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dimanche 30 octobre 2011

Le migrant absolu

Du Croissant de lune:


"Bien, Torrentiel, t'en fais pas pour ma France à moi, elle n'est pas si lésée. Je l'ai grondée sèchement et injustement, mais elle m'a pardonnée. Ma France est féminine, englobante et maternelle, comme toute la France, en définitive. Donc, très encline à pardonner, ce dont il faudrait pas trop abuser! T'inquiètes donc pas pour elle. Au contraire, c'est elle qui m'englobe, tellement que les gens, notament, les artisans et autres, lors des travaux, s'adressent à elle, comme à la responsable du foyer. Elle a quand-même ce qu'elle veut, en général. Sa vie n'est pas si creuse, elle s'accomplit! Quelques années de plus que moi, bien jeune d'apparence, mais tellement maternelle! C'est bien cet aspect que je n'ai pas assez développé, concernant la France et l'église. Car, la féminité seule ne résume pas tout.


Puisque la féminité, du moment qu'elle est vraie, ne soulève pas d'objection en toi, je la développerai dans un autre chapitre, où il sera question de l'église, matière à laquelle je ne voulais pas trop toucher. Ce n'est pas crainte de la féminiser, seulement, mais je craignais, de dire, sur le compte de l'église, certaines choses, qui, à moi-même, sont pénibles à entendre. Hélas! C'était un chapitre promis, je le rédigerai, mon Dieu, je ne sais pas quand. Sur cette affaire de féminisation pure et simple, je mesurai mal, en mesurant sur moi-même. Me disant, que si j'étais Français de souche, je n'aimerais pas entendre pareille chose. Mais, évidemment, ça n'a pas de sens, et m'a contrarié. Voilà en partie, pourquoi, mes contributions touchant à ce sujet, ont été mal ordonnées.


Voici une chose qui va peut-être t'étonner. Quand j'étais plus jeune, je donnais beaucoup de temps au Groupement des Intellectuels aveugles et amblyopes (GIAA) , au siège de Bordeaux, ou, des fois, je copiai en braille, même des choses en Allemand, sans rien comprendre, on me dictait lettre à lettre, j'en ai fait des choses! Vois que ton Croissant de lune, sait rendre des services. Je me pris même d'amitié avec un séminariste qui tenait la boutique, pendant son temps d'objecteur de conscience. Toujours attiré par l'église, toute ma vie. Je suis un immigré absolu, parce que j'aime tout ce que vous avez de spécifique et de plus central, je veux être dedans et dehors en même temps. Cet amour, a pour ainsi dire, façonné ma vie! Je suis un fils de l'immigration, amoureux de ceux qui l'accueillent. Prends le terme de migrant, sans rien de péjoratif, tu trouveras que c'est ce qu'il y a de plus proche de moi, sinon quoi d'autre? En vrai, je vous aime trop, et je vous fiche jamais la paix.


J'oubliais de t'annoncer une nouvelle dans ma vie. Vanessa, nièce de ma femme, que nous avons élevé depuis que je suis arrivé ici, vient d'emménager à C..., où elle travaille depuis quelques mois. Je suis heureux de cette réussite, notre foyer lui a permis de mener à bien sa scolarité et formation, jusqu'à travailler dans un métier qui lui convient. C'était pas gagné d'avance! Le jour où elle fut reçue aide-soignante, j'ai tenté de faire comprendre à son grand-père, que ce serait une bonne idée, si nous nous côtisions pour lui faire une bonne dotation, en cadeau, après sa réussite. Il entend haut, mais, en plus, il a l'oreille sélective. Je suis revenu d'autres fois à la charge, rien à faire. Il ne lui céda pas plus qu'une petite somme, 200 euros, alors qu'il est plein aux as. Une autre tante, pourtant dans la gêne, fut plus généreuse que lui. L'avarice Normande, c'est pas rien! Ce serait moi qui fait payer la France, ben, voyons!


Figures-toi que j'ai une autre perversion que ce que je t'ai transmis une fois, qui t'a fort déplu. Je fais un simulacre de vol. Non pas que je vole rien du tout, non, mais tout ce que j'ai, je me plais à m'imaginer, l'avoir pris indûment à la France. Ouais, c'est dingue! Il me plaît d'imaginer la chose ainsi, pour mieux jouir de mes avoirs. N'est-ce pas l'état d'esprit d'un migrant? Cet être qui entend, quand bien même on ne dirait rien, qu'il prend quelque chose à ceux du pays, finit par l'intégrer mentalement. Soit il en souffre, ou bien, au contraire, s'il est tordu comme moi, il en jouit. Oui, même l'air que je respire, est meilleur parce que je vous le vole. Entends-tu cela? Je crois bien qu'un psi, se perdrait dans mes méandres. Ce n'est pas moi seul, qui est comme ça. La différence, c'est que je vis ces choses à l'extrême. C'est dingue, mais je vole la France, et elle me pardonne tout le temps, sans s'apercevoir de mon forfait! Génial, comme idée, non? La vie me plaît comme ça. C'est qu'en plus, j'ai l'impression d'avoir raison, dans le fond. Je préfère penser, que la France m'accueille, plus ou moins malgré elle, si grande est sa générosité. Je préfère penser qu'elle n'est pas totalement consentante à mon amour, mais se livre et s'offre, mue de compassion, mue de son esprit de pardon. Je préfère penser qu'elle ne me donne rien, que je ne lui donne surtout rien, mais que tout ce que j'ai, je le lui arrache, puis, elle pardonne et consent. Ouais, mon Dieu que c'est jouissif! En fait, je voudrais au moins, par simulacre, être mauvais, pour mieux vivre la bonté de la France. Comme je suis pervers! dépréciation de moi, complexe d'infériorité? savoir.


Ma France, est bien heureuse, ce soir. Son aînée est arrivée, avec son gars et les jumelles. Nous les aurons jusqu'à la fin des vaccances. Allez, je ne suis pas maltraitant!

Rodomont pervers et sauvageon."


Du torrentiel:

"Pas pervers, sauvageon sans doute, méandreux encore plus que moi, si c'est dieu possible, vivant à l'extrême les causes extrêmes et les grands écarts, ce que les tiens vivent sans pouvoir le nommer, volant, qui sait, violant la France et attendant qu'elle te pardonne, ce que tu sais bien qu'elle fera, c'est bien ainsi que je te vois.

Quelques notations courtes à l'orée de la nuit (qui, pour moi, pour ainsi dire, aura duré toute la semaine, j'aurai annulé tous mes rendez-vous et n'aurai rien été foutu d'écrire) :

Je préfère nettement, de beaucoup, le terme de migrant à celui d'immigré. Il y a une différence essentielle, exilique, que je ne saurais développer par des mots, mais que je perçois par mes sens.


Est-ce que j'aime à entendre que la France est féminine ? Quel est mon "genre" (attention, pas d'homosexualité latente connue sous cette question), mais qu'y puis-je si le christianisme n'est pas une religion mâle, âpre, vaillante, guerrière, ce qui est tout à fait pour satisfaire à mon pacifisme assoupi qui attend le baiser du prince pour me réveiller, s'il n'est pas trop tard, et me faire réagir, dans mon corps, à mon mal ?


Sans préjuger de ton développement sur l'Eglise, la france me semble femme et l'eglise mère, bien que, dans toute femme vraiment féminine, il y ait une mère qui sommeille. Toute femme vraiment féminine est maternante.

Sur ce, je retourne me coucher.

Ton torrentiel orphique adepte de Morphée."


Du Croissant de lune:

"Mon Torrentiel que je chéris.


Donc, comme ça, la nuit d'il y a sept jours (NDLR: première rencontre physique du torrentiel et du croissant de lune dans une hostellerie pour aveugles et tiphlophiles où nous nous trouvions par hasard en même temps, cette rencontre eut lieu le 15 octobre au soir vers 23h), aura laissé des traces et de la fatigue en toi? Au point de transformer toute ta semaine? Pas vraiment surprenant, puisque moi-même, j'ai subi pareille chose. Pourtant, tu m'as trouvé ascétique, pas assez costaud, t'en souviens-tu? Vrai, mais doué c'une certaine résistance physique, qui, chez l'Arabe, n'est pas strictement assise sur ses aptitudes les plus apparentes. Notre Ibnou-Khaldoun, recommandait aux cités, de forger de solides alliances avec les tribus Bédouines du voisinage, qui leur servent de réserve militaire. Il atribuait au Bédouin une importante résistance, alors qu'en même temps, il le décrit comme famélique, et il dit des Arabes qu'il nomme "ensauvagés", qu'ils n'ont rien de trop! Ma stature, serait assez conforme, si je peux m'en flatter, à ce descriptif, assez mince mais encore assez puissant quand-même! Sur le régime alimentaire, par lui-même, notre prophète faisait promotion de frugalité! On lui attribue cette parole, "Le croyant mange avec un intestin, l'incrédule mange avec sept intestins".
Après cette nuit, je fus d'abord revigoré, puis abattu. J'accusais un grand coup de fatigue, mais je parvins à soutenir et à faire face. Maintenant, je ne pense pas avoir rien changé dans ma semaine, mais attention, des fois je présume, et une méchante crève pourrait me saisir un jour prochain, si je ne prends pas un repos suffisant. Sur d'autres plans, tu dois être surmené et tiraillé par d'autres choses, et, même en étant, comme tu me dis, plus méandreux que toi, si possible, je croirai volontiers que tu es plus tourmenté. Je crois bien que tu soufres plus, pauvre Torrentiel. Ton mal et ton angoisse, transparaissent et parviennent jusqu'à moi, sans que j'en saches toutes les raisons. Que le sort te soit favorable, Dieu te sauve.

Depuis un certain temps, tu fais de fréquentes allusions aux possibles états de déchéance, tu me parlais du Lum-pen, certaine fois, et sans aprofondir la question, je sens bien que la chose tend à te concerner toi-même. Puissais-je me tromper, et que Dieu te vienne en aide. Nul conseil à donner, en semblable occurrence, sans rien savoir. Mais, anticipes, voire, tranches les questions difficiles, anticipes et arbitre vers ce qui mène à une vie plus solide, ce qui éloigne des écueils. Toi seul, sait mieux que personne, ce qu'il faut faire. Comme j'aimerais, Torrentiel que je chéris, t'infuser la moitié de ce qui nous séparerait en santé, en force et en toute chose. Sois assuré de la sincérité de mes voeux et prières, puisse le sort et l'action t'être favorables.


(...) Le séminariste que j'ai connu au GIAA, à Bordeaux, c'est qu'il était objecteur de conscience. C'était dans les années 80, au temps du service militaire. Les objecteurs devaient, en remplacement, exercer un service, dans un cadre associatif. Il y eut ce séminariste, fils de militaire, puis, après lui, il y eut un autre fils de militaire objecteur de conscience, qui préparait une licence d'histoire, et qui doit être enseignant, à cette heure. J'étais alors au chômage, logeant encore chez mes parents. J'allais à l'association, j'y passai presque des journées entières. J'étais bénévole dans une autre, également, je faisais pas mal de choses. Au groupement, les dames patronesses bénévoles qui nous encombraient toute la journée, les quelques maris qui venaient, étaient d'une droite assez incisive, je dus raser souvent les murs, n'osant pas toujours répondre, moi, l'immigré, à certaines assertions. La vie est comme ça, hélas. Dans ces années-là, Rodomont ne se nommait pas Rodomont, n'osait pas se découvrir autant qu'aujourd'hui. En ce temps-là, l'Arabe n'était pas encore le plus fort, même pas sur la cour de récréation, ou tout juste cela commençait-il à venir. (NDLR: je m'en souviens. Au cours des mêmes années, j'ai eu des condisciples arabes, je ne m'en apercevais même pas. Ils n'étaient ni moins forts, ni plus forts que nous, ils étaient fondus dans notre masse, ils étaient intégrés, le communautarisme n'existait pas bien qu'on eût commencé de nous bourrer le crâne avec l'injonction de ne pas être racistes, ce qui ne nous serait pas venu à l'idée. L'arabe n'était ni fort, ni faible, il était invisible dans une france dont il faisait partie). Les choses sont mouvantes et changeantes, qui tremble un jour se dresse le lendemain. (NDLR: je ne crois pas que les arabes tremblaient. Ils étaient des arabes au milieu des Français, voilà tout, Arabes chez eux, élèves à l'école, enfants parmi leurs amis.)

Puis, j'ai participé à l'animation d'émissions en langue Arabe, dans des radios associatives, et je me repens d'avoir participé à des trucs anti-racistes, comme le MRAP, où, très vite, je découvris l'instrumentalisation sioniste. Beaucoup de souvenirs. Je connais la France sous toutes les coutures, moi! Toujours la bonne et la mauvaise France, très imbriquées l'une dans l'autre, rien d'elle ne m'est étranger. Je me demande bien si je ne voue pas à la France, un sentiment qui relève de l'idolâtrie. Est-ce que je ne l'adores pas comme une déesse? Savoir.


Mes tourments sont différents, nos peines sont distinctes. Il est vain de comparer ni le mal ni le bien de chacun.

Est-ce que je coupe mon épouse de ma famille? Non, pas quand-même tant que ça! Depuis que je la connais, nous sommes allés une fois en Tunisie, deux fois à Bordeaux, puis j'y retournai seul, les autres coups. Mes parents sont venus et ont séjourné ici, il y a longtemps de ça. J'ai reçu ma soeur Najla et son mari Frank, le Basque. Mon petit frère Mehdi, est venu, au temps où il était avec cette noble Bretonne, A.-M, quand la chose était encore nouvelle. Mais voilà, mes proches parents promettent parfois de venir, puis, ça tombe à l'eau. Je ne m'entend pas parfaitement avec toute ma famille, comme beaucoup de gens. La distance est une excuse que je ne te servirai pas, trop facile. Bien vrai, que je trouve le contact du Français, relativement plus aisé, cet homme est si simple et transparent!


Entre le migrant et l'immigré, on peut, en effet, entrevoir quelques différences. Le migrant est agissant, un acteur, un sujet. Il migre et peut encore migrer. L'immigré est une catégorie, il est vrai, un peu trop Francisée, domestiquée, sédentarisée, une sorte de classe sociale dont on se préoccupe, dont on a souci, ou qu'on veut endiguer. Le migrant est un acteur, la qualité d'immigré est un état. En ce sens, je préfère me nommer migrant. Notre prophète le fut lui-même, s'en allant à Médine, où, dit-il, des étrangers l'ont protégé mieux que les siens. Avant cette migration, qui n'est que le second hégire, le prophète permit aux Croyants qui le supliaient, de s'en aller pour l'Abyssinie, afin de se soustraire aux persécutions incessantes des Mekkois, et ne pas abjurer. Ce fut la première hégire ou migration, en ce pays où régnait un roi, qui, semble-t-il, entretenait avec le prophète, des relations épistolaires et autres, et qu'on dit être converti en secret. De manière plus générale, le fait de migrer, de voyager, est une chose ordinaire et naturelle pour l'Arabe d'attavisme Bédouin. On constate d'ailleurs, que les migrations sont plus le fait des populations d'Afrique du Nord, marquées par le Bédouinisme, que, proportionellement, du moins, le cas des gens de l'égypte longue, sédentaires et terriens.


Du moment, que la problématique de la féminisation ne t'insupportes pas, j'y reviendrai. Seulement, comme promis, quand je parlerai de l'église, Torrentiel, il n'y aura pas que ça, hélas. J'aurais à développer d'autres choses, peut-être moins plaisantes. J'évitai de trop le faire. En vrai, tu relèveras sans peine, que le Musulman ne raille pas tant que ça, certains travers. Pas même après ce qu'a fait votre pape, en certaine conférence. Il y eut des mouvements de rue, certes, mais pas de railleries et moqueries faciles, qui eussent été pourtant à portée de main! Si nous étions vraiment anti-Chrétiens, autant qu'on le prétend, nous en dirions pis que pendre, il y aurait de quoi! Enfin, sois-en conscient, quand-même: sauf exception, les Musulmans ne vous raillent pas. Mieux que ça, ils ne supportent pas les railleries déloyales sur votre compte. Le Musulman, reste, jusqu'à présent, par la colère ou la grâce de Dieu, un homme assez droit et rigoureux. Mais j'y reviendrai une autre fois.


Bien sûr, la France est féminine et maternelle, sinon, comment nous soufrirait-elle autant? Est-ce que je la viole et que je la vole? En simulacre, seulement. J'aime bien qu'il en soit ainsi, et voire son sourire pardonnant. En vrai, je suis trop loyal, pour exercer des vrais violences et abus, comme bien tu penses. Des Arabes volent, c'est bien vrai. Violent-ils? Possible, bien que la chose me semble incertaine. Le viol dans ce pays aux moeurs si douces et faciles, me semble inaproprié. Quel besoin d'avoir au péril de sa liberté, ce qu'on peut avoir légalement et sans trop de peine? Quant à ceux qui agressent et se plaisent à le faire, leurs abus sont lâches. Plus que l'Arabe, le blac, abuse trop souvent de sa force, et de façon plus claire. Les gens du voyage font ainsi, comme ceux de l'Est. Des violences Asiatiques, et leurs prédations, sont moins visibles mais plus profondes. Ils sont assez forts, sans doute, pour intimider jusqu'à la critique. Si l'Arabe est capable de violence, il est accessible aux reproches, impressionnable, accepte les leçons dont certains autres se moquent!


Mais il faut ajouter autre chose. Le gars de couleur, l'Arabe surtout, s'il n'exerce pas de violence, quand il est loyal et droit, il se croit un devoir de protection, au contraire. Cette fonction joue plus qu'on ne croit. En vrai, il n'y a pas souvent des bagarres rangées de rue, opposant des gars de couleur à des autochtones. Les bandes sont plus mélangées que ça. L'Européen subit ou bénéficie d'une certaine protection physique, sans laquelle, à mon avis, les violences et agressions seraient plus nombreuses. Tout se passe comme si, du moment que l'autochtone n'est pas du tout bagareur, il est déloyal de le frapper! Au lieu de m'envisager comme voleur et violeur, il est plus juste de voire en moi, un protecteur! Cela suppose que l'autochtone, ait, en effet, intégré mentalement, une certaine assymétrie dans le rapport à la violence, lui-même étant plus bénin et pacifique, tandis que le migrant est plus bagareur. Et en effet, ça va carément jusque-là!

Pour l'illustrer d'une anecdote, voici. Je soignai un jeune homme blanc, dont les parents étaient revenus de Martinique. Il m'a parlé des pressions voire des menaces de violences que les noirs exercent contre les gens si sympathiques, de Métropole, avec des critiques et reproches désagréables. Eh bien, même là-bas, il m'a dit que des camarades noirs, le protégeaient. Revenu en Métropole, en région Parisienne, avec ses amis Blancs, ils ont plus ou moins le même souci, avec aussi le même genre de protection. Puis, cela porte, en effet, le Blanc autochtone de cet âge, à des comportements divers, pour éviter ces situations. Il affirme sa réprobation de la violence, dit qu'il n'aime pas la bagare, etc. Mais, curieusement, ces situations n'en feront pas un raciste, puisque son réflexe, est au contraire, d'opposer une certaine non-violence à ses éventuels contempteurs. Comme c'est compliqué!
Sérieusement, je crois que la vie de l'Européen, le Blanc, l'autochtone, sa vie est transformée, voire bouleversée, du seul fait de la présence des autres, qui peuvent être des amis protecteurs comme des ennemis prédateurs. Il faut ajouter, pour être juste, que l'Arabe, muni d'une certaine doctrine, exercera sa protection sans faillir trop à la justice. Beaucoup de développements en perspective.


Eh, alors, mon protégé, tu n'as encore rien répondu à mes considérations sur l'Amitié? C'est demain qu'on votte en Tunisie. Allez, quelques mots, s'il te plaît. Tu veux des migrants moins bagareurs, sois donc toi-même plus juste. Tout se tient!


Rodomont, protecteur de la France.

Le sabre et le goupillon (II), le goupillon...

Du torrentiel:

Croissant de lune,

Que me parles-tu de sabre, à moi qui ne suis que le goupillon ! J'ai l'air de plaisanter, mais vais-je dégoupiller ? Encore une fois, le propos est plus sérieux qu'il n'en a l'air.

Je vais probablement émailler ce message de considérations symboliques, voire de problématiques personnelles, mais le fond n'en conservera pas moins quelque vérité supérieure universelle, comme ce que tu me disais du sabre de rodomont.


Pour commencer, on recherchait naguère, comme tu sais, l'alliance du sabre et du goupillon, de l'armée, gardienne de la nation et de l'eglise, du Trône et de l'autel. Nous avons désavoué cette alliance depuis la révolution, mais le désaveu vient de plus loin.

Il était en germe dès l'amour courtois, où le chevalier combattant devait dégainer son sabre dans de cruels tournois, mais surtout ne pas en faire usage auprès de la dame dont il se déclarait le chevalier servant fidèle inconditionnel. L'amour courtois a renforcé l'enfant de chrétienté dans l'emprunt platonique de la relation amoureuse non consomée, comme le mariage annulé de ne pas l'être. Mais moins il y avait d'amour et plus s'ouvrait le mariage.


Troisième image : la force de samson était dans ses cheveux. Il a suffi d'une nuit où son amour baissait la garde pour que dalila la lui dérobe. Il la recouvrera miraculeusement pour massacrer sans tempérance les Philistins surpris. Lorsque je tombai amoureux pour la première fois, je m'étais mis sous la garde d'une amie très mystique, qui me représenta la fille que j'aimais comme une véritable dalila, qui allait dérober sa force tigniacière au chevelu Samson que j'étais, et allait, non le castrer, mais le décapiter (il était entendu que je n'étais qu'une tête...) de sa faculté d'exercer la fonction de juge ou de prêtre, prêtre sans sabre à dégoupiller, ne disposant que d'un goupillon pour asperger le peuple d'eau bénite.

Asperger pour bénir. Bénir en jetant de l'eau avec mon goupillon. C'est-à-dire, en quelque sorte, devenir un éjaculateur précoce. Un éjaculateur onaniste.


Qu'est-ce que la bénédiction ? C'est la recherche d'une protection dont on prétend disposer au moyen d'un rite. Mais d'un rite auquel il manque en effet l'adjuvant matériel. Il faut avouer que la religion de l'Incarnation se trouve étrangement la plus désincarnée de toutes.


Dernier focus : l'islam qui te structure et vertèbre refuse que Dieu ait une Image de fils. Pour ma part, j'ai un très grand problème avec la filiation. C'est que j'ai été trop fils. Lorsque mon père était gravement malade, ce qui dura deux ans, mes frères et moi essayâmes de gérer ses affaires au mieux. Nous nous croyions obligés par ses ordres à y mettre l'ordre qu'il n'y avait jamais mis et quelque mal que nous nous donnions, nous n'y parvenions pas. Nous avions des déjeuners homériques au cours desquels chacun donnait sa façon d'envisager de sortir du labyrinthe. Nous n'étions jamais d'accord sur rien, l'essentiel étant sauf. J'en vins un jour à dire à mes frères que, si nous étions ainsi, c'était que chacun de nous représentait un tiers de notre père. Je ne me souviens plus si nous en tombâmes d'accord. Je crois plutôt que cette parole glissa sur eux. Mon frère aîné était trop occupé à ressembler à notre père et le cadet, très engagé dans sa psychanalyse, à ne pas lui ressembler, sans du tout être capable d'envisager sa mort physique, contrairement à mon frère aîné et moi, mais en ne voulant pas moins le tuer symboliquement. La preuve en fut qu'il fut le plus acharné à vouloir se défaire au plus vite de l'héritage que notre père nous laissait, au motif que chacun de nous avait sa vie et devait la construire, martelait-il. Voilà comment la filiation avait dégénéré en cette triade ou en cette trinité de frères que nous étions face à notre père.


Quant à la psychanalyse, elle est un retour dépravé de la notion de péché originel, qui peut-être ne pouvait produire qu'une dépravation de ce genre. Il est à noter que Freud croyait en une "dette collective" et s'en rapportait au sentiment qui constituait le tabou dans toutes les observations anthropologiques. Il avait simplement déplacé la raison de cette dette à un parricide, du fratricide en lequel la genèse avait toujours cru en discerner l'origine. Les psychanalystes dans leur ensemble ont complètement oublié la croyance de freud dans le péché originel exprimé sous forme de "dette collective" de la première "horde". Ils n'en ont pas moins assuré la résurgence pratique de cette antique croyance dans l'impossibilité qui fut bientôt celle de l'enfant post-chrétien d'honorer ses parents. Non seulement il cessa de les honorer, mais il se mit à les accuser, et cette accusation devint systématique, et le passage obligé pour que l'enfant grandisse. L'ingratitude fut de règle. Il en résulta une impossibilité à peu près totale de fécondité de la génération qui intériorisa au maximum cette accusation parentale. Cette génération, soit au propre ne sut plus faire des enfants, soit au figuré se trouva démunie de tout savoir relatif à leur éducation et à la transmission en général. Ce retour inversé du péché originel tourrna à l'échec de la filiation.


Mais la filiation telle que nous l'avions conçue était en réalité vouée à l'échec bien avant que le péché originel auquel nous ne croyions plus nous revînt en boomerang. Dans le développement interne et patristique du christianisme, il se produisit ceci : alors que le Christ dans l'evangile n'avait jamais cessé d'affirmer qu'Il etait le fils de l'homme, nous en fîmes le fils de Dieu, non que nous nous trompâmes nécessairement dans l'affirmation doctrinale de cette filiation processionnelle, mais nous tînmes à ajouter ce codiscile que Jésus, fils de dieu, fils de Marie, comme tu dirais, fut "engendré, non pas créé". Là encore, l'affirmation eût pu tenir s'il se fût agi de la contenir à une génération spontanée de l'amour du Père commençant de se projeter ; si, par Fils, on avait entendu le verbe, ce que le Coran exprime très bien du reste, tandis qu'entre le christ-fils et le christ-verbe, il manque un maillon de la chaîne dans la révélation chrétienne, le prologue de Saint-Jean nous affirmant qu'"au commencement était le verbe", ce qui nous prive de toute dimension temporelle propre à asseoir l'idée de génération au sein de la nature divine, tandis que les Evangiles de Saint-Mathieu et de Saint-Luc nous dressent la généalogie de la nature humaine du fils sans qu'il soit question de L'appréhender comme Verbe consubstantiel au Père. Le coran, en récusant cette notion de fils, n'en instaure pas moins une génération puisque Dieu dit :
"sois et le verbe fut".
Au contraire, nous tînmes à préciser que ce que nous entendions par "engendré, non pas créé", ne touchait aucunement la Génération au sein de la nature divine, notion que nous n'allâmes pas explorer, mais regardait uniquement la manière dont l'esprit avait couvert de son ombre la Vierge Marie pour donner naissance au fils.

La religion de l'Incarnation tenait donc, en ce qui concernait le Fils de l'Homme, à faire abstraction des conditions normales de la génération et de la filiation humaines. Il importait à la fois que le Verbe Incarné, fils de l'Homme, ne soit pas le fils d'un homme, et que ce qui regardait Sa génération fût amputé de tout aspect charnel ou sexuel, comme si, dans le sexe, résidait tout le mal, alors qu'on aurait pu tout à fait considérer que Jésus était le Fils de la Vierge Marie, mais d'une façon qui n'absolutisait pas l'abstention de rapports sexuels à la source de la génération, mais qui insistait sur le caractère merveilleux de cette naissance unique en son genre.

Moyennant quoi, la filiation, châtrée de ce qu'elle avait de sexuellement humain et qui devenait ici déprécié, en était réduite à ce que la langue hébraïque faisait du bar, du fils : la cible de son père, la flèche qui devait être lancée dans la direction qui avait été celle de cet archer, d'où l'insistance de Jésus à dire qu'Il ne venait faire que la volonté de son Père, qu'Il n'était, en somme, porteur d'aucun message personnel, mais que, puisque Son Père n'entrevoyait aucune alternative à Sa mort pour sauver le genre humain, Il se rendait à cette sentence, ce que le genre humain retourna au Père de ce frère sacrifié, non pas en Lui portant secours pour que ce sacrifice ne fût pas consommé ni n'advînt (que se serait-il passé si le genre humain avait porté secours au fils de l'homme), mais en retournant ce sacrifice du fils en un meurtre du Père. Voilà où en est arrivée la chrétienté châtrée, dépolitisée, dont la force était dans des cheveux qu'on pouvait couper en quatre, désaffiliée, déshonorant son dieu, se déconstruisant sans même y prendre garde, par un travail sans doute nécessaire de purification, non plus de ses sens, mais de sa Foi.


Ce risque de blasphème que je prends, à te dire tout cela, fait partie à mon sens, de cette purification nécessaire de la Foi, en même temps qu'elle s'inscrit dans ma "lutte (personnelle) avec l'ange", dans cette relation à dieu qui n'est nullement de soumission, mais de combat, où le même qui débite ces insanités se fait voleur de la bénédiction de son père et a besoin, pour la voler, de la protection de sa mère, Rebeca, qui couvre ce dol fait à ce père aveugle.

Est-ce à dire que, toi qui offres ta protection au juge échevelé que je suis ou à la france que je prétends représenter, tandis que je voudrais t'offrir ma bénédiction par le goupillon de mon enseignement de l'universel désincarné, je vais répondre favorablement à ton offre ? J'aurais pourtant besoin, sous ta protection, de faire prendre une cure de virilité à ma foi en phase de purification. Est-ce à dire à l'inverse que toi, tu te sentiras le moins du monde redevable de recevoir la bénédiction de quelqu'un comme moi qui te semblera ne tenir que des propos jaculatoires ? La vérité est que nous ne sommes, ni toi, ni moi, prêts à consentir que j'ai besoin de ta protection et que tu as besoin de ma bénédiction. Je crois en la force qui est dans mes cheveux et tu crois qu'est suffisant l'enseignement contenu dans ta loi. Plus exactement, tu crois qu'une loi suffit à être le tout d'une sagesse. Je crois, moi, que la sagesse n'est rien sans l'érection de la liberté comme valeur cardinale. La liberté de l'esprit qui ne se peut rendre à la loi qu'une fois qu'il aura retrouvé sa liberté de corps au terme de la réincarnation de la religion de l'Incarnation, de la religion qui assume au plus haut point le paradigme de l'Incarnation.

Que nous n'y soyons pas prêts n'empêche pas que, si nous ne devenions conscients que de cela, nous nous préparions à faire cause commune, ou du moins à assurer une coexistence plus harmonieuse entre nous.

"Je ne te lâcherai pas que tu ne m'aies bénni", dit Jacob à l'ange de dieu.
Jacob se mue actuellement dans la peau d'Ismael, qui s'est toujours senti le maudit, l'errant du monde, le "mis à part" de ses frères, au point de préférer détruire le monde que le monde refuse de le reconnaître (souviens-toi que j'emprunte ces propos à l'un de tes messages antérieurs).

Si je te réponds que je te bénis, tu me répartis que cela ne me coûte rien, étant doné que ma bénédiction n'est que jaculatoire, l'agitation d'un goupillon sans sabre. Et d'ajouter :
"Je ne recevrai ta bénédiction que si tu acceptes ma protection."
Sachant bien que je ne suis pas protégé pour avoir le pouvoir de bénir, je te rétorque cependant que je ne veux pas être protégé, car je crains que par là, tu ne veuilles me soumettre.

"Je ne te bénirai que si tu renonces à me soumettre", te dis-je, sans tout à fait décliner ton offre de protection.
C'est ce que, pour l'instant, je ne sais si tu veux m'accorder.

Convenons de ne pas nous soumettre, même par retour de bâton ou de houlette. Tu me vois sans houeltte, moi qui t'ai soumis, et tu me vois, qui refuse de me soumettre. Sois plus grand que moi : accepte de ne pas rendre le mal pour le mal, et ne veuille pas me soumettre, dépasse-toi en ayant la satisfaction de m'avoir dépassé. Dépasse-toi en faisant en sorte que nous entrions dans un rapport de réciprocité, et je te rendrai tout ce que tu voudras, dans ma bénédiction jaculatoire et enseignante, autant que la justice le permettra.

Ton torrentiel ayant le pouvoir de bénir dont le pouvoir des clefs salue son protecteur éventuel, auquel il propose les clauses négociables d'un pacte de bonne intelligence, sans allégeance mutuelle inconditionnelle

Le sabre et le goupillon (I), le sabre

(compilation de deux messages du Croissant de lune)

tu parles de viol, mais quoi donc! Quand l'homme pénètre la femme, si doux soit-il, ça reste quand-même bien une invasion, une infraction! Pour bien faire, il ne faut pas que la femme soit consentante à chaque instant, chaque seconde! Il s'agit d'un consentement global, imprécis, réservé, qu'on ne doit pas mendier. Il suffit que la femme ne soit pas tout à fait hostile, c'est plus qu'il ne faut pour que jaillisse le sabre. Tu crois quoi, toi? C'est justement quand on va plus loin qu'elle ne l'autorise tout d'abord, quand on commet un petit excès, une infraction à sa stricte volonté, que la femme est illuminée, enflammée, et crie notre nom! L'homme est plus ou moins doux, bon, mais enfin, il faut le dire vite. Il y a des moments,, où il faut ce qu'il faut, si tu vois ce que je veux dire. Comme l'exprime très bien la romancière Phyllis Dorothy James, l'acte sexuel a quelque chose de violent. En tout cas, avec Rodomont, il n'y a pas le choix!

Eh bien, quand on perçoit qu'elle consent sur le fond, et je précise qu'il peut se produire que le consentement ne soit pas verbalisé, mais ne consiste qu'en une absence de refus, alors, disons, quand elle consent, il faut y aller tout de go, sans coup férir! Décevant serait l'homme qui ne comprendrait pas cette règle et n'exercerait pas la féminité et la tendresse de la femme, au moyen d'une franche virilité, d'un sabre résolu! Nul ne mérite de s'unir à une femme, qui ne sait pas tout à fait ce qu'il veut, lui, et ce qu'il ne veut pas! La femme doit percevoir cette résolution, ne pas douter de l'issue des ébats, qui sont une sorte de combat. Le plus grave, la pire insulte aux femmes, c'est l'absence de désir.


Je crois observer que les gens tendent vers une unification des sexes voir des âges. La chose est physique et concrète. L'homme et la femme diffèrent peu, ils restent jeunes jusqu'à la retraite, voire au-delà, vieillissent tardivement, sous forme de décripitude. C'est tout de même, en général, une tendance vers la féminisation, plutôt que l'inverse. La chose est inévitable, puisque la masculinité, la virilité a besoin d'épreuves surmontées, ne vit pas bien dans le confort prolongé! Cela produit des hommes d'étiquette, tout juste des hommes, pourvus d'un membre, mais non pas d'un sabre, qui désirent peu des femmes qui leur ressemblent tant, jusque dans leur quotidienneté.


La faiblesse du désir est accru par la liberté et la disponibilité sexuelle. Le nombre de femmes disponibles, pas besoin de faire un dessin, au point qu'il est venu dans les moeurs des jeunes gens, que les filles entreprennent les garçons, lesquels se font prier, montrent des rétiscences féminines! Tu veux que je parle vrai, Torrentiel! Eh bien voilà du parler vrai. Donc, la femme ou la fille entreprend au lieu que ce soit l'élément viril. Le surnombre des femmes, en France, ne t'échappe pas, il y en a surabondance. Forcément, ce déséquilibre joue son rôle dans ce phénomène. Autre élément, la grattuitté du sexe, les contrasceptifs de toute sorte, les risques de grossesse, étant normalement contenus. On consomme donc quand on veut, sans risque ni inquiétude.


Tout cela fait que l'homme ne désire plus guère la femme, la consomme presque dans l'ennui, en change aisément. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la virilité, ou la conscience virile, est un élément de relative fidélité. Celui qui aime et veut la femme, ne voudra pas la lâcher comme ça, avant d'en avoir épuisé toutes les ressources possibles. Il s'attardera dans les ébats, se consacrera plus longtemps à une femme, qu'il a choisie, qu'il perçoit comme un être précieux et fragile. L'homme sans désir, l'homme indifférent, abandonnera sans peine ce qu'il n'aura fait qu'effleurer. L'homme affamé, seul, connaît les joies de la bonne saciété. L'homme épuisé connaît seul les joies du repos d'une couche. L'homme sans désir, ne connaît qu'à peine la joie. Or, je tiens qu'il est insultant pour la femme, d'être attouchée en vain, avec tiédeur, avec indifférence, sans intensité, sans être conscient de disposer d'un trésor, qu'au besoin il faille défendre. Le test, qui pourrait faire la différence entre l'être vraiment viril et aimant, et celui qui n'est pas homme, c'est bien l'aptitude à défendre et protéger physiquement une femme, en se mettant en péril. Ce n'est pas pour rien, qu'on vantait l'aptitude combattive de l'homme, sa bravoure, comme une preuve d'amour. Et, comme on voit, la bravoure, Torrentiel, fait défaut, au point, qu'en effet, bien des garçons ne feraient rien, si d'aventure leur camarade féminine était entreprise par un autre, voire agressée! Ces gars ne font rien, se défendent à peine eux-mêmes. Plus qu'on ne croit, cette situation de lâcheté physique généralisée, provoque les violences et délinquances, de ceux qui pensent mettre à profit cet état, ou qui s'indignent de voir pareil déshonneur étalé! Dois-je parler vrai, encore, ou pas?


J'ignore si la surabondance féminine, en France, tient à la démographie des sexes, ou si en même temps, elle tient à la défection de très nombreux hommes. Je crois qu'il en va des deux. Or, on notera sans peine, que beaucoup de femmes autochtones restent seules, bien que la France bénéficie, si on peut dire, de tous ces hommes étrangers, à qui elles s'offrent sans rétiscence. Il y a que les étrangers contiennent plus d'hommes que de femmes, un certain nombre sont célibataires. Il y a, que les familles immigrées, donnent, pour l'instant encore, plus aisément les garçons que les filles. Il y a même encore, à présent, malgré les dispositions restrictives, toutes celles qui parviennent encore à se marier à l'étranger, d'où elles ramènent d'autres hommes, après d'éprouvantes démarches. Rien n'y fait, malgré tout ça, il reste un vivier considérable de femmes en mal d'hommes. Que se passe-t-il donc? Il faut présumer un nombre incalculable d'hommes, qui ne veulent pas vivre leur masculinité. Des gays, il n'est pas douteux que le nombre augmente. Ils croissent et se multiplient, germent dans le confort d'une société douillette, où, prétend-on, la virilité n'est plus une valeur.


Le seul homme vraiment viril en France, c'est l'étranger, le gars de couleur, le garçon Arabe, Rodomont. Pour peu qu'il présente bien, qu'il atténue un peu son âpreté, il n'aura pas de peine à faire son choix féminin. S'il est porté vers l'autre sexe, les gays le poursuivront de leurs insistantes demandes et insinuations, ce qui parfois se termine mal. Si le gars de couleur était pleinement conscient de cette situation, le métissage ferait des bonds considérables, ce qui est déjà pas mal le cas. Pourquoi veux-tu que Rodomont ne veuille pas de cette France? N'y est-il pas partout chez lui? Un poète Tunisien, natif de Casrine, disait, pour vanter la région où il vit le jour, qu'il est né dans les entrailles les plus tendres de la verte. Je me demande, où, en France, ne se trouve pas la douceur. Toute la peau de la France est rose et lisse, douce au toucher, apelle la caresse ferme! Non, il ne faut pas la caresser sans désir, mais la presser et se blotir contre elle, qu'elle pleure de joie, qu'on l'entende crier notre nom! La France est trop belle pour l'indifférence. Il faut, semble-t-il, qu'elle se marie à d'autres peuples, ceux qui savent la vouloir, qui en sont sûrs, à qui, semble-t-il, sa douceur est destinée. Car, en effet, une telle surabondance de féminité expose la France au métissage salvateur. Il ne faut pas dire à la France: "Je ne sais pas très bien si j'ai envie de toi". Il faut l'assurer de son désir, poser ses mains sur elle, comme assuré de son consentement. Il faut la dévorer des yeux, elle doit voire la faim dans nos regards. Le spectacle du désir famélique la transporte de douceur. Elle est si douce et généreuse, quelle ne se refusera pas à qui a un vrai besoin de femme. Tu vois, c'est toute ta Nation que je veux, et elle me veut, à coup sûr. Ai-je bien parlé?


Curieux à toi, de me relancer sur ce sujet, alors même que je croyais que tu ne voulais pas que je brode et développe trop autour de ça. Si je n'avais d'autres soucis, j'écrirai sans peine toute la nuit. Tu n'as pas voulu, de la scène d'amour, entre Rodomont et la France. Je l'écrirai pourtant, même si ce n'est pas pour toi. Sais-tu où je pourrai la publier? Tu me sais intarissable sur ce propos.


Et une dernière chose, quand-même, après quoi, si tu veux, on se rapelle tout de suite. Tu as transmis à S. mon message qui t'a rendu furieux. D'abord, une curiosité, peut-être malsaine, me porte à quérir de toi, avec quelle espèce et race elle s'est commise en métissage, puisque tu l'affirmes. Bon, tu réponds si tu veux. L'autre question, est plus importante. Tu m'as rapporté, que bien qu'apréciant ma prose, elle trouvait le propos douloureux. Ne s'agit-il que des quelques lignes un peu osées, ou tout l'article? Puis, est-ce douloureux d'évoquer des violences à caractère hérautique, vraiment, que je n'ai pas précisées, ou est-ce autre chose? Trouve-t-elle douloureux l'usage de ces violences hérautiques, ou plutôt l'idée qu'elles auraient un caractère expiatoire? Sur le reste de l'article, un message violent, j'en conviens, y trouve-t-elle quelque-chose de faux et d'injuste, ou est-il d'autant plus dur qu'il est juste et droit, quant au fond? Cette question est pour moi, primordiale. Peu m'importe le reste, te dirais-je. Que je sois ce qu'on voudra, pourvu que je reste vrai et juste. Mon impression, sans rien savoir, est hélas, qu'il s'agit bien de ça. C'est d'autant plus insupportable que l'injustice vraie, est exposée avec une grande crudité. N'oublies pas, tout de même, que j'exposais en grande partie, l'anomie militaire de ma Nation, qui, elle, en revanche, subit vraiment un viol véritable! Celui-là, n'a rien d'un simulacre. Trop facile à toi, de t'indigner du seul simulacre, que je n'ai pourtant pas détaillé! Non, je ne viole pas la France, je me comporte seulement comme elle veut, au plus profond d'elle-même, cette femme privée de maris.


Rodomont qui aime fermement la France.

jeudi 6 octobre 2011

L'islam est-il sadique et le christianisme masochiste?

Croissant de lune,

L'érotisme volontaire et consentant de l'un qui bat, sans le violer, le corps de l'autre, cela fait certes partie de la profondeur humaine, mais cela s'appelle des "rapports sado-masos".

Si ça n'était qu'érotisme, mais tu dis toi-même que ta dignité baffouée réclame vengeance, réparation intégrale, et donc veut, doit le transposer dans le rapport à l'Occident, au christianisme que tu dis aimer, à la france que tu n'es pas loin, sous une autre forme que les "rapeurs", même s'il n'y a pas sodomie dans tes battages consentis auxquels tu vois que je ne consens pas, de vouloir "niquer".

Alors , moi, la France qui ne consent pas, comment veux-tu que je t'aime ?

Et pourquoi veux-tu que je consente ? Parce qu'il m'appartiendrait, en tant que chrétien, de te réparer ? Sous prétexte qu'on m'a intimé de tendre l'autre joue ? Oui, mais on ne m'a pas donné ce conseil pour cette raison. On me l'a donné pour ne pas laisser se développer la haine en moi. Il y a certes, dans le christianisme, une logique réparatrice. Mais elle n'intervient pas à ce niveau. Il ne s'agit pas que le chrétien répare le monde dans la multitude des offenses faites des uns aux autres, il s'agit que le Christ répare la Dignité de Dieu offensée pour sauver le monde et surtout les personnes. Le chrétien qui se place dans cette logique réparatrice ne se prend pas pour le christ. Il ne se met pas à la place de l'"l'Unique Médiateur". Il peut seulement faire certains sacrifices à la suite du christ. Si tu veux être réparé, j'allais dire, ne t'adressse pas à moi, adresse-toi au christ.


Mais en-deçà, adresse-toi à toi-même. Ta réparation, elle est un acte, elle n'est pas un ressassement infini des torts de l'autre. Elle est un acte aussi minime que celui que tu viens de faire, avec infiniment de peur intellectuelle, en postant ta remontrance au sujet de l'afghanistan qui n'est pas un terrain de jeu pour humanitaires à la dérive, mais un pays occupé, à ce collectif littéraire. Ta réparation ou ta dignité, nul ne peut te donner celle-ci ou te rendre celle-là. Nul autre que toi-même. Et dans une logique où tu n'imagines pas pouvoir faire le différentiel des crimes. Où tu ne l'imagines pas parce que tu ne connais pas toute l'histoire. Et aussi parce que tu n'es pas dieu Qui rétribue à chacun selon ses torts, s'Il n'a pas plus de Miséricorde que la rétribution "oeil pour oeil", "dent pour dent", "crime contre crime".


Croissant de lune, la justice n'est pas la vengeance. La justice n'est pas faire Justice au nom de l'histoire. (...)La justice, c'est négocier les conditions d'un présent juste. Ta responsabilité comme la mienne porte sur le moment de l'histoire où tu vis.


Le "deal" que tu me proposes, souffrir du mal de l'autre, oui, mais du mal actuel ! Pas souffrir en devenant le vengé par toi du mal que t'auraient fait les miens. Nous n'étions pas là pour savoir toute la complexité de ce qu'il en fut. Mais surtout, le "deal" que tu me proposes, le "deal" que l'islam propose à la France, ce n'est pas un pacte d'amitié, c'est un pacte sado-maso. La France fait donc bien de se méfier et c'est toi qui l'y pousses. Car tu présentes les choses de telle manière que le musulman doive être le sadique et le chrétien le maso. Si je pousse un pas plus loin, l'islam est la religion sadique et le christianisme la religion masochiste. Sortons de ces lieux communs dans lesquels il n'y a pas de relation possible. Optons pour la justice, mais dans une certaine virginité historique.

Et par-dessus tout, n'atends pas ton salut de l'autre. Je ne pense pas que ce soit ça que ton prophète t'a enseigné. Si je veux retomber pour un instant dans les lieux communs, ça, c'est le christianisme, Mais le chrétien attend son sallut personnel (anhistorique) du tout autre, la nuance est forte. Ton salut historique ne peut venir que de toi-même. Tu as des ressources et de la matière grise, utilise-les. Nul ne te les a prises que tu n'aies consenti à en être dépouillé. Attaque-toi à ceux qui, par cupidité, t'en ont laissé déposséder. Quant au sang versé, combien de morts, pas dans le tout petit "hier", entre Serbes et Kosovars (et les Serbes le paient au prix fort, du fait de l'Occident, mais aujourd'hui, dans des guerres civiles inter-arabes. Mets fin à ces guerres civiles. Et si tu arrives à prouver que l'Occident, dans cet aujourd'hui, tient le bras des uns contre les autres, après avoir mis fin à ces guerres, fais-le convoquer au tribunal de la communauté mondiale, pas à celui de ta seule religion. Le monde entier n'est pas islamique. Cela ne se produira jamais. Croissant de lune, tu as trop de rancoeur.

Le torrentiel non panislamique, offensé et pas maso

Les rodomontades de rodomont

La réponse qui suit a été faite trop précipitamment. C'est dire qu'elle ne m'honore pas. Pire, elle me ridiculise. La réaction rapide après réception n'est pas de nature à favoriser une saine réceptivité. Pourtant, reproduire cette réponse et celle qui suit, à nouveau adressée par moi qu'on lira dans l'article suivant, réponse ne valant guère mieux, outre que c'est conforme à l'honnêteté du publiciste, cette reproduction montre le caractère impassué dans lequel peut s'enfoncer un "face à face dialectique". La réaction rapide étale au grand jour des réflexes défensifs immunitaires irréfléchis, par lesquels on se protège, tel une mouche écrasé par la puissance d'une souffrance, en se demandant comment et pourquoi notre propre souffrance est, elle, devenue à ce point impuissante. La tentation serait de s'abandonner à la contondence parfois fulgurante et panoramique des arguments qui nous ont été présentés, de croire que notre souffrance n'a pas lieu d'être, que notre défense est injustifiée, est répudiée par la justice. Si faibles que soient mes deux réponses à lire ci-après, elles ne sauraient prouver cela.


Ma première réponse dans cet article

"Je prendrai le temps de te répondre et de mieux examiner tes arguments, mais je trouve quand même que les rodomontades de rodomont voulant soumettre l'autochtone sont aux limites de l'inacceptable, de la part de ce dernier récipiendaire.

On peut tout justifier, même de violer et de battre au nom de la justice. eh bien non !
Même de violer et de battre au nom d'une injustice passée, eh bien trois fois non !

Le torrentiel qui trouve que tu commences à manquer à sa dignité, mais qui ne t'en conserve pas moins son amitié"

(NDLR: il eût été moins hypocrite de moins la ménager.


Réponse de rodomont:

"D'accord, ce que j'ai écrit porte atteinte à la dignité de l'autochtone, certainement. Mais, si tu as bien lu, tu sais que nous n'en sommes pas seuls responsables, je veux dire que l'autochtone aussi, dans ces sortes de relations.
Violer ou battre par justice, certes, c'est largement insuffisant et dérisoire. D'ailleurs, il ne s'agit pas de véritables viols, au sens strict du mot, comme tu l'auras relevé. Le battage hérautique, sur une personne constante, je le maintiens, dans la mesure où elle consent, quels que soient les contexte, d'ailleurs, cela fait partie de la profondeur humaine, très simplement. L'homme avisé doit y répondre, s'il a cette propention en lui, mais mesurément, et sans dévoiler au grand jour, au voisinage, ces sortes de choses, je suis d'accord.

C'est seulement en filigrane, que dans les rapports entre beurs et autochtones, il y a cette dimension plus ou moins expiatoire, que parfois, la partenaire verbalise clairement. Je sais que c'est dur à entendre, mais au fond, ces choses-là existent.


Vivre dans la dignité, sans nulle vengeance, d'accord, mais il faut pour ça quelque chose qui reconstitue, qui répare, si peu que ce soit, l'offensé! Faute de quoi, si on ne rétablit pas la justice, si on ne rend pas tout homme libre, si le sang des uns vaut plus que celui des autres, comment s'étonner de l'existence de ces simulacres de justice?


Et encore, là, je ne parlais que des rapports hérautiques, lesquels après tout, ne regardent que les partenaires consentants. Il y a en revanche, d'autres effets violents de l'injustice. En effet, je crois qu'il arrive, comme l'a illustré le livre de Fodel, "rayeur et rappeur", bien en vogue en ce moment, des situations où certains prennent plaisir et vengeance dans l'agression d'autochtones, parce qu'ils sont autochtones. J'ignore si la chose est fréquente ou rare, puisque les motivations de l'agresseur sont toujours mêlés. Je ne dis pas que j'aprouve ces choses, ni que je m'en réjouisse; mais, si la justice régnait, ce genre de choses se produirait moins. Sans parler même d'agression des personnes, il semble qu'on ait relevé une augmentation des déprédations des structures de transports Parisiens, en rapport avec l'affaire du voile intégral, du moins, à en croire les syndicalistes. Penses bien que ces gens dissimulent comme moi, pensent à peu près la même chose que moi, croient comme moi, que toute parole n'est pas permise, tout simplement. Dès lors, à force de dissimuler, ils accumulent des rancoeurs, sources de violence possible.


Tu veux ta dignité, tu veux que mes rodomontades soient respectueuses, alors donc, rends-moi pleine et entière justice. Pour moi, toute l'affaire est là. Rends-moi justice, claire et manifeste, sans ombre, sans ambiguïté, répares-moi, recolles mes morceaux. Si j'ai trop de rancoeur et dissimulation, je ne suis pas moi-même en état de dignité. Toi-même, si tu cherches trop d'arguties, si tu fuis la vérité, tu n'es pas en état de dignité. Toute l'affaire est là. Soyons des frères, authentiquement, soufrant du mal de l'autre, au même instant, n'échangeons que la vérité.


Croissant de lune en quête de justice et de dignité."

"

La réparation intégrale ou les ommeyades, et en matière sexuelle...

L'échange qui suit entre le Croissant de lune et moi fait suite à celui qu'on peut lire juste en-dessous de cet article.

Du Croissant de lune:

Oui, Torrentiel.


Bon, tu m'exhortes à parler haut et fort. Mais tu n'as pas répondu à une question sous-jacente. Oui, la France est un pays libre, ou elle en porte l'étiquette. Tu sais bien pourtant, que les lois non-écrites, ont plus de force que les lois connues et rédigées sur papier. Bien entendu, j'en tombe d'accord avec toi, sur le plan formel et apparent, l'Arabo-Musulman, ou n'importe qui, pourrait porter ses revendications selon les règles communes en vigueur. Mais ça, nous ne le croyons pas, et je crains que nous ayons raison d'en douter. Autrement dit, en dehors de tout ce qui se trouve sur les grimoires, crois-tu sincèrement, crois-tu vraiment, qu'au cas où nous nous livrerions à certaines marches et actions, la France officielle nous ferait bénéficier de l'égalité de traitement dont elle se targue? Autrement dit, n'y aurait-il pas un différenciel, un distinguo dans la répression? Bien entendu, je n'entends pas par là, seulement, la répression policière et physique, qui n'est que l'un des éléments de l'arsenal monstrueux. On peut faire plus, beaucoup plus, briser des carrières, détruire les moyens de subsistance, le moyen de faire du pain de farine et d'en manger! Et mettons que tu affirmes que la France nous traiterait, le cas échéant, sans nul distinguo, alors, comment expliques-tu que des pressions suffisamment fortes ne se soient pas exercées, afin que la France ne participe pas aux menées injustes? Et hors de France, pourquoi donc, pareilles pressions, ne se sont pas exercées, alors qu'assurément, si on se trouvait dans un contexte de démocratie authentique, cela se fût produit avec succès!


Bon, Torrentiel, tu fais une erreur. Je ne me sens pas humilié en tant que "minorité", tu sais fort bien qu'une minorité, au contraire, a, en général, une influence supérieure à ce qu'elle représente. Tu sais pertinemment, que les minorités persécutent au moins autant qu'elles sont persécutées, si même elles le sont, ou se prétendent l'être, pour conserver et accroître des privilèges. Ah, si seulement j'étais en France, dans le même rapport de force dont bénéficient, beaucoup plus que ce que tu crois, ou que tu avoues, divers Chrétiens d'Orient! Non, ma situation n'est pas celle-là. Je suis faible et humilié, parce que ma nation est faible et prosternée. Pour quelle raison? Allez, de multiples raisons, sans doute. Mais quel est le problème vraiment majeur? L'anomie militaire est après tout, la première et la dernière des causes de nos servitudes. Non, mais pour être plus précis, et que tu ne puisses pas objecter contre ce constat cru et lucide, que l'Occident est pacifiste et n'a pas de ressource militaire spirituelle, ... je te vois venir, pour couper court à cette échappatoire, je dirai plus exactement que ma Nation pourrait receler les moyens de créer de la force militaire, dont elle a l'esprit et les règles. La différence est physique, technique, différence d'armement. Elle est tellement profonde, qu'en effet, elle emporte souvent la décision. Disons, pour faire court, que tous nos pays subissent, sous des formes diverses, cette pression militaire, toujours sous-jacente. Certains gémissent ddirectement sous la botte de l'étranger, la plupart, n'ont qu'une souveraineté nominale, qui plie toujours, jusqu'à présent, devant la pression étrangère. Des bases militaires se trouvent sur notre sol, et ce n'est pas le pire, loin de là. Des flottes monstrueuses parcourent les mers qui nous bordent, des avions nous survolent, des forces de renseignement se trouvent immergées dans la profondeur la plus intime des corps sociaux. N'oublions surtout pas le plus important, c'est qu'en arrière-plan, se profilent les moyens dissuasifs dont nous sommes à peu près dépourvus. N'imagines pas un instant, que ce soit, sans conséquence politique, que nos gouvernants et décideurs, oublient un moment, cet état de chose. Ton allusion historique à la chétive Ligue Arabe, face à la S-D-N, en un temps où celle-ci fermait les yeux sur l'emploi pourtant interdit des gaz de combat, par l'Italie, prête à sourire, Torrentiel! Que voulais-tu que fasse cette Ligue, à peine naissante? Vues ces perspectives, la Nation est sommée de se résigner au fait accompli, sans même afficher clairement cette résignation. Elle est sommée de travestir cet état de résignation, sous la forme d'une relative adhésion à ceux qui se fortifient de ses dépouilles. Ces représentants, que je t'ai montré, dégoisant dans un petit restaurant de V., ce qu'ils disaient ou faisaient, est la conséquence immédiatement naturelle, de cet état de chose militaire. Ils étaient à peu près sûrs que nous autres immigrés, nous nous inclinerions devant eux. Vois la chose comme elle est, sans fioriture, l'élément d'un rapport de force quasi-physique. Ah, l'immigré ne l'emporte que dans les bagarres directes, au corps à corps, et, en effet, probablement éprouve-t-il, à ce moment-là, un sentiment d'agréable vengeance. Tu n'as toujours pas répondu à ma question, faut-il, selon toi, que la Nation accepte le fait accompli de l'état ennemi, cela à défaut, visiblement, que tu puisses présenter son existence comme juste!


Cette dissimulation que tu nous reproches, mais comment faire, comment nous en afranchir? L'Arabe rampe, en effet, ces représentants de tout à l'heure, le voient comme entité négligeable, presque comme un esclave, bénéficiant conditionnellement du droit de respirer de l'air et de manger du pain, bénéficiant de leur tourisme irrespectueux. Notre dissimulation, que tu peux nommer takkiya, si bon te semble, est la conséquence normale de la peur, qu'engendre à juste titre, hélas, cet état de disproportion de force. L'Arabo-Musulman, a l'impression que certaines choses sont à dire en public, d'autres en privé, entre nous. Je dois même ajouter, que des Français autochtones, sensibles à nos causes, nous conseillent eux-mêmes la prudence.

Voici une anecdote illustrative. En 2003, j'étais salarié à l'établissement thermal de B..., depuis déjà un an, et je logeais chez ma femme, qui n'avait pas encore ce titre officiel. En ce temps-là, j'étais fortement travaillé par l'histoire du libre port du voile. Avec les curistes que je soignais, j'étais prudent, comme tu imagines, ne m'ouvrant de ces choses que rarement, avec ceux en qui je croyais pouvoir mettre une certaine confiance. Je soignai une dame du pays, habitant à F..., très sympathique, et cliente régulière du magasin de ma femme. J'eus avec elle certains échanges autour de ces sujets, le voile principalement, si ma mémoire est bonne. Elle était relativement d'accord, et inquiète pour moi! Elle vint une fois voir ma femme au magasin, lui fit part de ses inquiétudes, très partagées. Ma femme me fit la leçon, et à la fin, comme j'objectai opiniâtrement, à court d'arguments, elle me dit ceci, "Les Français, c'est hypocrite, tu sais"! Ces paroles simples, de ma femme et d'autres gens, prouvent qu'il y a bien des non-dits, et que les grimoires ne sont pas la seule vérité. Je ne vois pas au nom de quoi le point de vue de ces autochtones-là, gens du peuple, serait moins autorisé que le tien, qui me ressert l'égalité formelle des droits, le cadre légal écrit, que je connais aussi bien que toi.


Il faut bien qu'on s'entende sur une chose. Il y a un lieu commun, auquel on cède par paresse et confort. On dit, on enseigne, on répète, qu'il y eut une période coloniale, suivie des indépendances. Donc, le colonialisme, ou tout ce qui s'y rattache ou s'en aproche, relève du passé. C'est un mensonge ignoble. Pour que ce soit vrai, il faudrait, non pas de simples indépendances formelles, mais les moyens d'assumer les souverainetés. Ces moyens, les armes, d'abord, et avant tout, des armes, surtout des armes. Ces moyens n'existent pas. On se la raconte, et on le sait. La France, sur son sol comme au dehors, pour l'instant, malgré d'infimes exceptions, que nous sommes priés d'aplaudir, comme en 2003, garde une attitude suprématiste, au sens propre du mot, une attitude du fort au faible. Malgré l'accès au droit de votte, la bi-nationalité, que tu n'aimes pas, on ne voit pas que les nouveaux Français, pourtant assez nombreux, aient jamais emporté la décision dans aucun domaine. Si nous étions authentiquement libres, comment expliques-tu les afronts qu'on nous fait, notament sur la liberté religieuse? Au fond, tes développements, d'une manière ou d'une autre, finissent par conclure à une grande mansuétude envers une certaine France qui retient les permis de construire! T'entends-tu sérieusement parler, quand tu aplaudis au fait, que sur le sol tenu par l'ennemi, l'appel à la prière s'élève des minarets? Tu laisse à entendre une admiration émue envers la tolérance de ceux qui, tout de même, laissent encore vivre des mosquées! Ceci n'est pas droit, Torrentiel, tu n'y crois pas vraiment, tu te payes de paroles, corriges ce trait, de grâce! Sur les permis de construire d'église, j'en ai convenu, concernant l'égypte seule, lorsque j'ai entendu Youcef El-Carathaoui, lui-même, plaider dans ce sens. C'est qu'en égypte, jusqu'à présent, comme en d'autres lieux, les Chrétiens d'orient se plaisent à vivre, du moins leurs élites, dans une situation qui associe les privilèges aux exclusions, ceux-ci permettant de revendiquer ceux-là. Tu t'es toi-même fait l'écho de l'égoïsme de l'église Maronite, mais tu ne connais pas tout! Là, concernant ces Libanais, tu n'oseras pas prétendre, de grâce, à aucune exclusion mais tu conviendras de l'excès de leurs privilèges, qui, comme tout privilèges communautaires, ne sauraient tenir au seul talent, mais davantage à l'esprit de cooptation! Les Chrétiens d'Irak n'étaient pas si mal, tant que le pays était souverain, ce qui s'est produit ensuite, ne relève pas de ma responsabilité. Portes ce reproche à qui de droit. Pour le reste, à Tunis, se trouve, tout au centre, une cathédrale, rarement utilisée, déserte le plus souvent, peu de fidèles, semble-t-il. Dans tout le maghreb, l'infection évangéliste ne progresse que de façon déloyale, je suis sûr qu'ils feront peu de carrière, mais c'est différent des églises honnorables, qui ne se livrent pas à semblable corruption! Dans les pays de la péninsule, où la prospérité attire de nombreux migrants, les églises ont droit de battre des cloches, alors que sur toute l'Europe, l'appel des minarets est interdit, apprends-le! Seul, une partie de l'Arabie, a un régime différent, que personellement je discute. Les églises s'y trouvent, mais on y observerait une certaine discrétion. Saches qu'en Iran, contrairement à ce qu'on croit, les évangélistes ne sont pas interdits de cité, seulement soumis à la loi, chose juste au demeurant. Quant aux Chrétiens historiques de ce pays, la plupart sont Harméniens, as-tu entendu dire qu'ils soient particulièrement persécutés? En somme, si nous étions libres, et uniquement dans ce cas, tu pourrais nous faire des reproches sensés, autrement, ça ressemble à de l'acharnement. Rends-moi libre, tu auras les églises que tu voudras, partout, pleines ou vides. Mais puisque la France se dit un pays libre, je ne vois pas comment tu peux arguer des régimes variables, existant dans nos pays!


Moi aussi, je me perds, je me perds, je souffre trop. Tenant compte de la situation crue et nue des rapports physiques de force, exposés plus haut, lorsque tu dis, dans l'un de tes développements, que l'opression tient aussi à l'oprimé, certes, je veux bien l'admettre. Enfin, reste que ça sonne comme une justification ambiguë. A ce compte, on trouverait, pourvu qu'on cherche bien, des contradictions intrinsèques, dans la nation des Indiens Rouges, qui justifieraient leurs épreuves. Et à ce compte, le blanc, le Chrétien, le Sioniste, parce qu'il triomphe, serait le meilleur des hommes, récompensé ainsi de ses vertus. Non, évidemment, ces arguties sont spécieuses.


Concernant la génèse de ma nation, ou, plutôt, sa renaissance, lors de la prophétie, aprends quand-même ceci. Notre prophète a réunifié l'Arabie, certes. Ce serait déjà un exploit, en soi-même. Toutefois, Gengis Khan, puis, Tamerlan, ont, par deux fois, réunifiés l'espace Turco-Mongole, avant de partir à la conquête du monde. C'est que dans l'expérience Mohamédienne, politique et militaire, il y eut un exploit dans l'exploit. Cette réunification de la presqu'île, s'est opérée avec une économie incontestable de sang versé. Le fait est d'une claire singularité. On connaît, du moins les traditions nous rapportent, le nombre des tués et blessés dans les divers combats, avec la liste de leurs noms, comme celle des captifs, de leur sort, et comment se firent les échanges et rachats. Incontestablement, le fait est singulier, ne s'en aproche peut-être que l'expérience de Jeanne d'Arc. J'ai assez démontré la fausseté du pacifisme Chrétien, qui, paradoxalement, fut le sein nourricier des plus grands violentismes. Qu'est le pacifisme Chrétien et Occidental d'aujourd'hui? Il est mol et connivent des crimes, n'oppose qu'une résistance insuffisante, avec cette réprobation hypocrite de tout ce qui est dénommé extrême. Torrentiel, jettes un regard perçant et sans merci dans les entrailles de ce pacifisme! Si tu le traverse, si tu le perces bien à jour, qu'y trouveras-tu? Voici un élément non dit, mais déterminant, du pacifisme actuel. Ce qui n'est pas nommé, c'est le confort dont jouit ce prétendu partisan de paix. Il est pacifiste, en grande partie, du fait du confort de la dissuasion, qui l'abrite, et dont il feint de ne pas vouloir. Sa générosité s'épanouit pourtant, sous l'abri de ces engins monstrueux, et il se peut, que parmi les humanitaires qui vont en Afghanistan ou en d'autres lieux, il y ait des êtres qui se croient opposés aux guerres injustes, lesquelles leur permettent pourtant de manifester leur malsaine générosité. Encore sur ce chapitre, tu te payes de parole, quand tu atribues aux seuls périls des population, que tu ais d'ébord aplaudi aux ingérances en Lybie. Si c'était juste ça, il ne semble pas que tu aies eu le même genre de réflexes, envers la Yougoslavie. Pourtant, il y eut là, encore plus de victimes. Il y eut des massacres, parce que, désolé pour toi, mais face au Musulman, le Chrétien est en effet éradicateur. Il l'est, parce qu'il nous craint, nous suppose forts, étant munis de certains enseignements, je ne sais, mais il a un réflexe éradicateur, sans que ce soit symétrique. Eh bien, il y eut des exactions nombreuses, tant en Bosnie qu'au Kosovo, et pourtant, toi et les tiens, n'avez fini que bien tard par vous résigner à l'action Otanienne, et d'ailleurs vous avez eu tort. Notes bien qu'il s'en faut de beaucoup, que les appareils bombardiers n'aient rasé les villes comme c'est arrivé dans nos pays. Même dans la répression, le Chrétien bénéficie d'une préférence, une discrimination. Car, les offensives sur l'Irak, ont produit des destructions comparables à ce qu'il en fut dans l'Allemagne Nazzie, et quand les villes d'Irak et d'Afghanistan furent rasées, on continua à bombarder dans les trous déjà faits, pour ne pas paraître rallentir sa férocité! Bref, tu t'es bien tâté concernant la Serbie, moins sur la Libye. Je ne crois pas à tes explications embarrassées. Rentres en toi-même, intimement, et tu reconnaîtras qu'un sentiment Croisériste n'était pas absent dans ta légèreté. C'est que, pacifiste ou pas, le Chrétien trouve que frapper sur l'Arabo-Musulman est une chose relativement acceptable, tout simplement. A la rigueur, on peut se le permettre. Désormais, avant de te décider ainsi, envers un Arabo-Musulman, précisément, tavigilance pacifiste devrait être encore plus en éveil, pour que la nature ne revienne pas au galop.


Sans vouloir t'offenser, Torrentiel, quand tu m'as confié avoir cru, d'après les dires de ton milieu familial, que ta génération ne verrait pas la guerre, je me suis dit, peut-être ai-je tort, que tu auras mal compris ce que disaient les tiens. Eux, selon moi, voulaient dire, qu'il n'y aurait plus de guerre sur le sol Français, ce qui n'est pas sans fondement matériel et militaire. Selon moi, ils n'ont pas signifié par là, que la France n'opèrerait pas militairement à l'étranger, tant qu'il reste des pays, militairement démunis, ouverts aux agressions et prédations. Je ne dis pas que ta famille soit partisanne des guerres injustes, je dis seulement que son soulagement, très légitime d'ailleurs, ne concerne que le précaret Français. Ma correction est-elle exacte?


Tout ce que j'ai écrit, sur les réparations impossibles, vue l'étendue des crimes, m'a porté à voir, dans le fait de tendre la joue, une réparation symbolique: soufrir dans son orgueil et son ego, pour réparer quelque chose du mal fait à d'autres. Tu y vois quelque chose de Musulman, je ne saisis pas. J'ignore absolument si pareille chose est canonique, et ce que l'Islam pourrait dire là-dessus. L'Islam exigerait l'inversion, ou ce que tu nommes ainsi, exactement comme le feraient un grand nombre d'intellectuels, qui ont inventé cette catégorie, pour soustraire l'Occident à certaines critiques et jugements. Ce que tu nommes inversion, peut se nommer autrement, si on veut. Il est vain de s'abriter derrière des catégories et arguties que les impérialistes ont forgées, pour leur propre confort. Ne me ressors plus ce genre de chose à l'avenir. Il n'est pas sûr du tout que l'Islam ait la justice aussi raide, ou du moins, il y a une diversité de points de vue, sur ces matières. Plutôt que de l'Islam, cela ressortit davantage de cette notion de justice basique et infantile, qui, quoi qu'on dise est pertinente, jusqu'à preuve absolue du contraire. Ce que tu nommes inversion, peut ressembler à la notion Marxiste de dictature du prolétariat! Toi, qui croyait, que le Marxiste préfère la table rase du passé, tu oubliais cette notion. Inversion ou pas, en effet, mon voeu est que celui qui est pour l'heure du bon côté du manche, se retrouve du côté de l'enclume, que le blanc, le Judéo-Chrétien, l'Occidental, ou tout ce qu'on voudra, tremble et rase les murs, sous la férule de ceux qu'il a tenu prosternés et apeurés! En toute rigueur, je ne vois pas du tout ce qu'il y a de pervers à ça, et je suppose que dans ton for intérieur, arguties mises à part, tu n'a rien à redire.


Voici une anecdote, qui te montreras que ce point de vue n'est pas particulièrement musulman. En général, je loue et j'aprouve ce que fit notre prophète. Pas toujours, du moins, pas en tant qu'homme non inspiré. Il advint qu'un jour, lors d'une bataille, l'ancien maître du compagnon Anou Bilal fut capturé. Cet homme dur, nommé Ommeya, exerçait sur son ancien esclave, les pires cruautés, pour le faire renier sous la contrainte. Il le battait, ou tentait de le réduire par la soif, en l'exposant attaché sur une pierre, à l'ardeur desséchante du soleil d'Arabie. L'esclave fut racheté à prix d'argent, par un autre compagnon, qui l'offrit au prophète, lequel l'affranchit, puis, fit de lui, une sorte de chambellan, étant du reste commis, du fait de sa voix forte et sonore, à l'appel des prières dans Médine. Quand donc son ancien maître, tant dur et cruel, fut capturé, Anou Bilal suplia le prophète de le mettre à mort. Mohamed n'agréa pas cette demande. Environ un siècle plus tard, la Nation fut gouvernée par une dynastie, issue des descendants de cet homme si dur! Mohamed préféra l'échanger contre un captif musulman, tenu par les Mekkois. Ceci se conçoit. Pourtant, dans cette occurrence, dans ce débat, je tiens pour juste la demande d'Anou Bilal, et pour injuste, Dieu me pardonne, la décision du prophète. Il eût dû, selon moi, ou bien accéder à la demande et mettre à mort le prisonnier, ou mieux encore, le remettre à la merci de l'aix-esclave, mains liées, pour qu'il en dispose à son gré! J'eusse mieux aimé voir en effet, le cruel maître, réduit en esclavage, casser des pierres pour celui qu'il tourmentait. Tel ne fut pas, hélas, mais Dieu sait ce qu'il fait, il est connaisseur de toute chose.


Allez, que j'aille plus loin, et voici de la perversion, si tu veux voir les choses comme ça! Il est curieux, comme je l'ai traité précédemment, dans d'autres messages, que la partie de la France qui nous aime, reçoit tellement nos rodomontades et nos reproches, avec tant de patience, qu'on peut dire, qu'elle tend la joue à la place de la mauvaise France. Il faut même aller plus loin. Je vais être grave. Le désir de métissage a, en effet, quelque chose d'intense, voire de violent. Pas toujours, mais quand-même, assez souvent. Non pas seulement, que le beur veut se saillir une Française et lui faire subir certaines violences, non pas seulement que ce soit lui qui le veuille! Elle, de son côté, le veut aussi, plus intensément que ce qu'on croit. Il arrive même qu'elle l'énonce délibérément et clairement, dès les débuts! Soit il n'y a pas de violences particulières, parce que le gars ne répond pas nécessairement à cette demande, ou bien elles sont contenues dans une sphère hérautique, et font les charmes des débuts des relations charnelles. Mais, il arrive, en effet, que cela déborde l'alcôve, que ça aille loin, hors du cercle domestique. En passant, sans rien savoir, je me demande si les liens de ton ami X...et son épouse bourge et autochtone, ne sont pas un peu de ce genre, et s'il a tort, quand il affirme que c'est elle qui veut se faire battre. Vas savoir. Moi-même je n'ai connu que des gestes hérautiques dans les débuts de mes relations, très apréciées de mes victimes, tu peux le croire. On a vraiment l'impression, qu'elles se sentent un peu coupables, et réclament une sorte de châtiment réparateur, pour que ça nous fasse du bien, mais c'est évidemment très compliqué. Sans même en venir jusque-là, dans l'ordinaire, c'est très simple, l'autochtone, femme ou homme, ne quitte jamais de son plein gré, subit plutôt les séparations, selon ce que j'ai observé. Donc, le rapport n'est pas tout à fait d'égal à égal. Ou, mieux, quand il y a séparation, l'autochtone ne retourne pas vraiment vers un autre autochtone, ou rarement, le métissage devient, pour lui, incontournable.


Mon petit frère, maintenant marié à une berette, connut sa deuxième amie, qui était presque une caricature du genre. Il s'était séparé de son amie d'adolescence, que nous aimions pourtant, une certaine Nathalie, studieuse et bonne élève. Ma mère n'envisageait pas encore leur mariage, mais elle se réjouissait de voir que cette fille obligeait presque mon frère à aprendre ses leçons, et elle était fille de profs, donc, tu peux comprendre. Bref, ils se séparèrent, qu'importe les raisons, je ne les connais pas toutes. Il vécut seul, pendant un certain temps, recherchant plus ou moins vaguement des rencontres. Mon frère est enseignant, et allait, une fois, à un stage d'informatique. Une collègue à lui fut entreprise par la nouvelle venue, une certaine Mathilde, noble Bretonne, figures-toi. Elle s'entretint donc avec cette collègue de mon frère et apprit qu'il était seul et en souffrait. Cette Mathilde lui fit transmettre son invitation à mon frère, lui faisant dire, expressément, qu'elle aimait bien les Arabes, au regard sec et dur. La chose était sans équivoque, mais je ne suis pas sûr que mon frère lui donna satisfaction dans ces domaines, étant sportif, mais non pas vraiment violent. Au bout d'un an environ, la relation prit fin. Cette fille, enseignante, était mariée préalablement à un Algérien, qu'elle avait pris soin de choisir à sa façon. D'après ce que l'on sut, cet homme était violent et tout à fait sans gêne, forçant sa femme à voler dans les grandes surfaces, même en présence de ses propres parents, suprême humiliation. Elle demanda le divorce, non à cause de ces outrages, mais pour ses infidélités. Elle allait si loin, dans la soumission et le spectacle qu'elle voulait donner de sa soumission, que mon frère, rangé, enseignant, ne dut pas la satisfaire sur ces plans-là, du moins pas à la hauteur de ses attentes. Cet exemple est très corsé, caricatural, mais ce genre de demande et d'attente est plus fréquent qu'on ne le croit. Qu'on y voit le goût après tout naturel, de la femme pour l'homme fort et viril, l'homme qui sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas, certainement. Qu'une certaine violence ne soit après tout qu'une variable de la caresse, tout à fait. Reste l'intensité de ces demandes, et leur spécificité envers des Arabes et des Noirs, pas envers des Asiatiques, par exemple. Il se trouve, est-ce un hasard, que ce genre de demande se porte envers des gens issus des aix-colonies. L'étudiant kiné de Côte d'Ivoire que j'ai connu, disait avec un humour un peu raid, que les Françaises doivent payer la dette coloniale! Il me plaît de penser, ai-je tort, que pareilles demandes sont, sur un plan peu conscient, demandes d'expiation, de réparation. Dans le métissage, Torrentiel, tu trouves quelque-chose qui peut s'aprocher d'assez près du voeu que tu formes envers un enfant, que tu aimerais plus parfait et accompli que toi, comme tu m'as transmis dans les débuts. En effet, tout se passe comme si l'autochtone, voulait nous fortifier, s'effacer presque, pour nous faire de la place, exhalter notre ego, aux dépends du sien. Cela ne concerne pas que les femmes Françaises. Les gars aussi, ceux qui tombent sous le charme de nos filles, sont plus indécrottables encore, si c'est possible. L'exemple de ta connaissance ivrogne, n'est pas une référence ou un exemple. Souvent, un Français, qui épouse une fille de couleur, fera vraiment ce qu'il peut pour la rendre heureuse, je peux en témoigner. Il fera même plus de tâches ménagères qu'avec une femme de sa race, et homme ou femme nous pardonnent beaucoup plus qu'ils ne pardonneraient aux leurs! Alors, est-ce que Rodomont a le droit de faire passer une sacrée nuit à la France? S'il le fait, c'est qu'elle l'aura voulu, j'écrirai cette scène dont tu ne sembles pas vouloir, quel mal ça peut-il faire.


Ma France à moi, est partie chez sa fille aînée, voir ses petits-enfants, et préparer beaucoup de compotes de pomme, nous en avons eu des dizaines de kilos, qu'on nous a offert. Cette année, les pommiers croulaient sous les fruits, et les normands, radins, en donnent quand-même les uns aux autres. En son absence, je me suis permis de veiller tard, la nuit passée, me voilà fourbu.


Je t'en pries, Torrentiel, je voudrais que tu me comprennes mieux. Si dures soient mes rodomontades, tu peux admettre sans te déjuger, qu'elles sont généralement vraies et justes, au regard de la justice basique. Fais-en l'avoeu, de grâce. Celui qui ferraille avec toi, n'est pas un strict ennemi, c'est un gars qui souffre, et qui aime, tout en même temps, et ta France et ton église. Tu remarqueras sans doute, que tant mes déclarations diverses d'amour sont intenses et vraies, tant mes rodomontades sont dures, sans qu'il y ait aucune contradiction. Si ça se trouve, je suis en France, le seul musulman qui côtise au denier chaque année, qui pense aux religieuses avant ma femme, quand elle a liquidé les fringues de son magasin, et, pourtant, comme je suis dur, comme je vous traverse sans pitié! C'est que la vérité n'admet pas la pitié, quand on la cherche. La pratique, l'admet. En effet, je n'ai pas l'intention de vider la France de tout son sang, ce qui serait, en toute rigueur, l'exacte justice. Non, je veux que la France vive, mais qu'elle change, et non pas à trop petits pas, mais qu'elle s'ébranle, soit ébranlée, cède tant à la pitié qu'à la justice. Dans ce cadre, la France doit, en effet, soufrir dans son ego, quelque-chose de ce que ses vis-à-vis, ont souffert. La France doit prendre parti, authentiquement, pour la liberté et la souveraineté des peuples et des nations, elle doit donc tenir pour leur force, sans équivoque. Elle le leur doit, au sens propre du mot! Elle deviendrait ainsi, un scripturaire, ou si tu préfère, une puissance en creux. Au lieu de tirer vers elle, la substance des peuples qu'elle maintient dans la faiblesse, elle leur confèrerait la force, elle serait une source captée et non plus un fleuve envahissant. Je crois que cette carte est jouable, qu'il y aurait ainsi, un avenir économique certain, pour la France et l'Europe continentale. Pour jouer cette carte, la France doit en effet se désolidariser de l'Occident criminel, ce qui n'est pas une trahison. Ainsi faisant, la France reviendrait à son authenticité Chrétienne, son identité de grande république. Ce partenariat privilégié, s'il embrasse vraiment tous les domaines, serait saisi par toute la Nation, j'en ai la certitude, y compris, ceux de la péninsule. Donnez-leur, de la sécurité, donnez-leur de l'arsenal nucléaire, des transferts scientifiques et techniques lourds et massifs, donnez-leur de la force, unis ils seront à votre grand profit. Prenez garde que cette carte ne soit proposée par d'autres, ce serait tout de même le comble, la France en a la vocation avant n'importe qui. J'ai nettement l'intuition, que la Nation préfèrerait de beaucoup, un scripturaire unique, un allié, mais aussi un ami, au lieu d'en avoir plusieurs. Donc, si d'aventure, un autre se déclarait dans ce sens, l'albion, par exemple, c'est probable, il risque de tout capturer. Voilà pour un prochain développement.


Croissant de lune.

Islamophobie ou peur du musulman?

Car le musulman a peur. Il a peur en France de ne pouvoir exprimer tout ce qu'il pense. Il a peur de ne pouvoir l'exprimer, quand même ce qu'il pense ne saurait tomber sous le coup de la loi. Voici comment croissant de lune expose et exprime cette peur:"

Mesures toi-même à quel point le Musulman soufre, à quel point il se croit obligé de se taire."

NDLR:Soit un collectif littéraire qui, dans la trame d'un roman écrit à plusieurs mains, imagine de faire errer ses personnages, tous issus d'une même famille d'origine bretonne, à travers le vaste monde. L'un d'eux, pour soigner ses peines de coeur à la dérive, va faire de l'humanitaire en afghanistan,

"un pays occupé. Sans du tout que vous en soyez conscients, ce dérivatif est aussi vexant qu'une gifle! Donc, il s'agit pour moi de savoir si, selon toi, les termes du message que je voudrais adresser à ce collectif sont légaux.

Il s'agit en fait de savoir si, même légal, ce message, dans la France actuelle, ne pourrait pas conduire à de fâcheuses conséquences. Réponds-moi en ton âme et conscience.

Ne sois pas ambiguë, et ne réponds pas que tu ne comprends pas mes craintes. Ce n'est pas parce que des livres et romans se déroulent en Afghanistan, voire même des jeux où on va à la chasse aux Talibans, ont l'air de passer comme une lettre à la poste, et que personne ne t'en a jamais fait sentir la teneur toxique, que tu as le droit de douter de la profondeur des offenses faites, des humiliations subies en silence, de la peur que nous éprouvons. Toi, Torrentiel, tu n'as pas le droit de l'ignorer, ni de le sous-estimer. Souviens-toi, lors de notre dernière nuit de conversation, je n'ai pas pu te convaincre qu'à mon avis, la France userait de violences singulières si nous osions défiler nombreux, en faveur du libre port du voile. Tu t'étais répandu en considérations diverses mais hors sujet, selon lesquelles, nos délinquants ne craignent pas les flics, les insultent, leur tiennent tête en garde à vue. Il se faisait très tard, et vaincu de fatigue, je n'ai pas pris la peine de redresser ce faux argument. Nos délinquants sont probablement traités comme les autres, tout aussi effrontés, rien à dire! En l'occurrence, tels défilés ne regrouperaient justement pas des délinquants, que visiblement, une certaine France préfère aux gens honnorables. Ah, il y eut une fois un défilé de ce genre, les débats ont porté, non sur les revendications des manifestants, mais sur le cas de savoir, s'il fallait autoriser ou non la manif. Quand le sheik Tariq Ramadan fut, un soir, opposé à votre nabaud, il était aussi question de savoir s'il fallait seulement lui accorder l'antenne! Il faut que tu mesures, vraiment, à cette aulne, l'extrême courage de ceux qui, n'ayant pas de place, ont bravé votre mépris et prié dans la rue. Je dis bien "votre", parce que jusqu'à présent, si tu cèdes par à-coups, tu ne témoignes pas une compassion manifeste sur ces sujets. On sent bien qu'il t'en coûte, c'est pourtant le prix de la vérité! Comment fais-tu pour ne pas voire, pour ne pas comprendre, qu'en effet, les Français de souche convertis, sont les mieux armés pour l'emporter dans certaines causes? Tu ne saisis pas, bercé que tu es, par le ronronnement démocratique, qu'en effet, tout le monde ne jouit pas en pratique, des mêmes traitements et droits effectifs! Sans cela, comment expliques-tu qu'il y ait tant de résignation, seulement devant la participation aux guerres injustes? Si vos gouvernements Occidentaux, traitaient vraiment tous leurs prétendus citoyens sur un pied d'égalité, nul doute qu'il en irait différemment de beaucoup de choses! Sans les blancs Chrétiens Occidentaux, aurions-nous vu en 2003 d'aussi grands défilés contre la guerre, un peu partout? Toi, Torrentiel, de grâce, au moins, ne te la racontes pas. J'aimerais que tu sois vraiment un homme libre autant qu'on peut l'être, juste autant que possible, vrai et pur autant qu'on peut. Au moins, je t'en suplis, comprends mes craintes!


Sérieux, Torrentiel, je veux vraiment que tu répondes quelque-chose à ce message. Faut que tu comprennes. En effet, il est très rare que nous rencontrions des autochtones qui souffrent exactement, et en même temps que nous, de ce qui nous fait mal. Cela arrigve pourtant, quelquefois des gens très simples. La chose est rare. Cela tient au manque d'information, propagande, intoxications diverses, sans qu'il soit de la faute de l'interlocuteur, mais il arrive aussi, hélas, qu'en même temps, il ne sache pas complètement toute la vérité, et qu'il ne veuille pas la savoir. Du moins, mon épouse, aux débuts, souffrait avec moi, presqu'autant et en même temps que moi. Elle s'en est éloigné, faut dire que la chose est trop grave et la croix trop lourde à porter. Avec elle, je n'échanges plus que rarement sur ce genre de choses, un peu pour l'épargner. Avec d'autres, j'eus parfois des états de communion presque fusionelles. J'eus cela de certaines patientes, curieusement, plutôt des femmes, ce sexe perçoit mieux que l'homme, la substance vraie de la douleur d'autrui. Avec une soeur, une religieuse, nous avons une fois failli pleurer ensemble, du mal de la Palestine. Peux-tu, toi, à ce point, épouser mes préoccupations? Sans doute, trop envahissant, alors que tu as les tiennes propres. A ce sujet, il me faut souligner l'équilibre et la justesse dans lesquels je crois être, parce que je soufres du mal du Chrétien et de l'église, que je voudrais voir se fortifier. Bref, sans pleurer avec moi, partages ce que tu peux de mes causes, qui sont celles de l'homme et de l'humanité. Et mettons qu'au moins, tu ne nies pas la vérité de mes plaintes, que tu n'aies pas cette défense prophylactique, qui fait que certains font barage.


Au lendemain de la nuit infernale du 17 janvier 1991, toute la journée ce n'était que conjectures sur la puissance et la précision de vos armes. Un collègue s'était montré un peu plus pacifiste que d'autres, en se croyant profond, car disait-il, ce pays, nous devions l'avoir sans guerre, nous l'aurions vaincu rien que par nos médias! A la mi-journée, après mon stage, où je ne la ramenais pas trop, tandis que dans toutes les chambres, la radio n'en avait que pour les évènements, j'allai déjeuner d'un casse-croûte dans un petit restaurant Tunisien, dit le Jerba, à V... non loin d'une bouche de métro. Des Français déjeunaient aussi, des VRP, qui aprouvaient le crime, et le faisaient à voix haute. Mesures-tu le degré d'humiliation par où nous pouvons passer? Mesures sur toi-même, Torrentiel!

Eh bien, il se passa quelque-chose d'extraordinaire. Je me suis cru, puisque je payais mon casse-croûte et une boisson, je me suis senti, pour cette raison, en droit de dire la vérité. Or le tenancier m'a appelé au calme, à demi-mot, en Arabe, chose très attendue, qui ne me surprit pas. Mais, étant un client assez régulier de ce commerce, je me suis autorisé à poursuivre et à laisser éclater ma peine avec une certaine intensité. L'un des vendeurs s'est mis à dire que la guerre n'est pas belle, et me donna à comprendre, sur un ton plus bas, qu'il y a des choses à ne pas dire, ou bien que ça dépendait de la hauteur du ton. En résumé, ces gens ne croyaient pas à 100% à ce qu'ils dégoisaient, faisant une cuisante offense au tenancier, qui dut soufrir, ce jour-là et d'autres encore. Mesures la profondeur de toutes ces ambiguïtés, mesures la profondeur de nos dissimulations. Trouves-tu naturel, en effet, que le 11-09 soit vrai ou non, que si peu de Musulmans aient osé s'en réjouir, après les massacres et les hécatombes dont nous fûmes victimes? Ceci, alors même, que les prétendues victimes des tours, sont moins innocentes que leurs prétendus meurtriers? Ces paroles sont graves, mais vraies. Avec tout le fatras anti-terroriste qui s'en est suivi, qui préexistait déjà, en France et dans le monde, des Musulmans se sont mis à se diaboliser eux-mêmes, à trouver ordinaire que l'Occidental soit, pour ainsi dire une vache sacrée et intouchable, dont le sang est très précieux. Certains Musulmans, plus ou moins inconsciemment, se sont mis à se déprécier eux-mêmes, et à tenir que le sang des autres est plus cher que le leur.
Entends bien cela, Torrentiel, entends la chose, exactement comme elle est et non pas autrement. Toi, Torrentiel, dis-moi, au moins, que tu n'es pas une vache sacrée, que ton sang ne vaut qu'autant que celui des autres, que ta vie n'est pas plus précieuse. Dis-le et confesses-le vraiment à haute voix, et blâmes qui ne le confesse pas! Faut répondre, Torrentiel, en vérité, sans ambiguïté ni incompréhension. Je souffre trop!


Croissant de lune craintif."


Voici ma réponse (la réponse du torrentiel):


(...) "Ta peur, ta peur à toi, perceptible depuis le début de nos échanges, je ne la comprends pas. Je comprends bien ce qui l'inspire : ta situation d'humiliation minoritaire, avec un a priori français contre ta religion. Mais je ne la comprends pas, comme un élément d'incohérence en toi : tu ne peux pas prêcher le retour au sens et le courage si tu as tout simplement peur, d'élever la voix, et de prendre la parole, alors que tu le peux, tu en as le droit et tu en as les facultés oratoires.

Et tu dois d'autant moins céder à la peur que la peur est ce qui a maintenu ta nation, particulièrement depuis l'échec de la ligue arabe et de sa défense de la Palestine, à subir pied à pied une oppression qui avait déjà commencé depuis le mandat britannique et la mise des provinces arabes en coupe réglée par la SDN, comme l'afrique fut séparée en pays différents par un caprice d'une nuit diplomatique bien arrosée du roi Léopold de belgique.

Tu n'as pas le droit d'avoir peur en france où, j'en suis d'accord avec toi, l'élite intellectuelle dominante est beaucoup plus contente de donner la parole à des délinquants ou à des gens qui auront gravi l'ascenseur social (cette semaine, c'était avec cette condescendance que j'ai entendu Michel drucker s'adresser à Kamel wahali, le même Michel drucker qui ne partira jamais à la retraite pour laisser la place à quelqu'un des tiens, malgré "l'invocation à la Diversité", tout comme il n'y a pas de diversité dans la publicité), toutes ces choses sont vraies, mais elles ne sont pas seules à l'être.

Car la République française se fait fort de faire écho au libre droit de manifester. Or la république française préfère aussi, crois-moi, les manifestations des autres, eussent-ils la réaction de vouloir que l'on fasse droit à leur identité, à celles de ses propres nationaux identitaires. Evidemment, la toujours même gauche en pince davantage pour la "marche des beurs" que pour une manifestation dans laquelle, à parité, des femmes viendraient dire qu'elles revendiquent la liberté de porter le voile. Mais la république tolérerait mieux encore une telle manifestation qu'une manifestation de femmes occidentales venant contester que le travail des femmes soit un facteur d'émancipation au moment où elles viennent d'avoir un enfant et se voudraient mères au foyer, le temps de l'éduquer, plutôt que de travailler pour un patron impersonnel, dont l'avenir de l'entreprise leur importe moins que l'avenir de leur enfant. Je vois d'ici le concert effarouché des "chiennes de garde", si des mères de famille venaient battre le pavé pour réclamer le salaire parental.

Donc, tu as pour toi des à touts, et cet avantage de l'exotisme dans une ère de cosmopolitisme, qui préférera appuyer les revendications, même conservatrices, de tes correligionnaires que les manifestations rétrogrades des chrétiennes réactionnaires. Voilà où tu marques idéologiquement un point qui pourrait te donner le courage de marcher, d'autant que tu pourrais à ton tour intenter à la République qui se prétend démocratique si elle ne supportait pas ta levée en force, un procès en incohérence, du moment qu'elle mesurerait ses mots d'ordre à l'aune de l'émancipation supposée portée par les revendications des manifestants dont le droit est assuré, il est vrai sous le préalable que la préfecture de police en ait donné l'autorisation. Mais je maintiens qu'elle ne te disputerait pas celle-là.


Ta peur enfin n'inspire pas la confiance, ne l'oublie pas. Elle n'inspire pas la confiance et te porte à refouler tes sentiments que tu défoules sur tes délinquants, que tu commets d'agir en tes lieu et place (tu as compris de toi-même que mon "tu" a perdu tout caractère personnel, je ne l'adresse plus à ta personne, mais à celle du combattant de ta nation que tu représentes en me représentant tes maux). Redonne du moral à tes délinquants défoulés, consternés par ta peur, par celle de ces petits commerçants tunisiens, dans la propriété de qui, sous le toit de ces gens qui paient patente, des Français indignes viennent dégoiser leur approbation de la guerre qu'on fait indirectement à leurs hôtes d'un repas. C'est à ces gens-là que ton petit commerçant aurait dû rappeler, de moins en moins doucement et avec l'aide de ses employés, qu'il n'a pas à faire profil bas dans son commerce et que, quoique parfaitement libres d'exprimer cette opinion dans leur pays, ces autochtones bien assis dans la société pourraient le faire sous le toit d'un des leurs, pour ne pas provoquer la souffrance de celui qui les sert, sauf à se moquer tellement de celle-ci, que cela reviendrait de leur part à le prendre pour un esclave dont la souffrance n'importe pas, ce qui est indigne du statut d'hôte, dont à la fois jouissent ces français de souche sous le toit de ce petit commerçant, et dont jouit ce petit commerçant au pays des français de souche. Ces Français indignes se sont comportés exactement comme ces anciens coopérants d'afrique noire, dénoncés par Bernard-Marie Koltès entre autres, qui n'en fréquentait pas moins leurs bouges, et qui parlait de la bêtise des nègres en leur commandant des demis.

La résignation de ton petit commerçant tunisien a été triplement délétère : elle a conforté ces Français indignes dans l'idée qu'il y aurait ce petit arabe du coin, chez qui on se sent si bien, et dont on ne fait pas le départ pourquoi ses enfants (ou ceux d'autres arabes) sont au contraire tellement téméraires et brûlent leurs voitures à eux, ces braves gens de français indignes. L'expression rentrée du "petit Arabe du coin" a ancré dans les mêmes têtes farcies de racisme ordinaire l'idée qu'il y avait une dissimulation ataviquement attachée à l'Arabe en général, ben voyons! Elle a enfin fait concevoir à la jeunesse désoeuvrée de ta nation, qui ne sait pas où investir son écoeurement ni son énergie, avec un mépris qu'elle se dissimule pour ce petit commerçant résigné qui est son père, l'envie d'en découdre davantage avec ces Français indignes, mais surun mauvais front, que dis-je ? Sur une absence de front.


Je sais bien que toutes ces dissimulations se nourrissent de vos humiliations, je comprends mieux le sens de "persécution" que tu employais dans un précédent message. Se nourrissent, mais ne les excusent pas, et surtout pas politiquement. Ne les excusent pas parce qu'elles ancrent dans la majorité l'idée selon laquelle le fait que le musulman qui n'a rien à se reprocher "rase les murs", comme aurait dit le Pen à propos des Français quand les musulmans deviendraient ou deviendront majoritaires, n'est que takyah momentanée. La peur engendre la dissimulation et la dissimulation la méfiance, autre forme de peur, on n'en sort pas.

Brandis donc ton droit haut et fort, je t'en conjure, et je te répondrai par le mien brandi de même. Dis-moi que les conversions à l'Islam sont un bien pour la france, je te répondrai que cela ne fait pas du bien à l'identité chrétienne historique de mon pays. Mais élève la voix, ne te tais pas, si tu veux que ton espérance ait un sens, si tu veux que puisse avoir vraiment de la vertu, "la parole efficace", qui sous-tend que ce ne sont pas seulement les pensées cachées qui font germer le monde, ce sont aussi les paroles dites, proclamées.

L'Arabe est pourtant bon harangueur. Je ne suis pas de ceux qui trouvent mauvaise sa rhétorique, quand même elle me surprend. Tu en es un exemle. L'occidental n'a pris ton droit de le haranguer que celui que tu lui as donné, le réduisant, le diminuant en RAP, qui a trop de vivacité pour être un vrai discours. Le Français n'a pas, en France, le monopole du discours, et ce n'est pas le fait d'habiter une terre où il se sent instinctivement chez lui qui lui en donne une légitimité plus grande.


Quant à tes humiliations, sache que le lendemain de la nuit du 17 janvier 1991, dans tous les bistrots de la province ou de Paris, tout le monde ne tenait pas les mêmes propos. Ton torrentiel et son ami franck bourel, contre le discours dominant qui était bien celui que tu répercutes, n'hésitaient pas à s'élever, peut-être mus par sentiment qu'ils n'avaient rien à craindre, que tous ceux qui se réjouissaient de la guerre avaient grand tort de ne pas voir l'injustice de ce qui se passait, mais surtout le caractère irréparable de ce à quoi nous étions en train de participer en nous étant retournés comme des crêpes, de pacifistes prétendant habiter le "monde libre" en bellicistes que rien ne menaçait. Seulement les alliés de cette cause, qui s'indignaient avec toi de la guerre du golfe, ne sauraient être les alliés de toutes tes causes. Tu ne saurais arracher à ma conscience un consentement unanime à toutes tes plaintes. Souffre donc que l'occidental, pour prendre ce raccourcis, ne soit pas nécessairement en mesure de te donner raison en toutes tes causes et que, si cela lui vient de certains "points aveugles", cela peut aussi venir de quelques traits de lucidité qu'il peut avoir, en regard d'une situation qu'il observe en n'ayant pas le nez sur le guidon et la tête dans les mains, parce que trop directement concerné, impliqué par la situation qui t'est faite.

Si ça peut te consoler, mais je ne crois pas que tu sois homme à ce qu'une telle perspective console, je pleurerai un jour et j'aurai bientôt mangé mon pain blanc. bientôt, je ne pourrai plus me hisser sur mes ergots qui flageolent déjà, pour te donner une leçon de courage depuis mon claviier, comme j'ai trop conscience de te l'administrer trop facilement en ce moment, sommé par toi, non seulement de te soutenir, mais surtout de t'encourager.


Je t'aurai été utile si j'étais arrivé à te redonner du courage.

Exprime-toi sans crainte pour t'exprimer sans haine, et sans dissimulation pour n'inspirer ni haine, ni crainte.

fais pièce aux humiliations, tu vis dans un pays libre, toutes choses étant relatives, bien sûr.

Jouis de cette liberté, quoi qu'en pensent les dominants de l'heure. Ils ne tiennent que le haut du pavé symbolique, tu peux leur tenir la dragée haute en tenant le haut du pavé réel. La majorité silencieuse ne te saura jamais mauvais gré de t'avouer.

Alors avoue-toi, ailleurs que dans nos joutes où je suis une cible facile, sensible. Mesure-toi à ce pouvoir dont celui de coercition est faible.

Il t'impressionne, mais tu lui fais peur. Il t'humilie, mais ta cause d'opprimé demande justice, et l'histoire va dans le sens de réparer le cri des opprimés. Dieu rétablit les balances, à moins que tu ne désertes le combat, sous prétexte, au pire que tu te laisses désemparer par un moment de lâcheté, laisse-moi te le dire sans ménagement, et au mieux que tu ne te trouve pas dans des conditions à le mener selon la geste épique où tu y serais plus assuré.

Le torrentiel qui ne s'imaginait jamais devoir t'exhorter un jour au combat sacré