c’est que Dieu nous donne tout, non pas pour le reprendre,mais pour que nous lui redonnions tout, sans quoi notre vie ne peut pas avoir de fécondité. On ne vit qu’une fois, notre vie est une apoptose, en vue de ressusciter une seule fois aussi, bien que les germes de la Résurrection soient préfigurés par les guérisons que nous devons désirer désirer pour apprendre à aimer moins la vie que la Résurrection. Comme le dit l’abbé de Tanoüarn, « la vie est de toute façon un calvaire, mais c’est la résurrection si je veux ».
Je regrette qu’Annick de Souzenelle substitue systématiquement le terme de « mutation » à celui de « mort ». Si l’homme est un mutant, je ne vois pas ce qui lui interdit d’être un apprenti sorcier. Dès lors, la lecture que la théologienne fait du livre de Job me paraît pour une fois ne pas accepter la radicalité du texte et de l’expérience du malheur. J’entends parfaitement le cri de la femme de Job en face de l’agonie si pénible de celui qu’elle aime : « Maudis Dieu et meurs ! »L’euthanasie est sans doute une compassion qui doit se retourner pour prendre la mesure de l’épreuve et du rôle de la souffrance, mais ce n’en est pas moins de la compassion à l’état naturel. Annick de Souzenelle retourne la proposition de l’isha de Job en : « Bénis Dieu et mute ». C’est aller vite en besogne en ignorant le processus qui doit se métaboliser, non pas tant  dans la mutation que dans la conversion. Quel peut être le but de la thérapeutique d’Annick de Souzenelle ?
Annick de Souzenelle fait trop de cas des lois ontologiques, et on ne voit pas bien quelle est la place de la foi dans son œuvre. Elle émet l’hypothèse qu’une seconde information nous est transmise à partir du septième mois, qui permet l’accouchement de l’âme et fait que la seconde naissance est une réalité que n’aperçoit pas Nicodème, quand il ironise sur l’impossibilité de sortir une seconde fois du ventre de sa mère. Comment, nous qui devons enfanter le fils, pouvons-nous devenir des fils de l’Homme en n’’étant plus des fils de la femme,c’est-à-dire en nous détachant, en nous désaffiliant ? Je l’approuve entièrement quand elle dit que l’anthropologie chrétienne, héritée des Pères de l’Église, est à l’état larvaire, et que les clercs feraient bien de s’en préoccuper, en scrutant les Écritures avec la subtilité rabbinique pour dégager des chemins de vie, chemins d’accomplissement personnels qui ne sont pas linéaires, et nous sortent de l’illusion de progrès permanent qui résulterait de la connaissance que nous aurions de nous-mêmes. Je ne crois pas davantage au processus de mort et de résurrection continue que l’homme accomplirait de mutation en mutation. Je préfère l’idée de Madeleine Delbrel selon laquelle « tu mourras de morts ». Tu ressusciteras une seule fois d’être tellement mort à toi-même que tu dois mourir aussi aux dons de dieu. La loi de la Création, c’est que Dieu nous donne tout, non pas pour le reprendre,mais pour que nous lui redonnions tout, sans quoi notre vie ne peut pas avoir de fécondité. On ne vit qu’une fois, notre vie est une apoptose, en vue de ressusciter une seule fois aussi, bien que les germes de la Résurrection soient préfigurés par les guérisons que nous devons désirer désirer pour apprendre à aimer moins la vie que la Résurrection. Comme le dit l’abbé de Tanoüarn, « la vie est de toute façon un calvaire, mais c’est la résurrection si je veux ».
Je regrette qu’Annick de Souzenelle substitue systématiquement le terme de « mutation » à celui de « mort ». Si l’homme est un mutant, je ne vois pas ce qui lui interdit d’être un apprenti sorcier. Dès lors, la lecture que la théologienne fait du livre de Job me paraît pour une fois ne pas accepter la radicalité du texte et de l’expérience du malheur. J’entends parfaitement le cri de la femme de Job en face de l’agonie si pénible de celui qu’elle aime : « Maudis Dieu et meurs ! »L’euthanasie est sans doute une compassion qui doit se retourner pour prendre la mesure de l’épreuve et du rôle de la souffrance, mais ce n’en est pas moins de la compassion à l’état naturel. Annick de Souzenelle retourne la proposition de l’isha de Job en : « Bénis Dieu et mute ». C’est aller vite en besogne en ignorant le processus qui doit se métaboliser, non pas tant  dans la mutation que dans la conversion. Quel peut être le but de la thérapeutique d’Annick de Souzenelle ?

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