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vendredi 15 juillet 2016

Hollande ou le feu de l'impuissance

Les dernières jérémiades de Hollande à la suite de l’attentat du 14 juillet ne lui vaudront pas de marquer des points dans les sondages, comme les deux fois précédentes. Il parle d'une voix mouillée d'une "France affligée, horrifiée et terrifiée" qui ne "cédera pas", mais ses trois jours de "deuil national" qui semblent le contredire aussitôt, ne sont que la récidive de son impuissance. Le matin même, il voulait, gauguenard et avec son air de ravi de la crèche, mettre fin à l'état d'urgence. La honte d'avoir à se dédire l'emporta tellement sur l'émotion que lui procurait ce nouvel attentat, que la décision contradictoire avec ses velléités du matin, le maintien de l’état d’urgence, fut la dernière annoncée dans son discours nocturne et martial de Président pleurnichard -on ne fait pas la guerre en pleurant -. On croyait tout le pays "en alerte attentat", on découvre que les Alpes-maritimes ne l'étaient pas. Combien d'autres régions échappent-elles à la vigilance étatique? Par malheur, le mode opératoire de ce terroristerendait impossible, en temps normal, de prévenir son acte. Mais le feu d'artifices de la promenade des Anglais était privatisé. Ce vendeur de glaces déambulant à bord d’un camion frigorifique, bénéficiait--il d'une complicité policière, pour avoir pu pénétrer dans la zone interdite aux automobilistes et y circuler sur 2 kms en écrasant tout sur son passage ? Les ministères de la défense et de l'Intériieur peuvent-ils certifier que tous les effectifs de la police et de l'armée sont de notre côté? N'y a-t-il pas quelques fichés "S", infiltrés dans ces deux corps? Ce terroriste a infligé à ses victimes la mort la plus atroce de toute la vague d'attentats. Une vague hélas trop prévisible, compte tenue des interventions de la france dans des pays où elle a emboîté le pas aux Américains, sur les conseils de Kouchener et de BHL, au mépris de notre génie diplomatique. La guerre terroriste n'est que la réplique aux ingérances, et à la guerre de tous (toute une coalition internationale) contre un (le régime du moment que la coalition veut renverser). Cette guerre de tous contre un est la version moderne du meurtre du "bouc émissaire", mais la condition pour que la liquidation du "bouc émissaire" jugule la violence de la société qui le désigne et qui le tue (schéma de René girard à l'usage des sociétés primitives, nous avons régressé! !!), n'est plus remplie:le "bouc émissaire" ne fait plus l'unanimité contre lui. Nos sociétés ne sont plus ethniquement homogènes. Donc le bouc émissaire trouvera nécessairement des partisans à l'intérieur des pays qui le combattent. Ceux-ci deviendront des ennemis de l'intérieur et se retourneront contre la majorité de leurs concitoyens. Le meurtre primitif du bouc émissaire, que pourraient reproduire ces guerres assymétriques d'une coalition des plus puissants du monde contre un seul pays, a perdu toute efficacité. D’abord il n’y a pas de société mondiale. Mais, dans les sociétés nationales, il fallait limiter la présence des partisans de nos nouveaux boucs émissaires, ou s’abstenir de faire les guerres totales qui détruisent et humilient leurs ères d'appartenance originelle. Hollande ne l'a toujours pas compris, qui, pour lutter contre le terrorisme en france, récidive sur ce dernier point, en envisageant de redoubler les frappes à l'étranger, ce qui ne fait qu’attiser le terrorisme. Aucune guerre contre le terrorisme n'est gagnable et depuis 25 ans, les partis populistes sont les seuls à le dire. Or c'est l'enjeu nons seulement de la paix civile, mais de la paix entre les civilisations. La solution est-elle donc populiste?

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